Good morning everybody ! :)

Voici une nouvelle courte fanfic sur Supernatural, celle dont je parle au début de "hurt" ( le tout début vous y fera d'ailleurs penser, c'est normal, c'était la même chose à la base )

C'était sensée être une fic uniquement sur les frères Winchesters, à la base il n'y avait même pas d'accident, Sam revenait blessé après s'être battu et s'engueulait avec John, puis il fuyait et Dean le rattrapait, c'était juste le souvenir d'un moment entre les deux frères.

Et puis voilà, j'ai changé les choses et j'ai rajouté Castiel et alors voilà... maintenant je ne sais pas trop où caser cette histoire. J'ai mis drama/hurt confort mais y a aussi de l'humour et de la romance. Et même du spirituel.

J'aurais pu continuer cette histoire à la fin, mais voilà, j'ai plusieurs autres fics Supernatural en cours ou en projet et celle-ci devait rester relativement courte.

Pour John... je sais que j'ai poussé le trait dans toutes mes fics, comment dire... je n'aime pas John, pas du tout ( ça doit être le prénom lol décidément ) je sais qu'il les aimait et qu'il a tout perdu et qu'il s'est sacrifié pour son fils...ça ne change rien, je ne l'aime pas. S'il n'avait pas été là, Dean et Sam n'aurait pas été Dean et Sam tel qu'on les connait, et pour ça, je lui en suis reconnaissante, d'un point de vu de spectateur, mais d'un point de vue purement humain, je n'arrive pas à lui pardonner sa froideur, ni son comportement vis à vis de Dean. Il l'a détruit, putain. Par contre, j'ai toujours adoré Marie :)

Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, Supernatural non plus, je ne tire aucun argent de ceci. Mais l'histoire m'appartient.

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous encourage à me donner vos impressions, je mets énormément dans ce que j'écris, c'est quelque chose d'important pour moi, vraiment, et c'est assez frustrant quand on voit le nombre de vue et le nombre de reviews... alors si ça vous a plu et que vous décidez de mettre en favori, c'est adorable, vraiment, mais un petit mot ne prend pas longtemps et ça compte beaucoup pour la personne qui écrit. Vous me direz, est-ce qu'elle le fait, elle ? Hé bien, je vais vous donner mon point de vu, je ne laisse pas de review quand je n'aime pas une fic. En revanche si elle m'a fait passer un bon moment, si je l'ai juste apprécié ou qu'elle m'a carrément bouleversé, je le fais.

( Réponse à "MissLemon" - qui j'espère de tout mon coeur passera par ici - : je suis désolé de n'avoir pas pu te répondre avant, j'espère que tu ne m'en veux pas. Merci, merci beaucoup pour ta review, pour tes compliments, c'est adorable :) je suis vraiment HEUREUSE de t'avoir fait pleurer, sourire et d'avoir fait rougir tes yeux ( si si, sincèrement xD ) même si tu as " une tête de bouffonne " ( tu n'imagines pas la tête que j'ai quand j'écris, quand je regarde Supernatural ou quand je lis ! ) plus on est de fou plus on rit ;) C'est pour ça que j'écris, c'est pour vous transporter et vous toucher et c'est toujours un immense plaisir de réussir. Je lis beaucoup aussi de fics supernatural et le Destiel envahit carrément la toile, et on tombe souvent dans le Wincest en cherchant Dean et Sam, ce qui m'a beaucoup étonné, je dois t'avouer. Donc je suis d'accord avec toi, on ne trouve pas beaucoup de fics qui aborde Dean et Sam de cette manière, même si c'est pour moi une évidence. Un grand merci à toi, et j'espère que tu continueras à aimer ce que je fais ( rassure toi, j'en ai pas fini avec Supernatural ! )

Petite anecdote qui n'a rien à faire là mais je le fais quand même : vous avez vu le film "jamais sans toi" ? C'est un film sur la relation incestueuse de deux demi frères, et bon sang, j'ai l'impression que c'est inspiré du Wincest... ! enfin, si vous l'avez vu, voilà, je serais curieuse de connaitre vos avis parce que ça m'a perturbé.


