Petite précision: Je n'avais pas l'intention de les écrire à la base, mais après réflexion, je me suis dis que ça serait intéressant... J'avais imaginé ce premier épisode il y a quelques années alors veuillez pardonner mon pauvre cerveau d'avoir pondu un truc pareil o.ô j'espère néanmoins que ces textes vous plairont. Si, tout comme moi vous apprécier les récits de nos chercheurs préférés (Albert et William), je pense que ça ne devrait pas poser trop de problèmes... :)
Episode 1 / C'est reparti pour un tour !
Stupides morveux, sales gamins, imbéciles incompétents…
C'est ainsi que, la tête remplie de pensées bien réjouissantes du genre, le docteur James Marcus pénétra dans la salle des professeurs, une pile de copies crasseuses sous le bras, se précipitant sur la machine à café tel un forcené à bout de nerf. Sous le regard surpris et intrigué – et choqué - de quelques collègues, le vieil homme avala sa tasse sans se soucier de la fumée brûlante s'en dégageant et reparti d'un pas lourd vers la salle de cours tant redoutée.
… Idiots infortunés, jeunes crétins écervelés…
-D-docteur, vous êtes sûr que tout va bien ? Tenta un professeur, la voix tremblante devant son air massacreur. Mais ce dernier s'aperçut à peine de sa présence et continua sa route, continuant de maugréer intérieurement.
… Fils de diables, impertinents, effrontés…
Il continua dans ce même état d'esprit en traversant le centre de formation, se rendant à son prochains cours. C'était eux qu'il avait. Leur classe de faux travailleurs, la classe tant redoutée. Marcus ne l'aimait pas. Enfin… Il s'agissait surtout d'un élève en particulier, mais, maintenant, à ses yeux tous étaient les mêmes dans cette classe.
… Incapables arrogants, prétentieux conspirateurs…
Brusquement, sa main ridée se posa sur la poignée de porte et l'actionna avec rage, poussant ensuite le battant qui alla claquer violemment contre le mur, faisant ainsi sursauter la moitié de la classe. Cependant, cette entrée fracassante sembla être une forme de signal puisque, presque aussitôt, un faible « clic » de mécanisme improvisé retentit et une flèche acérée frôla son oreille pour aller s'enfoncer dans le mur du couloir loin derrière lui.
… Délinquants !
Le responsable s'imposa vivement dans son esprit et son regard meurtrier se posa sur sa place… vide. Pas de sac tagué de quelconques obscénités, pas de veste blanche étonnamment immaculée sur le dossier de chaise, pas de paires de lunettes de soleil sur ou sous la table… L'énergumène n'était pas là ?!
Oh joie !
Pourtant, sa grosse tête de meilleur et seul ami se trouvait – comme toujours depuis maintenant 3 ans – au premier rang, sa table rendue invisible sous une tonne de paperasse… Le docteur lui-même ne se baladait pas avec tant de documents, il en venait à se demander si ce gamin n'était pas une nouvelle création qu'Umbrella testait sur lui…
Birkin était un très bon élément et, sans son abominable camarade au machiavélisme sans égal, le jeune homme n'était qu'une brebis innocente et attentive. Un sourire prit place sur les lèvres fines du professeur qui en oublia toute sa rancœur – et haine – précédente. Sans l'animal [Wesker], il passerait une heure simple, normale, à déblatérée sur l'évolution des gênes après administration de x ou y produit. Une heure normale… Cela lui semblait tellement irréel qu'une larme de joie vint à lui échapper.
Enfin ! Enfin il pourrait faire un cours, un vrai ! Montrer ses connaissances, écrire au tableau, distribuer des copies, passer entre les rangs, s'énerver sur ceux qui ne comprenaient pas… Et tout cela sans interruption aucune. Sans avions de papiers lancés dans son dos, sans boule puante coincée sous son bureau, sans discussions intempestives…
-Professeur, on commence ? L'interrogea le prodige du premier rang, sortant une tête blonde sur laquelle trônaient des notes de virologie d'un amas de feuilles. Je n'ai pas que ça à faire !
Se raclant alors la gorge, le docteur Marcus s'exécuta en maugréant, renouant de sa main libre sa cravate brune. C'était DOCTEUR Marcus. Néanmoins, le gamin avait raison : Il perdait inutilement son temps à rêvasser.
