-"C'est votre fils ! Comment pouvez-vous croire qu'il n'est plus ! J'irai le trouver !"
-"Je vous en pris mon enfant, n'en faites rien ! Ces sorcières lui ont enlevé toute humanité. Ne vous y aventurez point, je vous en conjure."
-"Pardonnez-moi mère."

Elle court à s'en déchirer les poumons. Elle a peur. Elle l'a vu. Elle aurai du écouter ses biens aimés parents. Il n'était plus. Il avait été engloutit sous la haine que ces créatures voué au genre humain. Elle évita de justesse une racine qui failli la faire trébucher. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle le sentait se rapprocher ses jambes ne supportant plus l'effort qu'elle leur imposer depuis trop longtemps. Il fallait pourtant continuer. Elle était sûre de ne plus être loin de la civilisation maintenant. Du bruit attira son attention sur sa gauche. Elle y jeta un rapide coup d'œil, ne pouvant se permettre trop longtemps de détacher ses yeux de ses pieds. La noirceur du sous-bois ne lui permis pas de distinguer grand-chose, mais elle savait. Elle les avaient vu eux aussi. Plus que quelques dizaines de mètres. Elle voyait déjà une grande étendu blanche se profiler à l'horizon. Son cœur se gonfla d'espoir et elle redoubla d'effort, ordonnant à ses jambes de ne pas encore lâcher. Elle allait lui échapper. Elle allait pouvoir faire le deuil de son frère bien aimé, parce qu'elle allait vivre. Elle fit trois pas hors des bois et un sourire de soulagement se peint sur son visage bien vite accompagné de larme de joie. Mais au dernier moment elle dut se stopper net dans sa course, essayant tant bien que mal de retrouver son équilibre. Devant elle s'étendait une falaise infranchissable. Elle voyait au loin la fumée d'une cheminée s'élever dans les airs. Elle cria, de tout son cœur, de toute son âme, sa voix se brisant par moment face à son impuissance.
Elle finit par voir quelqu'un sortir. Elle savait pourtant que plus personne ne pourrait lui venir en aide, mais cela la soulagea de savoir qu'elle pourrait s'accrocher à un regard avant de mourir. L'homme regarda dans sa direction et elle lui répondit en faisant de grand geste pour être bien sûr qu'il ne la rate pas. Il repartit dans la maison et le désespoir l'envahit un peu plus.
La terre se mit à trembler. Ils arrivaient... l'armée surnaturelle que son frère n'avait pas hésité à lancer à sa poursuite. Elle ne les voyait pas encore, mais elle entendait déjà les sons gutturaux envahir l'air.
L'homme venait de réapparaître. Son soulagement ne dura qu'une seule seconde, elle remarqua une arbalète et le carreau pointait dans sa direction. La flèche fendit l'air. Elle arrivait droit sur elle, emportant sur son passage les flocons qui finiraient par lui servir de linceul.
Elle attendit, résigné. Et la terre qui se cessait de trembler. Elle sentit le souffle du carreau lui frôler la joue et un borborygme étouffé suivit. Il essayait de l'aider ! Une vague de courage revint à la charge, mais à peine se fut-elle retourné qu'elle fut happer par le flot de mort qui l'entraînèrent dans leur chute.
Longue fut-elle à venir cette mort qu'elle avait cru tromper. Du haut de la falaise, elle voyait encore des centaines de corps basculer dans le vide dans un flot presque continu. Si ce gouffre était le dernier rempart entre eux et les hommes que les dieux gardent les 7 couronnes car elle ne donnait pas cher de leur peau.