Dean avait 20 ans. Ca faisait longtemps qu'il était un homme, longtemps qu'il avait oublié ce que c'était, l'insouciante. Il chassait avec son père depuis longtemps, pas comme élève, mais comme partenaire à part entière, même s'il était loin d'en connaître autant que John sur toutes les créatures surnaturelles qui rodaient dans les ténèbres. Sam avait 16 ans, il était suffisamment grand pour se débrouiller tout seul à présent, mais malgré le temps qui avait passé, Dean n'aimait pas le laisser seul. Adulte, il l'était depuis l'âge de 5 ans. Mais Sam, c'était différent. S'il était fier, intelligent et plus têtu qu'un troupeau de mule entier, il avait toujours eu l'habitude d'être secondé – surveillé, dirait-il, mais Dean savait qu'au fond, son frère avait l'habitude qu'il soit là. Surveiller Sammy, c'est ce qu'il faisait depuis l'âge de cinq ans, autrement dit, depuis toujours. Alors, il n'aimait pas s'éloigner. Même si Sam savait se défendre, connaissait par cœur toutes les règles de sécurité et possédait même sans aucun doute bien plus de ressources que lui. Ca ne changeait rien. Surtout que la chasse avait duré plus longtemps que prévu, et comme ils ne s'y attendaient pas, ils n'avaient pas pris le temps de prévenir Sam. Alors, dans l'Impala, Dean l'appelait encore et encore, sans succès. Le téléphone en main, il ne dit rien, continuant à fixer la route et le paysage nocturne qui défilait par la fenêtre. John lui lança un regard.

– Tu t'inquiètes trop, Dean. A son âge, tu te débrouillais depuis longtemps.

Dean ne cilla pas.

– Justement. Sam n'est pas comme moi. Je n'aime pas le laisser seul.

John ne répondit pas. Dean soupira, tapotant distraitement les touches du téléphone.

S'il conserva le plus grand calme tout le long du trajet, gardant sa nervosité pour lui en se répétant en boucle qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, il sut que ce n'était pas le cas à l'instant même où John se gara sur le parking du motel et il n'attendit même pas l'arrêt du moteur pour se ruer hors du véhicule. Est-ce l'absence de lumière par la fenêtre ? Le silence du parking, la porte close et froide, dénuée de souffle ? Est-ce... ce frisson intérieur, cette impression de vide, ce malaise discret ? Dean n'aura sans doute jamais les réponses et à vrai dire, c'était le cadet de ses soucis. Il poussa férocement la poignée, s'attendant à la trouver fermée, mais elle lui obéit sans problème et la porte s'ouvrit brusquement dans la force démesurée de son geste. Il poussa un juron furieux en rentrant dans la chambre. Règles de sécurité, bordel, Sam !

– Sam ! Hurla-t-il en parcourant la pièce des yeux.

Le lit était défait, le sac de voyage de Sam posé dans un coin, quelques livres de cours sur la table, le cahier ouvert avec le stylo toujours à l'intérieur. Un autre sac qui contenait tout le matériel de chasse et que Sam n'avait pas ouvert. Des restes de nourritures dans la poubelle. Rien d'anormal et pourtant aucune trace de Sam. Il ouvrit la porte de la salle de bain et en ressortit presque aussitôt. John rentrait dans la chambre.

– Il n'est pas là, déclara Dean, pistolet en main, sans cesser de s'agiter et de regarder tout autour d'eux comme s'il allait y trouver un indice.

John soupira, mécontent, las.

– Bon sang, encore. Ce n'est pas comme s'il ne connaissait pas les règles... Il savait qu'on rentrait aujourd'hui.

Dean déglutit, penché sur la table transformé en bureau, tout en fouillant dans les pages de ses cours et dans son agenda dans l'espoir de trouver une piste.

– Oui, mais il ne s'attendait pas à ce qu'on rentre si tard et on ne lui a pas donné de nouvelles, répondit-il, méthodique, sans lever les yeux vers son père. Tu sais comment il est... il a pu croire qu'on avait eu un problème et paniquer et vouloir à tous prix nous rejoindre pour...

– Dean.

