Les personnages d'Evangelion ne m'appartiennent pas. Je n'ai écrit cette
histoire que pour mon plaisir personnel donc ne me donnez pas d'argent.
CHAPITRE 1 : REVEILS DIFFICILES :
Aujourd'hui encore, je me réveille en sursaut. Cela fait à présent une semaine que je m'éveille ainsi tous les matins. Je n'ai même plus besoin de remonter mon réveille-matin. Je sais parfaitement que rien ne pourrait empêcher le fait que cette sensation bizarre me surprenne en cette heure matinale. Et comme à chaque fois, j'ai la même pensée en me levant : « Mais qui est donc cette fille en rouge ? ». Puis, je laisse échapper un murmure comme si l'ensemble constituait un rituel.
Je ne saurais l'expliquer mais cette jeune personne hante mes rêves, ou plutôt devrais-je dire mes cauchemars, depuis le début de la semaine. Mais ce qui me torture le plus est cette impression de la connaître. Non, la connaître n'est pas le mot. J'ai plutôt le sentiment que tant que je ne pourrais pas la retrouver, le fait de mener une vie normale me sera interdit.
Pourtant, j'en reviens toujours à cette question de départ : Qui est-elle ? J'ai beau tenter de me souvenir, tout reste flou. Mes réveils en sursaut ne me laissent à chaque fois qu'un seul souvenir : celui de cette fille en rouge. Et à chaque fois, j'ai l'impression qu'elle me dit : « Ne m'oublie pas ! ».
Or, ces quelques mots me font encore plus mal. Une souffrance morale d'abord car j'ai l'impression de trahir une promesse. Mais aussi une douleur plus physique. Un peu comme si mon cerveau serait un lieu de bataille où la moindre pensée d'elle tenterait de fuir la prison de mon subconscient. Ce dernier pourtant parait renforcé par un désir profond d'éviter toute peine. Or, ce « combat » est toujours si troublant que je cours jusqu'à mon lieu de travail pour me sortir ces bribes d'images de l'esprit. Sans grande réussite, il faut l'avouer, mon travail consistant la plupart du temps à rêvasser seul dans mon bureau.
Mais aujourd'hui, il m'est inutile de courir pour aller travailler. On est Dimanche et les bureaux où je travaille sont tous fermés. Je suppose qu'il va me falloir me trouver une occupation sans quoi je vais probablement devenir fou. Après m'être préparé un petit-déjeuner aussi rapide que solitaire, je me dirige vers mon violoncelle et me mets à improviser quelques notes. Celles-ci sont simples et jouées sans réelle conviction mais la musique est belle. Comme toujours, la sensation de tranquillité qui m'envahi me permet de faire le vide dans mon esprit. Les cordes vibrent sous mes doigts et je me sens aussi calme qu'il est possible de l'être. Tellement calme que je me mets à fredonner l'air que je suis en train de jouer.
« Mais… !!! ». Cela me frappe comme si j'avais été touché par la foudre. Je connais cet musique ! Elle m'est même plus que familière. Pourtant, je n'arrive pas à me rappeler pourquoi ni comment je la connais. A vrai dire, je suis même incapable de donner le nom du compositeur ou de la composition elle-même.
C'est perturbant. J'avais joué dans le but de me libérer l'esprit et voilà que des images et des sons réapparaissent dans ma tête. Je pose mon violoncelle et cours vers ma collection de CD. Je les passe les uns après les autres en accéléré, cherchant fiévreusement d'où peut provenir une telle mélodie.
Ce n'est qu'après une heure et demie de recherches acharnées que je trouve enfin ce que je cherche. Cette musique est la « Parita III fur Violino Solo » de Jean Sébastien Bach comme l'indique la pochette du CD de musique classique d'où je l'ai retrouvée.
Mais pourquoi connaîtrais-je cette musique ? D'ailleurs, je ne me souviens même pas avoir acheté ce CD. Encore des questions… et toujours les mêmes.
La seconde écoute plus attentive de la musique en question me donne, du moins partiellement, une réponse. En effet, après quelques notes, je me vois très clairement en train de regarder de dos la jeune fille en rouge jouer ce morceau sur un violon.
