Sur une suggestion de Neverland, voici la suite de "Eyes Only", elle se situe après le 3.02 car il n'y a rien à changer au 2.23, 3.01 et 3.02. Pour moi, ils sont trop importants. Je ne vais pas entrer dans les détails pour ceux et celles qui ne veulent pas en apprendre de trop sur la saison 3 avant la diffusion en France (La Belgique la diffuse donc j'ai un peu d'avance). Il y aura tout de même quelques spoilers et en particulier la présence dans l'histoire de la nouvelle directrice Jenny Shepard.
J'espère que ce premier chapître va vous plaire...
Entre Nos Mains
Chapître I. Entrelacées
Anthony DiNozzo avait laissé Gibbs au bureau pour rentrer chez lui. Il aurait voulu l'attendre mais il n'en pouvait plus, il était si fatigué. Et cette fatigue ne datait pas d'aujourd'hui et pas d'hier non plus, il le savait très bien. Seulement jusqu'à maintenant, il n'avait pas eu le temps de s'y attarder, sur ça et tout le reste, en fait. Il avait espéré s'endormir très vite mais il n'y était pas parvenu. Il avait tellement de choses dans la tête avec tout ce qui s'était passé depuis deux semaines. Les pires comme les meilleures...
... FLASH BACK
Ce matin-là, Tony se réveille le sourire aux lèvres car l'homme qui le tient dans ses bras lui a dit, la veille, qu'il l'aimait. Il sent les doigts de Jethro bouger sur sa poitrine. D'abord un mouvement inconscient puis un changement qui devient une caresse volontaire et experte. Tony sourit de plus belle, pivote et croise alors les yeux de Gibbs qui s'ouvrent.
- Bonjour, souffle Tony.
- Bonjour, répond Gibbs, un sourire naissant sur le visage.
Gibbs se penche et embrasse Tony. D'abord du bout des lèvres puis ne supportant pas de s'en trouver privé, il reprend les lèvres de DiNozzo et continue, tout en le faisant basculer pour se retrouver au-dessus de lui. La tête de Tony, enfoncée dans l'oreiller, n'attend que cela. Sa poitrine n'attend aussi que le passage de la main de Gibbs tandis qu'elle glisse vers son sexe qui est tout autant impatient. Gibbs relève la tête, quittant un instant les lèvres de son amant.
- Comment va-t-on faire ?
- Tu as oublié comment il faut faire ? lui répond Tony, en souriant.
- Je pourrais te montrer encore bien des choses que tu ignores, crois-moi. Mais je ne parle pas de ça, DiNozzo.
- De quoi alors ? dit-il, en pensant qu'au bureau avec ce genre de jeu, il aurait déjà ramassé une tape derrière la tête.
- Du bureau. Comment va-t-on leur dire pour nous ?
- Pourquoi veux-tu leur dire ?
- D'abord, je veux que Ducky, Abby, Kate et McGee sachent et puis, je veux aussi pouvoir t'inviter au restaurant, passer du temps hors d'ici, pas avoir toujours à nous cacher et surtout je veux pouvoir prendre ta main quand ça me plaît.
- Je suis flatté mais ce n'est pas la peine. Regarde, elle est à toi ma main, quand tu veux, annonce Tony, en prenant la main de Gibbs dans la sienne.
- Tu en vaux la peine, dit Gibbs, en plongant son regard dans celui d'Anthony.
Après qu'un sourire soit apparu sur son visage, Tony relève la tête et embrasse alors Gibbs en ajoutant simplement :
- Je préfère que tu me montres ces choses que j'ignore.
- Tout ce que tu veux, répond Gibbs, le regard malicieux.
Les mains de Tony et de Gibbs toujours entrelacées...
... Fin du FLASH BACK.
"Gibbs m'a effectivement fait des choses que j'ignorais et que j'aurais voulu refaire très vite mais tout a basculé : Kate ...
Parfois, j'ai encore l'impression de faire un cauchemar. Et je n'ai qu'à fermer les yeux pour la revoir tomber, pour revoir son sang se répandre sur le toit de cet immeuble, pour sentir son sang sur mon visage..."
... FLASH BACK
Gibbs parvient enfin à détourner son regard des immeubles d'en face, un de ceux d'où Ari a tiré. C'est Ari, et personne d'autre, il en a la certitude. Son regard glisse vers le visage de Kate, figé pour toujours. C'est là qu'il entend tousser : Tony !
Gibbs relève la tête, Tony a lâché son arme et a reculé de quelques pas alors que son regard, lui, est toujours fixé sur Caitlin. Le visage de Tony est couvert de sang. Gibbs rengaine son arme, se précipite vers lui et prend sa figure dans ses mains :
- Tu vas bien ?
DiNozzo dégage son visage.
- Ce n'est pas mon sang. Arrête ! Tes mains vont en être couvertes.
Tony se retourne, tout en s'éloignant et tousse encore. Gibbs regarde ses mains, elles sont rouges mais il revient à Tony dans la seconde, juste à temps pour le voir vaciller et en moins de deux, il est près de lui et l'agrippe. Ses mains autour d'Anthony.
