Dean Thinks That Boys Shouldn't Play With Dead Things.

Comme promis, voici la fic "Boys shouldn't Play With Dead Things" du point de vue de Dean. Comme je voulais que l'histoire reste proche de la série et que la trame ne soit pas trop redondante, j'ai ajouté deux ou trois chasses, ainsi que quelques nouveaux moments de « fraternité ». J'espère que vous aimerez ce nouveau point de vue.

Résumé : Dean a presque dix-huit ans. Habitué à affronter toutes sortes de créatures, il ne s'attendait pas à se retrouver un jour aussi démuni devant une situation pourtant banale : l'adolescence de son petit frère, Sam. Dans une ville où les lycéens s'amusent à faire revenir poltergeists, fantômes et autres esprits vengeurs, les frères Winchester vont devoir utiliser toute leur ingéniosité pour empêcher que ce nouveau délire ne devienne catastrophique.

Spoilers : Pas du tout ! Sauf au niveau de l'épilogue qui constitue un petit bonus mais n'entrave en rien l'histoire. A vous de juger si vous voulez le lire.

Personnages : Sam et Dean Winchester + un petit peu de John !

Si vous estimez qu'il y a trop de ci ou pas assez de ça, n'hésitez pas à me contacter pour m'en parler. Je suis ouverte aux critiques car elles permettent de s'améliorer. Bonne lecture !

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Prologue.

Ca avait très mal tourné ! Pourtant, depuis le début, il savait que toute cette histoire allait dégénérer. Sur ce coup-là, il n'avait pas assuré. Il aurait dû réagir bien avant ce soir. Toujours suivre son instinct, telle était sa devise. Qu'est-ce qui avait changé cette fois-là ? L'urgence de la situation ne lui permit pas de réfléchir à la question. D'autant plus qu'il connaissait pertinemment la réponse.

Il était en train de ramper difficilement dans le conduit d'aération. Son épaule blessée le faisait atrocement souffrir et l'étroitesse du passage ne l'aidait pas. Pour ne rien arranger, son mètre quatre-vingt et des poussières était lourd à traîner. Il devait se faufiler tel un serpent car ses coudes n'avaient pas l'espace nécessaire pour s'appuyer de chaque côté de son corps. Bien évidemment, la surface était lisse et mis à part quelques grilles d'aération, il n'avait aucune prise. Il avait beau se démener, sa progression était trop lente à son goût. Il avait l'impression de ne pas avoir avancé d'un pouce. Pourtant, le tambourinement et le grondement s'étaient passablement atténués à mesure qu'il s'éloignait. Il aurait dû se sentir soulagé que ce foutu fantôme ne le poursuive pas. Mais, ce qu'il ressentait ressemblait plus à de l'angoisse : Il venait d'abandonner trois adolescents, entassés dans un ridicule petit réduit, sous la menace d'un esprit vengeur. D'accord, il n'avait vraiment pas eu le choix et les trois garçons n'étaient pas totalement sans défense. Il essaya de se rassurer en se rappelant qu'il avait une totale confiance en l'un d'entre eux. Etrangement, c'était le plus jeune de la bande. Mais, même s'il n'était âgé que de treize ans et demi, il avait été formé pour assurer dans ce genre de situation. C'est dans ces moments-là qu'il remerciait son père de leur avoir tout appris. Malgré tout, son inquiétude ne le lâchait pas. Il était censé protéger ce gamin. Depuis qu'il l'avait sauvé de l'incendie treize ans auparavant, alors qu'il n'avait pas encore soufflé ses cinq bougies, il s'était donné la mission de toujours être là pour lui. C'était son job. Il enrageait de ne pas l'avoir suffisamment protégé et d'en être arrivé là. Enervé, il jura tout ce qu'il pouvait et se força à se concentrer sur son objectif : cramer ce putain de gant de base-ball. Il s'orientait dans le dédale de boyaux grâce à une petite carte qu'il avait froissée dans une de ses mains. A chaque fois qu'il voulait la consulter, il devait prendre sa lampe de poche dans la bouche, ce qui ne l'empêchait absolument pas de bougonner. Déjà qu'il détestait ce bahut de merde avant toute cette histoire, maintenant, il l'exécrait. Il n'avait qu'une envie : y foutre le feu !

