Bonsoir ! Bon, après avoir passé une semaine entière à visionner tous les Marvels, je me suis dit qu'une petite fanfiction serait sympathique à faire. C'est ma première véritable histoire ici, alors j'espère un peu d'indulgence de votre part ^_^ Sinon, je vous souhaite une bonne lecture !

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont à Marvel ~

Pairing : Il y aura de nombreux couples qui viendront au fur et à mesure.

Rating : M au cas où ~

Ceci est un UA dans lequel une pandémie s'est répandue dans le monde, transformant les hommes en "Bêtes". Mais je vous laisse découvrir !


Prologue

New York, résidence Stark, 2015…

Si Tony Stark pouvait bien se vanter d'une chose, c'était de sa capacité à concevoir la vie à travers le numérique. C'est pourquoi là, assis à son bureau, l'homme fixait avec une certaine fierté et tendresse l'IA sur son écran. Du haut de ses vingt ans, il venait de créer l'intelligence artificielle la plus développée que le monde n'est jamais connu, JARVIS. L'IA aux cheveux d'un blond platine époustouflant et aux yeux bleus s'analysait sous tous les coutures, hochant la tête à intervalles réguliers pour montrer son approbation face à ce nouveau corps qui était dès à présent le sien. Oh oui, qu'est-ce que Tony était triomphant de sa création ! Bien plus que toutes ces armes qu'il avait créées pour l'entreprise de son père. JARVIS, contrairement à elles, ne donnerait jamais la mort à personne. Tony ait tenté de faire comprendre à plusieurs reprises à ses collaborateurs qu'ils tuaient bien plus qu'ils ne faisaient de bien mais personne n'avait semblé vouloir l'écouter à son grand désespoir. Tous prétendaient qu'il était trop jeune, trop naïf pour comprendre. Tony leur avait répliqué vertement qu'il n'était pas diplômé du MIT pour rien mais aucun d'entre eux n'avait voulu l'entendre. La seule qui avait daigné tenir compte de ses paroles et qui les avait approuvé vivement était sa meilleure et seule amie, Pepper Potts. Elle n'avait jamais aimé les activités de Starck Industries, tout comme lui. Alors ils s'étaient promis ensemble de remodeler l'entreprise dans quelques années de façon à ce qu'elle soit bénéfique à tous et non plus une nuisance pour les populations. Ils avaient encore du chemin avant d'en arriver là.

La tête plongée dans ses pensées, il ne remarqua pas la jeune femme en question s'introduire dans son atelier personnel et sursauta en sentant deux bras s'enrouler autour de son cou. Lorsque leurs regards se croisèrent, Pepper adressa un doux sourire à Tony avant de déposer un léger baiser sur sa joue. Il la détailla un instant, impressionné par l'impeccabilité des cheveux roux de son amie minutieusement coiffés et par ses yeux scintillants d'une joie innocente. Pas de doute, si leurs sentiments n'avaient pas été purement platoniques, Tony était certain qu'il lui aurait demandé sa main ici même. Depuis la mort de ses parents, Pepper était tout ce qu'il lui restait. Il était un loup solitaire qui n'aimait s'entourer de personne mais Pepper avait su briser tous les murs qu'il avait construits pour se faire une place dans sa vie. Loin de s'en plaindre, la présence de la femme lui était devenue essentielle dans sa vie et l'avoir à ses côtés lui suffisait amplement. Il n'en avait rien à faire de ces hommes d'affaires qui voulaient traiter avec lui ; de ses femmes qui le voulaient dans son lit, tant que Pepper était à ses côtés, il était comblé. Tendrement, la jeune femme passa une main dans cheveux bruns ébouriffés, un sourire curieux sur les lèvres.

-C'est JARVIS ?

-En effet Madame Potts, répondit l'IA avec un hoche de tête timide.

-C'est incroyable Tony !

Le jeune adulte releva le nez avec une arrogance qui fit rire Pepper et accueillit avec plaisir le nouveau baiser de son amie sur sa joue. S'il n'était pas un grand démonstratif en public, il aimait se laisser aller avec Pepper. Tony lui expliqua avec un enthousiasme enfantin comment il avait procédé à l'élaboration du corps virtuel de l'IA, boudant tout de même de son incapacité à faire comprendre à JARVIS les sentiments humains. La rousse l'écoutait d'une oreille attentive, à la fois sincèrement impressionnée mais aussi quelque peu inquiète. Qui sait à quelle fin pourrait être destiné JARVIS si jamais les collaborateurs de Tony lui tombait dessus. Parfois le potentiel de son ami la terrifiait. Mais en aucun cas elle n'essaya de le décourager. À quoi bon de toute manière ? Il n'en ferait qu'à sa tête, comme toujours.