Tony baisse les yeux, voit les mains de Gibbs et réalise qu'il n'est pas seul, que Gibbs est là pour lui. Anthony réaffirme, à cet instant, cette promesse qu'il s'est faite bien avant que Gibbs et lui ne deviennent plus que des collègues, plus que des amis : "Je serai toujours là pour Gibbs, quoi qu'il arrive, quoi qu'il m'en coûte."
DiNozzo sent sa respiration se calmer, se retourne et enlace l'homme qu'il aime plus que tout...
... Fin du FLASH BACK.
"Bien des choses ont changé depuis la mort de Kate et j'ignore toujours où ça va nous mener. Je me souviens des heures passées sous la pluie afin d'identifier de quelle arme Ari s'est servi. Et j'ai fini par retrouver la douille de la balle qui a .. qui a ..."
Et Tony arrêta là ses pensées, incapable de faire face au fait de n'avoir rien pu faire pour Kate, d'avoir failli perdre Gibbs aussi vite qu'un claquement de doigts et de remercier que ça ne soit pas arrivé, augmentant encore sa culpabilité envers Caitlin. Elle lui manquait comme une soeur, lui qui n'en avait pas eu et qui maintenant, n'en aurait plus jamais.
"Bien sûr, Ari a payé. Seulement sa mort n'a pas apporté la paix à l'équipe, juste le soulagement de ne plus compter avec lui. Et je suis certain qu'aucun d'entre nous n'est parvenu à dire au revoir à Kate. Ce sera une histoire sans fin entre nous.
En plus de devoir continuer sans Kate, nous avons une nouvelle directrice, Jenny Shephard. Je ne doute pas de ses compétences, elle doit avoir mérité cette promotion. Elle a été un agent de terrain comme nous. Mais, ce que je dois surtout ajouter, est qu'elle a été agent de terrain avec Gibbs, il l'a formée. Et même s'il ne m'a rien dit, je sais qu'ils sont sortis ensemble, qu'ils ont eu une liaison et je dois vivre avec ça. Et je dois vivre avec le fait que Gibbs ne parle plus de la possibilité d'annoncer aux autres que nous sommes ensemble. Pour cela, je ne peux m'en prendre qu'à moi. C'est moi qui lui ai assuré que nous ne devions pas en parler. En fait, je ne voulais pas qu'il sache que j'avais peur. Pas pour moi mais pour lui. Peur que ça ne lui fasse du tort et qu'il doive faire face au mépris et ça à cause de moi. Je n'aurais pas supporté ! Alors je lui ai dit non. Seulement maintenant, j'en aurais tant besoin. Enfin de toute façon, la question ne se pose plus ou plutôt, Gibbs ne la pose plus ..."
Et ce fut sur cette pensée que la fatigue eut raison de Tony. Il s'endormit en ayant froid, froid de Gibbs, mal de lui. Et ce poids sur sa poitrine qui l'empêchait de plus en plus de respirer.
Désormais, le calme était revenu au bureau. Leroy Jethro Gibbs avait parfaitement conscience de l'obession, qu'avait été la sienne, de coincer Ari et il savait qu'il avait demandé encore plus que le maximum à l'équipe. Après avoir classé le dernier rapport sur Aswari, son regard s'était fixé sur le bureau de Kate, où tout était encore comme elle l'avait laissé. Finalement, épuisés de chercher un reflet de Kate qui n'existerait plus jamais, ses yeux étaient tombés sur un autre bureau, vide lui aussi, celui d'Anthony. Avec tout ce qui était arrivé, ils n'avaient pas passé beaucoup de temps ensemble hors du bureau. D'une part, parce qu'ils ne rentraient pas souvent chez eux, à cause du boulot à fournir et d'autre part, parce que Gibbs s'était focaliser sur Ari. Pourtant, Tony ne s'était pas plaint et avait permis à Gibbs de reprendre pied. Jethro avait douté de lui mais Tony jamais. Et il l'avait poussé à redevenir leur Gibbs, celui qui les rendait meilleurs. Pendant l'enquête, Tony avait été avant tout son agent mais ce soir, à cet instant, Gibbs avait besoin de son homme, de son "chez lui". Et il se rendit compte qu'il avait surtout oublié de vivre. La douleur était encore là mais Gibbs savait que Kate n'aurait pas voulu qu'il pensa à elle avec tristesse, elle aimait trop la vie. Elle avait d'ailleurs sauvé la sienne sur ce toit et il ne voulait plus la gâcher. Il lui devait au moins ça. Et en se levant, il savait déjà où ses pas le meneraient.
