LE MONDE EST BEAU !

Harry Potter X Draco Malfoy ll Univers alternatif ll Rating : M ll Genre : Romance ll Les personnages appartiennent à J.K. Rowling.

Chapitre 1 : Arabesques.

« Le voilà. Tu es prêt ? Tu as tout ce qu'il te faut ?

- Oui, c'est parfait, merci. La peinture a l'air de très bonne qualité.

- On ne refuse rien à un artiste comme toi, tu sais bien.

- Arrête de me flatter, tu me mets mal à l'aise !

- Ah ah ! Allez, faites-le rentrer, les gars ! On le met où ?

- Ici, sur cette table.

- Vous avez entendu, les gars ? Allez, on se dépêche ! Normalement il ne devrait pas y avoir de problème, on lui a injecté une grosse dose de somnifères. Mais s'il venait à se réveiller, surtout appelle un garde.

- Ne t'inquiète pas, je serai prudent.

- Très bien, parfait. Je te laisse travailler alors.

- Oui, merci Ron. »

La porte de l'atelier claqua. Il était seul. Ou presque, avec cet inconnu endormi. Enfin, sa première mission commençait ! Harry versa une bonne quantité de peinture noire dans un bol en plastique, puis choisit soigneusement un pinceau. Plat, poils de marte, taille 12. Parfait.

Harry s'approcha ensuite de la table. Le modèle était couvert d'un drap blanc pour qu'aucun des soldats – mis à part Ron, le plus haut gradé – ne puisse connaître son identité. C'était confidentiel, et même lui ne savait pas de qui il s'agissait. Bien entendu, il aurait pu le reconnaître une fois le drap retiré, mais Harry s'intéressait très peu à la vie politique du pays – d'ailleurs, cela avait été un argument de poids pour son obtention de ce poste. Il était donc presque certain qu'il ne reconnaisse pas un membre de la famille d'un homme d'affaire, aussi riche soit-il. Précautionneusement, Harry fit glisser le drap qui tomba au sol. Et son souffle se coinça dans sa gorge. Jamais il n'avait vu plus belle personne…

C'était un homme d'environ une vingtaine d'années, tout comme lui, mais d'une taille bien plus grande. Tout son corps était harmonieusement musclé, le rendant terriblement viril sans en être affligeant de vulgarité. Si jamais il se réveillait, Harry n'avait aucune chance de le maintenir en place, c'était certain. Ses jambes et ses bras étaient puissants et ses abdominaux saillaient sous sa peau laiteuse. D'ailleurs, jamais Harry n'avait vu une peau aussi blanche, parfaitement homogène. Il remarqua un tout petit grain de beauté noir juste à côté du nombril. Le seul, semblait-il. Le nombril était d'ailleurs entouré d'une légère pilosité blonde, presque invisible, qui traçait ensuite une bande descendant vers l'aine.

Mais de tout ce corps si parfait, le visage était son apogée. Les traits étaient à la fois virils mais délicats. Le nez était droit, la bouche charnue avait la couleur du fruit défendu. Ses fins sourcils, ainsi que ses cheveux lisses coupés en une sorte de coupe au bol un peu longue et effilée, étaient d'une étrange couleur blonde platine presque blanche, d'un naturel très lumineux. Magnifique, tout simplement.

Harry resta quelques minutes un peu bête à le contempler. Il réagit dans un sursaut. Il fallait qu'il se reprenne : les photos devaient être prêtes dans trois heures.

Muni de son pinceau et de sa peinture, Harry commença son minutieux travail. Il partit d'abord des pieds pour remonter, doucement mais sûrement, jusqu'au visage. Son thème d'aujourd'hui était de montrer une beauté prisonnière. L'artiste avait donc choisi de peindre sur tout le corps du modèle d'épineuses ronces noires entrelacées. Avec une concentration sans faille, il traça les arabesques. Des chevilles, il les fit s'emmêler avec un aspect sauvage en les faisant grimper sur toute la hauteur des jambes.