Dean stoppa immédiatement son flot de paroles et cessa d'agiter les feuilles en tous sens pour s'appuyer des mains contre le dossier de la chaise. John s'approcha lentement tout en le dévisageant, mais Dean ne leva pas les yeux vers lui.

– Tu le savais, qu'il se passait quelque chose, annonça-t-il enfin d'un ton neutre qui sonna comme une sentence.

Dean continua aussitôt à s'agiter.

– Arrête de dire n'importe quoi ! C'est faux, papa ! Je ne le savais pas, c'est juste de la logique, c'était évident qu'il chercherait à nous retrouver.

– Dean, je ne suis pas en train de t'accuser de...

– Comment voulais tu que je le sache ? J'avais d'autres préoccupations figure toi avec ces fichus vampires qui...

– DEAN ! Hurla John en abattant son poing sur la table et le reste de la phrase de Dean mourut dans sa gorge. Comme j'essaye de te le dire, je ne suis pas en train de t'accuser de quoi que ce soit. Je remarque simplement que depuis que nous sommes en route, tu savais qu'il se passait quelque chose avec ton frère. Pourquoi et comment, je l'ignore et ça ne m'enchante pas, mais le fait est que tu le sentais, Dean.

Dean déglutit, mal à l'aise, n'osant lever les yeux vers son père.

– Donc, comme il se trouve que tu es notre meilleure piste, je te pose la question : as-tu une idée de l'endroit où se trouve ton frère ?

Il y eu un court moment de silence et Dean ouvrit la bouche pour répondre qu'il n'en savait rien lorsque la porte s'ouvrit brusquement.

– Pas la peine, lança Sam en rentrant dans la chambre, je suis là.

Dean et John se tournèrent d'un trait vers lui. Sam ne les regardait pas. Les cheveux devant les yeux, la chemise chiffonnée, salie, il renifla et retira son blouson qu'il jeta sur le lit, la démarche incertaine. Dean fronça les sourcils.

– Sam ! S'exclama-t-il, mi sévère mi inquiet, en s'avançant vers lui, qu'est-ce qui s'est passé ?

Sam haussa les épaules, faisant mine d'attraper des affaires de ci, de là, sans leur faire face. Dean le saisit par le poignet et le tira brusquement à lui pour l'y obliger.

– Ca suffit, montre-moi ça !

Sam grogna mais ne protesta pas lorsque Dean releva son menton, dégageant ses cheveux de son visage pour révéler sa joue tuméfiée, le sang coulant de son nez et sa lèvre égratignée.

– Qu'est-ce que c'est que ça, Sam ?

Son ton rude contrastait avec la douceur de son regard et la délicatesse avec laquelle il manipulait son visage pour l'examiner. Sam avala sa salive.

– Dean... je...

Dean croisa son regard et comprit en un instant qu'il ne souhaitait pas en parler maintenant, devant John.

– C'est pas grave, trancha-t-il aussitôt, on va d'abord soigner tout ça, viens avec moi dans la salle de...

– Tu t'es encore battu, c'est ça ? Lança froidement John.

Dean avait presque atteint la porte de la salle de bain, son petit frère sur les talons. Sam se figea, les poings serrés, la bouche close. Dans un soupir exaspéré, Dean se tourna lentement vers lui et lui saisit le poignet.

– Sam, viens, il faut qu'on soigne tes...

– Non, tu restes là !

Dean lança à son père un regard furieux. Sam commençait à trembler et ne tarderait pas à lui rétorquer une réplique cinglante qui déboucherait encore, immanquablement, sur une longue dispute... putain de merde, ça aurait pu bien se passer, dans le calme et la bonne entente familiale. Il aurait soigné Sam pendant que John serait partit chercher à manger et son petit frère lui aurait tout raconté. Dean l'aurait rassuré et serait parti botter le cul au malheureux ayant osé toucher à son cadet et après quoi ils se seraient tous écroulé tranquillement devant la télé. Sans doute que Sam aurait râlé pour ne pas dormir contre lui comme quand il était petit mais se serait quand même rapproché dans le sommeil et son petit frère dans les bras, Dean aurait fini par s'endormir aussi, heureux d'être de nouveau en famille, avec le bruit de la télé en fond que John regarderait, sur le lit d'à côté. Pourquoi, pourquoi était-il intervenu ? Ne connaissait-il pas Sam ?!

