Je possède une guitare, une carte Bob L'éponge, une cravate Harry Potter, mais Twilight ne m'appartient pas. Eh oui.

Les Chroniques de Bella Swan

Résumé : L'arrivée de Bella Swan à Forks ne laisse personne indifférent – ni Mike Newton, ni le chien de sa voisine, ni Edward Cullen. AU.

Chapitre 1 : Je ne suis PAS névrosée.

Bella Pov

La pluie battait à pleine force contre ma fenêtre. Les branches de l'arbre tapaient contre la vitre, et je pouvais voir les feuilles voltiger dans l'air humide. Rien de bien exceptionnel pour la petite ville de Forks, Washington, situé exactement dans la partie la plus humide de tous les Etats-Unis. Et le comble était que je n'aimais même pas la pluie.

Qu'est-ce que je faisais là ? Bonne question. C'était un simple acte de bonté de ma part pour que ma mère puisse batifoler librement avec son petit ami deux fois plus jeune qu'elle. Je devrais être déclarée sainte par le pape.

J'étais simplement trop gentille, une bonne poire. Ma maîtresse en primaire, Mrs Frigg, n'hésitait pas à me le rappeler constamment, lorsque que je me retrouvais systématiquement dépouillée de mon gouter par mes chers petits « amis ». Amis tu parles, ils n'étaient pas terribles en CM2, ils étaient encore pire en première. Enfin je dis ça, je n'en ai pas. Pas d'amis je veux dire. Du moins à Phoenix, là où j'habitais avec Renée, mais maintenant c'est du passé. Merci au cher Phil.

J'étais donc à Forks, dans mon ancienne maison, chez mon père, Charlie. Rien n'avait changé, c'était fou. Pourtant ma dernière visite datait d'il y a cinq ans. Ma chambre était dans le même état. Les mêmes affiches de dauphins et de chevaux sur les murs. Ce qui maintenant était ridicule, je détestais les animaux. Tout était identique, une couche de poussière en plus.

Charlie aussi était le même, toujours shérif de la police, toujours fan inconditionnel de pêche, et toujours aussi muet. Non pas que cela me déplaise, j'étais exactement pareille sur ce point. Ce qui expliquait sans doute mon manque de vie sociale.

Les retrouvailles avec Charlie ce matin étaient pour le moins … inconfortables. Le trajet dans sa voiture de police flashy de l'aéroport jusqu'à ma nouvelle maison se caractérisa par un échange de onze mots avec mon père. Oui, j'avais compté.

C'était ma première nuit ici, et j'étais déjà déprimée. C'était sûr que ma vie n'allait pas vraiment changer, évidemment. Mais quitte à m'ennuyer, autant le faire au soleil. Bref.

Je regardais mon réveil sur mon chevet : 00.32. Génial. J'allais avoir une tête de déterrée pour mon premier jour de cours. Je me retournais dans mon lit, tellement de fois que je me mis à compter le nombre de retournement : 38. Pathétique. Puis au bout d'un moment, j'ai dû réussir à m'endormir, car je fus subitement réveillée par un bruit strident et plus que désagréable, mon réveil quoi.

Je me levai, et fus confrontée à un dilemme de taille : ma tenue. Je pouvais très bien m'habiller comme tous les jours : jean, T-shirt – bien que là, je devrais dire pull - et baskets. Ou alors je pouvais très bien vouloir faire bonne impression aux jeunes lycéens de Forks High et mettre ma seule jupe que je réservais plus communément aux enterrements et autres occasions du genre. Elle m'avait d'ailleurs servie une fois, à l'enterrement du frère de la femme du frère de Renée. On ne pouvait pas dire que j'étais très émue.

Après délibération, je choisis sans surprise ma tenue de combat : jean bleu foncé, pull noir et mes converses noires qui étaient dans un état pitoyable.

Je descendis dans la cuisine et commençai à me préparer mon petit déjeuner, Charlie étant déjà parti au travail. J'avais le pressentiment que je n'allais pas beaucoup le voir, même si nous habitions dans la même maison. En effet, il partait tôt et rentrait tard. Mais bon, je n'allais quand même pas me plaindre, j'appréciais la solitude.