Lorsqu'il arriva au niveau de l'entrejambe, il rougit un peu malgré lui. Toucher un homme si beau dans un contact si intime le mettait mal à l'aise. Il avait l'impression qu'il n'en avait pas le droit. Mais l'aristocrate était inconscient, il ne pourrait pas le lui reprocher. Et puis, quand il avait présenté son projet à l'Assemblée, on lui avait bien fait comprendre qu'on attendait de lui qu'il le peigne nu, et partout. L'Art ne s'embarrassait pas de pudeur. Seul la beauté comptait. Alors Harry, d'une main mal assurée, enroula une ronce de peinture autour de son sexe – qui, soit dit en passant, était d'une taille plus que satisfaisante. Il en peignit de nouvelles entre ses cuisses, puis sur ses fesses. Le torse et le dos, en deux grandes surfaces, lui prirent un moment mais ne lui causèrent aucune difficulté. Sans trop savoir pourquoi, il fit en sorte de ne pas peindre sur le grain de beauté.

Quand vint le tour du visage, Harry changea de pinceau pour un de la taille inférieure. Juste avant de toucher la peau, il eut presque honte de souiller une telle perfection. Mais comme il le fallait, il le fit. Les arabesques emplissaient les joues et le front, l'une traversait la paupière droite, une autre le nez. Harry prit un rouge à lèvre léger, et rougit sa bouche. Il fit ensuite mourir une ronce sur ses lèvres.

Une heure et demie plus tard, Harry avait fini la peinture. Il fallait maintenant passer aux choses sérieuses.

Dans un coin de son atelier, il installa un grand drap blanc immaculé. Il eut alors toutes les peines du monde à porter le modèle, et dû puiser dans ses ressources. Une fois cela fait, il tenta la première position. Le modèle était allongé sur le dos, une jambe repliée et le bras opposé passant au-dessus de sa tête. Une position de détente. Harry le photographia sous tous les angles, avec une lumière naturelle. Satisfait de ses clichés, le brun passa à la pose suivante. Il fit rouler le modèle sur un côté, le dos arrondi, son bras sous sa tête et l'autre replié contre son torse. Les deux jambes étaient repliées. Une position de défense. Harry la photographia à son tour. Enfin, pour la troisième position, l'artiste remit le modèle sur le dos. Il replia les deux jambes et plaça une de ses mains sur son cœur. Il plongea ensuite son propre doigt dans un verre d'eau, et fit précautionneusement tomber une goutte d'eau juste sous son œil droit. La goutte glissa sur sa joue comme une larme, laissant un sillon humide dans la peinture. Il fit passer l'autre bras sur son visage, cachant ses yeux. La position de souffrance. Il la photographia.

Les deux heures imparties touchaient bientôt à leur fin. Harry, muni d'une éponge naturelle et d'une bassine, lava le corps du modèle avec application. Quand il eut fini, il ne restait plus la moindre trace de ce qui venait de se passer. Il recouvrit le corps d'un drap. Et dans une parfaite synchronisation, on frappa à la porte.

« Entrez, dit Harry en se relevant.

- Ça y est, tu as terminé ? demanda Ron en passant la tête par l'entrebâillement.

- Oui, tout est parfait, merci. Vous pouvez le récupérer.

- Où est-il ? demanda alors son ami roux en entrant, quatre soldat à sa suite.

- Là, dans l'angle.

- Tu as réussi à le porter jusque-là ? s'étonna-t-il.

- Il fallait bien. Et puis ça veut dire quoi, ça, d'abord ? demanda Harry en souriant.

- Rien, rien ! C'est juste que tu n'as pas exactement ce qu'on pourrait appeler le corps d'un athlète.

- Hé, je ne te permets pas, espèce de bodybuildé !

Ils rirent tous les deux.

- Allez, filez. Je dois trier les photos.

- Ok, à ce soir, au dîner ?

