Edit 2/12 : Petite correction, j'ai fait une petite erreur pour les différentes personnes dans les maisons à Poudlard. (cf Cornfoot)
Hi everybody !
Nouvelle fiction de ma part, et par un grand miracle, la partie II et III sont déjà écrites, et seront donc postées bientôt. :D Une par semaine, si tout va bien, et si je vois que ça plaît :) Et je pense qu'il y aura 4 ou 5 parties, chaque partie oscillant d'un "POV" différent à l'autre (entre deux personnages), vous verrez bien, c'est la première fois que je vais faire ce genre de choses dans une fiction !
D'ailleurs les photos des personnages principaux (Morag MacDougal et Olivier Dubois) sont disponibles sur mon LJ (lien à la fin de mon profil) si jamais ça vous tente. Suivront bientôt les personnages secondaires.
Bonne lecture ! J'espère que vous aimerez ! :D
Et n'oubliez pas, les reviews sont le seul salaire de l'auteur. Et surtout la seule manière de savoir si ce qu'on fait est nul ou pas, sur ce qui clochait ou sur ce qui était bien, la seule manière de s'améliorer.
(Et je veux mourir, j'ai mon concours lundi et mardi...)
Gamine
PARTIE I
Novembre 1993
Un juron retentit brusquement, rompant le silence pesant de la bibliothèque où seuls quelques grattements de plumes se faisaient entendre. La coupable se fit immédiatement fusiller des yeux par Mrs Pince, cerbère de ce lieu sacré au sein de Poudlard.
"C'est injuste !" murmura furieusement Morag en rangeant une de ses mèches auburn derrière son oreille.
Son amie, Lisa Turpin, témoin de la scène, haussa les épaules en guise d'excuse tandis que Terry Boot avait laissé échapper un ricanement moqueur à l'adresse de son amie. C'était de sa faute et il en était affreusement fier.
Depuis leur première année, ils avaient pris l'habitude de communiquer par parchemins à la bibliothèque pour garder une image d'élèves sérieux alors qu'ils n'étaient en réalité que d'horribles commères qui adoraient les ragots. Toute une histoire de réputation à tenir.
-Es-tu sûr de tes informations, Terry ? Le questionna Morag, une lueur belliqueuse au fond de ses yeux bleus.
Tout en chuchotant évidemment : Mrs Pince l'avait à la mauvaise maintenant, autant ne pas aggraver son – leur cas.
-Sûr et certain ! Répliqua joyeusement le Serdaigle, une mèche de ses cheveux châtains lui tombant devant les yeux. C'est Padma qui me l'a dit, qui le tient évidemment de sa jumelle, et tu sais mieux que moi combien les informations délivrées par Lavande et Parvati sont valables.
Morag gronda sourdement et laissa tomber sa tête contre le bois verni de son bureau, tout en prenant garde à ne pas alerter une nouvelle fois Cerbère. Il ne manquerait plus qu'une Serdaigle se fasse renvoyer de la bibliothèque comme une vulgaire Gryffondor tapageuse.
-Ce n'est pas possible... Je veux mourir.
-Oh Morag, la réprimanda Lisa de sa voix chantante, ce n'est qu'un garçon... Sans offense, Terry.
Le garçon hocha gravement la tête, comprenant la manoeuvre de leur amie : essayer de remonter le moral à Morag, qui allait faire un malheur sinon. A seulement treize ans, elle était déjà de nature très colérique, et en bon petit apprenti érudit, Terry Boot accordait ce trait de caractère à sa couleur de cheveux. Même si elle n'était pas vraiment rousse, enfin si, mais un roux sombre... Après tout, les Weasley étaient tout sauf calmes. Même Percy Weasley qui avait été préfet-en-chef avait l'énervement facile. Et ne parlons pas des jumeaux Weasley !
-Je suis certaine qu'il s'agit de l'amour de ma vie, je l'ai vu en Divination ! Les contra Morag, les yeux brillants.
Lisa soupira et Terry lui lança un regard équivoque. Est-ce qu'il devait prendre le risque de critiquer cette matière ? Les Serdaigles étaient sensés être ouverts d'esprit, soit. Mais la Divination, soyons sérieux ! C'était une matière nébuleuse et sans intérêt majeur que d'entendre que sa mort était proche. Su Li en avait été traumatisée à son premier cours et n'y avait plus jamais remis les pieds, optant pour une autre option.
-Morag, ma chérie, susurra Lisa d'une voix douce, il va partir à la fin de l'année de toute façon, tu ne le reverras pas à moins de le croiser par hasard un jour, ou de le voir sur un poster ou un magazine si il réussit à percer dans son sport, mais... Morag, il ne sait même pas que tu existes. Et comme Terry vient de te l'écrire, il entretient une relation avec Patricia Stimpson.
La bouche de Morag MacDougal forma un "o" parfait, tout empreint d'indignation et de déception. Lisa Turpin n'avait pas pour habitude d'être aussi cruelle, mais la rousse savait au fond que c'était pour son bien. Ils n'avaient que treize ans et l'amertume était dure à perdre quand on l'avait gagnée. Morag savait qu'elle réagissait puérilement, une larme au coin de l'oeil, comme la gamine qu'elle était toujours, mais c'était contre sa volonté.