L'alarme indiquant une intrusion dans la maison résonna, faisant tressaillir les deux adultes. Leurs regards teintés d'incompréhension se croisèrent.

-JARVIS, qu'est-ce qu'il se passe ? Questionna Tony avec une pointe d'angoisse.

-Je... Monsieur c'est inexplicable. Deux hommes sont rentrés dans la maison mais aucun des deux ne semblent vraiment... Humains.

-Je vais voir ce qu'il en est, affirma Pepper en se levant nerveusement.

Le courage de Pepper l'avait toujours fasciné mais en cet instant même, il le trouvait complètement décalé. Tony n'avait pas compris les propos de JARVIS mais ça ne le rassurait pas. Il voulut retenir son amie mais il était déjà trop tard. Armée d'une clé à molette qui traînait dans son bazar, Pepper s'était précipité à l'étage pour chasser les intrus qui avaient débarqué chez lui. Anxieux de ce qui pourrait lui arriver, Tony délaissa son ordinateur pour suivre les pas de Pepper et son sang se glaça en entendant le cri si caractéristique de son amie. Sans plus d'hésitation, il se rua à l'étage et se figea net en franchissant la dernière marche de l'escalier. Pepper était allongée sur le sol, entourée d'une flaque de sang qui avait pour origine l'énorme plaie qui barrait son ventre. Au-dessus d'elle, la bave dégoulinant de sa bouche, un homme sans âge la fixait semblant n'attendre qu'une chose : de la dévorer. Tony réprima un haut les cœurs et recula d'un pas, frôlant in extremis une chute mortelle.

À voir le corps de son amie, il ne se faisait pas d'illusion.

Elle était morte.

Sa meilleure amie était morte.

Il sentit quelque chose se briser à l'intérieur de lui, quelque chose qu'il ne retrouverait sûrement jamais. Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues alors même qu'il ne pouvait détacher son regard du corps de Pepper et de l'assassin. Sentant une rage incontrôlable l'envahir, il se précipita sur l'inconnu, le propulsant avec force pour l'éloigner d'elle. L'homme poussa un couinement impuissant avant de tourner son regard - un regard vide, noir de néant - vers une silhouette que Tony n'avait pas remarqué jusqu'à présent. Celle-ci était assise nonchalamment sur le canapé du salon, observant la scène avec une tranquillité déconcertante. Du moins, c'est l'impression qu'il donnait. Son visage était indéchiffrable, recouvert par un masque de chien en latex sanguinolent. Tony se demanda un instant quel fou pourrait avoir l'idée de porter ça avant de se rappeler de sa situation. L'homme-chien se leva sans bruit, avec une grâce insoupçonnée et s'approcha de l'homme à terre. Ce dernier émettait des sons étranglés ressemblant fortement à des gémissements plaintifs mais il s'apaisa à la minute où l'étrange personnage déposa une chaste caresse sur sa joue. L'assassin l'apprécia tant que sa gorge émit un gargouillis heureux avant de disparaître par la porte d'entrée, sans demander son reste. Tony voulut se lancer à sa poursuite mais la voix étouffée de l'homme-chien le stoppa dans sa lancée.

-C'est fort regrettable pour elle. Cette pauvre madame Potts n'avait rien fait de mal, elle semblait même être une femme tout à fait respectable. Hélas, ma Bête souffrait de faim et il fallait bien la nourrir.

-Putain mais c'est quoi votre problème ?! Vous... Vous avez assassiné ma meilleure amie !

-Estimez-vous heureux que je vous épargne, monsieur Stark. Je suis certain que ma Bête n'est toujours pas repue. Et puis de toute manière, votre amie serait morte tôt ou tard, je n'ai fais que lui offrir une mort plus "douce". Maintenant si vous voulez bien m'excuser.

Le masque cachait parfaitement le timbre de voix de la personne, si bien que Tony n'arrivait même pas à déterminer s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme. L'idée même de lancer un regard au niveau de sa poitrine ne lui vint pas à l'esprit tant son esprit était aveuglé par la haine. Tenant à présent le corps de son amie défunte dans ses bras, Tony fusilla la silhouette avec fureur.

-Un jour je vous retrouverais et je vous tuerais, je vous en fais la promesse.

-Je serais curieux de voir ça, monsieur Stark.