Est-ce quelque chose que j'ai rêvé ou ai-je véritablement vécu cette situation ? Je ne saurais le dire. Pourtant, j'ai la sensation de reconnaître chacun des mouvements qu'elle effectue sur son violon, comme si j'avais l'habitude de l'observer jouer. Je suis un peu perdu.
Toutefois, les quelques millièmes de secondes qu'ont duré ce flash me permettent de remarquer deux choses. Tout d'abord, cette fille est très calme en jouant, un peu comme si cette musique est la sienne, comme si seule cette chanson pourrait la calmer. Et dans un sens, cela me perturbe qu'elle soit si calme, comme si je n'avais pas l'habitude d'une telle situation en sa présence. Ses doigts sont fluides, sa respiration suis le rythme exact de la chanson. On sent parfaitement sa concentration
Mais le plus important est que, pour la première fois de la semaine, je me souviens parfaitement de son apparence. Jusqu'alors je ne gardais qu'une vague image d'elle d'où ne ressortais vraiment qu'une seule chose : la couleur rouge vif. Mais là, je la vois telle qu'elle est vraiment. Elle doit avoir environ 16 ans d'après sa taille et ce sont ses cheveux qui sont rouges, oui plus rouges que roux. Je ne sais pas pourquoi mais cela me perturbe. Comme si ce détail me rapprochait un peu de la lumière, ou provoquait une faille dans les défenses de mon cerveau. Pourtant, plus j'essaye de me souvenir, plus je me sens effrayé de ce que je risque de découvrir.
D'ailleurs, ce n'est qu'au bout de dix minutes de réflexion que je reprends conscience du monde réel. Le CD à côté de moi a cessé de jouer. Le silence qui s'en suis est oppressant, tellement gênant que je prends mon SDAT et que je me couche sur le canapé.
J'ai besoin de faire le point et c'est la seule manière que je connaisse me permettant de me calmer suffisamment pour y parvenir.
CHAPITRE 2 : L'AMNÉSIE
Mon plus lointain souvenir remonte à il y a environ 3 mois. Je me souviens m'être réveillé dans une chambre que je ne connaissais pas et m'être fait cette réflexion : « un plafond inconnu !». Après avoir fixé pendant près de cinq minutes ce plafond parfaitement blanc et austère, je regardais autour de moi. Je me trouvais apparemment dans une sorte de chambre d'hôpital.
Tout en vérifiant que je pouvais me lever sans risque, je sortis du lit dans lequel j'étais couché et m'habillais avec les habits qui étaient posés près de moi. J'avais agis ainsi, mécaniquement, sans avoir véritablement réfléchis à ce que je faisais.
C'est alors que je pris conscience de la situation dans laquelle j'étais, je ne me souvenais d'absolument rien. Ni de ce que je faisais là, ni pourquoi j'étais là, mais pire encore ni de qui j'étais.
Au bord de la panique, mon souffle perdit de sa régularité. Le pression du moment fut trop forte et je m'entendis crier de toutes mes forces. Quelqu'un entra en courant dans la pièce, probablement alerté par mon cri. C'était une infirmière et elle sembla tout d'abord surprise de me voir ainsi debout et apeuré. Puis, reprenant ses esprits, elle se dirigea vers le téléphone de la pièce et prononça ces quelques mots: « Docteur Ritsuko, l'enfant s'est réveillé ». Enfin, elle se tourna vers moi et me lança d'un ton ferme : « Attendez ici que le docteur arrive ! ».
Puis, sans rien ajouter d'autre, elle sortit et je fus surpris de remarquer qu'elle ferma la chambre à clef. « Mais où pense-t-elle que je puisse aller de toute façon ? », me surpris-je à penser. C'était vrai, après tout, je ne me souvenais même pas avoir un domicile. Concentré sur la situation qui était la mienne, je regagnais un pouls un peu plus normal, et mon souffle se fit plus calme.
Du moins jusqu'à ce que je me vis dans un miroir. Apparemment, je devais avoir environ 18 ans. Même mon âge, je n'arrivais pas à m'en rappeler. Au moins, je me rappelais mon propre visage. C'était ce qu'on peut appeler un début.
