Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, les cartes non plus, bref, aucun élément de l'univers Yu-Gi-Oh ne m'appartient et ne m'apporte des profits !

Rating : M, pour l'ambiance « dark » et éventuellement certaines scènes, je verrai comment je me sentirai.

Persos principaux : Mai Valentine (personnage central), Joey Wheeler, Valon.

Chronologie : Quelques mois après Waking the Dragons !

Précisions : Je n'écoute l'anime qu'en anglais, donc les noms de personnages et de cartes sont en anglais, je ne les connais pas en français et puis « Dame Harpie » au lieu de « Harpie Lady », ça me fait dresser les poils de bras !

Catégories : Drama/Romance/Angst/Friendship, bref, plusieurs…

A shelter for my Soul

Chapitre 1 : Reminiscences

La solitude, l'isolement. Elle frappait sur le verre, criait de toutes ses forces pour qu'on la sauve. Mais ils persistaient tous à lui tourner le dos. Même Joey…

Elle regardait Valon tomber après son duel, à cause d'elle.

Elle courait vers Joey qui s'effondrait pour l'empêcher de tomber, les larmes aux yeux. Les yeux du jeune homme étaient à moitié fermés, alors qu'il prononçait des mots que Mai avait voulu entendre depuis longtemps, mais qui lui transpercèrent leur cœur lorsqu'ils franchirent les lèvres de Joey :

- Félicitations… t'as gagné…

Le cri de Mai perça le silence de la nuit.

Une silhouette se redressa d'un coup dans son lit, faiblement éclairée par la lumière blafarde de la lune.

Le souffle court, la main sur le cœur, Mai Valentine tentait de reprendre ses esprits. On aurait pu penser – à tort – que le cauchemar, à force de se répéter, finirait par ne plus lui faire d'effet.

Erreur.

Chaque nuit, le rêve revenait. De plus en plus long, de plus en plus précis… de plus en plus fort. Même si toutes les âmes capturées par le sceau avaient été libérées, incluant celles de Valon et de Joey… jamais Mai ne pourrait se pardonner ce qu'ils avaient subis tous les deux, à cause d'elle. Tous les deux avaient voulu la protéger, à leur façon, mais aveuglée par son envie de pouvoir, elle les avait repoussés. Elle avait laissé Valon se sacrifier et, par deux fois, avait forcé Joey à l'affronter en duel.

La jeune femme se leva de son lit. De toute façon, même si elle y restait, elle savait pertinemment qu'elle ne dormirait plus de la nuit. Après s'être habillée, elle sortit dehors.

La nuit automnale était plutôt fraîche, mais Mai n'en avait rien à faire. Elle marchait sur le trottoir, sans but précis. Les rues étaient entièrement vides, ce qui n'était pas très étonnant, puisqu'il était passé trois heures du matin. Seuls les talons de ses bottes frappant sur le ciment au rythme de ses pas brisaient le silence nocturne. Les mains dans les poches de son jean noir, elle avançait sous la lumière de la lune. Derrière elle, une moto arrivait à vive allure.

Elle ne se retourna même pas lorsque les pneus crissèrent sur le bitume au feu rouge de l'intersection qu'elle était en train de traverser.

- Oh, ça alors, dit une voix au fort accent australien alors qu'elle était au milieu de la rue.

La jeune femme se figea. Cette voix. Était-il possible que…

- Mai Valentine. Si je m'attendais à te voir ce soir…

Lorsque la duelliste parvint à se retourner, ses yeux lui confirmèrent ce que ses oreilles savaient déjà.

La personne sur la moto… était Valon. Il tenait son casque entre ses mains et regardait la jeune femme, parfaitement indifférent au feu de signalisation qui venait de virer au vert.

- Je pensais ne jamais te revoir, renchérit-il.

- Je te renvoie le compliment, dit-elle en le regardant.