Elle se savait intelligente, mais pas assez pour tenir tête à la faiblesse des sentiments qui pouvaient animer une jeune adolescente pré-pubère face à un... héros. Un homme tel que lui, aussi charismatique, aussi empreint de ses propres valeurs ! Aussi courageux, aussi svelte !
-Et puis c'est qui cette Patricia Stimpson ?!
-MISS MACDOUGAL, UN PEU DE SILENCE JE VOUS PRIE !
Morag sursauta en entendant la voix puissante de la bibliothécaire et rentra la tête dans ses épaules tout en maugréant, tandis que Terry pouffait silencieusement sous le regard rieur de Lisa.
Cette obsession de leur amie -pourtant intelligente- pour Olivier Dubois leur provoquait toujours de nombreux amusements. Et ça depuis qu'ils s'étaient connus et rapprochés pendant leur première année. Morag faisait une fixette stupide et naïve sur le capitaine fanatique du Quidditch qu'était Olivier Dubois, de septième année.
Mais ça allait passer, ils en étaient persuadés.
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Septembre 1994
D'un oeil morne, Morag parcourut du regard la Grande Salle. Ça y était, elle rentrait en quatrième année. Sa première année sans pouvoir ne serait-ce qu'apercevoir le capitaine de Quidditch des Gryffondors dans le dédale des couloirs de Poudlard.
Un soupire désappointé lui échappa.
-Ne commence pas à soupirer Momo ! Et regarde comment Michael est devenu trop mignon ! S'extasiait Mandy Brocklehurst, une petite brune de leur promotion au visage encore un peu juvénile. Oh ! Et Drago Malefoy ! Ce type est imbuvable mais qu'est ce qu'il est beau !
Près d'elle, apaisante, Lisa avait un sourire léger qui flottait sur ses lèvres, sa frange blonde lui tombant un peu sur les yeux.
-Je suis vraiment contente de rentrer à Poudlard, énonça-t-elle d'une voix tranquille.
Morag sentit un sourire fleurir sur ses propres lèvres et en passant son bras autour du cou de sa meilleure amie -faisant déjà presque une tête de plus qu'elle-, elle laissa un rire passer sa gorge.
Ce n'était pas parce qu'Olivier Dubois n'était plus là qu'elle devait se laisser abattre. Dès qu'elle aurait fini Poudlard, elle se le promettait : elle le retrouverait où qu'il soit. Et entre temps, comme l'avait dit Mandy, Michael Corner était devenu très mignon...
-Et je sais pas vous, mais Hannah Abbott commence à avoir un sacré potentiel, s'enthousiasma Terry en passant une main langoureuse dans ses cheveux et coulant un regard vers la table des Poufsouffle pour voir si il était dans le champ de vision de la blonde.
Il avait beau être sacrément intelligent dans toutes les matières, Terry Boot pouvait aussi devenir très idiot devant quelques cheveux blonds, des formes où il le fallait, et un peu de maquillage.
Morag leva les yeux au ciel et continua son inspection des autres tables, en commençant par Serpentard : Drago Malefoy avait l'air toujours aussi arrogant, Blaise Zabini arborait un air réellement blasé, Pansy Parkinson minaudait auprès du blond, Daphné Greengrass observait ses ongles qu'elle avait peint en rose vif, Tracey Davis discutait avec Milicent Bulstrode, ou plutôt faisait la conversation pour deux, Théodore Nott était apparemment perplexe et agacé devant un parchemin, et Vincent Crabbe et Gregory Goyle, les deux "gardes du corps" de Malefoy, s'empiffraient déjà.
Puis Gryffondor : Harry Potter, l'Elu, avait une discussion animée avec Ron Weasley et Hermione Granger, qui fronçait du nez tout en regardant Ron manger de manière peu civilisée, Lavande Brown et Parvati Patil gloussaient, jouaient dans leurs cheveux, et faisaient de l'oeil à Dean Thomas, qui se rengorgeait comme un paon sous l'oeil atterré de son meilleur ami, Seamus Finnigan. Neville Londubat, quant à lui, dégustait tranquillement une part de gâteau au chocolat tout en parlant à Ginny Weasley assise près de lui.
Et enfin Morag lança un coup d'oeil à la table des Poufsouffles, et aperçut Hannah Abbott qui refaisait son éternelle natte, Susan Bones qui roucoulait avec Justin Finch-Fletchley sous l'oeil agacé de Zacharias Smith dont tout le corps criait au dégoût de voir ces deux-là flirter sous ses pauvres yeux innocents. Ernie Macmillan mangeait avec appétit, et Megan Jones avait apparemment décidé de faire de Wayne Hopkins sa proie pour cette année. Et Eloïse Midgen semblait de plus en plus désespérée par son acné vu le regard vide qu'elle avait, et le nez presque plongé dans son verre de jus de citrouille.
-Toujours cette manie d'analyser ton environnement, Morag, commenta Kevin Entwhistle en s'asseyant lourdement à côté d'elle, ce qui lui attira une légère tape derrière la tête.
-C'est un réflexe, se défendit la rouquine.