Un peu découragé, et tout en m'affalant sur le lit, je tentai de faire le point. Et n'ayant aucune idée du lieu où je me trouvais, ni de pourquoi,ni même de comment, j'en vins vite à la conclusion qu'il me fallait attendre. Je n'y arriverai probablement pas tout seul.
Le docteur Ritsuko arriva environ dix minutes après que l'infirmière l'ait appelée. Je fus surpris de la reconnaître, enfin du moins d'avoir la certitude d'avoir déjà vu son visage quelque part. Mais cela ne me mettait pas à l'aise pour autant. Je ne sais pas si cela venait d'un réflexe ou du sentiment de froideur qui provenait d'elle. Je sais juste qu'à ce moment, j'étais presque prêt à me défendre si elle faisait le moindre geste sortant de l'ordinaire.
De son côté, Ritsuko m'observait comme pour voir si j'allais apporter les réponses aux nombreuses questions qu'elle se posait sur mon compte.
« _ Shinji, comment te sens-tu ?
_ Ainsi donc, je m'appelle Shinji, répondis-je presque comme un soupir.
_ Tu ne t'en souviens pas ? Non, je présume (son regard se fit un plus sérieux). Apparemment les lésions ayant touchées ton cerveau t'ont rendues amnésiques, dit-elle d'un ton songeur.
_ Excusez-moi, mais pouvez-vous me dire ce que vous savez sur moi ?
_ La seule chose que je puisse te dire est que tu te prénommes Shinji IKARI et que tu viens de sortir à l'instant d'un coma qui a duré près de 15 jours.
_ 15 jours? », dis-je interloqué. Puis reprenant mes esprits : « Excusez- moi mais dites-moi vraiment ce que vous savez sur moi !
_ Qu'est-ce qui te fais penser que j'en sais plus ? » dit-elle quelque peu perplexe.
_ Vous m'avez appelé par mon prénom et je ne crois que ce soit l'usage entre un médecin et son patient en général, du moins lors d'un premier contact. »
Son regard se fit plus sérieux, plus dur même. Elle me regarda dans les yeux et me dis finalement : « Je suis vraiment désolée mais je ne peux vraiment pas t'en dire plus. Tout est classé Secret Défense. D'autant plus que je ne crois pas que cela te plairait vraiment d'entendre ce que je pourrais te dire ».
Ce fut mon tour d'être perplexe. A l'entendre parler, on aurait pu croire que je venais de vivre un cauchemar éveillé provoqué par un service de la Défense Nationale.
« Je me demande même si ce n'est pas plutôt ton inconscient qui te rend amnésique en refoulant allègrement tous tes souvenirs douloureux ».
Là, je fus clairement bouche bée. Surtout qu'il ne me fallut pas longtemps pour me rendre compte que l'on ne me dirait rien de plus. Des ordres devaient avoir été donnés dans ce sens et toutes les questions que je posais autour de moi restaient sans réponses.
Par la suite, on me fis passer quelques tests dont je ne compris pas grand chose puis on me dis que je pouvais sortir de l'hôpital psychiatrique dans lequel j'étais enfermé. Apparemment, certaines personnes ne tenaient pas et ne tiennent toujours pas d'ailleurs à ce que je me souvienne de quoi que ce soit car on m'a donné, au premier sens du terme, un appartement et un emploi dans une administration quelconque où l'on ne me demande pas grand chose. La seule condition à tout cela fut que je ne parle d'éventuel souvenir qu'au docteur Ritsuko, seul médecin « apte » à traiter mon cas.
Ces mesures me semblèrent démesurées tout d'abord mais je m'y suis vite habitué. Il faut dire qu'on ne me demande quasiment rien et que cette situation me suffit pour exister et rester dans l'anonymat, ce qui est la seule chose que je demande. Bien sûr, je fis quelques recherches pour savoir si j'avais de la famille, où j'étais né… Mais tout les documents qui me concernent ont été classifié Secret Défense et m'ont été refusés. Pourquoi ? Je l'ignore. Depuis ce constat d'incapacité totale à faire quoi que ce soit, je vis dans une certaine routine, et ce sans m'intéresser le moins du monde à la vie qui continue autour de moi.