- Oui, à ce soir. »

Les soldats portèrent le corps, et ils sortirent. Harry avait maintenant une heure pour sélectionner les meilleures photos, les retoucher et les apporter à l'Assemblée.

Le dîner arriva vite. Harry avait à peine eut le temps de nettoyer son atelier que la cloche sonna, l'invitant à se joindre aux autre pour prendre son repas.

Lorsqu'il arriva au réfectoire, il remarqua tout de suite Ron qui lui faisait de grands signes.

« Je t'ai gardé une place, Harry !

- Merci, dit-il en s'asseyant. Alors, ta journée ?

- Pas tellement plus. On a appris l'itinéraire et la mission pour ce soir, on t'a apporté le modèle, et c'est à peu près tout, expliqua Ron.

- C'est confidentiel ou je peux savoir ?

- On va planter des fleurs près de la mairie. Mais évidemment, tout le monde sait comment ça va finir : demain soir, tout aura été détruit.

- Ne te décourage pas, il faut d'abord marquer les esprits avant de pouvoir réellement agir dans la ville.

- Oui, tu as raison. Et toi, ton projet ?

- L'Assemblée était très satisfaite. Ils ont sélectionné une photo et la diffuseront ce soir, dans le spot publicitaire.

- Déjà ? Ils ne perdent pas de temps.

- C'est vrai. Vu comme ils s'extasiaient devant les photos, en disant des « il n'est plus du tout le même », « ça touchera assurément », j'ai l'impression que mon modèle est vraiment quelqu'un d'important.

- Ne te pose pas de questions, de toute façon ils ne te diront rien.

- Oui, tu as raison. Peu importe, de toute façon. »

Harry et Ron abandonnèrent ce sujet pour discuter de choses plus futiles.

De toute façon, Harry connaîtrait probablement l'identité du modèle quand il serait relâché. Les soldats de l'Organisation l'avaient kidnappé il y avait de cela une semaine. Les premiers jours, ils avaient discutés avec lui, lui faisant part de leurs motivations et de leur but. Mais d'après ce qu'Harry avait entendu, le jeune homme était resté intraitable. Il était intransigeant face aux « homme sans lois » qui l'avaient enlevé et refusait catégoriquement d'entendre leurs intentions.

A l'origine, Harry devait photographier un modèle bien conscient, mais comme ce fameux modèle refusait toute négociation quant à sa participation volontaire, on s'était vu obligé de l'endormir pour chaque séance photos. Le reste du temps, il le passait dans une cellule. L'Organisation avait pensé que lui exposer clairement ses motivations et ses buts pourraient le sortir de son indifférence, mais rien n'y avait fait. On avait tenté de le traiter avec gentillesse et respect, mais là encore il s'en moquait.

D'après ce qu'on disait, ce jeune homme était un sacré numéro. Imbu de lui-même, arrogant, autoritaire. Absolument détestable. Pourtant, ce n'était pas du tout ce que le beau blond endormi inspirait à Harry. Il semblait si pur… Mais les apparences sont trompeuses, dit-on.

De toute façon, pour refuser de participer à leur programme, il fallait forcément être quelqu'un d'aigri. Mais comment l'en blâmer ? Le monde, là-dehors, était tellement laid et fade…

Il y avait quelques dizaines d'années, l'Angleterre entra dans ce nouveau siècle – le vingt-deuxième – l'esprit vif et le cœur libre. Les gens ne se doutaient de rien. Mais petit à petit, un nouveau gouvernement s'installa. Un gouvernement dirigé par un certain Tom Jedusor, homme de charisme et d'ambitions. Habillement, il amena le pays dans une société bridée où finalement, le gouvernement avait tous les pouvoirs. Une dictature qui s'était imposée sans violence, sans rébellion. Le peuple s'était gentiment laissé guider. Grâce aux plans tordus de Jedusor, l'Angleterre devint pour la seconde fois la plus grande puissance économique mondiale.