-Tout doux, Morag ! Ce n'était pas méchant, une simple constatation, répliqua Kevin avec un amusement perceptible dans ses prunelles grises.
Morag lui décocha un sourire contrit et continua sur sa lancée : "N'est-ce pas le propre de tout Serdaigle d'avoir l'esprit curieux ?"
-Touché, coulé ! Hurla Anthony Goldstein, qui passait juste derrière eux pour s'installer à table, et qui en profita pour ébouriffer les cheveux, couleur caramel, de son plus proche ami dans leur maison.
Kevin se mit à rire, et brusquement, ce fut contagieux. Morag également le suivit dans son hilarité, et en observant les tressaillements de la bouche de son camarade, l'adolescente de quatorze ans le trouva plutôt beau.
Forte de cette nouvelle vision de Kevin Entwhistle, Morag lui plaqua un baiser sur la joue, s'attirant par là des sifflements moqueurs de la part de Michael et d'Anthony, accompagnés des gloussements de Mandy et Su.
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Décembre 1995
Il faisait délicieusement froid, et Morag enfouit avec plaisir son nez couvert de tâches de rousseur dans son écharpe bigarrée aux couleurs de Serdaigle.
Le Chemin de Traverse était animé et les chants de Noël résonnaient tout autour d'elle. Les échoppes arboraient tous des décorations aussi originales les unes que les autres pour la fin de l'année, et Morag passa sa langue sur ses lèvres en passant devant le si célèbre glacier Florian Fortârome. Mais elle n'avait pas le temps de s'attarder, il y avait déjà foule, et il fallait absolument qu'elle trouve un cadeau de Noël pour Kevin.
Dix mois. Dix mois qu'ils étaient ensemble, et pour une fille de quinze ans, elle trouvait que ça faisait déjà trop longtemps. Mais elle le trouvait toujours aussi beau, il avait de la conversation et il la faisait rire. Le seul problème ? Il n'y avait pas le truc. Et puis, elle voyait bien les regards qu'il lançait à Lisa depuis quelques temps.
Morag plissa du nez en y pensant. Sa meilleure amie était devenue une des plus belles filles de leur promotion et évidemment, elle faisait tourner des têtes sans pour autant le remarquer. Lisa était la sagesse et la pudibonderie incarnée, jusqu'au bout des ongles, et toutes les deux formaient un duo tout en nuances. La blonde Lisa, grande, au visage délicat de poupée anglaise, douce, n'élevant jamais la voix, sérieuse dans ses devoirs elle ressemblait à un ange blond, les vêtements toujours impeccablement cintrés, continuellement des petites ballerines aux pieds, un serre-tête dans ses cheveux, la cravate bien nouée, le chemisier bien rentré dans la jupe et l'imprévisible Morag, tornade auburn, petite nerveuse, qui ne tournait jamais sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, aux tâches de rousseurs innombrables sur le nez, sur les épaules, sur la nuque, qui préférait mille fois porter une salopette short plutôt qu'une jupe on traitait souvent Morag de garçon manqué même si elle gardait un minimum de féminité – le strict minimum en réalité.
-Mais je te jure que c'est vrai ! Je joue le prochain match, s'indignait joyeusement une voix masculine, sortant de Fleury & Bott.
En entendant cette voix parmi tant d'autres, la Serdaigle sentit une boule se former dans son ventre et la brûler de l'intérieur. Cette voix, elle la connaissait. Elle l'avait déjà entendue hurler des insanités pendant un match, féliciter ses joueurs d'un ton assuré, et exiger des explications à l'arbitre partial qu'était Severus Rogue.
Olivier Dubois.
Lentement, Morag se retourna vers l'endroit où elle l'avait entendu et eut un sourire triste : Olivier Dubois lui-même, un bonnet enfoncé sur la tête laissant quelques mèches s'en échapper, un sourire plein de dents affiché sur son visage aux traits anguleux, une superbe blonde collée à lui, son bras autour de sa taille.
Il avait changé, il avait mûri, il était devenu un homme. Un an et demi qu'elle ne l'avait pas vu, un an et demi qu'elle ne savait pas ce qu'il était devenu, ayant juste lu un petit article dans Quidditch Magazine qui indiquait que l'ancien Gryffondor avait été intégré à l'équipe de réserve du Club de Flaquemare.
Et seule, Morag gloussa dans son écharpe bleue et bronze. Il avait été son premier béguin de gamine et il ne savait même pas son existence. Peut-être même n'avait-il jamais vu son visage, plongé comme il l'était continuellement dans ses stratégies ou ses livres de cours.
Qu'est ce que ça pouvait être cliché.
Et son raisonnement digne d'un aigle de Poudlard lui refit prendre pied à la réalité concernant Olivier Dubois. Il n'était qu'un fantasme, un très joli fantasme, et rien de plus. Et puis, Kevin... Oh zut, par le pantalon de Merlin, avec tout ça, les magasins allaient fermer et elle n'aurait pas de cadeau pour son petit ami. Déjà qu'il lui en voulait un peu de ne pas être restée au château pour les fêtes de fin d'année... Mais ses parents, avec la mort de Cédric Diggory, préféraient l'avoir sous la main dès qu'ils le pouvaient.