Une fois mon bol de céréales avalé, je me lavai rapidement les dents, et essayai de me donner un air à peu près présentable. J'étais si pâle, on n'aurait jamais dit que je venais d'Arizona, et mes longs cheveux foncés faisaient contraste avec ma pâleur, me donnant l'air d'un zombie ambulant. Mon apparence était si commune, si banale avec mes yeux d'un marron ennuyeux et mon corps mince -mais complètement flasque. Et je m'étonnais de n'avoir aucune expérience avec le genre masculin. Non pas que j'en voulais une.

Je soupirai lourdement, pris mon sac et me mis en marche.

Nous étions le jeudi 13 mars, c'est-à-dire en plein milieu du semestre. Mon arrivée allait sûrement être remarquée, la ville de Forks ne comportant que 3000 habitants. Mon dieu, j'imaginais déjà les regards avides de nouveauté et les chuchotements à peine chuchotés à mon égard. L'enfer.

Je sortis de la maison, et roulai des yeux en voyant le monstre qui allait dorénavant me servir de véhicule. Charlie était tout excité hier lorsqu'il me montra cette immense voiture. Ou devrais-je dire camionnette. Il l'avait eu soi-disant à bas prix, vendue par un de ses amis et réparée par le fils de cet ami dont je ne me rappelle même plus le nom. Jack ou Jim ou un truc dans le genre. Ce n'était pas comme si j'allais le remercier. Loin de là.

Je montai dans le monstre et sursautai lorsque qu'il démarra tant il faisait du bruit. Je me mis à rigoler toute seule, j'avais vraiment l'impression de vivre dans un monde parallèle tant toute ma vie partait en sucette.

J'arrivai enfin au lycée, après un trajet frôlant les 5 km/h et fus soulagée de voir que je n'étais pas la seule à posséder une voiture datant des années 40. Plus de la moitié du parking du lycée était composé de veilles camionnettes, certaines dans un état plus douteux que la mienne. Les voitures les plus normales étant une Volvo argentée flambant neuve et une grosse Jeep sophistiquée.

Je me garai soigneusement directement à la sortie du parking, pour pouvoir faire une sortie plus rapide à la fin de la journée. Et oui, la journée n'avait pas commencée que je préparais déjà mon échappatoire. Je sortis de la voiture et oh miracle, il pleuvait.

Le lycée de Forks était relativement petit comparé à celui de Phoenix, où je me fondais très bien dans la masse. Là, j'avais l'impression que cela allait être plus compliqué. Mais c'était un défi que je voulais relever : être aussi invisible que je l'étais c'était mieux ainsi. Je baissai la tête et me dirigeai vers le bâtiment indiqué comme étant l'accueil.

Une femme d'une quarantaine d'années était assise au bureau au centre de la salle. Elle avait des cheveux rouges flamboyants et coupés asymétriquement. C'était assez déconcertant. Lorsque je m'approchai d'elle, elle releva les yeux et me sourit instantanément.

- Isabella ! s'écria-t-elle, quel plaisir de te voir enfin, tout le lycée t'attendait !

Génial. Très rassurant. Je réussi néanmoins à plaquer un sourire sur mon visage et à m'avancer vers le bureau. Elle reprit :

- J'espère que ton voyage depuis l'Arizona s'est bien passé, je suis Mrs Cope, la secrétaire du lycée.

- Euh, bonjour. Oui mon voyage s'est bien passé, merci, bredouillai-je en rougissant légèrement.

J'avais vraiment un problème pour réguler la couleur de mon visage des fois. C'était un réel handicap.

Elle me fit un sourire éclatant et me tendit plusieurs papiers.

- Ceci est ton emploi du temps et une feuille que tu dois faire remplir par tous tes professeurs à chaque début de cours et que tu viendras me rendre à la fin de la journée, d'accord ?

- Euh oui, c'est d'accord, merci, dis-je en grimaçant.

Finalement, je n'aurais pas le droit à une sortie rapide si je devais y retourner.

- Pas de problème Isabella, tu peux maintenant aller en cours, tu as apparemment Histoire, la salle se trouve dans le bâtiment 3, juste à droite de là où nous sommes. Je t'ai donné le plan du lycée, mais tu pourras toujours demander à un élève ton chemin, je suis sûre que tout le monde voudra bien t'aider. Ca va aller ? me demanda-t-elle, toujours avec ce même sourire agaçant.

