Titre : Supermarché : mission courses

Rating : T (langage)

Pairing : None. Ou alors, suggérés.

Genre : humour

Disclaimer : Les personnages de Reborn ne m'appartiennent pas, bien évidemment. Les paroles de la chanson sont très inspirées d'une publicité.

Résumé : Une autre variation autour du thème des courses de Tsuna dans un supermarché. Parce qu'on ne peut pas acheter tranquillement des pommes de terre lorsqu'on fait partie de la mafia.

Note : J'avais envie de faire une autre fic dans un supermarché, donc voilà. Bonne lecture ^^!


Tsuna poussa la porte du supermarché avec une boule dans le ventre, sans réellement savoir pourquoi il avait peur. Un supermarché, un samedi matin, et une liste de course pour sa mère. Rien d'effrayant, même pas d'entraînement prévu. Reborn l'avait forcé à y aller lorsqu'il avait appris que la Mama ne pouvait pas faire son plat préféré à cause d'oublis dans ses courses. Et l'estomac du bébé passant avant tout, Sawada se trouvait donc seul dans ce grand magasin. Pourtant, rien n'annonçait de catastrophe : il était seul.

Pas de veau fou à maîtriser au rayon soutien-gorge, pas d'explosion à prévoir de la part de son bras droit, pas de Bianchi à la recherche d'ingrédients, pas d'Ipin croisant Hibari. Rien qu'une liste de course dans un endroit peu fréquenté par les racailles à cette heure-ci.

Il entra dans les rayons et jeta un œil sur la liste. Une vingtaine de produits de diverses natures. Il rougit brutalement. Pourquoi, au nom du ciel, pourquoi, Bianchi avait-elle rajouté « tampons » dans sa liste ? Il regarda autour de lui il n'y avait pas encore beaucoup de monde. Autant y aller maintenant, ce serait plus discret. Le petit brun s'avança dans le magasin à la recherche de l'endroit, et un étalage coloré attira finalement son regard : c'était ici.

Essayant d'avoir l'air dégagé, il entra dans le rayon avec un sourire gêné à l'intention de la mamie qui en sortait. Cette dernière le foudroya du regard et Tsuna devint cramoisi avant de comprendre qu'il fixait obstinément le lot de couches pour adultes que la vieille dame tenait. L'abandonnant à son chariot, il se dépêcha de se diriger vers la partie de l'étalage qui l'intéressait.

Ça n'allait pas être simple.

Bianchi avait marqué « tampons ». Tsuna avait face à lui une centaine de produits multicolores partagés entre les protèges-slips, les protections et les tampons. Parmi les tampons, il y avait des « flux abondants », des « flux légers », et encore d'autres appellations un peu obscures, et parmi tout ça, des tampons « avec applicateur » et « sans applicateur ». Sans même parler des nombreuses marques présentes. Que faire ? Appeler Bianchi pour lui demander comment était son flux ? Plutôt défier Xanxus armé d'un cure-dent. Il ne pouvait pas demander conseil à un vendeur non plus.

Restait donc la « bonne vieille méthode ». Le hasard. Les joues brûlantes, il tendit la main vers une boîte vert foncé (« flux médium avec applicateur », un bon compromis) et la mit dans le chariot avec un soupir. Une chose de faite. Maintenant, il s'agissait de sortir du rayon discrètement.

Tsuna avait à peine saisit son chariot que tout l'étalage se mit à trembler, comme si quelqu'un agitait violemment tout le rayonnage. Mais il ne voyait personne.

– Qu'est-ce que ? pensa-t-il en voyant le contenu des rayonnage quitter les étagères sous les secousses de plus en plus brutales.

Puis il baissa les yeux.

– Non ! s'exclama le futur parrain en constatant que l'intégralité des boîtes de tampons étaient maintenant entassées dans son chariot. Vie de merde. Bianchi n'aurait que l'embarras du choix.

Puis la raison des secousses se manifesta. Elle n'avait visiblement aucun rapport avec la mafia.

C'était un homme brun, d'âge moyen, costard-cravate, tout à fait banal. Si ce n'est qu'il venait de péter un plomb, peut-être même LE plomb de son existence. Tsuna ne voyait pas d'autre raison qui pourrait pousser un type ressemblant à un banquier à piquer le micro de l'animateur du magasin et de grimper sur le rayon protections féminines pour se mettre à chanter.

– BONJOUR LES ENFANTS ! beugla-t-il joyeusement dans le micro, sa voix résonnant dans tout le magasin.

On entendit des cris des agents de sécurités et des chefs de rayon qui convergeaient vers l'homme. Tsuna abandonna définitivement toute idée de sortie discrète.

– JE SUIS POMPON, LE JOYEUX POMPISTE ! ON VA FAIRE UNE CHENILLE, TOUS ENSEMBLE !

Le Decimo s'arracha à la contemplation du doux dingue qui entonnait une chanson de camping et jeta un œil effrayé sur le chariot. Il fallait qu'il retire tout ça, et vite ! Il s'activa à tout remettre en place, rouge comme une tomate. Deux vigiles arrivèrent sur les lieux, surveillant l'homme sur le présentoir d'un air peu amène.

