Titre : Poison Apple.

Auteurs : RobinRocks & Narroch.

Rating : M.

Traduction : Jilano & Caela.

Relationship : (Yaoi.) L/Light, Mello/Matt.

Disclaimer : L'histoire a été écrite par les très grandes RobinRocks et Narroch. Blanche-Neige, Aurore, et autres princesses et sorcières appartiennent et à Disney, et aux Frères Grimm. Mais on suppose que vous savez déjà tout ça, pas vrai...?

Warnings : Disney, NON-CON, glauque, princesses, drame, semi-UA, gore, Disney, death character, sorcières, self-harm, fantasy, horreur, pommes, romance, et encore Disney. Sans oublier un certain cahier... noir ? Tout à fait.

Note : Cette histoire est très très longue, attendez-vous donc à vous retrouver devant des chapitres d'une moyenne de trente pages, pour la plupart. La fiction est divisée en 33 chapitres, déjà tous parus dans la version originale. Le scénario en lui-même se divise en Actes, et la véritable partie « UA » de l'histoire débute après le chapitre 10. Le rythme de publication de cette traduction est pour l'instant établi à un chapitre toutes les deux semaines, à savoir le jeudi. Nous doutons fort que le rythme puisse être accéléré, vu la longueur de certains chapitres, et le travail scolaire qui nous attend en cette fin d'année.

Apple Note de Jilano : Nous sommes de retour ! Hem, nope, pas pour vous jouer un mauvais tour... Pardon. Bref, pour votre plus grand plaisir, nous revoici avec une fic ultra longue ! Il faut savoir que ce chapitre est traduit depuis une éternité (il m'a d'ailleurs pris un petit week-end de ma vie, mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour vous ?) et on s'est dit qu'il était temps de publier de nouveau. Au moment où vous lirez cette note, Caela et moi sortirons tout juste de trois jours de tournage intensifs (les joies des films). Soyez compréhensifs si on ne répond pas tout de suite aux reviews. Je m'avance un peu, mais je suis à peu près sûre qu'on ne va pas dormir beaucoup, et quand on le fera, ce sera dans des sacs de couchage sur le carrelage. Il y a de grandes chances qu'on ait passé quelques heures dans le froid au milieu de la nuit pour tourner certaines scènes, et on n'a probablement pas été nourries avec autre chose que des pâtes et de la pizza plus ou moins chaude. Honnêtement, qui a envie de se faire réveiller à deux heures du matin, de passer au maquillage et d'apprendre un script à l'arrache ? Ayez pitié de nous. Reviewez pour nous remonter le moral. (J'ai aussi oublié de mentionner qu'on a probablement adoré ça à cause de notre masochisme latent, et aussi bonne lecture et désolée pour la note de trois pages, mais ça fait longtemps que je ne vous avais pas parlé. :D)

Apple Note de Caela : Les enfaannnts ! Nous revoilà avec cette toute nouvelle traduction L/Light. :D Bon, je dois dire que je suis particulièrement épuisée, parce que j'ai été dans l'obligation de me coucher à quatre heures du matin lundi soir, et à trois heures et demie mardi soir (tournage oblige). Si vous voulez un conseil, ne vous battez jamais avec un corset. A moins que vous ne teniez pas à vous relever après. x) M'enfin voilà, j'aurais dû publier plus tôt cette journée, j'en suis bien consciente, mais je viens tout juste de rentrer de Lyon, pas d'accès à mon ordinateur avant, donc. Je suis allée voir Iron Man 3, cet après-midi, et mon dieu, je hais ce film autant que je l'adore. X) Ne vous méprenez pas, le film est juste fantastique, mais... C'est particulièrement compliqué à expliquer, et je ne sais pas s'il y a des fans de Marvel parmi vous...? Quoiqu'il en soit, j'espère que Robert Downey Jr va signer un nouveau contrat avec Marvel. Sinon, je rentre en dépression. Hum hum. Je ne sais pas vraiment si ça vous intéresse, aussi, je vais vous laisser à votre lecture, en espérant très fort que cette nouvelle traduction vous plaira. :P Les reviews sont plus que bienvenues ; et bon retour parmi nous ! Enjoy ! \o/ (J'espère juste avoir terminé toutes les corrections parce que je n'ai pas eu le temps de relire. xD)

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ACTE I : Conte de fées

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Aurore

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Light Yagami était tout sauf un insomniaque – ce n'était pas un label qu'il aurait appliqué à lui-même, non seulement parce qu'il était incapable de rester éveillé toute la journée et toute la nuit (en grande partie à cause de l'habitude qu'il avait eue, toute sa vie, d'avoir une quantité suffisante de sommeil pour que ses prestigieuses études n'en pâtissent pas), mais il n'en éprouvait aucun désir.

Il n'était pas, cependant, un gros dormeur; il se réveillait facilement au plus léger bruit ou mouvement.

Et donc, mathématiquement, être enchaîné à un vrai insomniaque qui restait collé à un ordinateur toute la nuit et essayer de s'arranger pour dormir avec lui était une combinaison terrible, finalement, et avait été condamnée à échouer au moment-même où la chaîne avait été mise en place.

Light avait beaucoup de respect pour L; mais la nuit, quand L atteignait l'apogée de sa concentration, il n'y avait aucune autre façon de le dire :

Le détective insomniaque était une foutue nuisance.

Le brusque cliquetis métallique de la chaîne réveilla Light de la même manière que d'habitude à quelque heure impie du matin; la nuit dernière, ça avait été plus près de trois heures du matin, à cause de L qui ne tenait pas en place à l'autre bout. Avec un grognement endormi, l'adolescent brun entrouvrit les yeux pour jeter un coup d'œil fatigué au réveil digital.

