Quand Allen contemple le torse de Kanda, il ne peut empêcher ses entrailles de se tordre presque douloureusement.

Ce n'est pas comme s'il cherchait à tout prix à tomber nez à nez avec le japonais à demi-nu, ce genre d'évènements est assez rare en soi pour qu'on puisse les compter sur les doigts d'une main. Seulement voilà, il suffit parfois d'arriver au mauvais moment, au mauvais endroit : quand Kanda retire finalement son haut trempé de sueur après un de ses entrainements intensifs ; quand il est blessé et qu'il faut le soigner malgré lui ; quand ils se rendent aux douches publiques du septième étage en revenant de mission ; quand un combat trop rude le fait ressortir plus débraillé qu'un épouvantail.

Mais le voir ainsi ne met pas vraiment Allen en émoi. Ils sont des hommes, non ? Jusqu'à preuve du contraire, ils sont faits de manière relativement semblable et il n'y a rien sur le torse du brun que le petit anglais ne connait déjà. Pas de quoi s'extasier pendant des heures sur la teinte de sa peau et ses putains de muscles abdominaux en béton armé qui feraient pâlir de jalousie n'importe qui. Ou baver d'envie, au choix.

Allen ne bave pas. Pas de quoi en faire un plat c'est un être humain qu'il a devant les yeux. Foutrement bien fait, il l'avoue.

Mais même avec ça, Allen n'aime pas ce qu'il voit lorsqu'il tombe sur l'Exorciste torse-nu.

Il ne comprend pas vraiment d'où vient cette aversion qui lui donne la nausée. Cette sensation désagréable qui lui noue les tripes quand son regard gris acier se pose finalement sur cette grande marque noire qui dévore l'épaule du japonais.

Dévorer.

C'est le mot juste. Dès lors qu'il contemple cet haïssable symbole, Allen à l'impression d'y voir des mains aux griffes acérées qui cherchent à percer cette peau mate et lui arracher le cœur. Et c'est le sien qui se serre quand il s'aperçoit qu'à chaque bataille, chaque blessure mortelle, ce dessin à l'encre noire ronge un peu plus son ami, telle une bête affamée.

Mais il ne dit rien. Il fait taire ses inquiétudes et ses questions parce qu'il sait pertinemment que la seule réponse qu'il obtiendrait serait la lame d'un katana posée sur la gorge. Kanda ne veut pas de la pitié des autres. La sienne encore moins.

Alors il ne dit rien et contemple en silence cet emblème qui croit lentement, comme pour le narguer. Comme pour lui montrer qu'une fois encore, il est impuissant à sauver ceux qu'il aime.

Que leur destin à tous est déjà tracé.

Dans l'encre glacée d'une malédiction inhumaine.


J'aime tellement la dernière phrase. ^^ Bien, ceci est une première pour moi dans l'univers de DGM, soyez indulgents. J'ai toujours trouvé que la marque de Kanda avait vraiment la forme de griffes, qui enserraient peu à peu son coeur. Ou bien des fissures, (il aurait été trop lourd d'incorporer aussi cette image dans ce drabble. Pour un deuxième peut être, du point de vue de Kanda cette fois-ci.)

N'oubliez pas; les reviews sont ma seule nourriture. Alors petit lecteur venu sur ces pages, laisse donc un nom et un mot.

Disclaimer: Pazamoi. Katsura Hoshino.

Edit: Pu*** de sale petit en*****! J'aime pas quand il me chuinte les ; comme ça! Certaines phrases devraient mieux passer avec la rectification.