"Je sais que Tony et moi avons passé une étape quand je suis parvenu à lui dire que je l'aimais. Dès que je lui ai dit, j'ai compris que c'était la seule et unique chose que j'ai faite qui en valait la peine. L'aimer, sans m'arrêter, sans reprendre mon souffle. Je ne sais plus me passer de lui, rien que frôler sa main déclenche tant de sentiments en moi. Pourtant, lorsque je lui ai proposé de ne plus nous cacher, il a répondu que ce n'était pas la peine, que ça lui suffisait. Je me demande pourquoi, ce qui le retient ou plutôt ce qui le pousse à rester dans l'ombre. Peut-être n'est-il pas prêt à changer ce que voient les autres, à prendre ce risque avec moi ! Et ensuite, Kate est morte et depuis, je ne sais plus ce qui est bien. Annoncer combien il compte pour moi, c'est l'exposer alors que nous le sommes déjà suffisamment. Pourtant, je n'arrive plus à taire mes sentiments. Frôler sa main, oui, mais comme j'aimerai la prendre et ne plus jamais la lâcher."
Gibbs arrêta là ces réflexions, entra dans l'immeuble puis dans l'appartement de Tony et enfin dans la chambre. Sa veste sur une chaise, sa chemise sur le montant du lit et son pantalon enlevé et laissé au hasard, avant de se glisser dans les couvertures.
Tony, lui, était à peine couvert, comme s'il s'était agité. Gibbs passa sa main sur les contours du visage de DiNozzo. Il n'en fallut pas plus et Tony ouvrit les yeux.
- Je suis désolé de te réveiller.
- Non, je ne pensais pas que tu viendrais. Je suis content.
- L'effet DiNozzo, sûrement.
Tony se souleva sur un coude et embrassa Jethro qui s'avança encore plus près de ce corps dont il avait tant besoin, de cette âme qui nourrissait la sienne.
- On n'oublie pas les bons réflexes, commenta Tony.
- Surtout quand il s'agit de Toi.
Gibbs reprit possession de la bouche de Tony, ouvrant le passage pour que leurs langues se cherchent et se trouvent. Il avait tellement envie de ce contact, de cette recherche, de cette complicité.
Ensuite, il plaça sa main sur le torse de Tony et sentit alors comme une saccade à l'intérieur, quelque chose n'allait pas !
Gibbs partit en arrière et constata que Tony tentait de s'asseoir puis, il l'entendit tousser comme il le faisait après l'Y.Pestis.
- Tony !
- Ca va, ce n'est rien. Je m'ex...
Mais il n'eut pas le temps de terminer qu'il se remit à tousser et Tony se redressa encore un peu plus dans l'espoir de retrouver sa respiration. Il n'aurait su dire si c'était ça qui arrêta sa toux ou si c'était la main de Gibbs posée sur la sienne mais l'important était qu'il pouvait respirer normalement.
- Ca va mieux, Gibbs. C'est fini.
- Tu devrais appeler le docteur Pitt pour avancer ton rendez-vous. Ce n'est que le mois prochain et ...
- C'est déjà fait, Brad a préféré avancer. Je le vois demain.
- Depuis quand tousses-tu de nouveau ainsi ? le questionna Gibbs.
- Pas longtemps.
Gibbs avait énoncé cette question plutôt qu'une autre qu'il préférait taire : Pourquoi Tony ne lui avait pas parlé de cette consultation ?
"Je ne veux pas que Tony pense être un poids pour moi. Je veux être à ses côtés. Il n'a jamais douté pas de ma présence pour lui au boulot. Il savait que je le retrouverais quand il était enfermé dans les égoux avec Atlas. Il me savait à sa recherche lorsqu'il se trouvait sous couverture avec White. Et je sais, sans aucun doute, que Tony sera toujours là pour moi. Je ne sais pas comment j'aurais fait après la mort de Kate s'il n'avait pas été là. Seulement par son passé, par le travail et, je le sais, à cause de moi, il reste une différence pour Anthony entre le boulot et ce "nous" que nous formons. Il faut que cela change. Il faut que Tony soit sûr que moi aussi, je suis là, pour le meilleur et pour le pire, dans le travail comme dans notre vie. Mais comment le lui prouver ? "
- Tony, regarde-moi.
DiNozzo releva son visage vers Gibbs en lui disant :
- Ne fais pas cette tête là, c'est juste de la fatigue, rien de plus. C'est toi qui m'épuise, Boss.
- Je viendrai avec toi, lui dit Gibbs, très sérieux.
- C'est gentil mais tu vas inévitablement arriver en retard au bureau. De ma part, ça ne surprendra personne. Je suis DiNozzo ! Et puis, ce n'est pas la peine, ça pourrait sembler bizarre aux gens.
- Ca m'est égal, je viendrai avec toi.
Tony allait répliquer quand Gibbs posa son doigt sur les lèvres de DiNozzo, en secouant la tête. Puis Gibbs se coucha et déposa son bras en travers du matelas.
- Allez, viens là.
Tony obéit sans rouspéter. Son homme lui offrait la seule place où il se sentait bien.
Une main sur le buste de Gibbs, la tête dans le creux de son cou, Anthony sentait déjà le sommeil arriver.
D'ailleurs, Gibbs le croyait endormi quand il entendit :
- Merci... de venir avec moi. Je suis désolé pour ce soir, tu espérais autre chose...
- Ne dis pas de bêtises, dors maintenant.
Tony descendit sa main le long du bras de Gibbs qui entrelaça ses doigts autour de ceux d'Anthony. Et avant de s'endormir à son tour, Gibbs ramena leurs mains sur son coeur.