5:07 du matin.

Il soupira profondément; pas aussi terrible que la nuit dernière, mais toujours plus tôt que ce qu'il aurait aimé. L avait tendance à le tirer du lit aux alentours de six heures, parfois sept s'il avait de la chance; mais si le détective savait qu'il était éveillé, aucun doute qu'il le traînerait hors du lit chaud et confortable à l'instant. Il ferma de nouveau les yeux, mais pas avant d'avoir remarqué que l'autre côté de leur double lit était, comme d'habitude, vide, et que personne n'avait dormi dedans, les couvertures encore proprement tirées.

La pièce était encore obscure, à cause de l'heure; mais pas plongée dans le noir, puisque les premiers éclats de l'aube commençaient à percer à travers la noirceur de la nuit, transformant l'obscurité en une sorte de gris trouble. Osant de nouveau ouvrir un peu les yeux, il remarqua qu'il pouvait discerner assez bien les choses autour de lui; comme l'ordinateur portable éteint jeté sans cérémonie sur le côté du lit inoccupé de L.

L qui ne travaillait pas ? C'était étrange. Light se demanda où il était, mais n'osa pas regarder autour de lui, au cas où L verrait qu'il ne dormait plus, et le prierait de sortir du lit.

Il chassa le détective de son esprit et enfonça son visage dans l'oreiller, entièrement préparé à retourner dormir et, bon dieu, en profiter. Cependant, il n'eut droit qu'à cinq minutes de paix avant que la chaîne ne se mette à nouveau à cliqueter de manière irritante; et ne se mette aussi à tirer, à présent. Sachant parfaitement qu'il n'était pas en train de pianoter sur le clavier, Light se demanda ce que, bon sang, L pouvait bien faire à l'autre bout de la chaîne, et osa ouvrir un peu les yeux pour en suivre toute la longueur à travers le lit.

Il fut surpris de découvrir L accroupi au bord du lit, enroulé dans son étrange position habituelle, et avec son habituelle expression absente qui dominait ses traits fins et pâles. Son visage était tourné vers le plafond, ses yeux obscurcis par les ombres en scrutant la surface, et la chaîne…

Light cilla et plissa les yeux, pas sûr d'avoir bien vu – non, c'était le cas; pour une quelconque raison extrêmement bizarre, L avait enroulé une boucle de la chaîne autour de sa propre gorge. Et la manière dont il regardait le plafond avec un intérêt intense…

Light espérait sincèrement qu'il n'avait pas prévu de se pendre.

L'adolescent laissa de nouveau tomber sa tête, soudainement inquiet; ce truc de pendaison était une blague dans sa tête, mais sûrement…

Kira ?

Mais comment aurait-il pu trouver le nom du détective énigmatique ?

Sa précieuse demi-heure de sommeil oubliée, Light s'assit brusquement et tira légèrement sur la chaîne; L perdit presque l'équilibre de sa position précaire, et tourna la tête vers l'adolescent en la regagnant.

« Ah, Light-kun », le salua-t-il, absent. « Bonjour. »

« Bordel, qu'est ce que tu fous, Ryûzaki ? » demanda Light mal à l'aise, soulevant la chaîne.

« Hm ? Oh, ça. » L pencha légèrement sa tête sur le côté, laissant quelques liens supplémentaires de la chaîne à portée de vue, durement juxtaposés autour de son cou pâle. « Rien. Je m'ennuyais juste. Je n'avais pas l'intention de t'inquiéter, Light-kun; cependant,… »

Il tira la chaîne et la glissa par-dessus sa tête, la laissant retomber mollement sur les draps.

« C'est vraiment morbide, Ryûzaki », dit Light sourdement,son inquiétude soudaine ayant disparu à cause de la somnolence encore présente. « Et avec Kira qui court toujours…? »

« Ah, je trouvais que tu avais l'air ébranlé. » L eut même un petit sourire narquois, qui projetait encore plus d'ombres sur son visage. « Tu pensais peut-être que j'avais prévu de me tuer par la volonté de Kira ? »

Light déglutit imperceptiblement; le talent surnaturel de L d'être capable de lire dans ses pensées le mettait souvent mal à l'aise.

Comme si le détective était constamment en train de le tester, attendant de lui qu'il suive telle ou telle ligne de pensée, ou qu'il arrive à telle ou telle conclusion, dans une tentative de le piéger dans une sorte de confession.

Bien que, sur ce point – au vu des menottes – ce ne soit probablement pas une idée si bizarre. Ces jeux mentaux ne dépassaient pas l'homme, c'était certain; L pouvait être cruel dans ses méthodes, parfois.

« Ryûzaki, si tu cherches juste à tester ma réaction », dit Light froidement, « S'il te plaît, arrête. Tu joues à des jeux vraiment écœurants des fois. »

« Je m'excuse, Light-kun. » Il n'y avait pas une once de remord, ni dans sa voix, ni dans son expression, mais Light décida de ne pas insister.

« Eh bien, en réalité, je ne pensais pas à me suicider », continua L catégoriquement. « Comme je l'ai dit, je m'ennuyais seulement. Cependant, tu as eu l'air inquiet… »

« C'est parce que je ne suis pas Kira. » Light craqua d'épuisement, s'effondrant de nouveau sur le matelas, fatigué.

« Oui, ça c'est ce que tu continues à dire », soupira L en réponse.

« Est-ce que c'est que tu ne me crois pas, ou que tu ne veux pas me croire, Ryûzaki ? »

L grignota pensivement son pouce et regarda de nouveau au plafond.