CHAPITRE 1 : REVEILS DIFFICILES :
Aujourd'hui encore, je me réveille en sursaut. Cela fait à présent une semaine que je m'éveille ainsi tous les matins. Je n'ai même plus besoin de remonter mon réveille-matin. Je sais parfaitement que rien ne pourrait empêcher le fait que cette sensation bizarre me surprenne en cette heure matinale. Et comme à chaque fois, j'ai la même pensée en me levant : « Mais qui est donc cette fille en rouge ? ». Puis, je laisse échapper un murmure comme si l'ensemble constituait un rituel.
Je ne saurais l'expliquer mais cette jeune personne hante mes rêves, ou plutôt devrais-je dire mes cauchemars, depuis le début de la semaine. Mais ce qui me torture le plus est cette impression de la connaître. Non, la connaître n'est pas le mot. J'ai plutôt le sentiment que tant que je ne pourrais pas la retrouver, le fait de mener une vie normale me sera interdit.
Pourtant, j'en reviens toujours à cette question de départ : Qui est-elle ? J'ai beau tenter de me souvenir, tout reste flou. Mes réveils en sursaut ne me laissent à chaque fois qu'un seul souvenir : celui de cette fille en rouge. Et à chaque fois, j'ai l'impression qu'elle me dit : « Ne m'oublie pas ! ».
Or, ces quelques mots me font encore plus mal. Une souffrance morale d'abord car j'ai l'impression de trahir une promesse. Mais aussi une douleur plus physique. Un peu comme si mon cerveau serait un lieu de bataille où la moindre pensée d'elle tenterait de fuir la prison de mon subconscient. Ce dernier pourtant parait renforcé par un désir profond d'éviter toute peine. Or, ce « combat » est toujours si troublant que je cours jusqu'à mon lieu de travail pour me sortir ces bribes d'images de l'esprit. Sans grande réussite, il faut l'avouer, mon travail consistant la plupart du temps à rêvasser seul dans mon bureau.
Mais aujourd'hui, il m'est inutile de courir pour aller travailler. On est Dimanche et les bureaux où je travaille sont tous fermés. Je suppose qu'il va me falloir me trouver une occupation sans quoi je vais probablement devenir fou. Après m'être préparé un petit-déjeuner aussi rapide que solitaire, je me dirige vers mon violoncelle et me mets à improviser quelques notes. Celles-ci sont simples et jouées sans réelle conviction mais la musique est belle. Comme toujours, la sensation de tranquillité qui m'envahi me permet de faire le vide dans mon esprit. Les cordes vibrent sous mes doigts et je me sens aussi calme qu'il est possible de l'être. Tellement calme que je me mets à fredonner l'air que je suis en train de jouer.
« Mais… !!! ». Cela me frappe comme si j'avais été touché par la foudre. Je connais cet musique ! Elle m'est même plus que familière. Pourtant, je n'arrive pas à me rappeler pourquoi ni comment je la connais. A vrai dire, je suis même incapable de donner le nom du compositeur ou de la composition elle-même.
C'est perturbant. J'avais joué dans le but de me libérer l'esprit et voilà que des images et des sons réapparaissent dans ma tête. Je pose mon violoncelle et cours vers ma collection de CD. Je les passe les uns après les autres en accéléré, cherchant fiévreusement d'où peut provenir une telle mélodie.
Ce n'est qu'après une heure et demie de recherches acharnées que je trouve enfin ce que je cherche. Cette musique est la « Parita III fur Violino Solo » de Jean Sébastien Bach comme l'indique la pochette du CD de musique classique d'où je l'ai retrouvée.
Mais pourquoi connaîtrais-je cette musique ? D'ailleurs, je ne me souviens même pas avoir acheté ce CD. Encore des questions… et toujours les mêmes.
La seconde écoute plus attentive de la musique en question me donne, du moins partiellement, une réponse. En effet, après quelques notes, je me vois très clairement en train de regarder de dos la jeune fille en rouge jouer ce morceau sur un violon.