Elle se souvenait comment il avait interrompu son duel contre Joey pour la sauver. Elle entendait encore sa voix résonner dans sa tête : « Avec le pouvoir de la pierre d'Orichalcos… je brise le Sceau ! » Le Sceau s'était rompu… mais Valon avait été blessé. Mai détourna le regard.

- Tu devrais rester loin de moi. Je ne peux rien t'apporter de bien, tu devrais t'en souvenir. Je ne suis pas une bonne personne.

- Oui, je me souviens. Je me souviens que c'est moi qui t'ai emmenée à Dartz… tout ce qui est arrivé par après est ma faute.

Mai se retourna pour reprendre son chemin. Moins il y aurait de gens qui l'entoureraient, moins il y aurait de gens qui risquaient de souffrir à cause d'elle.

- Attends !

Il courut pour la rattraper et la retenir par le bras.

- Qu'est-ce que tu dirais d'un verre ? Juste toi et moi.

Doucement, Mai dégagea son bras.

- Je suis sérieuse, Valon.

- Mais moi aussi, je suis sérieux. S'il-te-plaît. Juste un.

Mai le regarda quelques instants, visiblement indécise. À sa crainte d'être encore source de malheur et de souffrance autour d'elle s'ajoutait un souvenir douloureux : une nuit pas si différente de celle-ci, elle s'était retrouvée dehors après un cauchemar, et avait été interpellée par Valon. La suite constituerait à jamais la partie de sa vie dont Mai avait le plus honte.

- Ça t'engage à rien. Juste… tu as l'air toute seule, ce soir, et moi aussi. Autant être deux, non ? Je promets que je ne fais partie d'aucune organisation.

En silence, la jeune femme finit par hocher la tête. Si elle restait seule ce soir encore, elle ne ferait que ruminer ses cauchemars sans cesse, pendant des heures.

- Génial ! Je t'emmène dans un endroit qui va t'obliger à sourire !

Le jeune homme la prit par la main pour la mener à sa moto, qu'il fit redémarrer en trombe. Le bar dans lequel il l'emmena lui apparut, dès qu'elle y mit les pieds, comme un endroit décontractant, relaxant. Paisible. Exactement ce dont elle avait besoin. À part eux, il n'y avait que deux ou trois clients, tous assis au comptoir. Ils se dirigèrent vers le fond, où ils s'assirent sur des fauteuils.

- Alors, dit-il après que le serveur ait déposé les commandes sur la table basse devant eux. Tu joues encore ?
- Non, répondit Mai d'un ton catégorique en prenant son verre. J'ai trop peur de ce que je peux devenir dans un duel. Toi ?
- Non plus.

Elle haussa un sourcil.

- Mais pas parce que j'ai peur des conséquences. Toute cette histoire m'a carrément enlevé tout le plaisir que je ressentais dans les duels avant que ça arrive. Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Parce que je me demande pourquoi tu as décidé de m'adresser la parole. Et pourquoi tu as insisté pour passer du temps avec moi. J'aurais cru que tu ne voudrais plus jamais me revoir, après ce qui est arrivé.

Il balaya l'air du revers de sa main en prenant une gorgée dans son verre.

- J'ai mis tout ça derrière moi. Tu devrais faire pareil. On était tous un peu… cinglés sur les bords dans cette histoire. Rafael, Alistair, toi, moi… mais je pense qu'aucun de nous n'a vraiment voulu faire ce qu'il a pu faire alors… je ne nous en veux pas. Surtout pas à toi.

En parlant, Valon l'avait étudié du regard. Après quelques secondes de silence, il secoua doucement la tête et baissa les yeux vers le contenu de son verre.