Tout commença le plus simplement du monde : avec une mode. La mode du blanc. Au début, cela avait parût complètement bénin. Mais Jedusor était habille. Il avait tout prévu. Tout le monde adopta le blanc bien vite. Mais comme elle était la couleur la plus salissante, on commença à tenter de rendre la ville plus propre. La terre par exemple, les animaux, la rouille, la peinture… Tout. Jedusor transforma Londres en ville blanche. Tout cela paraissait justifié pour les habitants. Mais le gouvernement se souciait bien peu de cette mode ridicule. Tout ce qu'il voulait, c'était rendre Londres, et prochainement l'Angleterre entière moderne et compétitive. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, on s'était retrouvé dans une ville aseptisée. Les maisons, les enceintes publiques, les rues. Finalement, tout le paysage fut profondément modifié. Le blanc resta. Ce n'était plus réellement une mode, mais un nouveau code vestimentaire. Tout le monde ne portait plus que du blanc.

Les gens oublièrent peu à peu la couleur et la beauté. Tout se créa alors dans une optique d'efficacité. Les surfaces furent lissées, blanchies et modernisées. Tout était fait de plastique ou de verre. Les arbres furent d'abord placés sous verre, puis finalement retirés, tout simplement. Les rues n'étaient plus faites de pavés, mais d'une surface rugueuse gris clair. Les intérieurs étaient purifiés de tout objet inutile – entendez par là décoratif – et étaient d'une terrible simplicité.

Vint ensuite le pire. La population fut totalement manipulée par le gouvernement, et elle n'y vit que du feu. Par d'habiles messages de propagande, le gouvernement mis en valeur les foyers équilibrés où l'homme et la femme se complétaient parfaitement, et promit une solution pour faire baisser le taux de célibataires. De son initiative, de plus en plus de sites de rencontre en ligne virent le jour. La télévision, la radio, les journaux et tous les autres médias passaient en boucle des publicités alléchantes pour ces sites gratuits. Et comme le voulait le gouvernement, ils firent fureur. Tous les célibataires s'y inscrivirent. En quelques années, même les adolescents utilisèrent ces sites de rencontre pour plus de facilité et plus de rapidité. Très vite, toutes les rencontres ne se faisaient plus que par leur intermédiaire. Ajouté à cela la continuelle propagande de l'Etat qui visait à unir un couple par complémentarité plutôt que par passion amoureuse – qui selon eux était éphémère – , les sites de rencontre devinrent des sites de distribution. Le questionnaire rempli par le client lors de l'inscription était comparé à tous les questionnaires des autres clients, jusqu'à ce qu'il soit associé à celui avec lequel il présentait le plus de similitudes. En général, le site proposait deux ou trois profils pour que le client ait l'impression de choisir. Une rencontre était ensuite organisée, et le tour était joué. En à peine quelques décennies, l'amour fut tué.

Les hommes, habitués à se suivre les uns les autres sans se poser de questions, furent très satisfaits de ce nouveau système. Mais certains furent horrifiés de voir ce que devenait le pays. Parmi eux, des intellectuels ou des artistes en majorité.

Ces personnes, bien décidés à changer les choses, se rassemblèrent en une organisation qu'ils baptisèrent : « Le monde est beau ! ». L'Organisation avait un but très simple : rendre à la ville et à la population de Londres leur aspect d'entant.

Mais le gouvernement en eut vite assez de ses tentatives d'embellissement. Il devint de plus en plus rigide. Finalement, l'Organisation fut interdite pour les motifs de diffamation et de non-respect des lieux publics. Mais ses actions ne diminuèrent pas pour autant, au contraire. Elles n'en furent que plus vigoureuses. L'Organisation devint clandestine. Elle n'avait plus à se soucier de règles, puisque de toute façon elle était illégale.