Quand la silhouette disparu enfin de son champs de vision, Tony se laissa aller. Il pleura de longues heures la mort de sa meilleure amie, berçant son corps dans le vain espoir de la voir revenir. Pendant ce temps-là, JARVIS fixait son créateur depuis l'une des caméras de la maison, se promettant de tout faire pour l'aider à retrouver la personne à l'origine de la mort de Madame Potts.


New York, maison des Parker, 2020…

Un éclat de rire creva le lourd silence de l'appartement. Richard Parker sourit faiblement en observant Peter s'amuser dans les bras de sa mère. Depuis quand n'avait-il pas vu son enfant aussi joyeux ? Cela devait remonter à quelques années. Il n'eut même pas le courage de faire taire son fils dont le rire résonnait à travers leur minuscule appartement. Richard savait que le bruit les mettait dans une situation de danger constante, mais voir son tout petit avoir une étincelle d'innocence dans ce sombre monde le faisait oublier cette règle pourtant élémentaire. Même Mary ne semblait pas vouloir stopper leur fils, laissant le garçonnet d'à peine cinq ans taper frénétiquement des mains. Peter était leur rayon de soleil, la raison qui les avait maintenu en vie jusqu'à présent. Ils étaient parvenus à résister à l'infection pendant plus de cinq ans mais depuis peu, ils savaient que leur temps était compté.

Comme pour affirmer ses pensées, une violente quinte de toux s'empara de Mary, figeant net le rire de Peter. Un filet de sang s'échappa de la bouche de la femme, faisant frissonner l'enfant de terreur. Il serra fort sa maman dans ses bras, lui affirmant qu'il avait des pouvoirs magiques qui la sauveraient et qu'il fallait qu'elle soit juste encore un peu patiente. Si seulement c'était vrai, pensa tristement Richard en éloignant Peter de sa mère. Le virus, apparu seulement quelques jours après la naissance de Peter avait déjà décimé une bonne partie de la population. Les seuls survivants étaient les "spéciaux" et les humains dont la constitution était plus résistante que la moyenne. Mais comme tous les autres, ces derniers étaient destinés à se transformer en Bêtes ou à mourir. Aucun remède n'avait été trouvé pour pallier à cette pandémie et à vrai dire, Richard doutait qu'il reste suffisamment de médecins et scientifiques pour s'atteler à la tâche. Ils avaient tous perdu espoir et ce, depuis bien longtemps. Serrant son fils comme si ça vie en dépendait, le père de famille laissa s'échapper quelques larmes. Ah, qu'il haïssait se montrer aussi faible, mais il était vraiment à bout !

-Papa, tout va bien ? Questionna l'enfant, lui aussi sur le point de pleurer.

La quinte de toux de Mary ne faiblissait pas, tant et si bien qu'elle dut s'éloigner un peu d'eux pour se calmer. En vain. Le craquement sinistre de la porte d'entrée fit sursauter l'ensemble des habitants du modique appartement. Quelqu'un essayait d'entrer. Un halètement animal retentit dans le silence du couloir extérieur et Peter gémit de peur. Mary tenta tant bien que mal d'étouffer ses toussotements et Richard déposa son fils à terre, prêt à donner de sa vie pour le protéger. Au bout d'une dizaine de craquement, la porte céda, laissant apparaître la "Créature" et ses fidèles Bêtes. Richard n'avait entendu que les bruits qui couraient concernant l'homme-chien mais il ne s'attendait sûrement pas à le voir débarquer chez lui. La "Créature" leva une main nonchalante en direction du couple et les Bêtes s'en donnèrent à cœur joie pour les dévorer, sous le regard horrifié du petit Peter. Lentement, les Bêtes relevèrent la tête pour observer l'enfant, la bave dégoulinant de leur bouche sanguinolente. En soi, les Bêtes n'avaient rien de physiquement différent des humains, si ce n'était leurs yeux dénudés d'humanité. Leur attitude, elle, n'était rien d'autre qu'animale, même s'il se déplaçaient sur leurs deux jambes et qu'ils leur arrivaient de pouvoir articuler quelques mots. C'est pourquoi Peter ne comprenait pas pourquoi ils mangeaient les autres. Même s'ils étaient différents, ils étaient humains eux aussi. Son papa disait que c'était la ma-la-die mais tout ça était trop compliqué pour le petit de cinq ans. L'homme-chien s'approcha avec lenteur de lui, passant une main fatiguée dans les cheveux de l'enfant.

-Je suis désolé que tu ais eu à subir ce spectacle mon petit. Mais vois-tu, je ne suis pas un monstre. C'est pourquoi je vais te laisser la vie sauve, ne suis-je pas généreux ?