Après un dernier regard au couple – et plus particulièrement sur l'homme du couple –, et après avoir hésité pendant un court moment à murmurer un "Dubois" pour voir si il s'arrêterait sur elle, Morag reprit sa recherche effrénée de cadeau.
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Juin 1996
Enfin, elle venait de finir sa cinquième année ! Mouvementée, certes. Il y avait eu cette horrible harpie, Dolores Ombrage, il y avait eu ce centaure si savant dans la lecture des étoiles, Firenze, il y avait eu l'AD à laquelle elle n'avait pas participé faute d'informations, il y avait eu sa rupture avec Kevin – et Morgane merci, ils avaient eu la décence de rester très bons amis –, il y avait eu la dramatique sortie de Sibylle Trelawney, il y avait eu les feux d'artifices des jumeaux Weasley, il y avait eu ce passage à vide où elle avait accepté de sortir quelques semaines avec Wayne Hopkins, sous les yeux effarés de Mandy qui ne lui avait trouvé aucun attrait. Et il y avait eu Eddie Carmichael, d'un an son aîné, appartenant à la maison des érudits également. Pour terminer, il y avait eu le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Avec un sourire pensif, Morag entra dans le compartiment de ses amis. Ils étaient tous là – Terry devait avoir sûrement jeté un sort d'agrandissement au compartiment - Lisa plongée dans un livre, ses jambes fines repliées sous elle, Padma dégoulinant de tendresse amoureuse sur les genoux de Stephen qui jouait avec ses cheveux, Mandy racontant un énième ragot à Su, qui lorgnait discrètement sur les lèvres du métisse près d'elle, Terry débattait avec Anthony sur le retour de VDM – petit nom qu'ils lui attribuaient entre eux – à grand renfort d'exclamations, accompagné de Kevin et de Michael.
-Chocogrenouille, Momo ? l'accueillit Michael en lui tendant le sachet contenant le précieux bonbon.
Pêché mignon de Morag et toute la tour de Serdaigle, sans exagérer, en était consciente.
-Oh oui ! Babilla Morag en chipant le bonbon et s'installant entre Lisa et Stephen, les yeux brillants de gourmandise.
D'ailleurs, chaque fois qu'elle mangeait une de ces friandises devant son frère aîné, Craig MacDougal, celui-ci prenait plaisir à lui faire remarquer que ses hanches en souffraient – pur mensonge d'ailleurs, ils étaient tous filiformes dans leur famille même si ils avaient beau manger comme des vrais goinfres, sans pour autant être aussi sagouins que Ron Weasley qui atteignait des sommets. Enfin, semi-mensonge vu que ses hanches s'arrondissaient quand même d'années en années. Et pas vraiment par la faute de ses excès de gourmandises.
-Son retour défraye la chronique depuis l'escapade de Potter et de sa bande au Ministère, commentait gravement Anthony en faisant la moue.
Toujours aussi inconscient du regard de Su Li posé sur ses lèvres.
Michael Corner soupira bruyamment et Morag sut immédiatement quelles sombres pensées agitaient le brun. La Guerre que leurs parents avaient connus allait leur retomber dessus avec le retour du mage noir le plus craint et le plus puissant depuis Grindewald. Merlin soit loué, ils avaient Albus Dumbledore avec eux. Et Harry Potter également. Si cet adolescent ayant tout juste le même âge qu'elle était réellement l'Elu, ils avaient une chance de survivre à tout ça.
Survivre... Le temps de l'innocence commençait à être révolu et Morag réalisant cela se mordit les lèvres d'appréhension.
Michael, Terry, Anthony et Stephen leur avaient avoué qu'ils avaient participé à l'AD, et que pour préserver le secret et ne pas le laisser s'ébruiter, ils avaient préféré ne rien leur dire. Et Mandy leur avait ri au nez : les avaient-ils cru indignes de confiance ? Vraiment ? Heureusement, ils avaient su trouver les bons mots et le bon prénom : celui de Ginny Weasley, l'ex-petite amie de Michael, qui leur avait fait signé un parchemin ensorcelé par Hermione Granger.
Morag n'avait jamais compris comment Michael avait pu sortir avec la cadette des Weasley. Certes, elle était vraiment jolie, mais personne n'ignorait qu'elle était folle de Potter depuis qu'elle l'avait rencontré. C'était tout simplement un suicide sentimental ! Mais Michael n'en avait fait qu'à sa tête et était sorti plusieurs mois avec la jeune rouge et or. Presque une année entière.
-La chasse aux sorciers d'ascendance moldue va recommencer, souffla Kevin, clairement effrayé.
Ses yeux gris ourlés de grands cils qui lui avaient toujours donné un petit air candide étaient imperceptiblement écarquillés. Il était une cible, tout comme il l'avait été durant leur deuxième année quand la Chambre des Secrets avait été ouverte. Et Morag, dans un réflexe, se leva, prit sa main dans la sienne et la serra le plus fort possible pour lui communiquer tout son soutien.
Kevin lui adressa un faible sourire tandis que Lisa fut parcourue de frissons. Leurs familles allaient devoir prendre parti, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom allait venir chercher des fidèles. Des serviteurs. Des asservis.