-Hum… Bien ! Commença-t-il en déposant soigneusement sa serviette impeccable sur son bureau puis les copies crasseuses remplies, pour la plupart, de mauvaises notes. Donc, aujourd'hui, nous allons terminer le cours sur les comportements anthropophages des espèces hybrides et s'en suivra un TP noté. Si votre cobaye perd la vie, bien évidemment, votre notre suivra le même sort…
Il l'avait fait ! Il avait pu aligner des mots, construire une phrase et même deux ! Et ce, sans être interrompu de quelque façon que ce soit ! Pas de remarques désobligeantes de la part de Wesker-le-tout-puissant !
Apaisé, Marcus poursuivit sa démarche et entama son cours. Les élèves étaient attentifs bien qu'apparemment ils demeuraient tout aussi surprit de l'absence de leur camarade. Albert Wesker était non seulement le second de la classe, mais il était en prime le plus remarqué que ce soit par son comportement à la fois détaché et agaçant que par son « physique de rêve ». Forcément, l'élément perturbateur avait toute la classe à ses pieds ou presque.
Mais il n'est pas là ! Haha !
Cela faisait maintenant trois ans qu'Albert Wesker avait rejoint le centre de formation de la multinationale. Il s'était tout de suite démarqué des autres. A la fois extrêmement calme et ingénieux, il savait se servir de sa matière grise lorsqu'il le fallait. Mais il était aussi un jeune homme prétentieux et arrogant.
Dès le premier abord, le vieil homme ne l'avait pas apprécié. Le gamin avait eu l'audace de se présenter à son cours avec une paire de lunettes de soleil sur le nez ! Dans une salle dépourvue de fenêtres !
Marcus lui avait tout de suite fait la remarque qu'il ne se préoccuperait pas d'un fauteur de trouble le temps qu'il porterait ses verres… Le lendemain, l'importun s'était présenté en cours, non seulement avec ses lunettes sur le nez, mais en plus avec une paire supplémentaire qu'il posa sur son bureau, « un peu comme l'ail éloigne les vampires » avait-il ajouté avec un sourire goguenard. Pour ainsi dire, le docteur ne pouvait pas le blairer et c'était réciproque.
Entamant désormais son récit d'une étude passionnante menée sur des cobayes en haute Papouasie du Nord, un long et pénible soupir s'éleva dans la salle et, déçu – et agacé – de cette interruption, il fit face au jeune Birkin qui semblait s'ennuyer à mourir, jouant péniblement avec un crayon de papier qu'il tentait de maintenir entre ses lèvres et son nez.
-Quelque chose à ajouter, M. Birkin ? L'interrogea-t-il en grinçant des dents, maintenant un ton plus ou moins agréable.
Il ne devait pas terroriser le gosse non plus… Quoique… Ce n'était pas comme si ce dernier se montrait réactif envers ses sautes d'humeur. Il ressemblait beaucoup à son ami, bien qu'étant moins bordélique et plus attentif en cours.
-Non, tout va bien.
Le blond bâilla suite à sa réponse, comme pour se contredire volontairement. Puis il ajouta :
-A part que je m'ennuie à mourir, professeur.
Ciel ! Le prodige se dévergondait ! Habituellement, lorsqu'il se trouvait seul, il était sage comme une image, prenait son cours en note, réclamait le silence lorsqu'il souhaitait se concentrer – oui, étant le plus intelligent, il pouvait se permettre quelques droits.
William Birkin était le petit prodige d'Umbrella. Ayant passé deux classes, le jeune homme était entré très tôt dans le centre : vers ses 14 ans et n'avait pas été une seule fois dépassé par les cours ni même les devoirs. Il avait été un jeune homme brillant et fermé, restant toujours dans son coin. Marcus avait pensé pouvoir bien s'entendre avec lui pouvoir discuter science… Mais c'était sans compter l'arrivée de la terreur. A la surprise générale, les deux meilleurs de la classe s'étaient vite liés d'amitié plutôt que de rivaliser dans leurs travaux. Le blond à lunettes de soleil avait fait de l'élève modèle à la fois son protégé et son complice, au grand damne du docteur.
Oubliant le jeune impertinent, le vieil homme reprit son cours non sans maugréer dans sa barbe inexistante à propos d'un jeune excentrique trop gâté et irrespectueux.
Il passa les minutes suivantes à faire son cour, lançant de temps à autre un coup d'œil à la grosse tête du premier rang. Bien que toujours abrité sous sa forteresse de copies, le visage de Birkin en sortait parfois pour se tourner vers l'entrée de la salle, visiblement inquiet. S'en faisait-il pour son colocataire ? Il faisait tourner inlassablement quelque chose entre ses doigts de premiers de la classe et, après un examen minutieux discret, Marcus soupira, rassuré, comprenant qu'il ne s'agissait que d'un vieux stylo.
