Voila une idée qui me trottait dans la tête depuis un petit bout de temps !

J'ai rédigé ce chapitre en deux soirs et je n'ai pas eu trop de problèmes d'inspiration. J'ai prévu de faire trois chapitres au total mais comme on dit : on ne sait jamais ! Je ne promets rien quant au délai de publication pour ne décevoir personne... J'espère que vous trouverez cette fic agréable à lire car j'ai pas mal travaillé mon style d'écriture... ;)

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, l'intrigue si.

Note : J'ai essayé de faire en sorte que les personnages aient des comportements "logiques" mais c'est pas encore totalement au point... ^^

Note*: Je m'excuse d'avance en cas de coquilles malencontreuses et vous remercie de me les signaler pour que je puisse les corriger... :)

Bonne lecture ! :D

Une salle à manger obscure une terrible odeur de moisi une grande table de bois sombre. Une araignée se balance et tisse sa toile entre les branches du lustre, seule source de lumière de la pièce. Un décor en harmonie avec l'ambiance morose des lendemains de soirées arrosées. Un homme dont les longs cheveux bruns tombent devant les yeux se balance piteusement sur une chaise. Avec son vieux peignoir et sa barbe négligée, il semble étrangement accordé à son environnement.

Sirius remuait paresseusement un verre de whisky d'une main tandis que son regard absent se baladait sur la surface de la table. Les glaçons avaient fondu depuis un certain temps déjà et, malgré la boisson, il ne parvenait pas à chasser le goût amer des évènements de la veille. Il ne devrait pas boire si tôt dans la journée, de surcroît le ventre vide, seulement il se sentait trop mal pour manger maintenant.

Il posa son verre sur la table et plaça ses deux mains à plat de part et d'autre de celui-ci. Il prit une grande inspiration pour essayer de refouler sa nausée grandissante mais un mélange de sueur froide, de musc sauvage et de parfum d'homme l'envahi et acheva de le rendre malade. Il réprima difficilement un haut-le-cœur et sa vision se troubla un instant. Pris d'une soudaine lassitude, Sirius s'avachit sur la table et ferma les yeux.

Son corps tout entier portait l'odeur d'un autre. Or celle-ci lui était trop familière pour qu'il puisse l'ignorer. Il était comme hanté par une présence invisible qui l'étreignait doucement mais d'autant plus cruellement. La nuit avait été longue. Trop longue. Oublier, voilà tout ce qu'il souhaitait maintenant. Oublier ou peut-être vomir.

Tout avait commencé dans une boite de nuit vers une heure du matin. Ou dans un bar à la mode. Ou dans un club privé. A vrai dire, Sirius n'était alors plus à son premier verre et ses souvenirs de la soirée étaient déjà bien confus à ce moment-là. Seuls des sensations, des fragments d'images et de conversations lui restaient en mémoire. Une musique étourdissante avec des basses et un impressionnant solo de guitare électrique. Un groupe de jeunes femmes se déhanchant lascivement sous le regard de prédateur des hommes en chasse. Une petite blonde aux belles formes avec laquelle il avait dansé avant de la perdre de vue dans la foule. Une pause au bar pour commander un cocktail afin d'étancher sa soif. Bloody Mary, Vodka-Coca, Mojito, Spitz,… Des verres colorés et de petits parapluies asiatiques dans tous les sens. Un baiser langoureux avec une jolie, et alcoolisée, inconnue. La lumière vive des projecteurs. Des éclats de voix. Sirius se sentait bien parmi tous ces gens. Il y avait du mouvement. De la chaleur. De la vie. Et pourtant, ce n'étaient que des hommes et des femmes enfermés dans une même pièce. Enfermés.

Un frisson parcourut son échine et un verre lui échappa des mains (un énième Black Russian). Il voulait sortir. Il devait sortir. Se sentir libre. Gouter à la fraicheur de la nuit. D'un geste, il enjamba les morceaux de verre et se fraya violemment un passage à travers la foule. Personne ne semblait faire attention à lui et tous continuait à danser en rythme. Le mélange des couleurs, des sons, des odeurs était étouffant.

Sirius aperçu la porte entrouverte et, après un dernier coup d'épaule, parvint à sortir de la salle surchauffée. Haletant, il reprit son souffle sous le regard étonné des fumeurs assis sur le bord du trottoir. Il se souvint d'avoir été pris d'un étourdissement. Un homme aux cheveux grisonnants s'était alors précipité pour le soutenir et l'aider à s'assoir.

