Et me revoilà avec une fanfic de Code Geass, et cette fois ce n'est PAS un one-shot! Je trouve toute la fin de la série avec le Zero Requiem particulièrement passionnante, et j'ai décidé d'écrire là-dessus (pendant mes cours). Je trouve finalement un peu temps pour transcrire ça, j'espère que ça vous plaira et qu'il y aura des gens pour suivre mes délires!
Prologue
Entre mes bras serrés, je sentais Lelouch trembler fortement. Je le comprenais bien : après tout, moi aussi j'avais les nerfs à vif. La seule chose qui m'empêchait de m'écrouler en hurlant était le corps frêle de mon meilleur ami contre le mien ; son corps tremblant, humide de sueur, tendu à craquer. Parce que je croyais que si je le lâchais, si je l'abandonnais à lui-même ne serait-ce qu'un instant, il serait perdu à jamais.
-Suzaku… gémit-il.
-Tout va bien, Lelouch, lui murmurai-je à l'oreille. On arrive bientôt. C.C. connaît cette bonne cachette, on va la suivre. Après, on pourra penser à un plan, d'accord ?
-Un plan… oui, un plan…
Je croisai le regard de C.C. dans le miroir du rétroviseur. Pour l'instant, je n'avais pas le choix de lui faire confiance. Je ne comprenais pas tout ce qui s'était passé quelques moments plus tôt – tout avait été si chaotique ! – mais ce que je savais, c'était que je ne pouvais pas laisser Lelouch à lui-même, et que C.C. était prête à tout pour l'aider, que je sois là ou non.
La liberté de la conscience humaine était sauve, et deux immortels étaient morts par la faute de Lelouch. Il était devenu à la fois parricide et régicide. Et j'étais là, à ses côtés, alors que ses rêves les plus fous se réalisaient et s'effondraient à la fois.
Je me souvenais de ce jour, lors de la conquête du Japon par l'Empire de Britannia, où il m'a juré, ses yeux ruisselants de larmes, qu'un jour il aurait sa vengeance. Cette époque d'innocence et d'amitié pure, révolue depuis longtemps, me revenait maintenant à l'esprit ; comment aurait-il pu se douter, à l'époque, que cette vengeance lui coûterait si cher ?
Il était seul ou presque, et malgré toute la fierté qu'il avait pu afficher devant son père, malgré son pouvoir qui avait pu subjuguer l'inconscient collectif de l'humanité entière… son désespoir si pesant ne l'avait pas abandonné.
-On y est, lâcha C.C. en arrêtant la camionnette. Un peu d'escalade et on y sera. Tu l'aideras à monter jusque là, ok ? Je vais commencer à décharger le matériel.
-Hm, répondis-je en hochant une fois de la tête.
Ainsi, je pris Lelouch par le poignet et je l'entraînai à ma suite sur le petit sentier rocheux qui serpentait entre les arbres. La pente était escarpée, mais des marches avaient été creusées dans la pierre aux endroits les plus difficiles pour faciliter l'ascension. J'entendais Lelouch qui s'essoufflait rapidement derrière moi, mais nous ne pouvions pas nous permettre de ralentir. Si jamais nous étions repérés…
Finalement, nous sommes parvenus à la cachette de C.C. : une maisonnette à moitié enfoncée dans un talus rocheux. Elle était difficile à repérer, et dans une région si reculée et si peu peuplée de Britannia, au nord de l'Écosse, que très peu de gens connaissaient son existence, et encore moins sa location exacte. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter et de presser le pas. Lelouch me suivait d'un pas trébuchant, son visage était morne et son souffle haletant. Il était à bout de forces. Je le tirai pour l'aider à monter les dernières marches, puis je posai son bras sur mes épaules pour mieux le soutenir.
-Suzaku…
J'appuyai son front contre le mien. Comme je me doutais, il était fiévreux. Son visage était encore plus pâle que d'habitude…
-Viens Lelouch, on y est enfin. Tu vas pouvoir t'allonger et te reposer…
J'ouvris la porte de la maisonnette avec la clé que m'avait donnée C.C., découvrant une pièce poussiéreuse mais bien aménagée. J'avançai, portant Lelouch à moitié, et je le traînai jusqu'à une petite chambre. Je secouai les vieux draps du lit de bois qui s'y trouvait avant d'y allonger Lelouch.
-Je vais aller aider C.C., dis-je en le bordant. Elle ne pourra pas transporter toutes les provisions toute seule, alors reste ici, et puis…
-Non ! s'exclama-t-il en saisissant ma main.
Il la serrait si fort que je sentis ses ongles s'enfoncer dans ma peau. Le regard qu'il me lança était si désespéré que je faillis céder, mais je me penchai plutôt sur lui pour embrasser son front fiévreux avant de le forcer à lâcher ma main, le plus gentiment possible.
-Ne t'en fais pas, je vais revenir très vite. Repose-toi, Lelouch.
Son regard se vida, et il s'installa sur le côté, se repliant sur lui-même pour tenter de trouver le sommeil. Et c'est ainsi que je le laissai pour quelques instants. À vrai dire, j'aurais voulu m'étendre à ses côtés et dormir une année entière, mais je savais bien que si je voulais le protéger, je ne pouvais me permettre de me relâcher ainsi.
Et je voulais le protéger coûte que coûte.