– Je t'ai dit mille fois de ne pas te battre, Sam ! Combien de fois devrais-je encore te le répéter pour que tu m'obéisses ?!

– Je ne me suis pas battu ! Hurla Sam en se tournant vers son père, ses cheveux en bataille lui donnant un air farouche, mais quand on m'insulte, je ne me laisse pas faire !

Dean poussa un profond soupir de lassitude.

– S'il vous plaît, est-ce qu'on pourrait juste passer une bonne soirée ? On en parlera demain, il est tard, on est fatigué...

– Bon sang, Sam ! Rugit John en l'ignorant superbement, se battre n'est absolument pas un comportement responsable digne d'un chasseur ! Tu auras suffisamment à le faire quand tu le deviendras à ton tour et tu devrais d'ailleurs commencer à t'y mettre !

Dean se massa l'arrête du nez entre ses doigts, puis les sourcils jusqu'aux tempes. Et ça y est, à peine arrivé, ça repartait...

– JE NE VEUX PAS DEVENIR CHASSEUR ! Répliqua Sam, je travaille dur pour avoir de bonnes notes malgré qu'on déménage tout le temps et les autres n'arrêtent pas de poser des questions et de nous insulter, de se moquer ! Tu le saurais, si tu t'intéressais à autre chose qu'à toi !

John frappa du poing contre la table, envoyant valdinguer livres, stylos et cahiers.

– Tu n'auras pas le choix !

– Tu vois, tu ne m'écoutes même pas ! Je veux rester au lycée et faire des études, j'y ai droit, j'ai le droit de choisir ma vie !

John attrapa la chaise qu'il envoya se fracasser contre le mur d'en face.

– TA MÈRE S'EST FAITE TUER PAR UN DÉMON ! Nous sommes des chasseurs. C'est ce que nous sommes, Sam ! Et si tu ne le veux pas, alors, tu peux immédiatement quitter cette maison !

– C'EST PAS UNE MAISON ! Cria Sam, hystérique, les larmes pleins les yeux. C'est qu'un putain de motel !

Leurs hurlement respectifs résonnaient en crescendo contre les murs. Si ça continuait, ils allaient ameuter tout le quartier et en plus d'avoir à les gérer tous les deux, Dean devrait également s'occuper du reste de l'hôtel.

– CALMEZ VOUS !

Mais aucun des deux ne lui prêta attention.

– Des gens meurent, Sam ! Des gens qui avaient une maison, une famille, des enfants, des gens qui n'avaient rien demandé ! Des gens comme ta mère !

Le reproche, cruel, muet et à peine déguisé, plana un instant dans la pièce. Touché, Sam se renfrogna, les poings serrés, prêt à exploser de nouveau, le regard furibond. Dean s'approcha de son père à grande enjambées pour se mettre entre eux deux, un bras vers Sam, une main sur la poitrine de son père.

– Papa, là tu vas trop loin. Retire ça.

Mais John ne le regardait pas. Il fixait Sam, la poitrine palpitante, comme s'il allait lui sauter à la gorge d'un instant à l'autre et Sam ne valait guère mieux.

– Tu veux une maison, Sammy ? Poursuit John d'un ton calme, presque goguenard. Tu veux aller à l'école, devenir avocat et avoir une charmante petite famille ? C'est exactement ce que j'ai sacrifié au nom de ta mère ! Si tu n'es pas capable de le faire pour elle, alors...

– Tu es un monstre ! TU ES UN MONSTRE !

John poussait Dean et les deux hommes se rapprochaient, prêt à en venir aux poings. Dean était la seule chose qui les empêchait se s'atteindre l'un l'autre. Il les maintint fermement, usant de toute sa force, les muscles contractés à l'extrême malgré son état de fatigue. Mais ils ne semblaient pas décidés à l'entendre ainsi et à lui seul, il ne pouvait pas les arrêter. Ils continuaient à se hurler dessus quand John repoussa Dean avant de lever le poing au dessus de Sam.