Elle ne comptait plus les années. Elle avait arrêté il y a bien longtemps, lorsque les dates et les événements avaient finis par se mélanger pour ne correspondre à plus rien.
Les humains avaient réussi à le repousser. Il avait été retranché au fin fond de l'hiver et des mémoires, ne devenant qu'un conte pour effrayer les enfants dissipés.
Le monde avait bien changé. Ses parents devaient être mort et enterré depuis longtemps. Elle n'était pas morte comme elle l'avait cru, son frère lui réservant un plus funeste sort.
Elle était revenue à la vie. Elle avait senti le froid la posséder jusque dans son cœur. Elle s'était relevé et l'avait suivi incapable de lui résister. Elle avait cru au début, qu'il avait fait d'elle une autre créature des enfers, voué à le servir. Mais elle s'était fourvoyée. Il avait fait d'elle bien pire. S'il était le Roi, elle était devenu malgré elle la princesse d'un royaume damné. Elle avait lutté contre cet éternel froid qui l'envelopper, pensant que quelqu'un viendrait la délivrer. Elle avait pleuré en voyant son reflet. Elle l'avait supplié, avait hurlé pendant des jours et des semaines et avait fini par faire l'impensable. Mais rien n'avait fonctionné. Elle était revenue. Quoi qu'elle fasse pour mettre fin à son calvaire, elle finissait toujours par revenir, plus désemparé que la fois d'avant. Mais son espoir avait fini par se faner, tout comme ses émotions. Il avait réussi à s'insinuer jusque dans son âme et avait fait disparaître toute trace d'humanité. Elle avait fini par céder.

Elle se tenait à présent sur le flanc de cette montagne, à regarder d'un œil absent le carnage qui se déroulait un peu plus bas. Même le hurlement des enfants ne lui faisaient plus rien.
Tout se déroulait toujours de la même manière. Elle n'avait qu'à attendre. Elle ne prenait aucun plaisir, contrairement aux autres. Elle ressentait leur excitation due à la bataille. La satisfaction du sang versé irradié de chacun d'eux. Elle laissa son regard vagabonder d'un être à un autre, les regardant faiblement lutter contre la marée putride qui les engloutissait. Peu importait les pertes, à la fin du combat, il serait toujours plus nombreux.
Elle vu un de ses condisciples se jeter dans la bataille. Ils le faisaient parfois, n'arrivant plus à contenir leur soif de sang. Elle le suivit des yeux quelques instant avant de s'en désintéresser. Les humains se repliaient vers le fleuve pour mettre fin au combat et sauver le plus de personnes. Elle n'eut aucun mal à repérer les guerriers qui lutterait jusqu'à la mort pour donner plus de temps aux femmes et aux enfants. Alors que tout était presque fini, elle fut secouée par un violent haut le cœur, lui enserrant la poitrine et lui coupant le souffle. Elle ne sut pas d'où cela pouvait provenir avant de tomber sur un homme seul au milieu de tous et des restes d'un des siens à ses pieds. Elle l'avait ressenti au plus profond d'elle-même. Elle avait senti le souffle de la mort véritable s'abattre sur elle. Elle savait que cela était possible, mais son frère s'était assuré qu'aucune arme de ce genre ne reste en possession des hommes.
Il les regardait, dardant sur eux un regard de défi. Elle imprima chaque trait de son visage dans sa tête. Il était là son salut. Elle emporterait avec elle une partie de l'armée que son frère avait lié à elle, leur donnant une opportunité qu'il ne pourrait pas refuser. Il avait été obligé de lui léguer une partie de son pouvoir lorsqu'il avait réalisé qu'il n'était pas sans danger pour lui. Il avait trouvait en elle un parfait second tant son désintéressement à régner était grand. Elle reconnut à ses vêtements son appartenance à la garde de nuit. Les rebus des 7 couronnes, envoyer protéger le peuple contre ce qu'ils croyaient être des chimères, les soumettant et les abandonnant à l'oubli. Elle n'aurait aucun problème à le trouver quand le moment serait venu.

Tout s'accélérait. Son frère était parti à la poursuite de la nouvelle corneille et les avait dispersés aux quatre coins des terres glacées pour faire grossir leur armée. Elle l'avait cherché à la garde nuit, mais avait lu dans les esprits qu'il était parti. Son plan ne se déroulait pas du tout comme prévu, mais elle avait encore le temps.
Elle était arrivé de nuit au château et avaient laissé ses troupes endormi non loin, attendant qu'il soit recouvert de neige pour que personne ne les voient. Elle avait la nuit pour le convaincre.
Au lever du jour, elle ferait valoir son dernier argument et le menacerais de tout engloutir dans le chaos et la mort s'il ne cédait pas. Il était sa dernière chance.