Il devait s'être évanoui car dans son souvenir suivant il était de retour à l'intérieur, adossé à mur dans un coin de la salle. Un homme lui parlait violemment mais la musique couvrait ses mots. Sa vision était floue et il cligna plusieurs fois des yeux pour essayer de clarifier le visage de son interlocuteur. Il reconnut alors l'homme qui l'avait aidé dehors et en déduis qu'ils étaient ensemble depuis un certain temps.

Malgré son visage marqué par la fatigue, ses yeux ambrés brillaient d'une étrange lueur. Sirius ne sut dire si c'était du désir, de la colère, de l'amusement ou tout simplement l'alcool qui s'y reflétait, mais cet homme lui semblait familier. Il chercha un instant d'où il aurait pu le connaitre. Il l'avait aperçu un instant au bar tandis que celui-ci commandait un Virgin Mary puis encore une fois lorsqu'il se frayait un chemin vers la sortie. C'était tout.

Sirius ne comprenait rien de ce qu'il lui racontait. Il se contentait de hocher bêtement la tête en contemplant le jeu des projecteurs dans les cheveux de cet inconnu. Celui-ci s'arrêta un instant de parler et le fixa d'un regard flamboyant. Sirius lui demanda d'une voix forte de répéter la question. L'inconnu ne sembla pas l'avoir entendu et Sirius rapprocha son visage tout près du sien. Du parfum. Une flagrance masculine emplit ses poumons et il se sentit de nouveau tout engourdi. « Il y a trop de bruit », cria-t-il, ses lèvres effleurant l'oreille de l'inconnu. « Sortons de là. »

L'homme sourit gentiment. « Nous venons de rentrer parce que tu disais que tu te les gelais », souffla-t-il, amusé. Sirius le fixa un instant. Ses cheveux châtains ébouriffés, ses joues rouges, son sourire moqueur et ses yeux brulants le rendaient très attirant. Son regard descendit sur la bouche de l'inconnu et il ne réfléchit pas à son geste avant de l'embrasser doucement. Celui-ci attrapa les épaules de Sirius pour essayer de le repousser. Sa bouche avait un goût amer, masculin, de thé et d'épices, sa langue était timide mais se laissait faire par celle de Sirius qui avait approfondi le baiser. Il reprit rapidement son souffle, ses mains glissèrent le long du dos de l'inconnu et, avant de s'en rendre compte, celui-ci lui rendit son baiser. Sirius se sentait submergé par l'adrénaline et le désir il n'avait jamais embrassé un homme et encore moins comme cela.

Il s'écarta un instant, le souffle court, puis se pencha de nouveau pour l'embrasser partout dans le cou. L'homme jetait des regards surpris et légèrement affolés autour de lui.

« Ecoute, Sirius, arrête ça. »

Celui-ci mordilla la peau dans le creux de son cou pour signifier son refus et s'attaqua aux premiers boutons de sa chemise, sans se soucier de la foule qui les entourait. L'homme châtain ne pouvait retenir de petits gémissements quand Sirius se montrait trop féroce et, à bout de force, il abandonna la lutte. « Suis-moi », lui chuchota Sirius, « On va chez moi, c'est plus tranquille. »

Sirius retrouvait tous les soirs avec plaisir la sensation procurée par la chaleur d'un corps sous ses mains. Les gémissements, d'abord discrets dans le noir, puis les cris sauvages étaient pour lui comme une agréable berceuse sans laquelle il ne pouvait dormir paisiblement. Les lèvres timides de son amant se firent baladeuses et l'odeur de leurs sueurs mélangées l'excitait au plus haut point. Haletant, les yeux brulants de désir, il n'en avait jamais assez. C'est seulement vers quatre heures du matin qu'ils s'endormirent, finalement exténués, l'un à côté de l'autre.

Sirius se réveilla quelques heures plus tard, la bouche pâteuse et les yeux embrumés. Les doux rayons du soleil levant caressaient les draps verts émeraude dans lesquels il était enchevêtré. Il se redressa péniblement tandis qu'un terrible mal de tête lui vrillait les tympans. « Foutue gueule de bois », songea-t-il. Un rapide coup d'œil circulaire lui apprit qu'il se trouvait dans sa chambre. Les vêtements éparpillés aux quatre coins de la pièce témoignaient de la nuit sauvage qu'il venait de passer et il sourit en essayant vainement de se remémorer les détails de la soirée.