« Je ne pense pas avoir encore décidé, Light-kun. »

« Bien, réveille-moi quand ce sera le cas », répondit Light, maussade, tirant d'un coup sec l'oreiller sur sa tête.

« Tu retournes dormir ? » l'interrogea L, l'air étonné.

« Oui, si ça ne te dérange pas. »

« Et si c'est le cas ? »

Light choisit de ne pas lui répondre et se déplaça simplement pour se retrouver dans une position confortable.

« Light-kun ? »

Ne recevant aucune réponse, L soupira très exagérément, et se mit à jouer avec les boucles de la chaîne, faisant en sorte qu'elles butent contre la menotte au poignet de Light. Light endura cela avec une irritation croissante aussi longtemps qu'il le put – ce qui ne fut pas très long.

« Tu es vraiment pénible ! » maugréa-t-il de sous l'obscurité de son oreiller. « Dégage ! »

« Je suis désolé, Light-kun. » Encore une fois, pas de réel remord.

« Non, tu ne l'es pas. »

L laissa échapper un autre soupir triste, et Light sentit son poids quitter la matelas; il soupira intérieurement de soulagement, et se concentra pour se rendormir. Franchement, même en étant les trois meilleurs détectives du monde, ce type se comportait comme un gamin de cinq ans parfois.

Light pensa que L semblait moins tenir en place que d'habitude ce matin; habituellement, il était réveillé par le bruissement d'emballages de sucreries et par le cliquetis des touches du clavier. C'était la première fois que L le provoquait délibérément, et ce n'était pas comme s'il pouvait le blâmer pour avoir pris le mauvais côté du lit – il n'était jamais rentré dedans pour commencer.

Light dormait presque de nouveau – suspendu dans cet endroit chaud et confortable entre le sommeil et la conscience – quand il sentit soudainement un poids lourd (et ça ne pouvait être que L, bien sûr) sur son dos.

Furieux d'être de nouveau brutalement réveillé, Light jeta l'oreiller de sa tête et se tourna vers le détective soudain hyper-actif, qui était effectivement assis sur son dos.

« Ryûzaki, il est cinq heures et demi du matin ! » craqua-t-il. « Est-ce que tu pourrais, s'il-te-plaît, me laisser tranquille ?! »

« Tu dors trop, Light-kun. »

« Eh bien, j'ai besoin d'autant de sommeil que je peux avoir », siffla Light, « puisque tu t'obstines à me réveiller toutes les cinq minutes ! »

L'expression vide sur le visage couleur de craie de L ennuya seulement Light un peu plus; ça l'exaspérait qu'il ait l'air de n'avoir aucune idée de ce qu'il se passait alors que Light savait qu'il savait exactement ce qu'il voulait dire.

L'adolescent aux cheveux auburn se tourna sous les draps et le poids de L, étant ainsi allongé sur le dos et pouvait regarder sa Némésis sans avoir à se tordre le cou. L mordillait son pouce comme s'il n'avait pas mangé depuis une semaine, le fixant de ses yeux étranges, incroyablement sombres.

Il y avait quelque chose de légèrement troublant dans les yeux de L, Light avait toujours trouvé; ce n'était pas seulement la façon dont les cernes sombres, causés par la privation de sommeil, semblaient rehausser à quel point il était sinistrement pâle,et ce n'était pas seulement la manière dont ses yeux noirs agissaient comme des miroirs parfaits si vous preniez la peine de bien les regarder, et ce n'était pas juste la façon dont, sous le masque vide, ils étaient complètement illisibles.

Non, c'était que, d'une certaine façon, il y avait quelque chose de sans vie en eux; comme si (bien que tout le reste de sa personne soit évidemment bien vivante) il avait été sorti d'une tombe. C'était la sensation que ressentait Light à chaque fois qu'il soutenait le regard de L pendant un long moment – pas vraiment un zombie ou un vampire ou un autre ridicule produit de l'imagination, mais juste…

… Quelque chose qui n'était pas vraiment vivant.

« Qu'est-ce que tu veux ? » murmura Light sombrement, détournant le regard de L et de ses yeux sinistres.

L le regarda fixement pendant encore un moment, comme s'il était en train d'éplucher mentalement chaque partie de lui dans une tentative d'y trouver Kira; puis il détourna le regard lui aussi.

« Rien, vraiment », dit-il finalement, sa voix désinvolte. « Je suis désolé, je n'arrive pas à m'asseoir calmement ce matin… »

Comme pour appuyer ce qu'il disait, L déplaça son poids et changea de position par rapport à celle accroupie; il était à présent assis dans la position la plus normale dans laquelle Light l'ait jamais vu – et incidemment, il était assis à califourchon sur le ventre de Light, les genoux de chaque côté de sa poitrine, ce n'était pas du tout normal.

« Non, vraiment », répéta Light froidement, « Qu'est-ce que tu veux, Ryûzaki ? »

L le regarda, perplexe; bien que ce soit peut-être une sorte de perplexité moqueuse. On ne pouvait pas toujours vraiment dire avec le détective surdoué.

« Rien, Light-kun. » Il mordilla son ongle plus férocement. « Je suis juste agité. »

« Agité ? » répéta Light, surpris. « Tu es agité pour – oh. »

Light se coupa quand il réalisa soudainement la raison de l'agitation de L; bien qu'il fasse toujours assez noir, L était très proche de lui, et maintenant qu'il avait changé de position pour s'asseoir, il était plus facile de voir le renflement entre ses jambes, serré contre la fermeture de son jean – normalement baggy.

Érection matinale. Light eut presque un sourire narquois. Ah, c'est donc ça ton problème…

« Oh », dit-il de nouveau, parce que c'était tout ce qu'il trouvait à dire. Wow, révélation choc; M. Froid-et-sans-émotions avait des parties génitales…

« Quoi ? »demanda L sans comprendre, enlevant son pouce de sa bouche.