Elle réussit à se faufiler dans l'enceinte sans trop de problème, se dissimulant sous son grand manteau. Elle ne savait dire pourquoi, mais elle n'avait pas pris la même apparence qu'eux. Elle n'avait rien du visage terrifiant et émacié qu'ils se plaisaient à avoir. Elle était restée elle-même. Seul ses yeux avaient changé de couleur, prenant cette teinte bleu surnaturel, ne lui permettant jamais d'oublier sa funeste appartenance. C'est ça qu'elle voulait absolument dissimulé sous son grand manteau noir.
Dans sa précipitation, elle ne le vit pas arriver, cette enfant turbulent qui essayer d'échapper à sa mère. Il l'a bouscula, faisant volé un côté de son capuchon, dégageant une trop grande partie de son visage. Sur le coup de la surprise, elle ne pensa pas à fermer les yeux pour éviter qu'il ne les voit. Elle le fit quand même mais su à sa tête qu'il était déjà trop tard. Elle ne s'attarda, préférant ne faire face à personne d'autres étant en mesure de la ralentir. Elle reprit sa marche laissant le petit garçon, pétrifier par la peur, se faire gronder par sa mère.

-"Elle est venue pour moi ?" l'entendit-elle finalement couiner en réponse aux remontrances matriarcale.
-"De qui tu parles, bougre d'âne !" Et elle l'entendit. Le surnom que tous lui avait donné dans leur conte d'épouvante.
-"La princesse de la nuit. La dévoreuse d'âmes." Elle en aurait pleuré si cela lui avait encore était permis.

Elle y était. La grande porte de la chambre seigneuriale. Elle ne savait même pas comment aborder le sujet. Elle n'aurait peut-être pas à le faire. Dès qu'il verrait ses yeux, il essaierait de la tuer. Elle n'avait qu'à laisser faire et elle serait délivrée avec beaucoup plus de facilité qu'elle ne pensait. Elle s'était caché dans les dédales des couloirs après avoir était repérer par l'enfant. Elle s'était perdue et avait fini dans une crypte à admirer les stèles en mémoire des morts de cette famille. En avait-elle une à son effigie elle aussi ? Elle s'apprêta à pousser la porte quand une lame entra en contact avec son cou. Pour elle, la lame était à température ambiante. Le gamin avait dû parler. Il voulait voir ses yeux. Il menaça de la raccourcir si elle continué à s'entêter à garder son capuchon. Cela la fit sourire, se rappelant la désagréable fois ou elle s'était dit que s'ôter la tête la mènerait surement au trépas.
Elle ne souhaitait pas réitérer l'expérience. Pas si c'était avec une épée lambda. Le vacarme qu'il faisait finit de rameuter l'homme qu'elle était venu rencontrer. Elle ne put contrôler son mouvement et releva les yeux sur lui. Le sauvageon recula d'un pas lorsqu'il vit brillait ses yeux. L'homme en noir affichait un regard surpris. Trop concentré à détailler son visage, elle ne vit pas la lame arrivée et s'enfoncer dans son flanc, lui coupant le souffle. Elle buta sur la porte et ramena sa main sur la blessure, du sang noir commençant déjà à s'écouler sur ses doigts. A son visage, il semblait lui-même étonné d'avoir eu le cran de l'attaquer. Elle devait éloigner ce parasite. Elle avait déjà trop attendu et la nuit était déjà bien entamée. Elle se saisit de l'épée et y laissa courir des sillons de glace qui fusèrent à toute vitesse vers la main du bourreau. Il lâcha prise et elle put enfin la retirer. Contre toute attente l'homme en noir s'avança vers elle les mains en avant sur le point de... l'aider ? Non ! Il ne devait pas réagir comme ça ! Il ne pouvait pas être le seul homme sur terre se prenant de compassion pour elle.