- Mais je crois que je devrais revoir mes positions et me blâmer de t'avoir embarquée dans tout ça, quand je vois ce que ça t'a fait. C'est à ça que tu pensais tout à l'heure, non ? « Si je le suis, est-ce que je risque encore quelque chose ? »

Il ne lui laissa pas le temps de répondre avant de reprendre en la regardant dans les yeux :

- Je suis désolé, Mai. À l'époque, je pensais sincèrement agir pour ton bien en te permettant d'obtenir le statut que tu méritais.
- Je sais, Valon. Je t'en veux pas.
- T'es drôlement plus indulgente envers les autres qu'envers toi-même, pas vrai ? Pourquoi tu ne te pardonnes pas comme tu l'as fait avec moi ?
- Parce que toi, tu as déjà été assez puni.
- En perdant face à Wheeler ?

Le cœur de Mai se resserra à la simple évocation de son nom, les souvenirs remontant en elle. La vision de Joey s'affaiblissant dans ses bras alors que le Sceau lui retirait son âme était l'image la plus déchirante qu'il lui serait jamais donnée de voir.

- Si j'ai été assez puni avec ça, alors toi aussi. Perdre ton âme face à Rafael, c'était pas assez pour toi ?
- J'ai eu ce que je méritais, rien de plus.

Elle ferma les yeux alors que le souvenir s'imposait à elle malgré sa résistance. Même après tout ce qu'elle lui avait dit pendant leur duel, malgré sa détermination à lui faire perdre son âme… lorsqu'il s'était effondré pour de bon dans ses bras, il avait trouvé moyen d'arracher la pierre d'Orichalcos de son cou et de la lancer au loin.

- Mai ?
- Valon… est-ce que tu sais comment j'ai été libérée de son emprise ?

Le jeune homme secoua la tête. Il avait toujours simplement supposé que Joey avait réussi à la raisonner, à lui ouvrir les yeux. Et, pour ça, il avait un énorme respect pour Joey Wheeler.

- C'est à cause de Joey.
- Je m'en doutais.
- Mais pas de la façon que tu crois. Il a essayé de m'arrêter tout le long du duel, mais je ne l'écoutais pas. Et puis… à un moment, il n'avait presque plus de points… et il n'avait plus rien pour se défendre de mon attaque. Je l'ai regardé et… j'ai été incapable d'ordonner mon attaque. Il était sur le point de perdre connaissance, alors le Sceau a considéré qu'il avait perdu. Je l'ai tenu dans mes bras jusqu'à ce qu'il me pousse en arrachant le fragment à mon cou.
- Et sans le fragment de pierre d'Orichalcos, l'influence de Dartz disparaissait, comprit Valon.

Mai hocha la tête.

- Alors je comprends encore moins pourquoi tu t'en veux.

Devant son regard interrogatif, il poursuivit :

- Wheeler lui-même ne t'en voulait pas pour ce qui est arrivé, puisque son dernier geste a été de te sauver.

- Je pense que c'est justement ça le pire… savoir qu'il ne m'en veut pas.

Subtilement, Valon parvint à faire glisser la conversation vers des sujets moins éprouvants pour la jeune femme. Il réussit même à la faire rire, comme avant. Lorsqu'il la ramena chez elle, elle semblait aller mieux que lorsqu'il l'avait vue dans la rue. Elle lui sourit doucement.

- Merci, Valon.

- Tout le plaisir a été pour moi, Mai.

Elle se détourna pour marcher vers la porte de l'immeuble.

- Attends !

Mai se retourna. Assis sur sa moto, Valon tenait quelque chose entre son index et son majeur. Quelque chose qui lui appartenait.

- Tu la reveux ?

Mai demeura immobile quelques secondes en regardant la carte qu'il tenait. Il s'agissait de la harpie qu'elle lui avait donnée avant de partir. Lentement, elle secoua la tête.

- Non, je n'en ai plus besoin. Disons que c'est un souvenir.

Elle poussa la porte vitrée de l'immeuble où se trouvait son appartement.

- Et si je veux te revoir ?

- Tu connais mon adresse maintenant, non ?

Elle lui adressa un clin d'œil avant d'entrer dans le bâtiment.

Le mot de la fin : Voilà, premier chapitre fini… des reviews seraient appréciées ! ;)