– ARRETEZ ! Hurla désespérément Dean.

Dean ne réfléchit pas. Il se jeta devant Sam, les mains en avant pour apaiser son père.

– Papa, calme-toi, tu...

Le poing déjà lancé s'abattit violemment sur lui, l'envoyant basculer vers l'arrière.

– Dean ! Cria Sam dans la peur, en le rattrapant de justesse avant qu'il ne heurte le sol.

Un silence de mort s'installa aussitôt dans la chambre. John, le poing en l'air, le visage figé, les yeux révulsés, la bouche ouverte, fixant Dean. Dean, une expression de stupeur blessée sur le visage, qui se relevait lentement. Sam, inquiet, les mains sur ses épaules, ne le lâchant pas des yeux. Une fois debout, Dean redressa la tête et ancra son regard luisant d'une froide colère dans celui de son père et se dégagea brutalement de l'emprise de Sam qui recula, les larmes aux yeux. Dean sembla sur le point de dire quelque chose mais demeura parfaitement silencieux. Alors, sans même s'essuyer la joue, il passa devant son père et sortit sans un mot en claquant la porte derrière lui. Sam lança un bref regard inquiet à John puis à la porte. Puis il avala sa salive et se rua à l'extérieur, sans prendre la peine de fermer derrière lui.

– Dean ! S'écria-t-il en s'élançant à la poursuite de son frère qui avait presque déjà dépassé le parking, attend, Dean !

Mais Dean ne ralentit pas l'allure. John sortit à son tour de la chambre d'hôtel et sur le pas de la porte, cria :

– Dean ! Reviens !

Sam s'arrêta pour reprendre son souffle.

– Dean ! Désolé, on ne voulait pas en venir si loin ! Reviens !

Dean se retourna, continuant à reculer, un sourire ironique sur les lèvres.

– Ah bah vous semblez enfin d'accord, on dirait ! Vous m'en voyez ravi.

Dans sa colère, il trébucha et s'écroula sur la route, en arrière, sur le dos. Tout se passa tellement vite...

– Eh merde ! Jura Dean en se relevant tant bien que mal, grimaçant de douleur, en se tenant les reins.

Puis un bruit de klaxon. Sam qui hurle.

– DEAN, ATTENTION !

Juste le temps de relever les yeux et de se trouver paralysé dans la lumière aveuglante des phares qui se rapprochent à une vitesse alarmante... Une seconde. Une seconde d'effroi, de terreur, d'immobilité. Une seconde qui fait tout basculer. A peine le temps de comprendre. Une éternité... une éternité dans le vide. Puis le choc. La voiture percuta Dean de plein fouet, le projetant plusieurs mètres plus loin.

– DEAN !

Les voix de Sam et de John se mêlèrent en un seul cri qui déchira la nuit, mais les pas de Sam furent les premiers à s'élancer. Il éclata en sanglots incontrôlables avant même de s'écrouler dans un dérapage au chevet de son frère, étendu le dos contre l'asphalte, les yeux entrouverts divaguant dans l'ombre. Il émettait un râle indéfini qui parfois se muait en gémissement aigu. Les yeux de Sam, révulsés de terreur, le parcouraient à la vitesse de l'éclair. Ses mains tendues vers lui n'osaient le toucher. L'horreur s'abattit sur le monde. John arriva enfin et tomba à genoux de l'autre côté de Dean, le téléphone à l'oreille. Il était en train d'appeler une ambulance, mais Sam ne discerna pas les mots.

– Dean... Dean...

Très doucement, il effleura le dos de sa main.

– Dean...

Le conducteur claqua la portière de sa voiture.

– Oh mon dieu... oh mon dieu... il a déboulé comme ça d'un seul coup, je n'ai pas pu... mon dieu... je suis tellement désolé, il n'est pas... ? Il n'est pas... ?!

