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Finir dans la Neige

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Prologue

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J'ai trop froid pour que ce ne soit que le vent d'hiver. La peur qui envahit mes sens est plus forte que celle du noir et de la ville le soir, seul. Je grelotte sur ce banc, assis dans le parc aux arbres sans feuilles. Je me souviens avoir été là lorsque les taches de couleurs vertes, rouges, oranges, jaunes et enfin marrons tombaient de ces imposants chênes. La petite fumée blanche se glisse entre mes lèvres bleutées, figées.

J'ai si froid. Mes doigts ne me répondent plus, mon corps non plus, rien. Seuls mes yeux vagabondent encore dans l'espace environnant, cherchant une issue, une porte de secours à mon tourment. Et puis ces mêmes yeux qui semblent eux aussi me lâcher face à la fatigue et au sommeil, font pression sur leurs paupières qui deviennent lourdes, oui, si lourdes. Je me balance doucement, d'avant en arrière, ne contrôlant plus rien pour finalement me retrouver tête la première dans la neige. Je rigole, d'un rire amer et me mord la lèvre inférieure, retenant les gouttes d'eau salées qui menacent de faire une chute imminente sur mes joues porcelaines. Avec la dernière force et le dernier courage qui s'effritent entre mes mains, je fais un dernier effort et tente de me redresser. Je ne réussis qu'à rouler sur le dos et à « admirer » ce ciel si sombre.

Il ressemble tellement à la pièce où je me trouve constamment : froide, noire, glacée d'émotions, vide, triste… si triste. Les étoiles ont disparu, les lumières les ont effacées et le sentier vers la sortie a été balayé par mes propres soins. Quelle idée stupide de détruire sa seule porte d'échappement, de refuge.

Mais, tu semblais si loin dans ce soleil de feu, entouré par tant de chaleur. J'ai eu si peur de ne pas être à ma place, je l'avoue. Je me suis noyé dans les ténèbres. Mes ténèbres où je me plaisais tant, me confondant avec la Lune elle-même. J'ai perdu le bonheur. J'ai perdu la liberté. Je t'ai perdu…

Ton soleil brillait si fort, même dans la nuit, même les jours de pluie. Tu étais magnifique, mon prince.

On aurait pu vivre ensemble pour toujours, tu n'aurais pas été contre. Mais maintenant, il est trop tard. A peine la vingtaine et j'ai l'impression que la vie n'a plus de sens.

Reviens-moi. Relève-moi. Enlace-moi. Embrasse-moi. Sauve-moi, je t'en supplie sur mon lit de mort. M'entends-tu seulement ? Tu es sûrement passé à autre chose. Ma chance s'est envolée vers un autre. Il ne me reste rien. A part peut-être des bribes de mémoire et de souvenir qui disparaissent, deviennent incomplètes, fausses jusqu'à ne plus exister, n'arrivant plus à distinguer l'imagination de la réalité. N'as-tu été qu'un simple mirage ?

Ton regard lagon. Tes cheveux d'or. Ton sourire craquant et enfantin. Ta peau caramel. Tes petites cicatrices de chaque côté de tes joues, te donnant un air félin. Mon prince, que tu étais - est – sexy.

J'en ai besoin. J'ai besoin de toi comme nous avons besoin d'eau au moins tous les trois jours. Je suis en manque de ma drogue. Le sais-tu seulement ?

- Si froid, murmurais-je perdu, abattu par le silence qui me répond. Si fatigué, continuais-je au hasard. Si perdu, chuchotais-je d'une voix à peine audible. Si triste.

La fin du mon se brisa et je réprimais un sanglot.

- Na…

Je n'arrive même pas à finir ma phrase. Suis-je si pathétique que cela ? Je suis… content que tu ne sois pas là, me voyant dans cet état de faiblesse non digne de mon nom. Oui, je ne veux pas que tu me vois maintenant, pas comme ça, jamais. Alors, pourquoi est-ce que je n'arrête pas d'appeler ton nom dans cette nuit si obscure ?

- Naruto. Na… Naruto, haletais-je, répétant ton prénom en continu, comme si je m'accrochais à lui, comme s'il me maintenait en vie.

Oui, ce n'est décidément pas digne d'un Uchiha. Mais, que veux-tu ? J'ai fait une bêtise. Oui, j'ai fait une bêtise parce que, Naruto, je t'aime.

A présent, il est trop tard. Le néant se rapproche. Il fait déjà si noir…


A suivre...


Samedi 13.11.10 : Ceci est avant toute l'histoire qui va suivre; c'est ce que vous avez lu dans le résumé. Cependant, accessoirement, c'est trois ans après ce qui suit. Vous me suivez? Vous verrez!

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