Est-ce quelque chose que j'ai rêvé ou ai-je véritablement vécu cette situation ? Je ne saurais le dire. Pourtant, j'ai la sensation de reconnaître chacun des mouvements qu'elle effectue sur son violon, comme si j'avais l'habitude de l'observer jouer. Je suis un peu perdu.
Toutefois, les quelques millièmes de secondes qu'ont duré ce flash me permettent de remarquer deux choses. Tout d'abord, cette fille est très calme en jouant, un peu comme si cette musique est la sienne, comme si seule cette chanson pourrait la calmer. Et dans un sens, cela me perturbe qu'elle soit si calme, comme si je n'avais pas l'habitude d'une telle situation en sa présence. Ses doigts sont fluides, sa respiration suis le rythme exact de la chanson. On sent parfaitement sa concentration
Mais le plus important est que, pour la première fois de la semaine, je me souviens parfaitement de son apparence. Jusqu'alors je ne gardais qu'une vague image d'elle d'où ne ressortais vraiment qu'une seule chose : la couleur rouge vif. Mais là, je la vois telle qu'elle est vraiment. Elle doit avoir environ 16 ans d'après sa taille et ce sont ses cheveux qui sont rouges, oui plus rouges que roux. Je ne sais pas pourquoi mais cela me perturbe. Comme si ce détail me rapprochait un peu de la lumière, ou provoquait une faille dans les défenses de mon cerveau. Pourtant, plus j'essaye de me souvenir, plus je me sens effrayé de ce que je risque de découvrir.
D'ailleurs, ce n'est qu'au bout de dix minutes de réflexion que je reprends conscience du monde réel. Le CD à côté de moi a cessé de jouer. Le silence qui s'en suis est oppressant, tellement gênant que je prends mon SDAT et que je me couche sur le canapé.
J'ai besoin de faire le point et c'est la seule manière que je connaisse me permettant de me calmer suffisamment pour y parvenir.
CHAPITRE 2 : L'AMNÉSIE
Mon plus lointain souvenir remonte à il y a environ 3 mois. Je me souviens m'être réveillé dans une chambre que je ne connaissais pas et m'être fait cette réflexion : « un plafond inconnu !». Après avoir fixé pendant près de cinq minutes ce plafond parfaitement blanc et austère, je regardais autour de moi. Je me trouvais apparemment dans une sorte de chambre d'hôpital.
Tout en vérifiant que je pouvais me lever sans risque, je sortis du lit dans lequel j'étais couché et m'habillais avec les habits qui étaient posés près de moi. J'avais agis ainsi, mécaniquement, sans avoir véritablement réfléchis à ce que je faisais.
C'est alors que je pris conscience de la situation dans laquelle j'étais, je ne me souvenais d'absolument rien. Ni de ce que je faisais là, ni pourquoi j'étais là, mais pire encore ni de qui j'étais.
Au bord de la panique, mon souffle perdit de sa régularité. Le pression du moment fut trop forte et je m'entendis crier de toutes mes forces. Quelqu'un entra en courant dans la pièce, probablement alerté par mon cri. C'était une infirmière et elle sembla tout d'abord surprise de me voir ainsi debout et apeuré. Puis, reprenant ses esprits, elle se dirigea vers le téléphone de la pièce et prononça ces quelques mots: « Docteur Ritsuko, l'enfant s'est réveillé ». Enfin, elle se tourna vers moi et me lança d'un ton ferme : « Attendez ici que le docteur arrive ! ».
Puis, sans rien ajouter d'autre, elle sortit et je fus surpris de remarquer qu'elle ferma la chambre à clef. « Mais où pense-t-elle que je puisse aller de toute façon ? », me surpris-je à penser. C'était vrai, après tout, je ne me souvenais même pas avoir un domicile. Concentré sur la situation qui était la mienne, je regagnais un pouls un peu plus normal, et mon souffle se fit plus calme.
Du moins jusqu'à ce que je me vis dans un miroir. Apparemment, je devais avoir environ 18 ans. Même mon âge, je n'arrivais pas à m'en rappeler. Au moins, je me rappelais mon propre visage. C'était ce qu'on peut appeler un début.
