Chose promise, chose dûe, voici donc qui démarre la fiction parallèle à LMA partie VI autour de Phil et Grace. Du love et du moins love. Si t'aimes pas chialer en lisant, va-t-en tout de suite. Cette fiction peut t'expédier en hosto pour dépression sévère (je vends bien mes fics, hein ?)
Si tu as pas lu LMA, tu risques de pas comprendre grand chose à cette fiction. Ouaip. Va lire LMA, on se retrouvera plus tard (coeur)
Bref ! Tu l'auras compris, cette histoire sera triste, sera drôle, aussi (parce que Phil !). Mais ça reste avant tout une grande histoire d'amour. Le drame par excellence. Parce que Grill et Fesse, c'est l'OTP ultime (je shippe mes personnages, voilà).
Il y aura... hm. Entre dix et quinze chapitres, plutôt court. A chaque fois intercalé entre deux chapitres de LMA.
ATTENTION : la fic risque de basculer en -18 à un moment donné. Vouaip. Lalalalala.
Bonne lecture !
PROLOGUE - PREMIER CONTACT
Sur le panneau luminescent, une radio. Celle d'un crâne de profil. La découpe de ce qu'il s'y trouvait à l'intérieur. Là où tout se joue, disséqué par une simple radio incapable de lire tout ce que cette tête contient. Les rêves, les émotions, les ordres, les craintes. Mais il y avait une chose en particulier que ce crâne ne renfermait pas : des souvenirs.
— Vous n'avez aucune séquelle !
— Vraiment, docteur ?
La femme qui s'était étonnée était assise face au bureau du médecin, son sac sur les genoux, pressant le cuir du bout des doits pour apaiser son stress.
— Aucune fracture, l'hématome est résorbé. Et la matière blanche ne semble pas lesée. Du moins, rien n'apparaît. Le dernier IRM n'a rien révélé non plus ! C'est une excellente nouvelle pour vous, miss Matthews !
Satisfait, le médecin revint s'asseoir dans son grand siège pivotant. Pourtant, Grace, en face de lui, semblait plus déconcertée.
— Mais alors… mes souvenirs ne reviendront jamais ? J'ai perdu… vingt ans de ma vie.
— Vous sentez-vous triste, miss Matthews ?
— Pas vraiment. Je ne peux pas regretter quelque chose dont je ne me souviens plus.
Elle soupira en cherchant un autre point à fixer pour y ancrer ses pensées. Elle le trouve sur le petit cactus qui trônait fièrement sur une étagère, près des diplômes du practicien.
— Mon frère m'a bien raconté, mais… j'ai l'impression de louper quelque chose.
— Miss.
Le docteur s'était penché, les mains liées sur son bureau, pour attirer son attention vers lui de nouveau.
— Dans votre cas, ce n'est pas le passé qui est important. Mais l'avenir. Ce que vous ferez du futur. Et de vos nouveaux souvenirs.
Des paroles que Grace accueillit avec un hochement de la tête et un sourire timide.
Quand elle sortit de l'office médical, Grace s'arrêta à quelques mètres de l'entrée et inspira une profonde bouffée d'air. Elle était chaude et poluée. Nullement agréable. Elle n'était pas faite pour la vie londonienne.
Elle flâna du côté des librairies de Charing Cross et ce marché la détendit. Oui. Elle se souvenait qu'elle avait toujours apprécié lire. Cette passion n'était pas nouvelle. Elle hésita longtemps entre deux romans, se demandant si elle les avait déjà lu les mois précédents, puis se décida à prendre les deux.
L'idée de rentrer à l'appartement lui déplut. Il faisait vraiment trop chaud pour rester à l'intérieur et étouffer dans un espace confiné. D'autant plus que James n'était pas connu pour être un as du ménage ! Et se refusant de devenir sa bonne malgré l'hébergement, Grace trouva le moment idéal pour éviter ces tâches en allant bouquiner en ville.
Elle s'installa dans le jardin de Hyde Park et lut jusqu'à pas d'heure. Les livres lui permettaient de s'évader. De penser à autre chose qu'à ce trou, dans son esprit. Comme si toutes ses obsessions tournaient autour de cette crevasse sans fond. Grace essayait tant bien que mal de se rassurer : elle était en vie, elle avait échappé au pire et elle n'aurait pas de séquelle physique de l'accident. Les soignants avaient qualifié cela d'un miracle.