-Tout ira bien, essaya de les rassurer Terry de sa voix grave et paternelle.
-Je vais rejoindre Cho pour le reste du voyage, elle me l'avait demandé tout à l'heure. A plus tard, annonça Michael, gêné de les abandonner à leurs sombres pensées.
-Va petit, va succomber à l'amour, se moqua Anthony d'un ton condescendant.
L'ambiance était devenue morose dans leur compartiment, et en éternelle boute-en-train, accompagnée d'Anthony, Morag employa toute son énergie jusqu'à leur arrivée au quai 9 ¾ à rendre l'atmosphère chaleureuse, légère et surtout éloignée des pensées des affrontements qui leur semblaient trop proches.
Ils n'avaient que quinze et seize ans. Morag serra des poings, brûlante de rage ils n'étaient que des gamins. Et l'enfer allait leur tomber dessus.
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Novembre 1996
Morag se laissa tomber dans un des poufs bleus nuit de leur salle commune et claqua de la langue, agacée et songeuse.
Ils venaient de rentrer du match de Quidditch qui opposait Gryffondor à Serpentard, et malgré la victoire des Gryffondor, Ron Weasley en avait pris pour son grade avec la chanson Weasley est notre roi composée par les verts et argents.
L'écossaise devait le reconnaître : ils avaient eu beaucoup d'inspiration et d'imagination pour créer ce petit hymne destiné à déstabiliser le frère de Ginny Weasley.
Et puis... à chaque fois qu'elle allait voir un match de Quidditch, elle pensait à lui. A sa haute stature, à sa taille svelte, ses épaules carrées, ses jambes longues. Elle pensait à ses yeux assombris par la défaite, à son sourire éclatant grâce à la victoire. Et elle se souvenait à chaque fois de la blondeur de la fille qui l'accompagnait la dernière fois qu'elle l'avait vu, à son rire clair et enchanteur. Puis, le sentiment amer de la jalousie la prenait à la gorge et il fallait qu'elle inspire plusieurs fois et se re-concentre sur le match pour oublier, pour se reprendre.
-Putain, quel match, souffla Anthony en se laissant tomber lui aussi sur un des poufs près de Morag.
La rousse joua quelques instants avec la fine tresse qu'elle s'était faite, perdue dans la masse de sa longue chevelure rousse, qu'elle hésitait toujours à couper court.
-J'admire les Serpentard, lâcha Morag.
Michael qui venait de les rejoindre dans la salle commune se figea et lança un regard froid à Morag : "Ils sont lâches et méprisables, Morag."
A cette phrase, Morag eut un faible sourire : beaucoup de membres de sa famille étaient allés à Serpentard et ce n'était pas pour autant qu'ils étaient lâches et méprisables, ils avaient juste plus de ruse, plus de malice que les autres, et savaient comment parvenir à leurs fins sans forcément user de la force et de courage. Les clichés l'épuisaient, surtout cette année où les Serpentards faisaient office de parias.
Qu'elle sache, il y avait aussi des Sang Purs dans les autres maisons, mais apparemment ceux-ci ne semblaient pas concernés par les vendettas, parce que justement, ils n'appartenaient pas à la maison de Salazar. Quelle aberration !
-De nombreux membres de ma famille sont allés à Serpentard, Michael. Je t'interdis de dire ce genre de choses, c'est naïf de ta part d'englober tout le monde dans le même sac. Tu crois qu'à Serdaigle, Poufsouffle et même Gryffondor, il n'y a pas de partisans de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Naïf, naïf, chantonna Morag.
Et dans ces moments-là, elle était toujours plus verte et argent que bleue et bronze.
Le jeune homme de seize ans serra des poings il savait qu'elle avait raison, évidemment, mais ne l'avouerait jamais et préférait s'enfermer dans un mutisme rageur et puéril.
-Je vais voir Cho.
Ou aller se plaindre dans les jupes de sa petite copine. - Après Ginny, Cho Chang... Michael devait faire un complexe de Celui-qui-a-survécu. -
-Tu sais Morag, si tu continues à dire des choses comme ça à haute voix devant des personnes qui ne te connaissent pas, tu risques d'avoir des ennuis, énonça Anthony comme une évidence, la tête penchée en arrière et les yeux fixés au plafond qui reflétait les étoiles.
Lui ne la jugeait pas, il savait que prendre position était dangereux, surtout pour les familles restées au-dehors de Poudlard. La famille MacDougal devait être partagée et tendre vers le camp de Dumbledore, mais... ils étaient de Sang-Pur et devaient s'attendre à tout moment à une requête de Lord Voldemort. D'ailleurs, un de ses cousins éloignés avait succombé à l'attrait de la magie noire lors de la première guerre dans les années 70, mais il n'y avait pas entraîné la famille MacDougal.
-Mais elle a raison, pourquoi ne peut-on jamais énoncer la vérité sans que cela blesse les gens ? Questionna Luna Lovegood, qui venait d'arriver et était passée près d'eux, le nez en l'air, ses boucles d'oreilles en forme de radis battant sur sa nuque, et un sourire rêveur sur les lèvres. Harry a ce défaut : il voit le mal en chaque serpent et ne se méfie pas assez de ceux qui sont associés aux lions.