-"Ne la touche pas !" s'exclama le sauvageon "Elle te glacera le cœur et emportera ton âme. Elle est maudite" Cela sembla faire son effet, car il recula d'un pas. "Il faut la tuer. Va chercher ton épée" Elle ne pensait pas mourir sur le pas d'une porte, dans un couloir qu'elle imaginait glacial. Mais cela n'avait plus d'importance. Elle allait enfin trouver la paix, son corps se désagrégerait emportant avec elle la moitié de la menace qui pesait sur eux. Il revint épée en main et la joie du se lire sur son visage car il fronça les sourcils, de plus en plus perdu face à son comportement.
-"On ne peut pas la tuer comme ça"
-"Elle n'aura aucun scrupules à le faire si on lui en laisse l'occasion."
-"Tu vois bien que ça ne colle pas ! Elle aurait déjà pu nous tuer et elle n'en a rien fait ! Regarde ce qu'elle a fait à ton épée !"
-"On ne peut pas prendre de risque. Elle était là lors de l'attaque. Elle doit payer le prix de toutes les vie qu'elle a prise." Elle vit l'ombre des souvenirs voiler ses yeux noirs.
-"Je dois savoir"

-Pourquoi êtes-vous ici ?"
Elle ne savait pas comment lui dire. Si seulement il avait frappé sans réfléchir. Elle se contenta de fixer l'épée qu'il avait posée sur le bord du lit. Il suivit son regard.
-"Vous êtes là pour me la voler ?" Elle ouvrit la bouche pour parler, mais cela faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas fait qu'elle resta béate un moment avant de la refermer, voyant qu'elle n'y arriverait pas. Elle secoua donc la tête en réponse. Elle ne communiquait avec les autres que par la pensée. Elle avait oublié ce "léger" détail. Ses cordes vocales devaient être atrophiées depuis le temps. Le silence ce fit. Elle était assise sur une persienne ou on avait jeté plusieurs peaux de loup. Il vient s'assoir à ses côtés. Il ne semblait pas effrayer, juste perplexe.
-"Comment vous appelez vous ?" Elle ne s'en souvenait plus. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui posait cette question. Ce qu'elle voulait c'était mourir. Encore fallait-il qu'elle arrive à le lui faire comprendre.
Elle fit tomber la neige. Cela pris une dimension surréaliste et il sourit face à spectacle. C'est le seul nom qu'elle avait et dont elle se souvenait. Elle appartenait à la nuit et à l'hiver. C'est ce qu'elle était à présent, peu importe le nom qu'on lui avait donné autrefois.
-"Je vous ai vu à Durlieu." Elle ne put s'empêcher de baisser la tête. Elle avait perdu la capacité de ressentir la honte et la peine il y a bien longtemps, mais persistait tout de même des réminiscences que son corps n'avait pas oubliées. -"Pourquoi êtes-vous ici ?" L'épée. Ses yeux se reposèrent dessus. Elle ne pouvait pas parler, mais elle pouvait lui montrer. Contrairement aux dires des contes populaires, son toucher n'était mortelle que si elle le décidait. Mais personne n'avait eu l'occasion de le découvrir. Elle avança prudemment la main vers la sienne et il eut un mouvement de recul, se rappelant surement de ce que lui avait dit le sauvageon. Elle tenta un sourire, et ouvrit sa main, lui laissant le choix.