- Oui, ne vous inquiétez pas, je vais pouvoir m'en sortir.

Ou du moins c'est ce que je pensais, pas question de demander à tout le monde l'emplacement des salles, ce serait contraire à mon objectif invisibilité.

Je lui lançai un demi sourire et sortis de l'accueil. Les cours avaient déjà commencé, et il n'y avait personne dehors. Je me dirigeai vers le bâtiment 3 et après quelques minutes d'égarement, je trouvai enfin la salle. Bon dieu, combien aurais-je donné pour être dans mon lit et regarder le téléachat à cet exact instant ? Certainement beaucoup.

Mais puisque j'étais là, autant le faire. Je frappais donc à la porte et entrai.

-!-

Le cours passa éventuellement, tous les regards tournés vers moi. Que c'était désagréable. A ma sortie de la salle, une fille vint me parler, j'avais déjà oublié son nom, tout ce dont je me rappelais d'elle était sa couleur de cheveux mi-blond mi-brun bizarre.

Les trois cours suivants s'en suivirent sans évènements nouveaux, bien qu'avec toujours les regards tournés vers moi. J'appris que la fille aux cheveux châtain bizarre s'appelait Jessica, et qu'elle était très ennuyeuse. Je fis la connaissance de ses différents amis, dont une fille s'appelant Lauren qui me lançait des regards mauvais à chaque fois qu'elle le pouvait. Elle devait avoir un grain dans le cerveau.

Je fis également la connaissance d'un garçon, Mike Newton, dont sa façon de me parler et de me regarder me rendait nauséeuse. Mais il était apparemment dans les bonnes grâces de Jessica, donc je m'abstenu de tout commentaire désagréable envers lui. Après tout, il me parlait. Chose plutôt rare dans la vie de Bella Swan.

En sortant du dernier cours de la matinée et avec Mike à mes côtés me parlant constamment, je remarquai immédiatement que Jessica ressentait plus que de l'amitié pour lui car elle riait, voire gloussait à tout ce qu'il disait, même si ce qu'il racontait n'avait pas vraiment de but comique.

Mon dieu, je me jurai intérieurement de ne jamais devenir comme ça si un garçon venait à retenir mon attention. Enfin, il fallait déjà que ça arrive, tous les garçons me semblant insignifiants et hors d'intérêt. A part Denzel Washington. Mais c'était une autre histoire. Bref.

Outre Jessica et Lauren, je fis la connaissance d'Angela Webber, en cours d'Anglais. C'était une jeune fille réservée et très gentille et je savais déjà qu'elle serait au moins une présence agréable ici.

Nous étions tous en marche vers la cafétéria et je me congratulais pour ne pas m'être ridiculisée encore devant tout le monde. J'étais sans doute la personne la plus maladroite et malchanceuse de la planète, ce qui m'avait valu de m'être retrouvée dans de nombreuses situations embarrassantes et inavouables.

Une fois installée à une table dans la cafétéria avec Jessica, Lauren, Mike, Angela et trois autres garçons, je me coupai de la réalité et des discussions plus que banales de mes camarades pour me reposer dans mon subconscient. J'aimais beaucoup faire ça, ne plus faire attention à ce qui se passait autour de moi pour me retrouver avec ma voix intérieure et discuter de tout et de rien avec elle. Elle était très sympa d'ailleurs.

J'avais la tête détournée lorsque je vis une petite silhouette presque sautiller avec son plateau dans les bras. Elle était très fine et avait les cheveux en épis noirs. Mais ce n'était pas ça le plus remarquable chez elle, non, elle était d'une beauté incroyable. Une vraie petite poupée de porcelaine. Elle se dirigeait vers une table déjà occupée à l'entrée de la salle et s'y installa. Je jetai un coup d'œil aux occupants de la table, et manquai un arrêt cardiaque.

Jésus Marie Joseph.

Ok, alors là, c'était la réunion des dieux grecs sous mes pauvres yeux sans défense non préparés à un tel spectacle. Nom de Dieu. J'étais littéralement scotchée.