Light cilla, il était impossible qu'il n'ait pas remarqué, surtout alors qu'il ne se reposait pas.

« Tu as dit que tu étais agité, et j'ai dit 'Oh' », dit Light impatiemment.

« Tu avais l'air de t'être soudainement rendu compte de quelque chose. »

« Je… C'est le cas. »

Light soupira d'irritation; il ne parvenait pas à savoir si L était sérieusement inconscient, ou le faisait simplement marcher pour son propre amusement. Si la dernière option était la bonne ici, alors Light était prêt à parier que cela pourrait devenir gênant s'il n'en prenait pas très vite soin.

« Alors quoi ? »

Il avait l'air bien trop innocent; Light penchait sérieusement pour le second choix, et décida que L faisait des siennes.

« Ton entrejambe, Ryûzaki », dit-il abruptement, refusant de jouer son jeu si tôt dans la matinée.

L regarda en bas; puis de nouveau en haut avec une expression ennuyée sur le visage.

« Oh, ça. Oui, je suis d'accord. C'en est probablement la raison. »

Light soupira profondément et roula des yeux; se lamentant par avance de son offre généreuse, qui impliquait qu'il s'extirpe du lit :

« Tu veux aller à la salle de bain ? »

Mais la réponse de L le surprit :

« Non, merci, Light-kun, ça va aller. »

« Bordel, qu'est ce que tu veux dire par là ? » dit Light avec indignation. « Tu es prêt à grimper aux murs à cause de ça ! »

« Je sais ça, et je suis désolé de te distraire. »

« Eh bien… » Light s'éclaircit la gorge et fixa le mur. « Je pensais à toi aussi. Je sais… que ce n'est pas très confortable… »

L hocha la tête, l'air absent.

« Donc, euh… » Light pouvait sentir une légère chaleur parcourir son visage à présent, et fut content de la relative obscurité de l'aube. « Est-ce que tu ne… veux pas t'en occuper… ? »

« C'est très gentil de ta part, Light-kun, mais je ne vais pas m'en occuper comme ça. »

Light cilla.

« Quoi ? » demanda-t-il, surpris. « Bon sang, qu'est ce que tu vas faire, alors ? »

Il souhaita immédiatement ne pas avoir posé la question; la chaleur sur son visage brûla un peu plus chaudement alors qu'il réalisait qu'il venait de demander à L, entre tous, la façon dont il se masturbait.

« Rien. »

« Quoi, tu… ? » Malgré lui, Light posa la question.

« La laisse s'atténuer toute seule. »

Light secoua la tête, incrédule.

« Ryuzaki, c'est… C'est juste étrange… »

Encore une fois, Light se rappela sèchement, c'était L. L, qui vivait d'un régime de sucre et de calories, se perchait sur les chaises comme s'il était sur le point d'en sauter, avait une vendetta contre les chaussettes et tenait les choses comme si elles étaient contaminées.

Peut-être que ce n'était pas si étrange après tout, du moins pas pour lui.

L haussa les épaules.

« C'est juste quelque chose que je ne fais pas. Je ne l'ai jamais fait. »

« Jamais ? » Light trouvait ça difficile à croire. « Même pas quand tu avais treize ans ou quelque chose comme ça ? »

« Je sais que ça te semble incroyable, Light-kun, mais je dis la vérité. »

« Non, je te crois », répondit Light catégoriquement. « D'une certaine manière, quand c'est toi qui le dit, ça ne semble pas si incroyable. »

« Je n'en vois simplement pas l'intérêt. »

« Oh, non, parce que le Ciel l'interdit », convint Light d'un ton moqueur, soudainement agacé par l'attitude dédaigneuse que prenait le détective par rapport à toute cette affaire. « Tu aimerais peut-être ça, et alors tu serais comme nous, simples mortels. »

L se renfrogna dans l'obscurité.

« C'est vraiment méchant, Light-kun. »

« C'est toi qui agis comme si ce n'était pas assez bien pour toi ! » craqua Light. « Écoute, si tu ne veux pas aller aux toilettes, peux-tu partir, s'il-te-plaît ? »

« Est-ce que je te mets mal à l'aise ? »

Light considéra que L avait la capacité d'être vraiment lent; il était assis à califourchon sur lui; son érection déformant son pantalon, et venait juste de demander si cette situation mettait Light mal à l'aise.

« Juste un peu », murmura Light sombrement, le sarcasme teintant sa voix. « Je suis désolé d'être impoli, Ryûaki, mais est-ce que tu peux dégager s'il te plaît ? »

« Oui, bien sûr, je m'excuse… »

Light poussa un soupir inaudible en sentant le poids de L se déplacer de lui; la chaîne cliqueta musicalement alors que le détective retournait sur son côté du lit et, à la surprise de Light, s'allongea sur les couvertures.

« Qu'est ce que tu fous ? » demanda Light, irrité.

« Rien. »

Ce qui n'était pas réellement un euphémisme, en fait – Light regarda dans sa direction pour le trouver allongé sur le dos, fixant le plafond, ne faisant pas grand-chose de plus.

Light roula des yeux, renonçant à le comprendre, lui et son comportement étrange, et se détourna de lui. Peut-être que L allait réellement se mettre à dormir – depuis tout le temps qu'ils avaient passé ensemble, Light l'avait seulement vu dormir quelques minuscules fois, habituellement sur le sol où il avait fini par s'effondrer. Il présumait qu'il avait dormi plus souvent que ça, mais pouvait seulement conclure que L dormait brièvement pendant que Light lui-même était endormi.