C'est John qui répondit, mais Sam n'entendait qu'un bourdonnement, dominé par les râles de douleur fous que poussaient son frère, sans le voir, complètement ailleurs. Des gens s'ameutèrent, des cris, des personnes qui parlent en tous sens. Agenouillé sur le goudron, la main sur celle de son frère, Sam haletait, la gorge bloquée, sans pouvoir pleurer, sans pouvoir rien dire d'autre que le nom de son frère, répété en boucle, comme une incantation. Le temps se transforma en un seul long bip incessant, troublé par ses battements de cœur déréglés. Puis enfin, le bruit strident de l'alarme de l'ambulance. Puis de l'agitation, des gens qui hurlent des choses incompréhensibles, obligeant les badauds à reculer, et qui les encerclent avec tout un attirail dont il ignore l'utilité. Il ne distingue rien d'autre que Dean. Un homme lui met la main sur l'épaule, lui parle. Il voit à peine, en floue, ses lèvres remuer. Puis un autre bras qui encercle ses épaules. On porte Dean sur un brancard, une femme tient un masque à oxygène qu'elle maintient sur sa bouche.

– Sam...

Ils l'emportent. Ils l'éloignent de lui. Le visage figé en un masque de terreur pure, il halète de plus en plus fort, sans pouvoir respirer. Il aimerait tourner la tête pour voir où ils l'emmènent, mais il n'y arrive pas.

– Sam.

Une voix grave, sure, calme. C'est celle de John. Une main qui se pose sur sa joue. Le visage de son père qui apparaît, net, devant ses yeux.

– Sam, on doit monter dans l'ambulance. On doit venir avec Dean. Tu m'entends, Sam ?

Au nom de son frère, Sam aspire encore plus d'air, sa poitrine se soulevant convulsivement dans son effort pour respirer. Dans l'urgence, John le porte à moitié pour l'obliger à monter dans l'ambulance. Il parvient enfin à respirer lorsque ses yeux se posent sur Dean. Des gens s'agitent autour de lui.

– ON LE PERD ! DÉGAGEZ !

Il est en train de mourir. Sam éclate en sanglot, il veut avancer vers lui mais des bras puissants l'en empêche. Un bras sur son ventre, une main sur son front. Appuyé contre John, il tremble.

Dean... mourir... non. Non, non, non, non... NON !

– DEEEEAAAAAN ! Hurle-t-il soudain à s'en arracher les tripes et John plaque aussitôt sa main devant sa bouche, ne parvenant cependant à contenir ses sanglots.

– Sam, Sam, Sam, calme toi, CALME TOI !

John le retourne de force et le plaque contre lui. Sam croit apercevoir des larmes dans ses yeux. John l'étreint fortement et bouche ouverte, Sam étouffe ses cris dans son pull. Mais ça hurle toujours dans l'ambulance et les battements de cœur de Dean ne reprennent pas... Soudain, le silence.

– On arrête...

– Non, encore un peu, on continue !

Cette fois-ci, même John ne put contenir les ruades sauvages de Sam, qui réussit à se retourner.

– DEAN !

Il parvient jusqu'à lui, lui saisit la main.

– Tu n'as pas le droit de m'abandonner, tu n'as pas le droit ! REVIENS !

Les médecins le repoussent.

- Petit, pousse-toi !

– Sam !

John tenta de le saisir mais ses jambes se défilèrent sous son poids et il tomba à genoux, la tête contre quelque chose de glacé. Une barre du brancard, certainement. Tout devint flou... Flou... et son corps comme vidé d'énergie...

Mais il tenait toujours la main de Dean et les yeux à demi clos, il marmonna :

- Dean... Me laisse pas... tomber, reste... avec moi ! S'il te plait... Pardonne-moi...

Dean... le monde était devenu douleur et nausée, tourbillon de couleurs indistinctes comme un tableau mal fait.

– On a un battement !

Il distingua à peine les mots. Il sombrait. John le saisit par les aisselles et le souleva, l'obligeant à s'asseoir sur le bord, sur ses genoux. Il mit une main sur sa joue.

– Sammy, calme-toi !

Sam cligna des yeux, la bouche ouverte. Il perdit connaissance avant de s'écrouler contre son père.


Tout est déjà écrit mais je vais peut-être rajouter quelques trucs :) je en vous ferez pas attendre longtemps, c'est déjà écrit donc je posterais vite :) Merci d'avoir lu, et merci de me suivre.