Elle se leva précipitamment, regardant sa main reprendre progressivement sa couleur. Qui était cet homme qui, en la touchant, arrivait à lui rendre la vie ? Elle fut prise d'une panique sans nom qui l'amena à se jeter sur le lit pour se saisir elle-même de l'épée et ainsi mettre fin à ses tourments. Il fut plus rapide et donna un violent coup dans la lame qui vola dans un coin de la pièce. Elle le regarda désemparer, le suppliant du regard. Il se rapprocha d'elle une fois de plus, s'agenouillant sur le bord du lit à ses côtés. C'est son visage qu'il toucha cette fois. Elle ressenti la même chaleur l'envahir à mesure que sa main englobait sa joue. Elle respirait fort, s'attendant à ressentir une douleur indescriptible lorsque le poids des années s'abattrait sur elle. C'est là qu'elle les sentis. Les larmes brouillant ses yeux et dévalant ses joues. Elle posa un regard surpris sur lui et il lui sourit. Elle continuait de sentir la vague de chaleur se répandre en elle. Elle releva le bras et regarda, fasciné, sa main reprendre couleur humaine. Elle finit par attraper la main de l'homme en noir et s'en aida pour se relever. Il encadra son visage et elle posa ses mains sur les siennes.
-"Tes yeux ont la couleur de la nuit" murmura-t-il. Elle en rit et avant de pleinement réaliser qu'elle avait émis un son, elle sentit son cœur exploser dans sa poitrine. Elle vacilla un instant ce qui l'obligea à quitter sa peau pour venir la saisir par la taille. Elle l'avait senti battre. Son cognement l'avait tellement surpris qu'elle en avait perdu pied. Elle vit le regard de l'homme changer et elle ressentit le flux glaciale reprendre possession de son corps. Mais cela ne l'effrayait plus. Elle savait qu'elle avait trouvé en cet homme une rédemption qu'elle ne pensait plus possible.

Il avait fait irruption dans la pièce hurlant qu'une armée de mort était à leurs portes. Elle s'était rapprochée instinctivement de lui. Jamais, même durant sa vie de mortelle elle ne s'était caché derrière quiconque. Mais renaissait avec lui un nouvel espoir, alors elle l'avait laissé guider ses pas. Il ne l'avait pas vu venir, pensant qu'elle s'était retranchée dans un coin de la pièce. Il voulait juste lui dire de rester où elle était, imaginant que les autres étaient venus pour la tuer.
Elle sentit chaque centimètre la transpercer. Elle avait envie de hurler. Elle n'avait jamais ressentie cette douleur auparavant. Elle le regardait avec stupeur, cherchant dans ses yeux une réponse.
Elle y vit son propre reflet. Il retira l'épée d'un coup sec et cette fois-ci le cri passa la barrière de ses lèvres.
-"Non, non, non, non, non" Elle s'affaissa de tout son poids, ses jambes ne la supportant plus. Il l'a soutint pour ne pas qu'elle s'écrase. Elle l'entendit hurler d'appeler quelqu'un. Elle était venu pour mourir, avait entrevu une autre voix mais le destin en avait voulu autrement. Il avait effectivement était son seul espoir, mais pas de la manière dont elle l'avait imaginé. Il s'excusait,
mais elle ne lui en voulait pas. Elle lui prit la main. Elle ne pouvait lui donner le contrôle sur l'armée des morts sans lui ôter la vie, mais elle pouvait toujours lui donner l'opportunité de maitriser les éléments.
Il essaya de se dérober, mais elle raffermi sa prise, continuant de lui insuffler son don. Un entrelacs bleu nuit fit son apparition autour de son poignet. Elle voyait bien qu'il souffrait le martyr , mais tant que le tatouage ne serait pas complet elle ne pourrait pas le lâcher. Il sembla le comprendre car sa mâchoire se crispa et il serra sa main à son tour.
Elle se demanda qui pouvait bien être cet homme.

-"On va t'aider ! Mais il faut que tu gardes les yeux ouverts d'accords" Elle lui sourit. Il tentait vaille que vaille d'arrêter le flot de sang. Elle était différente de son frère. Elle qui croyait avoir perdue toute son humanité, fut forcé de constater le contraire. Des images lui revinrent. Des rires et des jeux. Des baisers maternelles, l'odeur des cuisines, le hurlement des loups, le froid de l'hiver, la main tendue de son grand frère l'appelant.

Elyia. Voilà comment elle s'appelait. Elle s'en souvenait à présent. Elyia Arranna Stark.