Son esprit dériva, commença à flotter parmi les couleurs, probablement parce qu'il était en train de s'endormir de nouveau. Il se surprit à étrangement se rappeler des flashes d'une vieille version de Disney sous-titrée en japonais de La Belle au Bois Dormant que lui et Sayu avait regardé une fois, il y a des années, et à penser que ce serait très agréable si L piquait son doigt à l'ongle rongé et s'endorme de cette façon, pour que Light puisse s'octroyer un peu de tranquillité.

Il n'y avait ni mouvement ni bruit, et Light fut heureux d'en déduire qu'en effet, L s'était endormi; il était lui-même allongé les yeux mi-clos, profitant de la paix que lui procurait la pièce graduellement éclairée, alors que l'aube perçait de plus en plus haut.

« Light-kun ? »

Light soupira, fatigué, sa rêverie à moitié éveillée écourtée par la voix inquisitrice.

« Oui, Ryûzaki ? » répondit-il, endormi; il regarda L par-dessus son épaule, qui était toujours exactement dans la même position.

Immobile, sans ciller; simplement allongé ici, figé comme mort, et probablement figé avec ce renflement entre ses jambes, si Light prenait la peine de regarder. Il semblait presque irradier d'une sorte d'auto-apitoiement, et Light n'était pas d'humeur à compatir.

L fut silencieux pendant un moment.

« Quoi ? » le pressa Light, fermant ses yeux et se retournant de nouveau.

« Tu me détestes ? »

Light se mordit l'intérieur des joues, grandement irrité; encore une fois, il n'était pas sûre si c'était un jeu, ou un test, de la part de L, ou s'il était réellement sincère. Il avait l'air sérieux; mais si Light était un bon acteur, alors L finirait par débourser énormément d'argent.

« Non, Ryûzaki », soupira-t-il finalement. « Je te trouve gravement agaçant, mais je ne te déteste pas. On est amis, tu te souviens ? »

« Tu ne me détestes pas ? »

« Non. »

L attendit un long moment avant de répondre; si long, en fait, que la pièce commençait à prendre les couleurs rosées et dorées de l'aurore, et Light à finalement se rendormir, avant qu'il ne murmure, plus pour lui-même :

« Si, tu me détestes. »

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« Tu devrais manger quelque chose de plus substantiel pour le petit-déjeuner, tu sais », dit finalement Light, mordant dans son toast parfaitement fait.

L le scruta de l'autre bout de la table, par-dessus un cube de sucre délicatement tenu prêt à descendre dans son café.

« Tu ne considères pas les fraises comme substantielles, Light-kun ? »

« Pas quand elles sont couvertes de sucre et posées sur une part de gâteau, non. »

L piqua l'une des fraises avec sa fourchette et la mit à la bouche par pur défi; Light déplaça son regard ailleurs, pour lui dire que ça ne prenait pas.

« Est-ce que tu as apprécié de dormir plus longtemps ce matin, Light-kun ? » continua L, agissant comme s'il n'avait pas remarqué que Light l'ignorait alors qu'en fait, Light savait qu'il était impossible pour un détective du niveau de L de ne pas remarquer quelque chose d'aussi évident.

« Oui, merci, Ryûzaki », répondit l'adolescent avec raideur.

Est-ce que tu as apprécié d'être allongé avec une érection dont tu n'accordais pas assez d'importancepour te soulager ? pensa-t-il amèrement en réponse.

Il en voulait encore beaucoup à L pour ce matin; mais ça n'aidait pas que L soit, en effet, de très mauvaise humeur. Les questions posées avec soin, la fausse attitude bienveillante, étaient suffisantes pour que Light s'en rende compte. L se fichait de savoir si Light avait apprécié sa demi-heure supplémentaire de sommeil ou pas, et s'il avait été de meilleure humeur, il n'aurait pas demandé – le fait qu'il l'ait fait montrait juste qu'il était venimeux. C'était un coup enrobé de sucre porté au plus jeune enquêteur, et ça ne plaisait pas à Light – il semblait que le fait que Light ait besoin de plus de sommeil que lui préoccupait L,et détestait lui accorder la quantité nécessaire.

Dans le cas présent, il était huit heures du matin; mais L considérait que c'était commencer tard, même si le reste de l'équipe d'investigation n'était pas encore arrivé. Et à cause de ça, L n'avait personne d'autre que Light sur qui passer son irritation, transformant celui-ci en une cible malheureuse. Light pouvait seulement espérer que L concentrerait sa mauvaise humeur sur Matsuda quand le détective malchanceux ferait une apparition; comme il le faisait souvent.

Light mangea son toast en regardant le détective finir son gâteau; il avait l'air de l'avoir vraiment apprécié, mais Light ne put s'empêcher de froncer les sourcils.

« Pas étonnant que tu aies toujours l'air aussi malade », observa-t-il finalement, peut-être simplement impatient de pouvoir à son tour le critiquer.

« Tu penses que je n'aie pas l'air bien ? » répéta L, l'air surpris.

Light le regarda; oui, il ressemblait à d'habitude, de ses intenses yeux charbonneux à sa posture – celle qui ferait s'évanouir d'horreur un kinésithérapeute– en passant par la façon dont il se recroquevillait sur sa chaise et à la manière dont ses cheveux d'ébène tombaient à travers son visage décoloré –

« Je suis désolé, Ryûzaki, mais… », Light repoussa ses propres cheveux en arrière. « Ouais, t'as l'air malade. Je ne veux pas dire juste aujourd'hui, au passage. »

« Tu es inquiet à mon propos ? » Il y avait une petite intonation ravie dans la voix du détective, mais Light s'en méfiait; elle était teintée de cruauté, comme si L se moquait subtilement du fait que Light puisse être inquiet pour lui.