Quand la nuit tomba, elle s'en rendit à peine compte. Ce ne fut que lorsque le manque de lumière devint trop important, compromettant sa lecture, qu'elle se persuada qu'il était temps de rentrer. Elle le regretta d'un soupir en refermant son livre bien entamé sur ses genoux. Il faisait bon. L'air ici était bien plus respirable. Il transportait le doux parfum du chèvrefeuille en contrebas. Mais Grace se résolut à rentrer, empruntant le métro puant et bruyant.
Une fois devant la porte de l'immeuble sur Chancery Lane, elle fouilla dans son sac, à la recherche des clés. Mais rien. Elle chercha une seconde fois, fourrageant parmi ses affaires, en vain. Elle se maudit intérieurement et essaya de se rappeler si elle avait oublié les clés à l'intérieur de l'appartement avant de partir, plus tôt dans la journée. Mais cet effort déclencha un terrible mal de tête. Cela pouvait survenir, avait expliqué le docteur. Un effet secondaire, mais ses facultés mnésiques à moyen terme reviendraient, il lui avait attesté.
Manque de chance complet, elle avait oublié le code d'accès également… Grace attrapa alors son téléphone portable et hésita à composer le numéro de son frère. Mais elle ne voulait pas le déranger… Elle savait que son frère gérait les urgences à cette heure-là. Ce n'était sûrement pas le moment de lui demander le code d'accès.
— Vous attendez quelqu'un ?
Interpelée, Grace leva la tête vers l'inconnu qui venait de l'approcher. Un homme aux cheveux noirs, aux traits fins. Mais elle ne pouvait deviner, avec les ténèbres de la nuit, ses yeux gris… Un peu suspicieuse, puis gênée, Grace secoua la tête, son téléphone toujours en main.
— Non c'est juste que… je dois rentrer. Et je n'ai pas ma clé.
— Attendez, je vais vous ouvrir.
— Oh ! Merci !
L'homme passa devant elle avec un sourire crispé. Elle l'entendit pas le bas « Alohomora » qu'il chuchota. Puis, lui tenant la porte, il lui libéra le passage. Passant devant lui avec un sourire timide, elle crut l'apercevoir trembler. Mais elle ignorait que son parfum, que son visage, même ses yeux fuyants, pouvaient déclencher de fortes émotions chez cet inconnu… Elle n'aurait pu comprendre.
— Vous habitez ici ? le questionna Grace en montant les escaliers. Je ne vous ai jamais croisé, il me semble.
— Je suis juste… euh… un ami d'un de vos voisins du dessus. Je viens nourrir son chat pendant ses vacances. C'est… c'est pour ça que j'ai les clés.
— Oh, je vois ! Je ne savais pas qu'il y avait un chat dans l'immeuble.
Peut-être Grace avait-elle eu un chat. Un animal. Mais rien ne lui revenait. Puis parvenue à son étage, elle se tourna vers l'homme et lui sourit poliment :
— Bonne soirée, monsieur.
— Oui. Bonne soirée…
Il avait la voix mélancolique, cet homme qui continuait à grimper les étages. Mais Grace ne se questionna pas plus longtemps avant de rentrer dans l'appartement avec la clé de secours que James laissait systématiquement dans le paillaisson, qui possèdait une fente prévue à cet effet. Elle s'arrêta un moment après avoir déverrouillé la porte. La cage d'escaliers était étrangement silencieuse. Elle n'avait pas entendu l'homme ouvrir de porte à l'étage supérieur. Grace finit par s'y désintéresser et entra, fermant à clé derrière elle.
Phil avait attendu, sur le palier juste au-dessus de sa tête. Son déguisement magique s'était évaporé sur son visage. Son cœur battait encore si fort dans sa poitrine qu'il doutait pouvoir le calmer, même s'il en hurlait. Grace était là, si proche. Lentement, il redescendit les marches et s'approcha de la porte de l'appartement de James. Il craignait que la porte s'ouvre. Qu'elle n'en jaillisse. Il était terrifié par cette idée… Lui qui avait traqué des spectres de la mort, des vampires, des banshees et des loups-garous, le visage de sa femme lui faisait perdre tous ses moyens.
Paradoxalement, il aurait voulu frapper à la porte. Voire la défoncer. N'avait qu'un seul désir, la prendre dans ses bras, la rassurer. L'embrasser, peut-être.
Mais il sourit en se persuadant qu'elle allait bien. Qu'il devait se résoudre à s'y prendre autrement. Il devait monter un plan. Ça, il en avait bien l'intention…
Une petite entrée en matière sur la première tentative (loupée) de Phil... Mais évidemment, le bougre ne va pas s'en arrêter là. Il est comme sa fille. S'il a une idée en tête, personne ne peut l'en détourner !
A bientôt !
