Coucou ^^ voici ma première histoire sur le Hobbit ou sur l'univers de Tolkien en général. C'est une histoire que je vais surement écrire très lentement et je m'en excuse par avance. Je précise que je ne possède rien sauf mon personnage OC.

Bonne lecture à tous ^^

Les cimes des arbres frémissaient dans le vent, les troncs noueux et luisants de sève des chênes centenaires craquaient tandis que les feuilles sombres des ronciers s'agitaient avec frénésie. D'épais nuages, chargés de pluie et de tonnerre, cachaient la lune et plongeaient la Forêt Noire dans une torpeur irréelle.

Entre les ruisseaux aux eaux troubles, les roches recouvertes de mousses brunes et les arbres gémissant, se dressait l'entrée de la demeure des elfes. Bien que connus pour être des créatures paisibles, les elfes du royaume de Thranduil étaient particulièrement calmes ce soir-là. Peut-être était-ce pour respecter la sainteté de ce grand jour -une comète plus vieille encore que les plus sages des elfes devait fendre, peu après minuit, le ciel et illuminer de son éclat ancestral tout l'horizon. D'autre diront que la déception de ne pas pouvoir contempler ce prodige -foutus nuages- avait suggérer aux bons elfes de la Forêt Noire de boire une bonne rassade d'alcool d'écorce fermentée et d'aller au lit. Ce breuvage, fabriqué dans le plus grand des secrets dans les caves du royaume, était tellement fort que même les nains ne pouvaient le supporter.

Au plus profond de la demeure des elfes, loin des marmonnements des ivrognes d'un soir et des bruits de la forêt, se trouvait une chambre. C'était une fort belle pièce, bien meublée et éclairée par des plantes exotiques dont les fleurs, fluorescentes, semblaient surgir du plafond. Une petite source gazouillait à l'extrémité de la chambre.

Une belle chambre pour le bon prince des elfes.

Bon prince qui avait, comme la plupart de ses sujets, abusé des bienfaits de l'alcool d'écorce. Il était allongé sur un grand lit à l'aspect douillet, le visage endormi. Un léger ronflement s'échappait de sa bouche entrouverte. Un ronflement princier et très gracieux certes, mais un ronflement tout de même.

Blottie à côté de lui, nue sous les couvertures de soie précieuse, se trouvait une créature plus enchanteresse encore que la plus belle des elfes. La peau diaphane et sans imperfections, les cheveux pareils à des fils d'argent, les oreilles pointus et effilées, elle dormait mais son sommeil semblait agité par d'étrange rêves. Ses membres se contractaient à intervalles irréguliers et son corps était recouvert d'une fine pellicule de sueur.

S'il était rare que les elfes ronflent -aussi gracieusement soit-il- il l'était encore plus qu'ils soient victimes de cauchemars.


Elle courait le plus vite qu'elle le pouvait dans ce qui semblait être un couloir sans portes. Les murs étaient d'une blancheur éblouissante. Les plantes meurtries de ses pieds nus laissaient sur leur passage des marques de sang vermeil qui contrastaient avec le dallage de marbre clair. Elle ne savait pas où elle allait ni d'où elle venait. Elle sentait juste le besoin viscéral de continuer à avancer.

Après ce qui lui semblait des heures, elle s'arrêta, à bout de souffle. Poussée toujours par ce désir d'aller en avant, elle commença à marcher dans ce couloir qui s'étirait à l'infini.

Une forte lumière l'aveugla quelques instants et elle recula en plissant les yeux. Quand la lumière s'estompa, elle remarqua que là où, trente secondes auparavant, il n'y avait rien que le mur blanc, se tenait à présent à homme fort âgé, coiffé d'un drôle de chapeau gris. Il lui sourit et ouvrit doucement la porte qui était apparu derrière lui. L'œil bienveillant, il l'invita à passer l'embrassure. Elle s'exécuta, avançant à pas mesurés, de peur que l'homme ne disparaisse.

Ce qu'elle vit derrière cette porte était indescriptible. Une avalanche de couleurs, de sons et d'odeurs dans un kaléidoscope de sensations inconnues et enivrantes. Elle se senti portée par une joie et une plénitude incroyable. Tout autour d'elle n'était que tourbillon de lumière virevoltante et petits feux follets colorés.

Une voix lui chuchota trois mots à l'oreille. Trois mots qui furent dès lors gravés dans son esprit. Trois mots qui allaient changés le cours de plusieurs dizaines de vies.


- Legolas ! Legolas, réveille-toi !

Le prince émergea brutalement de son sommeil. Aijan le secouait sans ménagement, son beau visage fendu d'un sourire rempli d'une excitation presque fiévreuse. Dans ses yeux brillaient une lueur qu'il ne lui avait jamais vu auparavant.