« Je pourrais l'être si je ne te connaissais pas », répondit durement Light. « Mais puisque je te connais, et que tu as toujours cet air… Non, je ne le suis pas. »

L eut un petit sourire narquois et sirota son café, le tenant du bout des doigts, de cette manière précaire.

« Et si je tombais malade, Light-kun ? » demanda-t-il. « Est-ce que tu serais inquiet pour moi ? »

Oh, nous y voilà; Light était fatigué de ces questions au sens caché, pour déterminer si le pourcentage de suspicion qu'il soit Kira que L nourrissait à son égard devait être rehaussé ou diminué. Il ne comprenait pas comment et pourquoi L ne pouvait se rendre compte qu'il n'était pas Kira, mais plus il insistait, plus L semblait le suspecter.

Ce qui était parfaitement logique, en toute honnêteté; mais bordel, c'était exaspérant.

« Bien sûr que je le serais, Ryûzaki », répondit-il sèchement.

« Tu t'occuperais de moi ? »

« Oui, bien sûr. »

Il regarda L fixer le plafond, sachant qu'il analysait ses réponses de cette horrible manière mécanique.

« Au fait », dit-il, de sorte que L le regarde de nouveau. « Je ne veux pas que tu tombes malade. »

« Est-ce pour ça que tu te plains de mes préférences alimentaires ? » demanda L avec désinvolture.

« Plus ou moins je suppose », convint Light, « mais, Ryûzaki… ça ne te fatigue pas, tout ce gâteau ? »

« Non. » Le ton de L était tranchant, comme s'il avait trouvé la question de Light complètement ridicule – et L ne laisserait pas de place à une dispute qui concernerait la qualité de son précieux gâteau.

« Je pense vraiment que tu devrais manger quelque chose d'autre de temps en temps, tu sais. »

« Comme quoi, Light-kun ? »

« Tiens. » Light pensa qu'il valait mieux faire une démonstration et atteignit la coupe de fruits, saisissant une pomme luisante et la lui offrant par-dessus la table. « Mange ça. Tu sais ce qu'on dit; une pomme par jour garde… »

La voix de Light mourut alors qu'il regardait L fixant la pomme; devenant perplexe alors que le pouce du détective se fit un chemin jusqu'à sa bouche, et qu'un sourire se matérialisa autour. Il y avait eu une petite lueur étrangement joyeuse qui avait brillé dans ses yeux noirs lorsqu'il lui avait offert la pomme, et ça mettait Light mal à l'aise.

« Quoi ? » demanda-t-il avec lassitude, reculant son bras légèrement. « Qu'est ce qui ne va pas ? C'est juste une pomme. »

Sans un mot, L atteignit la pomme, faisant cliqueter la chaîne contre la surface de la table; il la prit de la main de Light par la tige, la tenant comme il tenait tout le reste, de telle façon qu'elle se balançait devant son visage. Elle était très rouge, presque luisante, et Light n'aimait vraiment pas la façon dont elle contrastait avec la complexion pâle de L.

« L, le sais-tu », lâcha le détective d'une voix légère, ravie. « Que les dieux de la mort ne mangent que des pommes ? »

« Oh, arrête ! » Light craqua, claquant son poing sur la table. « Tu as déduis que j'étais Kira parce que je t'ai donné une pomme ? »

L baissa légèrement le fruit pour pouvoir voir Light par-dessus.

« Es-tu Kira ? » demanda-t-il, son ton innocent, mais ses yeux accusateurs et analytiques; prêts à saisir chaque bribe de réponse que Light pouvait lui donner.

« Non ! »

« Mais tu as l'air tellement sur la défensive », soupira L. « Je ne peux pas m'empêcher d'être suspicieux, Light-kun. »

« Pourquoi ne serais-je pas sur la défensive, alors que tu continues à m'accuser de meurtres que je n'ai pas commis ? »

L haussa les épaules.

« C'est juste mon raisonnement, Light-kun. S'il te plaît, n'en sois pas offensé. »

Il mordit dans la pomme; et peut-être que c'était seulement la peau blanche comme la neige de L et ses cheveux noir d'ébène, mais Light n'eut pas trop de difficulté à souhaiter, juste pendant un moment, que le fruit soit empoisonné.

D'abord la Belle au Bois Dormant, et maintenant, Blanche-Neige.

Light ne savait pas ce qui ne tournait pas rond chez lui – peut-être que c'était le manque de sommeil qui faisait son effet sur lui – mais il savait qu'il devait arrêter de comparer L à une princesse de conte de fées, parce que pendant qu'il souhaitait leurs fins funestes au détective, le tout commençait à devenir un peu étrange…

Et probablement, estima-t-il mal à l'aise, devrait-il arrêter d'imaginer à quel point il aimerait voir L s'effondrer mort quand le détective le qualifiait de tueur, malgré sa propre conviction de son innocence.

L ne tomba pas de sa chaise; il mangea simplement la pomme par petites bouchées efficaces, regardant intensément Light pendant tout ce temps. Son humeur semblait être un peu meilleure, mais Light ne pouvait dire qu'il s'agisse de plaisir – c'était une meilleure humeur malicieuse, excitée par le fait que son suspect lui ait tendu le fruit qui avait été une fois mentionné dans la 'lettre' de suicide d'une des victimes de Kira.

