Alice sentait une légère brise marine lui caresser le visage. Se tenant debout au bord de la falaise, elle inspirait à pleins poumons l'air pur que lui insufflait les vagues. L'océan venait se briser contre les rochers dans le fracas de ce va-et-vient continuel, ce cycle éternel dont le mouvement incessant parvenait à apaiser ses craintes. Quelques hirondelles fendaient le ciel lugubre, offrant un spectacle triste et splendide.
- C'est beau, hein ?
Elle ne répondit pas. Elle se contenta de respirer au rythme de la mélodie du vent, bercée par le silence alentour. Après avoir lu le chef-d'œuvre de Boris Vian, « Écume » faisait partie de son glossaire des « plus beaux mots français » que la jeune fille avait dressée, avec " "évanescence", "mélancolie", "libellule"et tant d'autres, puisés au cœur de la littérature d'outre-manche.
- J'ai pas envie de partir, lâcha-t-elle enfin, pensive.
La tempête extérieure illustrait la déferlante d'émotions qui s'abattait en elle. Bien sûr, elle était très excitée par son départ à Poudlard, la prestigieuse école de magie, où elle pourrait rencontrer des adolescents comme elle et vivre une scolarité à peu près normale – bien qu'assez marginale vu de l'extérieur.
Mais sa vie, elle l'avait construite ici, dans ce hameau paisible niché sur les falaises des Cornouailles. Partir, c'était quitter la maison dans laquelle elle avait grandit. Quitter sa mère et son petit frère, Oscar, pour les retrouver seulement lors des vacances. Quitter sa passion pour le surf, ces instants de bonheur en compagnie de Peter, son seul et meilleur ami. Malgré toutes les tentatives du jeune garçon pour la réconforter, leur séparation lui fendait le cœur. L'adolescent lui prit la main, et ce geste parvint à rallumer une lueur d'espoir en elle. L'espoir des retrouvailles.
La beauté morose de ce ciel d'été
Qui surplombe la mer de ses sombres nuées
Et brandit sa noirceur au delà des forêts
Subjugue mon cœur d'une nostalgie passée
Le jour décline enfin, laissant place à la nuit
Cette vision maussade est désormais partie
A travers les échos, j'entends les souvenirs
Mon enfance faiblit et je vois l'avenir
L'immensité céleste l'emporte sur la mer
Celle-ci paraît fragile, dépourvue de lumière
Là-haut dans les étoiles je distingue un éclat
Car où que je sois elles veilleront sur mes pas
J'espère que ce bref début vous a plu et vous a donné envie de lire la suite ! N'hésitez pas à poster une review, j'y répondrai avec plaisir !