L'elfe, malheureux d'être ainsi tiré de ses rêves et du confort de ses draps, attrapant son amante par le bras et la plaqua sous lui

- Pourquoi me réveilles-tu ainsi, Nin meld ? il plaqua dans son coup mince un baiser mouillé.

Aijan, en riant, se tortilla sous lui pour se soustraire à son étreinte. Legolas eut le temps de l'embrasser deux autres fois avant qu'elle ne parvienne à lui échapper. Elle glissa alors souplement hors du lit, son corps nu offert à la fraicheur de la nuit.

- C'est l'heure, dit-elle, le visage soudain sérieux.

Legolas fronça les sourcils. Son esprit encore somnolant lui soufflait que quelque chose n'allait pas mais il n'arrivait pas -pas encore- à mettre le doigt dessus. Lorsqu'Aijan reprit la parole, il comprit.

- J'ai reçu la visite de Gandalf, le vieux magicien, en rêve. Mon temps est venu, Nin mel.

Tout fut alors clair dans l'esprit de Legolas; elle partait.

Depuis le premier jour, depuis l'instant même où il posa pour la première fois les yeux sur elle, Legolas savait qu'elle finirait par s'en aller. Elle était trop spéciale, trop unique pour n'être destinée à quelque chose de plus grand. Aijan l'avait prévenu; quand elle recevrait son appel, car il était coutume que les elfes lunaires en reçoivent un au cours de leur existence, elle le quitterait pour partir à la recherche de l'aventure de sa vie, la quête pour laquelle elle était née.

- Quand dois-tu partir ? lui demanda-t-il, les yeux remplis de tristesse.

- Maintenant, répondit-elle simplement.

Cette révélation fit au jeune elfe l'effet d'un coup de poing. S'il savait qu'elle devrait s'en aller depuis longtemps, il espérait cependant avoir le temps de se faire à l'idée avant de la voir disparaître. Il dissimula sa douleur derrière un sourire et sortit du lit à son tour.

- Mon père voudra te dire au revoir.

Aijan commença à rassembler ses affaires qu'elle fourra frénétiquement dans un grand sac brodé de fils d'or. Elle passa une tunique légère ainsi que des bas tissés solidement dans la soie la plus robuste. Elle attrape sa cape et se dirigea vers son amant

- Je ne souhaite pas le réveiller en pleine nuit et je ne peux pas me permettre d'attendre le matin, fit-elle en glissa son arc dans son dos ainsi que son carquois et une vingtaine de flèches elfiques. Je suis déjà en retard !

Legolas sentait monter en lui le besoin de la faire rester, coûte que coûte. Il ne souhaitait rien de plus que la garder enfermée avec lui ici, à Grand'Peur, jusqu'à la fin des temps. Mais, n'étant pas idiot -ni suicidaire- il refreina ses désirs et l'aida à ramasser ses affaires.

Une fois qu'Aijan eut estimé avoir assez de matériel, elle prit Legolas entre ses bras. Sa tête vint naturellement se caler sous le menton de l'elfe. Bien qu'ils aient sensiblement le même âge, elle était nettement plus petite que lui, sa croissance étant deux fois plus lente que celle d'un elfe des bois.

Le jeune prince la serra contre son torse mais il sentait qu'elle n'était déjà plus avec lui. Ses yeux étaient emplis d'impatience. Ce qui le blessa le plus c'était qu'elle souhaitait partir et qu'elle ne prenait même pas la peine de le cacher.

Legolas l'embrassa doucement sur les lèvres avant de se diriger vers une commode d'où il sortit une dague elfique. Sa lame, tranchante comme le fil d'un rasoir car affutée avec soin, scintillait d'un éclat menaçant. Elle était parfaitement équilibrée, fruit surement du labeur des anciens elfes.

- Prends Gamp, tu la manies bien mieux que moi. C'est une lame ancienne qui a déjà vu mille batailles, souffla Legolas en passant son doigt sur le plat de la dague.

- Je ne peux pas la prendre ! C'est ton héritage. Je ne peux pas, Nin mel

Legolas plaça de force Gamp entre les mains hésitantes de Aijan.

- Elle pourrait te sauver la vie. Prends-la et ainsi, je serais toujours avec toi, ajouta-t-il à voix basse.

Aijan finit par accepter le présent du prince elfe. Elle l'embrasse tendrement, une dernière fois, puis sortit de la chambre sans bruit, laissant derrière elle un elfe au désespoir.


Petit lexique du Sindarin Nin meld = ma dame

Nin mel = mon amour

Gamp = griffe

Voilà le premier chapitre ! J'espère qu'il vous a plu. Laisser une review, ça fait toujours plaisir ^^

A bientôt (je pense) pour le 2ème chapitre !

Nexadi