- Bellaaaa, allo la terre ! dit une voix agacée.

Je me retournais vivement pour voir toute la table me fixer. C'était Jessica qui avait parlé et elle semblait amusée.

- On dirait que tu as remarqué les Cullen ! s'exclama-t-elle en gloussant.

Ce gloussement commençait déjà à m'énerver.

- Les Cullen tu dis ? dis-je en roulant les yeux pour mon effet nonchalance. Apparemment, je n'étais pas la seule à trouver les occupants de cette table absolument renversants, il fallait bien que je me démarque en feignant mon désintéressement.

- Oui ! Ils sont arrivés à Forks l'année dernière, et je ne te parle même pas du choc en les voyants ! Ils ont tous été adoptés par le Dr Cullen, ils venaient d'Alaska et apparemment Mrs Cullen voulait changer de décor donc ils ont acheté une maison à la sortie de la ville, je le sais parce que tu vois ma mère est infirmière à l'hôpital et du coup je sais …

Et bla bla bla. A ce moment-là, j'avais déjà arrêté de l'écouter pour me remettre à contempler ces cinq êtres à la beauté hors du commun. Ils étaient vraiment … beaux.

La jeune fille brune s'était installé à côté d'un garçon aux cheveux blonds mi-longs au visage doux et absolument charmant, il lui souriait et lui caressait la main tendrement. Bon, au moins c'était clair, ils étaient ensemble. A côté du blond se trouvait un garçon à la musculature impressionnante, on aurait dit un catcheur ou Superman. Il avait les cheveux noirs coupés courts et un visage tout aussi incroyablement beau. Son bras était autour des épaules de la version grandeur nature de Barbie. Blonde, un visage symétriquement parfait et un corps qui rivalisait avec ceux des magazines. Sauf que là, elle n'était pas retouchée. De quoi faire ressortir mes complexes. Donc ça faisait un autre couple : Superman et Barbie. Sympa.

Mais la dernière personne était celle qui demandait le plus de mal à regarder. C'était un garçon. Il était éloigné des autres, à l'extrême bout de la table, comme s'il les évitait. Il avait l'air de s'ennuyer fermement. Et il était … wow. La perfection masculine incarnée. Son visage délicatement pâle lui donnait une lueur angélique. Il avait une mâchoire bien définie, un nez droit et des cheveux désordonnés d'une teinte brun-roux indescriptible. Nom de Dieu, ce qu'il était beau.

Umm, ce que j'aimerai passer ma main dans ces cheveux … Et voilà, ma voix intérieure refaisait surface.

Mais notre contemplation fut encore interrompue par la voix haut-perchée de Jessica.

- Ouhou, Bella tu m'écoutes ?

- Ah euh oui, je t'écoute, vas-y continue.

- Alors je disais que la brune qui s'appelle Alice est la sœur d'Edward, le plus craquant de tous si tu veux mon avis. Et Jasper, le blond, est le frère jumeau de Rosalie, l'autre blonde, qui est d'ailleurs une vraie garce. Enfin bref, elle est avec Emmett, le grand brun super baraqué. Et Alice sort avec Jasper. Ce que je trouve super glauque parce que tu vois, ils vivent tous ensemble et ils sont genre frères et sœurs ! s'indigna-t-elle.

Une discussion houleuse s'installa à la table entre Lauren et Jessica et je m'arrêtais une nouvelle fois de les écouter.

Je ne pu m'empêcher de lever les yeux au ciel, quel esprit étriqué ils avaient dans les petites villes. Après tout, leur vie privée ne nous regardait pas. Mannequin ou non. Même si, je devais le reconnaitre, leur situation familiale devait être assez atypique. Enfin, grâce à ce petit discours de Jessica, je pus au moins donner des noms aux visages. Et mon ange roux s'appelait donc Edward.

Oh la la, mon ange roux, ça y est, je commençais à dérailler complètement.

Mon regard se tourna une nouvelle fois vers la table des Cullen et nom d'un chien. Il me regardait. Enfin peut être pas, je n'étais quand même pas si prétentieuse. Mais merde, si, il me regardait !