Peter ne sut que répondre, alors il se contenta d'hocher la tête par instinct de survie. La réponse sembla plaire à la "Créature" car elle siffla les deux Bêtes l'accompagnant avant de tourner les talons. Peter ramena ses jambes à son torse, les entourant de ses petits bras avant de se balancer au milieu des corps sans vie de ses parents.


New York, non loin de Central Park, 2020…

-Allez Clint, accroche-toi, je t'en supplie. L'hôpital n'est plus qu'à quelques mètres.

Natasha n'en pouvait plus, le poids de son ami en devenait insupportable mais elle refusait de l'abandonner. Elle avait prit soin de chuchoter un maximum pour ne pas attirer l'attention des Bêtes. En temps normal, ses talents d'assassin lui aurait permis de s'en débarrasser facilement comme elle le faisait depuis près de cinq ans, mais là elle portait un lourd fardeau qui l'empêchait de se battre. Redressant tant bien que mal le bras de son ami sur son épaule, elle fit encore quelques pas avant de s'écrouler lamentablement au sol, entraînant l'archer avec elle. Il lui fallut une bonne minute avant qu'elle ne puisse se redresser, la poussière maculant ses cheveux d'un rouge terni par le temps. Bon sang mais comment en étaient-ils arrivés à là ? Tout ça à cause de ses fichus scientifiques qui avaient libéré sans penser aux conséquences le plus dangereux virus que la Terre n'ait jamais connu. Et maintenant voilà le résultat. Elle n'avait plus de nouvelle de son fiancé, elle allait devoir mettre fin au jour de son meilleur ami et était peu à peu en train de perdre espoir d'une quelconque survie.

Un grognement qu'elle avait appris à reconnaître au fil du temps, celui d'une Bête affamée prête à vous sauter à la gorge à tout instant, retentit derrière l'un des arbres du parc. Malgré ses années d'entraînement dans l'assassinat et la survie, Natasha n'arrivait pas à distinguer la Bête présente à cause de l'obscurité causée par la nuit. Seule la lune pouvait lui offrir un rayon de lumière dans ce voile sombre, l'électricité ayant quitté depuis un moment la ville, mais il semblait qu'elle-même se cachait des affreuses créatures. La respiration sifflante de Clint la ramena sur terre et elle rampa jusqu'à lui.

-On va y arriver, je te le promets, je te sauverais Clint.

-Tasha…

-Chut, ne parle pas, ça ne fera que t'épuiser davantage.

-Tu te rappelles de notre mission à Budapest ?

-Clint je t'en supplie, ferme-là…

-J'aimerais vraiment qu'on puisse repartir en mission ensemble, comme au bon vieux temps.

Clint toussa violemment, crachant une giclée de sang mais Natasha se refusait à céder aux larmes. Elle était une assassin, un monstre sans cœur, elle…

Elle ne supportait pas de voir son ami dans cet état.

Un autre grognement claqua dans l'air et Natasha sut qu'il était temps. Dans trente secondes, Clint lui demanderait de le tuer et elle le ferait. Elle avait promis de le sauver et si cela voulait dire le tuer, alors elle n'hésiterait pas une seule seconde. Avec un effort surhumain, Clint attrapa l'une de ses flèches et la rousse comprit sa demande silencieuse. Il voulait mourir par son arme de prédilection. Tremblante, elle porta la flèche au-dessus du cœur de son ami. Elle prit son élan mais se stoppa à la dernière seconde. Elle ne pouvait. Elle aurait beau se convaincre du contraire, elle ne pouvait tout simplement pas tuer son meilleur ami, tout assassin qu'elle était.

-Tasha, s'il te plaît…

-Je ne peux pas.

-Tasha…

-C'est trop dur !

-PUTAIN NATASHA FAIS-LE !

La jeune femme se recula vivement devant l'éclat de son ami. Ses yeux… Ses yeux n'étaient plus qu'un vide immense. Peut-être avait-il encore un minimum de conscience mais c'était trop tard. L'infection s'était propagée trop rapidement. Elle s'en voulait, elle aurait dû le tuer quand elle en avait eu l'occasion. À présent… À présent son ami était devenu une Bête. Natasha recula lentement avant de prendre ses jambes à son cou en murmurant mille et unes excuses pour son ami. Le hurlement de ce dernier déchira son cœur. Elle était vraiment la pire.


