Bonsoir ! En l'honneur de la sortie au mois de décembre de Bilbo, et de la Saint Sébastien, notre fringant petit poney nous a fait écrire sur la ville de Dale.
Je vous souhaite à tous et toutes une très bonne lecture :)
8 heures 30.
C'était une belle journée tranquille qui s'annonçait. Le soleil pointait à peine, révélant un épais tapis de neige tombé pendant la nuit. Les habitants ouvraient leurs volets. Les commerçants tentaient de dégager l'entrée de leurs échoppes. Les enfants sortaient en courant et en riant, se lançant des boules de neige avec toute l'insouciance de la jeunesse.
Du haut de sa tour, le seigneur Girion eut un sourire amusé en les regardant faire. Il se souvenait avoir fait de même, bien des années auparavant. En cachette bien évidemment, puisque sa très noble et très digne mère n'aurait pu supporter de voir son fils frayer avec la population.
Il leva les yeux , suivant du regard la paroi de la montagne. De là où il se trouvait, il ne pouvait que deviner l'entrée d'Erebor.
Erebor.
Une petite partie de lui frissonnait encore lorsque l'on évoquait ce nom. Combien de fois s'était-il imaginé, gamin, entrer en catimini avec les copains pour dérober la précieuse Arkenstone ? Il s'amusa de ces ridicules rêveries. S'il était encore vivant aujourd'hui, c'était certainement car il n'avait pas choisi de défier les Nains lors de ses tendres années.
Il referma la fenêtre. Une montagne de travail l'attendait. Ainsi que son chat, nonchalamment alangui sur le document le plus urgent. Une longue journée comme les autres.
13 heures.
Gréan, marchand de la province de Dale, rentrait chez lui en fulminant. Derrière lui, suit péniblement un garçon aussi chargé qu'une mule, mais qui n'ose qu'à peine respirer pour ne pas davantage contrarier son patron.
Ce dernier était en retard pour son déjeuner avec son épouse. Ce n'était pas tant la face peu reluisante de la femme ni la soupe peu ragoutante qui lui donnaient des ailes, mais la jolie petite tisseuse de la maison d'en face. A l'heure du déjeuner, la fillette faisait des essayages et Gréan aimait profiter de la vue.
Et puis ces maudits nains. Incapables d'apprécier sa belle marchandise. Que l'on discute du prix entre gens civilisés, allait encore, mais avec ces être dénaturés, il préférait encore aller vendre aux Elfes plutôt que de remonter dans cette... cette... grotte.
Il pressa le pas sans se soucier du garçon qui tenant tant bien que mal d'accélérer sans tomber dans les escaliers tortueux. Mais il avait l'habitude, ce n'était qu'une journée ordinaire.
18 heures.
« Sebastian, rentre tout de suite à la maison, » aboya le vieux depuis le bord de son perron. Il rentra immédiatement, sans se soucier de savoir si l'enfant obéissait ou non et ferma la porte en grommelant. « Sebastian, Sebastian, où es-tu donc allée chercher ce nom, ma pauvre fille ? »
Lasse de ce discours maintes fois répété, cette dernière ne répondit pas. Elle se pencha pour vérifier que la soupe était chaude et porta la marmite sur la table à l'instant même où son fils entrait.
Celui-ci avait maintenant seize ans et était apprenti quelques rues plus bas. Dans l'après-midi, il avait pu assister à l'entraînement des gardes de la ville et s'était attardé pour les regarder et demander des renseignements. Il aurait aimé s'engager, porter l'armure et l'épée. Protéger Dale. Alors peut-être, son grand-père serait-il capable de voir qu'il n'était pas qu'un gamin inutile au nom étrange.
Mais cela serait pour plus tard. Car il était dit que ce jour s'achèverait comme tous les autres jours.
Le lendemain, par contre...
NdA : Petits portraits de victimes, puisque Smaug ne s'est pas embarrassé de savoir si ceux qu'ils massacraient étaient jeunes ou vieux, nobles ou pauvres, sympathiques ou de véritables enflures. Il est par contre évident que le chat n'a rien eu !