Nos yeux se rencontrèrent et je sentis la chaleur me monter aux joues. Je n'imaginais même pas la couleur de mon visage, rose fuchsia ou peut être rouge coquelicot. Je n'arrivais pas à déterminer son expression, de la curiosité, de la frustration ? Il me regardait avec une telle intensité que ça devenait dur de respirer.

Sors le masque à oxygène Bell's ! s'écria ma petite voix interne.

J'étais comme hypnotisée, et il fallait que ça s'arrête avant que je suffoque littéralement. Je détournai donc le regard du sien, et mis mes cheveux en rideaux pour cacher mon visage devenu radiateur. Je me jurai intérieurement de ne plus le regarder avant de faire quelque chose de très stupide et me mis à examiner longuement ma bouteille d'eau sur mon plateau en guise de distraction.

Après ce qui me sembla des heures, la sonnerie retenti enfin et je me dirigeai vers mon prochain cours, biologie avancée, toujours avec Mike collé à mes converses. Ce qu'il était ennuyeux. Il me parlait d'une série télé soi-disant passionnante sur les histoires amoureuses de médecins fatigués. Je fermai mes oreilles et me contentais de placer quelques humm ou ah aux endroits appropriés.

La salle de biologie était déjà remplie et je m'avançai vers le professeur pour lui donner la feuille à remplir laissant Mike penaud et affichant une moue pitoyable lorsqu'il dû s'assoir à côté de Lauren, sa partenaire attitrée du cours.

Le professeur, Mr Banner, m'indiqua une place au fond de la salle et me donna mon livre. Je scannai rapidement la classe et manquai de m'étouffer avec ma propre salive en voyant qu'il était là. Et la seule place disponible était évidemment à côté de lui. Je ne savais pas si je devais être ravie ou l'inverse. C'est vrai après tout, j'avais maintenant 95 % de chance de me ridiculiser devant ce dieu vivant d'ici jusqu'à la fin de l'année.

Donc j'étais là, toujours devant le bureau du prof à fixer la bouche ouverte Edward Cullen. Mr Banner finit par se racler la gorge pour me sortir de ma transe, et je me dirigeai lentement vers ma nouvelle place, les yeux toujours rivés sur lui. Lui aussi me regardait - comme toute la classe d'ailleurs – mais cette fois avec une certaine expression de désintéressement.

Je m'approchais lentement de la table lorsque je remarquai un changement soudain dans l'attitude de Mr Perfection. Son expression changea de blasé à totalement hostile en un froncement de sourcils. Genre, vraiment en colère.

Ce changement me rendit toute confuse, et évidement, au moment de m'assoir sur mon tabouret, je trébuchai et fit tomber mon livre aux pieds du dieu grec en personne. Nan mais quelle merde je faisais. Tout en me lançant des insultes à moi-même, je m'accroupis, ramassai mon livre et remarquai la main d'Edward agripper le bout de la table et le bruit de son tabouret s'éloigner le plus possible de moi.

Alors là, j'étais carrément scotchée. Ce n'était pas comme si je sentais le fumier ! Si ?

En m'asseyant enfin sur mon tabouret, j'approchai furtivement mon nez d'une mèche de mes cheveux et inhalai pour ne sentir qu'une faible odeur de fraise. Peut-être qu'il n'aimait pas la fraise ?

Oh et puis, qu'est-ce que j'en avais à faire ! Ce n'était quand même pas ma faute s'il n'aimait pas mon shampoing, pas la peine de réagir aussi violemment. Pff.

Je décidai purement et simplement de ne pas le regarder du cours.

Allez, un dernier petit coup d'œil pour la forme quand même. Juste quelques secondes …

Bon d'accord, ce que j'étais faible.

Aah. Sa posture était toujours ridiculement raide, mais ce qu'il était beau ! Il fixait le tableau, la mâchoire serrée, les lèvres s'étirant en une fine ligne. Whoa, ce que j'aimerais voir de plus près ses lèvres.

Okay, je devenais folle.

Le sang s'étira de nouveau sur mes joues, signe de mon embarras dû à mes pensées plus qu'impures. J'arrêtai ma contemplation pour m'éviter une humiliation certaine et mis mes cheveux en un épais rideau entre Edward et moi.