Morag offrit un sourire crispé à la blonde au caractère étrange et que peu arrivaient à cerner. Cette gamine d'un an plus jeune qu'eux faisait parfois preuve de trop de sagesse, ce qui agaçait la plupart des étudiants, qui la traitaient de folle. La pauvre était souvent victime de moqueries et de blagues inutiles. Juste parce qu'elle était un peu en marge de leur monde elle évoluait dans le sien, était la seule à voir certaines choses et à ne jamais voir réellement du mauvais en chacun.
-La vérité fait mal, Luna. C'est plus facile de se complaire dans nos... illusions.
C'était Lisa qui avait parlé, droite et digne. Telle une vraie Sang Pur, la noblesse transparaissait dans ses traits. La tristesse et la fatigue également : sa soeur aînée avait disparu depuis quelques jours, et l'inquiétude la rongeait. Quelques semaines plus tôt, la mère d'Hannah Abbott avait été abattue, et la Poufsouffle avait quitté l'école.
Sous le regard affligé de Terry Boot, qui l'avait toujours aimée en secret. Il aurait voulu trouver les mots, la réconforter, la prendre dans ses bras, mais c'était Ernie Macmillan qui s'en était chargé avant qu'elle ne parte.
Luna haussa des épaules et partit en direction des dortoirs d'une démarche légère, flottante, si égale à elle-même.
-Toujours pas de nouvelles d'Isabel ? Souffla Morag à son amie, qui hocha la tête négativement.
La mine défaite, Lisa alla se blottir contre Anthony Goldstein qui venait d'ouvrir ses bras en guise d'invitation, et Morag admira sans le vouloir le contraste saisissant entre la peau mate d'Anthony et celle pâle et diaphane de Lisa.
Et de toutes ses forces, Morag espéra que l'amitié qui liait leur promotion, et le soutien qu'ils s'offraient les uns aux autres, continuent à durer le plus longtemps possible, et qu'aucun d'eux ne s'écartent du chemin qu'ils avaient tacitement suivi : celui de Harry Potter, en espérant que ce garçon à l'histoire si peu commune les sauve des futurs génocides de ce fou furieux qui clamait la supériorité des Sangs Purs.
Quand on voyait Vincent Crabbe et Gregory Goyle, il y avait de quoi sérieusement douter de cette affirmation.
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Août 1997
Allongée dans l'herbe de la prairie près de chez elle, Morag faisait le bilan de ces derniers mois. Entre ses doigts fins, était coincée une lettre avec le sceau de Poudlard. Allait-elle y repartir pour sa septième année ? Certainement. Ça lui éviterait de fuir, de voir ses parents interrogés pour son absence, et peut-être même punis pour ça.
Kevin avait déjà fui l'Angleterre, ou alors se cachait quelque part en Irlande chez des cousins éloignés, moldus. Morag n'en avait strictement aucune idée, il n'avait voulu révéler à personne sa cachette. Même Anthony, qui était pourtant son meilleur ami, n'avait rien pu en tirer. Kevin Entwhistle avait purement et simplement disparu du monde sorcier.
Quant à la soeur de Lisa, Isabel, elle s'était en fait enrôlée de son plein gré dans les Mangemorts, au grand dam de la famille Turpin qui était une fervente partisane de Dumbledore. Albus Dumbledore qui venait de rendre son dernier souffle, assassiné de la main de leur professeur de Potions, qui l'aurait crû ? Rogue avait toujours été exécrable au possible, cruel, vil, mais jamais, ô grand jamais, quelqu'un avait imaginé Dumbledore vulnérable face à lui.
Et pourtant, c'était ce qui s'était passé. Les funérailles du plus grand sorcier que le monde ait connu s'étaient déroulées à Poudlard, et ça avait sonné comme le glas de la paix. Personne n'était invulnérable. Pas même Dumbledore. Ils étaient désormais tous en danger.
-Alors Momo, on rêvasse ?
Son frère Craig prit place près d'elle en lui ébouriffant les cheveux qu'elle avait coupé elle-même à la diable, des mèches de longueur inégale lui flattant la nuque, lui couvrant en partie le front, lui tombant sur ses yeux bleus.
-Tu vas intégrer l'Ordre du Phénix ? Demanda-t-elle en observant les reflets roux que provoquait le soleil dans la lourde chevelure brune de son frère aîné, qui allait sur ses vingt-deux ans bientôt.
Craig soupira et se mordilla les lèvres. Ses yeux, les mêmes que ceux de Morag, d'un bleu couleur ciel, se fixèrent au loin, balayant la lande verdoyante qui bordait leur domaine sa mâchoire se crispa.
-Oui petite soeur, je veux me battre.
Morag acquiesça et huma à plein poumons l'air des Highlands. Sa salopette short en jean sur son tee-shirt blanc lui donnait l'air d'une grande gamine, et elle aurait tant aimé revenir en arrière. Quand tout était encore innocent, quand tout allait bien, et que sa seule réelle préoccupation était d'observer les faits et gestes d'Olivier Dubois.
