Chapitre 1 : Le jour où j'ai tout quitté pour partir à la recherche de mon petit ami.

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Note de l'auteur : Bonjour ! Voilà la "suite" de Georges Weasley décide de mourir", c'est en quelque sorte l'histoire sous le point de vue d'Esther, avec un approche différente des moments qu'elle a passé avec Georges. J'espère ne pas être trop répétitive. Bisous !

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29.11.1997

Cher Evan,

J'ai fait un rêve étrange cette nuit, Fred me demandait de le rejoindre. Je ne sais pas si ça vient de mon inquiétude vis à vis de son absence de réponse à mes lettres ou si c'était vraiment un message de sa part. Dans un monde magique comme le nôtre, ce genre de choses ne peut être qualifié d'impossible. Il me manque...C'est décidé, je pars le chercher !

E.

J'ouvris en grand les portes de mon placard et en sortit les affaires que je balançais en vrac sur mon lit. Je n'avais aucune idée du climat au Royaume-uni, alors je pris différents types de vêtements pour pouvoir m'adapter à la météo.

J'avais peur d'oublier quoi que ce soit, alors j'ai fait plusieurs fois le tour de la pièce sans parvenir à décider si j'avais tout ce qu'il me fallait ou pas. Je n'avais pas encore bouclé ma valise et j'en étais loin quand ma mère fit irruption dans ma chambre.

" Tu vas quelque part ?"

Aïe, j'avais oublié ce détail. Mes parents, surprotecteurs avaient tendance à envahir mon espace vital et à m'étouffer, et ce depuis la mort de mon frère Evan, dont ils se sentaient, encore aujourd'hui, coupables par négligence. Je ne pouvais clairement lui dire où j'allais quand même ? Oh et puis merde, j'allais avoir 22 ans dans les mois qui suivaient alors je pouvait bien partir à l'aventure comme j'envisageais de le faire non ?!

"Je vais...rejoindre Fred."

Elle me regarda en haussant un sourcil. Elle ignorait qui était Fred. Déjà qu'ils m'envahissaient suffisamment, je n'allais pas non plus leur donner matière à controler ma vie en leur parlant de notre échange épistolaire.

" Tu en as discuté avec ton père ?"

Aha, voilà qui promettait. Elle m'attrappa par le bras et me tira dans le salon où mon père était installé, et lisait son journal.

" Jacques, Esther nous quitte ! Annonça-t-elle sarcastiquement."

Il replia son journal et m'observa calmement.

"Pardon ?"

Ma mère me poussa en avant pour que je me rapproche et lui raconte la raison de mon départ. L'envie m'en manquait mais je ne pouvais y échapper.

" Je vais rejoindre Fred à Londres.

- Qui est Fred ? "

Vague hésitation qui voulait tout dire.

" C'est mon petit ami."

Eh hop bingo ! C'est partit !

" Ton petit ami ? Tu envisages de tout laisser tomber et de partir pour aller retrouver ton petit ami dont nous ne connaissions pas l'existence avant aujourd'hui ? Tu dois être en train de plaisanter non ?

- Absolument pas."

Il se leva de son siège et me fit face. Je ne baissais pas les yeux. J'en avais ma claque de tout ça, de vivre encore chez mes parents à 22 ans, d'être dépendante, de devoir rendre compte de mes faits et gestes. A bien ou à mal, je ne comptais pas passer une nuit de plus ici.

" Tu te figures peut-être qu'on va te laisser faire ta valise et partir comme ça, nous tourner le dos pour aller vivre la grande aventure, au risque de te voir finir à la rue ?! Tu as tout ce dont tu as besoin ici, pourquoi tu voudrais tout foutre en l'air pour un garçon que tu n'as même pas jugé bon de nous présenter ?!"

Je n'avais nullement l'intention de leur raconter que je partais sur un coup de tête, que je n'avais plus de nouvelles de Fred, que ça faisait quasiment 2 ans que je ne l'avais plus vu, que la guerre était passé par l'Angleterre et que mon petit ami avait combattu dans la résistance. Je n'avais nullement l'intention de leur raconter tout ça, pas plus que j'avais l'intention de céder à leurs insistances.

Je n'avais rien à leur dire, et de toute façon, je savais qu'ils ne comprendraient pas, qu'il me fallait couper le cordon ombilical de façon nette et précise car les choses avaient trop durées. Et qu'Evan me pardonne, mais je n'étais pas faite pour cette vie là, je n'étais pas faite pour vivre enchainée, leurs menottes avaient déjà laissé des marques trop profondes sur mes poignets. Je devais déplier mes ailes, quitte à me prendre un courant d'air dans la figure et partir en vrille. Je devais juste partir.

Alors, pendant qu'il continuait à m'énumérer les raisons pour lesquelles je me montrait ingrate de partir, et pendant que ma mère se limait les ongles, je rassemblait en moi toute la force nécessaire pour pouvoir partir sans me retourner.

Quand enfin je fut prête, je plantais mes yeux dans les siens et le fit taire. J'esquissais le plus beau sourire de ma vie en reculant vers la porte, l'ouvrit, la franchit sans me retourner, et la claqua de toutes mes forces.

Je sentis alors tout l'air frais du monde m'envelopper, je sentis les ailes de la liberté pousser dans mon dos et c'est comme si, depuis que mon frère était mort, j'ouvrais les yeux à nouveau. Je goutais à la vie, la vraie. Et même si la désillusion m'attendait au bout du chemin, je ne regretterais pas d'avoir cassé les chaines qui trop longtemps me retenaient prisonnière.

Je traversais la rue et me mit à marcher droit devant moi, sans me retourner, sans me préocuper des affaires que j'abandonnais. Je n'avais emporté avec moi que 3 gallions 6 mornilles et 9 noises, une photo de Fred, ma baguette et mon journal. C'était ce que j'avais de plus précieux, alors je pouvais bien laisser le reste derrière et puis tant pis si je ne le retrouvais jamais, j'avais tout plein de choses à enmagasiner pour combler ce nouveau vide.

Mes parents ne me suivirent pas. Ils durent se dire que j'avais besoin de faire un tour dehors pour remettre les idées en place, et que je ne partirais pas sans mes vêtements, mais ils n'imaginaient pas à quel point ils se trompaient. Je n'étais plus leur petite fille habituée au confort et attachés à ses biens matériels. J'étais une femme qui partait à la conquête du monde, et ce monde, c'était Fred.