Mexique, Durango, 2022…

Thor déposa une fleur fraîchement cueillie sur la tombe de ses parents. Si l'infection avait débuté en 2015 aux Etats-Unis, elle n'était survenue que deux ans auparavant au Mexique. Les autorités avaient tout fait pour sécuriser le pays mais personne ne se faisait d'illusions. Tôt ou tard les barrières ne seraient plus efficaces. Les infectés étaient presque indétectables, ce qui leur permettait de mieux s'infiltrer parmi eux. Certes ils ne pensaient pas à mal, ils cherchaient juste un endroit où se mettre en sécurité pour chercher un remède au virus mais c'était toute la population qui était impactée par leur volonté égoïste. Thor en avait lui-même fait les frais en perdant à la fois ses parents et sa femme, Jane à cause d'un infecté devenu Bête. Accablé de chagrin, il avait bien eu l'idée de partir de cette ville mais le virus s'était propagé dans le monde entier, au point qu'il n'y avait plus aucun endroit sûr. Alors à quoi bon s'en aller ? Des étincelles bleues jaillirent de ses doigts et Thor s'empressa de les cacher. Inquiet, il jeta un regard à gauche puis à droite mais il était seul, comme toujours. Il ne fallait que personne sache pour sa particularité. Dès lors, les autres humains le classeraient dans la catégorie des "spéciaux" et c'était la dernière chose qu'il souhaitait. On aurait pu croire que cette pandémie aurait rallié tous les humains de la terre à combattre un même ennemi, les Bêtes, mais quand ils avaient pris conscience que des personnes ne semblaient pas subir les infections, la jalousie dévastatrice avait imprégné leur cœur. Ils s'étaient lancés à la chasse aux "spéciaux", pensant que leur sang était la solution à tous leurs maux. Mais les scientifiques avaient été formels : leur sang n'était pas un remède. Alors, dès que les humains croisaient un "spécial", ils le tuaient, ni plus ni moins. Si eux ne pouvaient pas survivre, pourquoi d'autres en auraient le droit ? Thor avait trouvé ce raisonnement incroyablement stupide mais peut-être était-ce parce qu'il était du côté des "chanceux" si on pouvait les nommer ainsi. Lui ne voyait aucune chance à assister à la mort des êtres chers à son cœur tout en sachant qu'il pouvait survivre à l'infection. Il ressortit ses doigts de ses poches et les frictionna ensemble. La lueur bleutée de l'électricité ne cessait de l'émerveiller. Avant sa mort, Jane avait associé ce phénomène à une réaction étrange de son corps au virus. Elle l'avait aidé à développer son pouvoir mais ne l'avait plus réutiliser depuis la mort de sa femme. À la place, pour se défendre des Bêtes, il utilisait le vieux marteau de son père, Mjöllnir.

"Parce que le vieux s'appelle Odin et que mère porte le nom de Frigga, il s'est cru bon de nommer chaque chose de façon à ce que ça se rapporte à la mythologie nordique. Regarde Thor, même nous, nous portons des noms de dieux nordiques. Je ne sais même pas si je dois me sentir vexé ou non d'ailleurs", lui avait un jour dit son frère en levant théâtralement les mains au ciel, ce qui l'avait bien fait rire.

Loki avait un don pour dramatiser de tout et de rien. À la pensée de son petit frère, Thor soupira. Dieu qu'il lui manquait. Il avait toujours été proche de ce frère que ses parents avaient adopté à la naissance et qu'il avait aimé à la minute où il avait croisé ses yeux émeraude. C'est vrai qu'il leur arrivait souvent de se battre mais le plus souvent, cela se finissait dans les bras de l'un et de l'autre, à pleurer à chaudes larmes et à demander pardon. Le bon vieux temps. Aujourd'hui il ignorait où était son frère et même s'il était toujours vivant. Il l'espérait mais ne se berçait pas d'illusion. L'idée qu'il était bel et bien mort était ancrée dans son esprit pour que sa perte devienne moins douloureuse quand il l'apprendrait. Fermant les yeux de tristesse, il chuchota un dernier salut à sa famille avant de tourner définitivement le dos à la tombe. Mjöllnir en main, il débuta sa longue et périlleuse marche en direction des Etats-Unis, dans l'espoir vain de trouver un autre comme lui. Et puis, éclater quelques Bêtes ne pouvaient que lui faire du bien, il en était certain.

Ce qu'il ne vit pas cependant, c'était cet être étrange portant un masque similaire à ceux des docteurs de la peste. Ce même être qui souriait sous son couvre-chef, heureux d'avoir trouvé un nouveau cobaye pour ses expériences. Ne restait plus qu'à l'observer de loin pour voir l'étendue de ses capacités.