D'ailleurs, elle avait lu un an plus tôt qu'il avait fini par intégrer l'équipe titulaire du Club de Flaquemare. Olivier avait sûrement beaucoup progressé depuis Poudlard, mais elle était résolument fidèle à l'Orgueil de Portree.
-Tu comptes repartir à Poudlard même si Dumbledore est mort ? Lui demanda Craig en avisant la lettre qu'elle tenait froissée dans son poing.
-Espérons que McGonagall prenne brillamment la relève, elle chuchota. Je veux essayer de vivre normalement, et puis je serais plus utile avec des connaissances de septième année que celles que j'ai pour l'instant. Ma cinquième année avec Ombrage a été fatale dans l'apprentissage de Défense contre les forces du mal...
Morag ne put s'empêcher de retenir un rire en repensant à Dolores Ombrage, la Grande Inquisitrice, ridicule dans ses tailleurs à froufrous roses, et à son amour inconditionnel pour les chats de toutes sortes. Elle ressemblait à un crapaud, était méprisable, et usait d'une voix fluette pour se donner l'apparence douce et mièvre.
-Fais attention à toi surtout, la prévint Craig en passant une main fraternelle dans ses cheveux roux, les ébouriffant toujours un peu plus.
-Toi, plutôt, fais attention. Je veux des neveux et des nièces plus tard, alors essaie de rester en vie.
-Promis Momo.
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Mai 1998
-BAISSE-TOI MORAG !
Suite à ce hurlement qui provenait de Terry, Morag obéit promptement et un rayon vert passa juste au-dessus d'elle.
Les sortilèges pleuvaient tout autour, les Mangemorts contre le reste du monde. Et les sorts s'enchaînaient, les baguettes s'agitaient continuellement, des étincelles bleues, vertes, rouges, jaunes se croisaient.
Terry la prit fermement par le bras et l'attira dans une alcôve protégée. Le grand brun avait du sang sur la tempe, le regard vert sombre et ses lèvres fines tellement pincées qu'elles ne formaient plus qu'une ligne de leur point de vue, ils voyaient toute la bataille qui se déroulait dans la Grande Salle, et Morag vit avec effroi un sort frôler Lisa, lui coupant une partie de ses cheveux blonds dont elle était si fière.
-Morag, écoute-moi, siffla Terry, ne fais pas ta tête brûlée, et fais attention à toi.
La rousse hocha positivement la tête avant de plaquer un baiser sur la joue de son plus proche ami et de repartir face à la bataille, esquivant les sorts et en lançant elle-même. Mais un mauvais pressentiment l'avait attrapée à la gorge : l'Ordre du Phénix avait été mis au courant, avait débarqué et tous ses membres se battaient. Ou tout du moins tous ceux qui étaient arrivés pour le moment elle n'avait pas encore vu la tête brune de son grand frère. Etait-il déjà là ?
-Anthony, à ta gauche ! Hurla-t-elle soudain en voyant un Mangemort s'approcher du métisse, qui réagit immédiatement et répliqua un duel s'engagea et Morag ne s'y attarda pas, elle devait se battre elle aussi et tuer, tuer, ou mettre en état de nuire le plus de Mangemorts possible.
Tout à coup, la voix de Vous-Savez-Qui retentit dans leur tête une nouvelle fois, ordonnant à Harry Potter de se rendre il lui donnait une heure avant de venir de lui-même et achever tous ceux qui chercheraient à le défendre. Morag frissonna : comment ce garçon avait-il pu supporter être l'objet d'une haine sans limites de la part d'un être aussi abject, pendant trois longues années ? Depuis son retour du cimetière où Cédric Diggory avait perdu la vie.
Et ils avaient une heure, une heure pour se remettre d'aplomb, une heure pour se soigner, une heure pour... ramasser leurs morts.
Le château était en ruine, les blessés s'entassaient, et Morag vit du coin de l'oeil Firenze, son ancien professeur de Divination, couché sur le flanc, respirant difficilement, soigné par des élèves qui semblaient avoir quelques notions de médicomagie, ou qui simplement mettaient la main à la pâte. Et un choc la prit : les Weasley avait perdu l'un des leurs... Un jumeau, bien qu'elle soit incapable de dire précisément lequel.
Hurlant à la mort, pleurant bruyamment, laissant tout son chagrin se déverser, le jumeau restant tapait des poings sur le torse de son autre moitié, comme si ça allait le réveiller, comme si il leur faisait une mauvaise blague. Ron Weasley était agenouillé près du corps, la tête enfouie dans le cou de sa petite soeur, tremblant tous les deux, des sanglots agitant le corps du solide Ronald. Et tout le reste de la famille se soutenait, pleurait, la mère accrochée au corps de son fils décédé, le père soutenu par un des frères aînés.
Un peu plus loin, Morag vit la silhouette massive d'Olivier Dubois – elle eut un choc, elle ne lui avait jamais vu une mine aussi sombre, aussi dévastée que celle-ci alors qu'il regardait vers les Weasley – porter le corps sans vie d'un jeune garçon blond, un Gryffondor au vu de sa cravate rouge et or couverte de poussière, et Morag le reconnut : il adulait Harry Potter, Crivey... Colin Crivey. Il ne devait avoir que seize ans...