Cet établissement était vraiment imposant et d'une laideur sans nom. Le terrain de plusieurs hectares où il avait été bâti un siècle auparavant était entouré par des murs de deux mètres de haut. Plus d'une centaine de classes se répartissaient sur les deux ailes de ce gigantesque bâtiment. En son centre, siégeaient deux énormes salles de conférence, une cafétéria et un petit restaurant pouvant accueillir l'ensemble des professeurs. Un autre bâtiment se partageait de part et d'autre de l'énorme porte d'entrée. Il était réservé à l'usage exclusif du secrétariat, bureau de direction et autres salles administratives. La journée, plus de deux mille élèves de onze à vingt ans venaient peupler et donner vie à ce lieu lugubre. Mais la nuit, cet établissement prenait des allures de monstre de béton tapi dans l'obscurité. La traversée de son antre dans de telles conditions était carrément effroyable. Le jeune homme assimilait plus l'immense bâtisse à une prison et il répugnait de s'y rendre chaque jour pour assister à des cours qu'il avait déjà vus dans la multitude d'autres bahuts où il avait été obligé de s'inscrire.

Enfin, il aperçut le bout du tunnel. Ne pouvant se retenir nulle part, il se laissa tomber dans le hall. Dans la semi obscurité, il n'eut pas la possibilité de voir la rangée de casiers métalliques qui fit obstacle à sa chute. Sa réception brutale eut pour conséquence de lui déboîter l'épaule encore valide et un nouveau flot de grossièretés fit éruption de sa bouche tordue par la douleur.

- Putain de bordel de merde ! J'ai vraiment pas le temps pour ces conneries !

Il se redressa tant bien que mal et dirigea vers le mur le plus proche. Il s'y jeta l'épaule en avant. Elle se remit en place dans un craquement sourd et un juron supplémentaire. Puis il guida le faisceau de sa lampe torche à la recherche de son objectif. Une fois trouvé, il se rapprocha de l'immense vitrine contenant les divers trophées des années passées. A l'image de l'établissement, il détestait tout ce « m'as-tu-vu ». C'est donc sans regret que, d'un grand coup de crosse de son calibre quarante cinq, il explosa la vitre dans un bruit effroyable. Le verre se répandit sur le sol en plusieurs milliers de petits éclats étincelants à la lumière de la torche. Bien que chaque objet soit estampillé au nom de son propriétaire, le jeune homme décida de faire un tir groupé. Après tout l'urgence de la situation ne l'exigeait-elle pas ? Il aspergea donc le tout avec du sel et de l'essence et craqua une allumette. L'ensemble s'embrasa rapidement. D'où il était, il ne pouvait plus entendre le grondement incessant de l'esprit. Par conséquent, il était impossible de savoir si ça avait fonctionné. Il consulta sa carte pour rejoindre les trois adolescents par la voie la plus directe et la plus rapide. Il discerna alors un bruit de pas dans le couloir. Certainement le concierge. Il se précipita dans la direction opposée. Il devait s'assurer que son petit frère et ses amis allaient bien. Arrivé à une intersection, il jeta à nouveau un coup d'œil rapide à la carte pour s'orienter. Bien que les conditions dans lesquelles il fit le trajet de retour soient franchement meilleures qu'à l'aller, il n'en était pas moins angoissé. Son anxiété l'étouffait d'une manière presque intolérable.

La dernière fois qu'il les avait vus, ils étaient entassés dans le ridicule petit local. La porte subissait des coups violents venus de l'extérieur malgré la présence abondante de gros sel à sa base. L'un des adolescents gardait les yeux désespérément clos. Son teint blanchâtre laissait supposer qu'il était inconscient. Du sang s'écoulait le long de son visage livide. Un autre essayait en vain de stopper l'hémorragie de son ami. Il se balançait d'avant en arrière, tentant misérablement de se calmer. Le troisième, son petit frère, l'avait regardé avec ses yeux suppliants, lui faisant promettre de revenir rapidement. Il avait essayé de le rassurer en lançant un petit jeu de mot comme il savait bien les faire mais il était évident que cela n'avait pas été suffisant. Son frangin ne paniquait pas à l'idée de se retrouver seul mais plutôt de le perdre lui, son imbécile d'aîné. Ses remords l'assaillaient : ces derniers jours, il aurait dû être plus présent, plus à son écoute et surtout moins tolérant face à son attitude autodestructrice. S'il avait réagi plus tôt, ils n'en seraient pas là maintenant. Le visage implorant de son cadet restait gravé dans sa mémoire. Lui qui ne croyait ni aux anges, ni en Dieu, se surprit à prier pour qu'il ne soit rien arrivé à ce gamin en son absence.

Enfin arrivé au bout du couloir, il l'entendit hurler son prénom. Son sang ne fit qu'un tour : Ce qu'il venait de faire n'avait peut-être pas fonctionné et son petit frère lui criait de lui venir en aide. Oubliant toute prudence, il défonça la lourde porte en bois qui obstruait l'entrée de l'entrepôt et vint percuter le mur de plein fouet dans une détonation assourdissante. A bout de souffle, il tenta de l'appeler pour lui faire savoir qu'il était là :

- Sammy.