Light pouvait pratiquement entendre les pourcentages augmenter dans la tête de L; on en arrivait à un point où Light avait la sensation que s'il voyait L monter un nœud coulant au plafond, ce ne serait pas pour lui-même

« Ryûzaki », dit Light patiemment, serrant tout de même ses poings. « As-tu déjà considéré, ne serait-ce qu'une fois, à quel point il est horrible d'être constamment assailli par les accusations d'être un meurtrier de masse ? »

« Oui, je l'ai déjà considéré une fois. » L mâchonna un juteux morceau de pomme pensivement. « Tu m'as posé cette question, tu te rappelles ? Je t'ai répondu que c'était terrible. »

« Alors pourquoi tu continues à me faire ça, alors que tu sais l'effet que ça fait ? »

« Parce que je te suspecte d'être Kira. » Le regard de L était perdu dans le vague,tout comme l'était sa voix.« Seulement par un pourcentage faible, comme tu le sais, Light-kun; néanmoins, une suspicion est une suspicion. De plus, je devrais peut-être faire remarquer que tu n'as pas objecté à être surveillé, supposément dans un effort pour te débarrasser tout à fait de tout soupçon. » L souleva sa propre main menottée, donnant une petite secousse pour faire tinter la chaîne et appuyer son argument. « C'est dans notre intérêt à tous les deux. »

« Je sais ça », convint Light, blasé. « Ce n'est pas la situation, Ryûzaki, c'est juste… »

« Je comprends que ça doit être difficile de traverser ça, Light-kun, et j'apprécie beaucoup la maturité avec laquelle tu supportes ça; bien mieux qu'Amane-san, que cela soit dit. Mais il a du t'apparaître que si tu es enchaîné à moi parce que je te suspecte d'être Kira, alors il est logique que je t'interroge comme tel. »

« Bien sûr que je sais ça ! » craqua Light. « Ce n'est pas ce que tu fais, Ryûzaki; c'est de la façon dont tu le fais. »

« Qu'est ce que tu veux dire par là ? »

« C'est juste que parfois… » La voix de Light s'éteignit, incertaine, pas tout à fait sûr de dépasser les limites en disant exactement à L ce qu'il ressentait; L n'avait jamais ménagé ses sentiments, n'est-ce pas ? C'était bien là tout le problème. « Parfois, j'ai l'impression que tu balaies d'un coup de pied tout ce qui est en jeu ici. C'est comme si tu pensais que c'était un jeu ou quelque chose comme ça… »

« Je n'ai pas le droit d'aimer mon travail ? » Demanda innocemment L, léchant le trognon de pomme.

« Ryûzaki ! » Light le fixa. « Prendre plaisir à accuser quelqu'un de meurtre… Ce n'est pas quelque chose que tu devrais aimer. »

« Mais si mon travail est de déduire des choses basées seulement sur des indices et des preuves, avec aucune origine factuelle tangible, est ce que ce n'est pas normal de ressentir de la satisfaction quand une de mes déductions est correcte ? C'est une réaction humaine naturelle, Light-kun; je ne peux pas m'en empêcher. »

« Mais aucune de tes déductions n'a été prouvée pour l'instant ! »soutint Light. « Tu n'as toujours pas attrapé Kira ! »

« Je ne suis pas d'accord avec toi, Light-kun, » dit simplement L, jetant un coup d'œil à la chaîne; Light suivit le mouvement de ses yeux sombre et sentit l'irritation poindre en lui quand il arriva à la partie de la chaîne qui l'emprisonnait. Qui le liait aux soupçons de L.

« Notre confinement à Misa et moi nous a tout, sauf blanchis, » répondit-il froidement. « C'est juste parce que tu n'as pas d'autres suspects, pas d'autres pistes… »

L haussa les épaules paresseusement, laissant finalement tomber le trognon de pomme dans son assiette vide.

« Peut-être. »

Light hésita, en colère contre le détective.

« Ryûzaki, tu te rappelles ce matin ? Quand tu m'as demandé si je te détestais, et que j'ai dit non ? »

« Oui ? »

« Je retire ce que j'ai dit. »

L eut simplement un petit sourire narquois, même alors que Light lui lança un regard brûlant.

« Je me doutais que tu le ferais. » Il secoua la chaîne. « Pas que ça change quoi que ce soit. »

« Est-ce que le fait que je ne te déteste pas ne fait pas augmenter la probabilité que je sois Kira ou un truc dans le genre ? » demanda moqueusement Light.

« Pas nécessairement. Tu es en colère, après tout. Il est naturel de ressentir de la haine quand on est en colère contre quelqu'un. A moins que… » L recommença à ronger son pouce alors qu'il évitait son regard pensif.« …Kira n'agisse uniquement par colère…? »

« Peut-être. »Light haussa les épaules, sur la réserve.« Je ne suis pas Kira, donc je ne saurais pas comment il ou elle fonctionne. »

Il y eut une lueur dans les yeux de L alors qu'il hésitait, puis fit remarquer :

« Je remarque que tu as pris soin de des pronoms des… deux genres, impliquant ton ignorance de celui de Kira… ou peut-être est-ce une information erronée de ta part, Light-kun ? »

Light aurait voulu cogner sa tête contre la table – c'était juste impossible de gagner avec ce type. Il avait pris soin de mentionner les deux parce qu'il savait que s'il avait simplement dit « il » sans faire attention, simplement pour faire référence au tueur insaisissable, L lui aurait aussi immédiatement sauté dessus, déclarant qu'il semblait certain que Kira était un homme, et hé, comme c'était pratique, Light-kun était un homme aussi.