On pouvait le traiter de vieux paranos si cela amusait les galeries, mais étant l'enseignant des deux prodiges depuis maintenant trois ans, il savait à peu près à quoi s'attendre – même si, généralement, le petit chiot du premier rang n'agissait que sous la mauvaise influence de son camarade.
Mais alors que le cours touchait à sa fin, les travaux pratiques devant alors commencer, un son légèrement grésillant s'éleva peu à peu et toujours plus puissamment depuis l'extérieur et tous redressèrent la tête.
-…Use my walk, I'm a women's man, no time to talk…
Puis, deux coups frappés à l'entrée les interrompirent. A vrai dire, Marcus ne se serait pas tut s'ils n'avaient pas été si… Lourd ? Comme si ce qui avait frappé n'était pas une main… Et accompagnés de l'horrible single des Bee Gees ! Marcus n'aimait pas la musique de sauvage. Cependant, il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que la porte s'ouvrit avec fracas, laissant entrer l'élève tant redouté :
-Alors ? On n'attend pas Bébert ?
La majorité des élèves s'esclaffa sous le regard effaré du professeur : il était revenu. L'impertinent, le misérable, le prétentieux Albert Wesker se tenait face à lui, au bout de la pièce, une énorme radio posée sur son épaule comme s'il ne s'agissait que d'un sac léger et ses vêtements salis, souillés de terre et de poussières. Ses bottes pleines de boues salissaient le carrelage impeccable sous ses pas. Ses sempiternelles lunettes de soleil outrageuses sur le nez et une autre paire pendant à son cou, accrochée à son sweet bleu marine comme s'il s'agissait d'un talisman précieux repoussant les mauvais esprits – lui.
Le docteur en aurait pleuré.
-Tout de même, ronchonna alors William qui s'était alors redressé pour l'observer, visiblement agacé et boudeur.
Marcus hésita vers qui se tourner. Le prétentieux qui venait de débarquer ? Ou le prodige qui commençait à faire un peu trop ce qu'il voulait ? Pourtant, le pauvre vieillard n'eut pas le temps de s'attarder sur la question : une fléchette pointue s'abattit vivement dans sa nuque découverte.
-Sales petits… !
Il se sentit alors vaciller et, rapidement, tomba lourdement à terre, ses membres ne lui répondant plus comme il le souhaitait. Il venait de se faire piquer et injecter un somnifère plutôt puissant et ce, de la part du prodige...
Wesker enjamba son corps, débarrassa son bureau d'un ample mouvement du bras faisant ainsi tomber les précieux documents de son enseignant qui s'amassèrent à terre et déposa sa radio, non sans augmenter le volume déjà bien puissant.
-Une demi-heure de retard, Al'…
Replaçant ses lunettes sur son nez, Albert Wesker se contenta d'hausser les épaules.
-Excuse-moi Will', j'ai été retenu. Alors que j'avais enfin mis la main sur cette fichue radio, un prof m'a enfermé dans la salle. J'ai dû grimper dans les conduits d'aération et m'échapper par la cour pour arriver.
-Mouais…
Un brouhaha de rires et d'exclamations retentit et Marcus cru sentir une nouvelle ride se former sur son front… Il se faisait vieux… Mais il n'abandonnerait pas ! Il finirait l'année, coute que coute !
Somnolant toujours plus, ses yeux fatigués purent apercevoir les silhouettes de ses deux meilleurs élèves se dresser devant lui, Wesker souriant toujours sous ses horribles lunettes.
-Bonne nuit, professeur, ne vous en faites pas, on s'occupe de tout…
Le reste se noya dans le noir, le professeur s'étant endormi malgré lui d'un sommeil agité. La dernière chose qu'il put voir fut le perturbateur sur son bureau, dansant sous une foule d'acclamations. Autour de lui, dansaient désormais des paires de lunettes noires, tournoyant gaiement en chantant cet horrible refrain incessant :
-Ha ha ha ha, stayin'alive, stayin alive. Ha ha ha ha, Stayin'alive…
A suivre:
Episode 2: Opération Rendez-vous !
- Annette n'apprécie pas Wesker. Mais ce dernier, bien décidé à ce que la jeune fille ne le prive de son ami William, lui propose de lui arranger un rendez-vous secret avec son aimé. Cependant, Marcus est prêt à tout pour exclure ses deux prodiges…
En attendant... Une p'tite Review ? :)