Un sifflement lui parvint à l'oreille, un sifflement qu'elle connaissait parfaitement bien, une sorte de signal de reconnaissance entre son frère et elle quand ils se cachaient de leur mère dans la lande pour la faire tourner en bourrique. L'oreille alerte, Morag observa autour d'elle et chercha parmi les innombrables blessés et mort l'origine du sifflement.
Et elle le vit. Ses grands yeux bleus se remplirent de larmes et elle courut vers son frère Craig, mal en point. Mrs Pomfresh s'occupait de lui, la mine défaite. A partir de son genou, sa jambe droite était devenue violacée, presque bleue, striée de plusieurs coupures toutes les plus profondes les une que les autres il était torse nu et une grande estafilade courait du haut de sa nuque jusqu'à ses reins formant le dessins d'un serpentin un Mangemort devait avoir voulu faire une oeuvre d'art à sa manière.
-Craig... Craig, oh par Merlin, Craig, chuchotait Morag en tenant la main de son frère.
Le brun lui adressa un sourire compatissant, crispé par la douleur : "T'inquiètes Momo, je vais m'en sortir, pas vrai Poppy ?" questionna-t-il d'un ton qu'il essaya charmeur.
L'infirmière haussa les yeux au ciel mais ne prit pas la mouche, ce n'était pas le moment pour, et annonça d'une voix morne : "Je suis désolée, je vais essayer de contenir le sort seulement à votre mollet mais je crains qu'il ne faille par la suite l'amputer."
Le frère de la rousse crut que cette dernière allait lui broyer les doigts à cette annonce.
-La magie noire, cracha Pomfresh. Quelle abomination...
L'écossais poussa un soupir douloureux il avait toujours voulu travailler avec le clan MacFusty sur les Hébrides Noirs, ça allait être plus compliqué désormais. Mais elle ne voulait pas voir aussi loin, la seule chose à laquelle elle devait penser était la défaite de Voldemort. Harry Potter allait devoir vite fait et bien fait les débarrasser de lui, elle ne savait pas par quel moyen, mais il avait vraiment vraiment intérêt à se dépêcher.
Une heure plus tard, Craig avait de la fièvre mais avait réussi à se mettre assis sur un muret en ruines. De là, il pouvait être caché et en même temps, lancer quelques sortilèges offensifs à leurs ennemis. La bagarre allait recommencer, mais une clameur et des cris de détresse alertèrent Morag.
Quelque chose se passait. Quelque chose de mauvais.
Sans perdre une minute, elle se dirigea accompagnée d'Anthony croisé en chemin vers la source des cris. Et là, le désespoir l'envahit complètement. Hagrid, le garde-chasse, tenait dans ses bras, le cadavre du Survivant, pleurant à chaudes larmes, près de Voldemort triomphant.
-Harry Potter est mort ! Comprenez-vous maintenant, vous qui vous êtes bercés d'illusions ? Il n'était rien, n'a jamais rien été, qu'un jeune garçon qui voulait voir les autres se sacrifier pour lui ! (*)
La vision de Morag était devenue floue. Ce n'était pas possible, Potter ne pouvait pas être mort. Qui les sauverait du mage noir ? C'était son destin ! Son fardeau !
Anthony chancela imperceptiblement près d'elle, il était en état de choc. La rébellion aurait du mal à avancer sans Harry Potter comme leader spirituel, si on pouvait l'appeler comme ça. C'était le symbole de toute une guerre. Sans lui, ils allaient être terriblement affaiblis mentalement.
Mais Neville Londubat s'avança, fit face au mage noir qui ressemblait plus à un serpent qu'un humain. Ils échangèrent quelques paroles virulentes avant que Neville ne se mette à s'écrier, virulent : "Je me rallierais à vous quand il gèlera en enfer ! L'ARMÉE DE DUMBLEDORE !" (*) ce qui fit acclamer la foule.
Et après que Voldemort ait enflammé le Choixpeau Magique sur la tête de Neville, qui s'était instauré en nouveau leader durant leur septième année, et qui se faisait un devoir de continuer le devoir d'Harry maintenant que ce dernier avait perdu la vie, la bataille recommença et les sorts fusèrent de nouveau de chaque côté.
Morag se remit en position défensive, baguette en l'air fendant l'air en direction d'une silhouette encapuchonnée qui lui faisait face.
-ATTENTION MORAG ! NON ! Hurla soudainement la voix de Lisa, paniquée.
L'écossaise eut la respiration coupée une personne venait de la jeter par terre, elle en-dessous de Morag pour amortir sa chute, une hache lancée magiquement évitée à quelques centimètres de l'endroit où elle se trouvait, faisant voler la poussière autour de leurs deux corps.
-Merde ! Ça va ? S'enquit une voix masculine, inquiète.
Morag n'eut même pas la force de répondre. Ce fut le trou noir.
(*) ces phrases appartiennent à JKR – Harry Potter et les Reliques de la Mort.
Et n'oubliez pas, les reviews sont le seul salaire de l'auteur. Et surtout la seule manière de savoir si ce qu'on fait est nul ou pas, sur ce qui clochait ou sur ce qui était bien, la seule manière de s'améliorer.