Mais après avoir décoré des murs qui redevenaient toujours blancs, avoir planté des fleurs qui finissaient piétinées, et tout un tas d'actions encore rendues vaines, l'Organisation comprit qu'elle n'arriverait à rien en continuant sur cette lancée. Il fallait sensibiliser les gens avant de les mettre devant le fait accompli. La population avait oublié ce qu'était la beauté, l'esprit condensé par le gouvernement. Il fallait juste leur donner l'envie de changer les choses. C'est pour cela qu'était né le spot publicitaire. Grâce à des ingénieurs venus rejoindre ses rangs, l'Organisation pu envoyer une publicité sur toutes les chaînes de la télévision. Elle passait tous les soirs à 21 heure, puis réapparaissait environ toutes les heures jusqu'à la publicité du lendemain. Le gouvernement ne réussissait pas à l'empêcher d'être diffusée. Durant ce spot, on montrait des photos ou des vidéos de Londres ou de la nature d'avant le vingt-deuxième siècle. On envoyait des messages d'amour, récitait des poèmes et montrait toutes sortes de belles choses. Puis finalement, on eut l'idée d'utiliser une personne très connue pour illustrer le programme « Le monde est beau ! ». C'est là qu'Harry entrait en scène. On kidnappa une personnalité célèbre et on le forçait à coopérer. On prenait de magnifiques photos de lui censées rappeler que la beauté peut naître de partout. L'Organisation se donnait un délai d'un mois pour voir l'évolution des mentalités grâce à ce programme. Si on continuait à détruire leurs parterres de fleurs ou à repeindre les murs tagués, alors on envisagerait un autre plan. Dans le cas contraire, ce serait une très grande réussite, et on continuerait avec toujours plus d'entrain.

Juste avant l'arrivée du dessert, on plongea le réfectoire dans le noir. Le silence se fit. C'était l'heure de la diffusion du spot publicitaire. Tout un mur s'éclaira, et on commença la projection.

On vit tout d'abord à l'écran un présentateur très connu qui disait au revoir à ses internautes après avoir terminé son émission. Passa ensuite un rapide générique, puis l'écran devint noir. En grosses lettres magenta s'afficha alors le nom et slogan de l'Organisation : « Le monde est beau ! ». Puis l'image se brouilla et l'écran se transforma en un parchemin jauni. Au fur et à mesure qu'une douce voix masculine parlait, les mots s'écrivirent en lettres dorées. C'est un poème de Joachim du Bellay, de son recueil « L'Olive ». Un poème vieux du seizième siècle, et pourtant, il submerge toute l'assemblée d'émotion. Les mots glissent dans le silence de la pièce, empreignant les murs et les esprits.

La nuit m'est courte, et le jour trop me dure,
Je fuis l'amour, et le suis à la trace,
Cruel me suis, et requiers votre grâce,
Je prends plaisir au tourment, que j'endure.

Je vois mon bien, et mon mal je procure,
Désir m'enflamme, et crainte me rend glace,
Je veux courir, et jamais ne déplace,
L'obscur m'est clair, et la lumière obscure.

Vôtre je suis et ne puis être mien,
Mon corps est libre, et d'un étroit lien
Je sens mon cœur en prison retenu.

Obtenir veux, et ne puis requérir,
Ainsi me blesse, et ne me veut guérir
Ce vieil enfant, aveugle archer, et nu.

Le poème se termina, et les spectateurs en restèrent trop émus pour réagir. Ils étaient dans une sorte d'état second, et c'était exactement le but de ce spot publicitaire. Les transporter. Le parchemin se mit alors à brûler doucement, découvrant derrière lui un tapis de magnifiques roses aux couleurs pâles. « Arabesques, de Harry Evans. ». Évidemment, le véritable nom d'Harry Potter restait confidentiel, pour qu'il ne risque pas de représailles. Les roses et le texte se diluèrent, laissant alors apparaître la photo d'Harry. C'est la troisième pose, celle qu'Harry préférait. Le blond avait le regard caché, mais le sillon de peinture sur sa joue laissait deviner qu'il pleurait. Les arabesques noires sur sa peau pâle donnaient un contraste saisissant, encore accentué par cette bouche rouge et charnue. La photo resta à l'écran durant une demi-minute, pour que l'on ait bien le temps de la découvrir. Puis l'écran devient à nouveau noir, et les mêmes lettres magentas du début écrivirent « Merci. » au centre, et signèrent « Le monde est beau ! » en bas à droite. Le spot était terminé.