Un grognement sourd attira son attention et Sirius se tourna vers sa nouvelle conquête. Sa voix rauque l'avait d'abord étonné mais après tout il aimait toutes les femmes, même les plus viriles. Il ne distinguait pas son visage caché par une chevelure châtain parsemée de gris qui lui semblait familière.

Sirius décida de réveiller sa belle par de douces attentions. D'une main légère, il caressa l'épaule dénudée de son inconnue qui enfouit son visage dans l'oreiller avec un marmonnement. Sirius déposa un baiser sur sa clavicule avant de laisser sa main descendre pour épouser les formes de ses seins. Sirius eut un sursaut lorsque sa main, plutôt que de découvrir les rondeurs d'une poitrine généreuse, dessina les contours fermes d'un torse musclé et masculin.

Les yeux agrandis par la surprise, il resta un instant immobile dans cette position, réfléchissant le plus vite que son cerveau engourdi lui permettait. Il peinait à rassembler ses fragments de souvenirs et sentit un terrible doute s'insinuer en lui. Les yeux de l'inconnu de la veille, la couleur des cheveux de celui qui gisait dans son lit, l'odeur particulière des deux hommes qui ne semblaient faire qu'un. Tout cela lui paraissait bien trop familier pour être normal. Mais, l'alcool n'aidant pas, Sirius ne parvenait pas à mettre un nom sur cet homme.

Soudain, avec un nouveau grognement sourd, l'homme changea de position dans le lit et Sirius put apercevoir son visage. La vérité le frappa alors comme un coup de tonnerre. Il resta un instant foudroyé sur place avant de s'activer. Il se leva d'un bond, attrapa un peignoir qui trainait dans un coin de sa chambre puis se précipita vers la salle de bain sans se soucier du bruit qu'il faisait.

Ce n'était pas possible. Tout cela ne pouvait pas être réel. Il n'avait pas…

Il arriva au niveau des toilettes juste à temps pour vomir ce qu'il restait dans son estomac de la veille. Sirius se cramponnait désespérément à la cuvette pour ne pas perdre pied tandis que son corps était parcouru de violents spasmes. Des larmes de dégout et d'angoisse s'échappaient de ses yeux avant de se mêler à la bile qui coulait du coin de sa bouche. Il ne devait pas céder à la panique. Il devait retrouver son calme.

Comment avait-il pu en arriver là ? Que c'était-il passé ?

Après dix longues minutes de lutte, Sirius se redressa et essuya d'un geste la sueur qui perlait sur son front. Sa nausée s'était calmée pour un instant et il reprenait peu à peu ses esprits. Il jeta un regard à l'homme qui se tenait devant lui dans le miroir. Le teint pâle les yeux déments le visage tordu par une expression horrifiée. Avec un pincement au cœur, il reconnut le prisonnier évadé d'Azkaban qu'il avait été un jour.

Je n'en peux plus. Je ne dois pas réfléchir. Juste oublier.

Il avait besoin d'un verre. Tout de suite. Il descendit vers la cuisine sans un bruit pour ne pas réveiller l'homme qui dormait toujours dans son lit. Encore tout fébrile, Sirius fouilla les vieux placards à la recherche d'alcool. Il trouva du whisky et vida la bouteille dans un verre avec six glaçons pour se rafraichir les idées. Il l'emporta alors jusqu'à la salle à manger. Et voilà où il en était maintenant. Assis en peignoir avec un verre de whisky, le corps couvert de sueur et de parfum et les cheveux désordonnés tandis que son mal de cœur revenait vicieusement. Sirius noyait son angoisse dans l'alcool, une fois de plus, en attendant la confrontation qui s'annonçait. Le visage plaqué sur la table de bois sombre, il entendit du bruit venir des étages puis des pas dans l'escalier. Il se redressa, prit une nouvelle gorgée de whisky et rejeta la tête en arrière, les yeux mi-clos.

Oui mais oublier quoi ? Le fait d'avoir couché avec … ?

Aha ! Suspens pour ceux qui n'aurait pas encore compris ! xD

C'est nul ? C'est bien ? Des améliorations à faire ? Des remarques ? Une suite ? Pas de suite ? ... ? Autant de questions dont vous seuls avez les réponses !

Je compte sur vous chers lecteurs... 3

* Traduit la science des hommes, joie comme tristesse. On peut s'y plonger sans jamais se noyer. * (petit bonus de réflexion ^^)