Je redirigeai mon attention sur le professeur, qui avait déjà commencé son cours et pris des notes comme la bonne élève que je suis. Sauf que si on me demandait le sujet du cours, j'aurais sûrement répondu que les cellules du corps avaient des cheveux cuivrés.

Le cours s'étira longuement, jusqu'au moment où je n'en pouvais plus. Il fallait que je le regarde une dernière fois. Je soupirai bruyamment, exaspérée par ma propre faiblesse. Je décidai d'être la plus discrète possible et arrivai à créer un petit trou dans le rideau de ma chevelure pour le contempler sans être vue.

Sauf qu'il me regardait. Merde.

Toujours avec son expression qui me rappelait celle de mon premier coup de cœur en maternelle quand je lui avais enfin avoué mon amour pour lui. Du pur dégout.

Ses épais sourcils étaient froncés, ce qui rendait ses yeux d'un noir d'encre encore plus terrifiants. Comment un tel être parfait pouvait afficher une telle expression ? Je ne lui avais strictement rien fait !

Je n'avais plus qu'un seul et unique désir : m'enterrer bien profondément dans le cimetière glauque de Forks. Inutile de préciser que mon visage n'était plus rouge mais carrément violet. Je détournai mon regard, et me remis à examiner le bout mâchouillé de mon stylo jusqu'à la sonnerie de fin de cours.

A peine la sonnerie avait fini de retentir qu'Edward Cullen était déjà hors de la salle, son sac sur le dos comme si des hyènes enragées le poursuivaient. Je pris une grande respiration, action que j'avais apparemment négligée durant cette heure et me levai de ma chaise, Mike Newton déjà à mes côtés. Je ne savais pas combien de temps j'allais tenir sans m'énerver purement et simplement contre lui. Son existence même m'irritait.

J'étais de mauvaise humeur, Mike me parlait et je ne l'écoutais pas mais le pire était que j'avais sport en prochain cours.

En sport, j'avais au moins 10 fois plus de chance de tomber en plein sur mon visage et de me défigurer. Et je dis ça parce que ça m'était déjà arrivé.

-!-

J'ai eu de la chance, les élèves étant en pleine évaluation de volleyball, le coach me dispensa de cette séance. Mais je n'allais pas échapper aux prochains cours, et le sport suivant était le badminton. A moi les coups de raquettes et le volant dans l'œil. En me changeant rapidement, je réussis à éviter Mike à la sortie du vestiaire, et je pus donc me rendre tranquillement à l'accueil pour donner mon bout de papier à Mrs Cope et enfin rentrer chez moi.

Sauf qu'évidement, qui était au bureau de l'accueil ? Mr Perfection, bien sûr. Et il faisait quoi ? Il demandait à échanger son cours de biologie avancée avec un autre. Je ne savais pas pourquoi, mais quelque chose me disait que sa subite décision mi-semestrielle avait un rapport avec l'arrivée d'une certaine Isabella Swan. Bâtard.

Il utilisa tous ses charmes - enfin peut-être pas tous - sur Mrs Cope, mais apparemment, sa demande était impossible à satisfaire. Bien fait.

Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit « connard » lorsqu'il passa près de moi. Bon, je l'avais dis trop bas pour qu'il l'entende, mais c'était l'intention qui comptait.

Je bouillais. Nan mais pour qui il se prenait ? Denzel Washington ?

Une fois rentrée chez moi, je fis la seule chose qui pouvait me calmer. Je me mangeai le paquet entier de mes cookies saveur menthe-cacahuète.

-!-

Note d'auteur : Bon, voilà, je ne sais pas pourquoi je poste ça mais je l'avais écrit depuis un petit moment et voulais savoir ce que ça donne.

Pour mes lectrices (ou lecteurs, qui sait) de The Boy Next Door, sachez que la suite est en route, donc encore un peu de patience mes chères amies !

Je ne sais pas si cette histoire plait ou si elle mérite d'être continuée, donc s'il vous plait, dites moi ce que vous en pensez en laissant une review, même si vous n'aimez pas ou autre, je VEUX savoir !

Merci mille fois de me lire,

Estelle

PS : Et pour l'amour du ciel, dites moi si vous voulez que je continue ! Cela ne vous prendra que 2 minutes :)