Les gens se levèrent dans un même mouvement et se mirent à applaudir avec entrain. Harry reçut un déluge de compliments et de félicitations. On lui souhaita d'aussi bien réussir pour celui du lendemain. Si seulement la population de Londres pouvait autant apprécier, pensa Harry !

A la fin du repas, Harry fut convoqué à l'Assemblée. Il reçut, une nouvelle fois, de nombreux compliment pour son travail.

« Comme vous le savez, nous comptons garder ce modèle pendant un mois. Vous le photographierez donc tous les jours. Le thème de demain sera la passion, expliqua la Directrice.

- Amoureuse ? demanda Harry.

- Et sexuelle. Nous voulons montrer que l'Amour ne se résume pas en une simple tendresse. Nous voulons montrer que l'Amour est bien plus que leur simple complémentarité et entente charnelle. Dans ce projet, nous attendons que vous que vous montriez que le sexe est encore meilleur avec de l'amour. Que c'est une véritable passion qui vous brûle le corps. Vous comprenez ce que nous essayons de vous dire, monsieur Potter ?

- Je pense, oui.

- Vous pensez à un sujet rentrant dans ce thème ?

- Je vais réfléchir cette nuit. Puis-je vous l'exposer demain matin ?

- À la première heure. Bonne soirée, monsieur Potter. »

Harry les salua, puis quitta la pièce. Il était toujours intimidé de se retrouver devant cette grande assemblée. Il respectait énormément ces gens, mais il se sentait assez misérable face à eux.

Harry ne s'attarda pas. Il se rendit tout de suite dans ses quartiers, épuisé par sa journée. Les membres les plus investis de l'Organisation vivaient dans cet immense bâtiment sous-terrain qui servait de Quartier Général. À l'extérieur, ils étaient traqués par la police du gouvernement, ils ne prenaient donc aucun risque inutile. Et puis Harry n'en était pas vraiment dérangé. Après tout, il n'avait aucune famille et ses quelques amis avaient tous, eux aussi, rejoints les rangs de l'Organisation. Il n'avait aucune attache dans ce monde pourri, là-dehors.

Enfin, Harry rejoignit ses draps avec bonheur. Si ses journées étaient toutes comme celle-ci, le temps risquait de passer bien vite ! Il repensa alors à son entretien avec l'Assemblée et tenta de trouver son sujet. Il devait faire quelque chose de beau, de marquant, et de sexuel. Quand l'idée lui vint, Harry ne put s'empêcher de rougir. Allait-il oser ?

À suivre...

Et voici le premier chapitre de ma troisième histoire, Le monde est beau ! J'espère que vous avez aimé, et que vous viendrez lire la suite. La dystopie est très à la mode en ce moment en librairie, et j'ai moi-même particulièrement accrochée. J'ai donc décidé d'écrire une petite histoire dans ce thème avec évidemment mon couple préféré au centre. Je ne sais pas encore combien il y aura de chapitres par la suite, je verrai selon si cette fic marche bien ou non. Ne soyez pas inquiet par ce premier chapitre qui met en place la situation, le reste de l'histoire ne sera pas trop prise de tête, ça reste une belle histoire d'amour entre Harry et Draco. N'hésitez pas à m'écrire ce que vous en avez pensé, je vous répondrai toujours avec plaisir. Le chapitre suivant arrivera dans une semaine normalement. Je vous souhaite une bonne journée, à bientôt !

Nagisa.