Un peu découragé, et tout en m'affalant sur le lit, je tentai de faire le point. Et n'ayant aucune idée du lieu où je me trouvais, ni de pourquoi,ni même de comment, j'en vins vite à la conclusion qu'il me fallait attendre. Je n'y arriverai probablement pas tout seul.
Le docteur Ritsuko arriva environ dix minutes après que l'infirmière l'ait appelée. Je fus surpris de la reconnaître, enfin du moins d'avoir la certitude d'avoir déjà vu son visage quelque part. Mais cela ne me mettait pas à l'aise pour autant. Je ne sais pas si cela venait d'un réflexe ou du sentiment de froideur qui provenait d'elle. Je sais juste qu'à ce moment, j'étais presque prêt à me défendre si elle faisait le moindre geste sortant de l'ordinaire.
De son côté, Ritsuko m'observait comme pour voir si j'allais apporter les réponses aux nombreuses questions qu'elle se posait sur mon compte.
« _ Shinji, comment te sens-tu ?
_ Ainsi donc, je m'appelle Shinji, répondis-je presque comme un soupir.
_ Tu ne t'en souviens pas ? Non, je présume (son regard se fit un plus sérieux). Apparemment les lésions ayant touchées ton cerveau t'ont rendues amnésiques, dit-elle d'un ton songeur.
_ Excusez-moi, mais pouvez-vous me dire ce que vous savez sur moi ?
_ La seule chose que je puisse te dire est que tu te prénommes Shinji IKARI et que tu viens de sortir à l'instant d'un coma qui a duré près de 15 jours.
_ 15 jours? », dis-je interloqué. Puis reprenant mes esprits : « Excusez- moi mais dites-moi vraiment ce que vous savez sur moi !
_ Qu'est-ce qui te fais penser que j'en sais plus ? » dit-elle quelque peu perplexe.
_ Vous m'avez appelé par mon prénom et je ne crois que ce soit l'usage entre un médecin et son patient en général, du moins lors d'un premier contact. »
Son regard se fit plus sérieux, plus dur même. Elle me regarda dans les yeux et me dis finalement : « Je suis vraiment désolée mais je ne peux vraiment pas t'en dire plus. Tout est classé Secret Défense. D'autant plus que je ne crois pas que cela te plairait vraiment d'entendre ce que je pourrais te dire ».
Ce fut mon tour d'être perplexe. A l'entendre parler, on aurait pu croire que je venais de vivre un cauchemar éveillé provoqué par un service de la Défense Nationale.
« Je me demande même si ce n'est pas plutôt ton inconscient qui te rend amnésique en refoulant allègrement tous tes souvenirs douloureux ».
Là, je fus clairement bouche bée. Surtout qu'il ne me fallut pas longtemps pour me rendre compte que l'on ne me dirait rien de plus. Des ordres devaient avoir été donnés dans ce sens et toutes les questions que je posais autour de moi restaient sans réponses.
Par la suite, on me fis passer quelques tests dont je ne compris pas grand chose puis on me dis que je pouvais sortir de l'hôpital psychiatrique dans lequel j'étais enfermé. Apparemment, certaines personnes ne tenaient pas et ne tiennent toujours pas d'ailleurs à ce que je me souvienne de quoi que ce soit car on m'a donné, au premier sens du terme, un appartement et un emploi dans une administration quelconque où l'on ne me demande pas grand chose. La seule condition à tout cela fut que je ne parle d'éventuel souvenir qu'au docteur Ritsuko, seul médecin « apte » à traiter mon cas.
Ces mesures me semblèrent démesurées tout d'abord mais je m'y suis vite habitué. Il faut dire qu'on ne me demande quasiment rien et que cette situation me suffit pour exister et rester dans l'anonymat, ce qui est la seule chose que je demande. Bien sûr, je fis quelques recherches pour savoir si j'avais de la famille, où j'étais né… Mais tout les documents qui me concernent ont été classifié Secret Défense et m'ont été refusés. Pourquoi ? Je l'ignore. Depuis ce constat d'incapacité totale à faire quoi que ce soit, je vis dans une certaine routine, et ce sans m'intéresser le moins du monde à la vie qui continue autour de moi.