« Ryûzaki, ça devient ridicule », bouillonna-t-il; le détective semblait encore plus cruellement implacable aujourd'hui que d'habitude, et Light commençait à trouver cela intolérable – et il avait encore toute la journée enchaîné au détective devant lui avant de pouvoir s'installer das le lit et essayer d'oublier qu'ils étaient seulement séparés par six pieds. « Ces… accusations, si tu peux seulement les appeler comme ça, ne t'amèneront sûrement nulle part du moment qu'elles concernent ton enquête sur moi. »

« Individuellement, non, » admit L, « Mais ensemble, elles m'aident dans mon contrôle de toi et de ton comportement, et de ton processus de pensée parce qu'elles te placent sous une pression de plus en plus forte. Ça peut sembler immoral, et peut-être que ça l'est, mais au final, Light-kun, ça atteindra un point où tu vas soit céder à la pression sous laquelle je te place et te trahir en tant que Kira, soit… L'innocence que tu proclames deviendra apparente et je serai forcé, de manière satisfaisante, de conclure que tu n'es en effet pas Kira. »

« Et quelle est la probabilité de la dernière option exactement, à ton avis ? » demanda Light, osant placer un peu d'espoir dans le raisonnement du détective.

L regarda le plafond pendant un très long moment, profondément plongé dans ses pensées, avant de finalement reprendre :

« Environ deux pour cent, Light-kun. »

Le cœur de Light se serra, à moitié déçu et à moitié furieux.

« Tu crois honnêtement qu'il y a une chance de quatre-vingt dix-huit pour cent que je révèle à toi en tant que Kira ? » Cracha-t-il.

« Non. Il y a d'autres possibilités après tout. »

« Non, Ryûzaki ! » Light craqua, perdant finalement patience face au raisonnement qu'avait effectué L avec calme. « Il n'y a qu'une possibilité, et c'est celle que je sois innocent ! Je ne suis pas Kira, je sais que je ne le suis pas ! »

« Light-kun », soupira L profondément, ayant l'air soudainement très fatigué. « J'aimerais que ce soit aussi simple de te croire quand tu dis ça, mais nous savons tous les deux que ça ne l'est pas. Je te connais et le reste de l'équipe d'investigation n'est pas d'accord avec toutes mes méthodes, mais tu vas devoir me supporter pour l'instant. »

«Franchement Ryûzaki », répondit Light avec raideur. « Je déteste certaines de tes méthodes. »

« Tu n'es pas le seul, je peux te l'assurer. » L se dégagea de la chaise, se levant. « On devrait vraiment descendre et commencer à travailler. Ça te dérangerait de finir ton café ? »

Rien n'aurait moins dérangé Light, actuellement, que de jeter le reste de son café froid en plein dans le visage de L, subir quelque autre forme de représailles que ces techniques d'interrogation froides; et c'est peut-être ce qu'il aurait fait n'importe quel autre jour, parce que L était complètement placide et ne ferait probablement rien d'autre que hausser les épaules – mais aujourd'hui il était étrangement d'une humeur dangereuse, et bien que Light ne soit certainement pas effrayé par lui, il pensait qu'il valait mieux ne pas le provoquer aussi directement.

Light fit s'écouler son café, balayant une mèche de cheveux qui était tombée devant ses yeux, lissa son sweat, et rendit clair le fait qu'il était prêt à partir; L avait l'air plutôt en rogne, et Light en était heureux. Le provoquer ouvertement réussissait toujours à lui faire plaisir…

La subtilité était le nom du jeu pour eux deux. Les coups silencieux dans les conversations normales étaient constants entre eux, et seulement eux deux les voyaient comme ce dont il s'agissait réellement. Peu étaient assez intelligents pour déchiffrer la bataille qui se déroulait entre les deux esprits, silencieuse et pourtant profonde.

Bien sûr, Light Yagami et Ryuga Hideki, ou Ryûzaki, ou peu importe, étaient supposés être amis; et avec réticence, malgré toute l'affaire 'je te suspecte d'être un meurtrier de masse', et la rivalité compétitive, et le fait que L soit le jumeau siamois le plus exaspérant qui ait existé, Light supposait qu'ils l'étaient, au moins par critères. A certains moments, cela ressemblait à une amitié à peine présente, parce que Light détestait la façon dont L le traitait la plupart du temps et détestait être contrôlé par l'étrange détective,et détestait qu'il le traite de menteur; et L… Il n'avait aucune conception de l'amitié, et n'était pas près d'en saisir les bases de sitôt non plus.

À l'instant, en fait, Light se surprenait à se demander comment il arrivait à supporter ce gars 24/7, parce que même en étant amis, ils n'étaient pas vraiment… amis. L n'avait franchement pas d'amis, n'ayant jamais l'opportunité ni la motivation ne serait-ce que d'essayer de fréquenter des gens. Et si Light était honnête, ce n'était pas son cas non plus; du moins, pas avec quelqu'un qu'il considérait de son niveau. Avec L, leur intelligence, leurs talents pour le tennis et, plus important, l'enquête sur Kira avait été suffisants pour éveiller un intérêt de l'autre, à un tel point qu'ils pouvaient considérer l'autre comme un vrai ami. Cependant, alors que L semblait attendre l'amitié de Light, il était trop doué pour faire reculer le plus jeune de méfiance,et ne faisait rien du tout pour gagner la confiance de Light. Light n'était pas convaincu que L ait jamais compris ce qu'était réellement un ami, bien qu'il soit prompt à utiliser le mot.

À dire la vérité, Light voulait être l'ami de L, être réellement son ami; mais, à sa grande consternation…

… Il était beaucoup plus facile de le détester.

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OoOoO

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Apple Note de Caela : Et voilà pour le premier chapitre. =) Nous espérons sincèrement qu'il vous aura plu, et en tout cas, n'hésitez pas à nous laisser votre avis, vous serez adorables. ^^ Le prochain chapitre, "Le Premier Vrai Baiser d'Amour", sortira jeudi 9 mai, dans deux semaines. D'ici là, portez-vous bien ! :D