– Il faut partir, jeune homme, grogna l'un deux.

– Euh... mais...

– ALLEZ LES ENFANTS !

– Dépêchez-vous, ordonna l'autre.

– Euh... D'accord ! acquiesça le petit brun, rouge comme une tomate.

Il s'empressa de tout remettre dans le rayon, au hasard, observant du coin de l'œil les deux hommes qui braillaient à l'autre enthousiaste de redescendre.

Ayant enfin épuré son chariot de toute boîte féminine autre que celle qu'il avait choisi, Tsuna prit une grande inspiration : maintenant, sortir discrètement du rayon. Slalomant entre les paquets par terre, le petit brun poussa son chariot hors de la zone périlleuse pour découvrir un attroupement de clients qui regardaient le spectacle du fou en haut des étagères. Croiser Bozo le clown en sortant du rayon lessive était un événement hautement distrayant pour la ménagère moyenne qui faisait ses courses le samedi matin. La petite vieille que Sawada avait croisé dix minutes plus tôt lui lança un regard venimeux alors qu'il tentait de se faire petit pour éviter le regard amusé des autres consommateurs. Quelqu'un prit une photo sans que le futur parrain sache s'il était dessus ou simplement les vigiles qui s'agitaient ainsi que le type au micro. Il fila se réfugier au rayon charcuterie en remerciant le ciel que Reborn ne soit pas là. Un coup à se retrouver à devoir récupérer l'appareil photo.

Il regarda sans les voir les tranches de viandes emballées dans du film. Tout était normal, il s'agissait juste de la Tsunaze-life. Pas de mafia, dont il ne voulait toujours pas être le parrain. Juste une liste de course. Une tranche de vie parfaitement ordinaire. Il se pencha sur le bout de papier. Cinq escalopes étaient à acheter. Il était au bon endroit. Il n'avait qu'à tendre la main pour prendre. Puis des pommes de terre et des carottes. Laissant son chariot à l'angle de l'étalage des produits laitier, il s'avança parmi les bacs à légume. Il avait déjà vu faire sa mère : prendre un sachet transparent, le remplir, le refermer, le peser et enfin le mettre dans le chariot. Facile.

Il se sentait parfaitement idiot en ramenant ses 452 grammes de carottes à son chariot, mais mine de rien, il devait avouer que faire une activité parfaitement normale de ce genre lui faisait du bien. Pour une fois, être un ado normal qui faisait des courses pour sa mère, pas une activité dangereuse sortie tout droit de l'imagination tordue de Reborn. Chercher un article dans un supermarché était tellement reposant quand il pensait aux entraînements improvisés de son tuteur. Il ferait même un détour pour regarder les jeux vidéos.

Rien qu'un instant de vie normal. Totalement normal. Tout comme de croiser Byakuran au rayon yaourts avec une tronçonneuse et un sourire enjoué. Parfaitement anodin.

Tsuna se demanda s'il devait courir. Peut-être. Mais ses jambes semblaient être devenues en coton, et l'autre qui s'approchait...

– Tiens ? Tsunayoshi-kun ?

– Bya... Bya-byabya BYAKURAN !

Comment ce dernier pouvait-il être ici et être adulte ? Mystère.

– En train de faire ses courses ? lança le nouveau venu avec nonchalance, jetant un œil distrait sur l'homme en costard qui, envers et contre tous, avait entamé sa troisième chanson.

– Qu'est-ce que tu fais ici ? bredouilla Tsuna en résistant à l'envie de se pincer brutalement.

Serait-ce le bazooka des dix ans ?

– Mm, en fait, je suis ici pour faire des courses avec Mukuro-kun, répondit l'albinos avec un sourire enjoué, levant la tronçonneuse d'un geste significatif.

– Mukuro ? cria presque le futur parrain.

Non, impossible. Pas ces deux-là, dans un supermarché, ensemble ?

– Tiens ? Sawada Tsunayoshi, ça faisait longtemps.

– Hiii ! Mukuro ! couina le petit brun en reconnaissant la voix suave dans son dos.

L'autre lui jeta un regard un peu consterné. Pour la défense du futur parrain, la vision de son gardien en train de pousser un caddy défiait son imagination.

– Ah, Byakuran. J'ai les sacs poubelles.

– Super, Mukuro-kun. J'ai la tronçonneuse. On passe au rayon jardinage pour la broyeuse ?

Le collégien regarda le Millefiore poser l'article entre deux packs de yaourts et des nouilles instantanées. Il devait rêver.

– Attendez ! Mais qu'est-ce que vous faites là tous les deux ?

– Et bien, des courses, répliqua Rokudo en levant un sourcil étonné. Comme toi.

Puis ils s'éloignèrent tous les deux, disparaissant au détour d'un rayon.

Tsuna prit une grande décision. Il n'avait RIEN vu. Il en allait de sa santé mentale. Et puis, pourquoi une tronçonneuse et des sacs poubelle, d'abord ? En tout cas, il n'irait pas au rayon jardinerie. Non. Allez, concentration. Les côtes de porc étaient sous ses yeux.

Il en prit trois. Le poisson était l'ingrédient suivant sur la liste, mais l'échoppe était dehors. Il attendrait d'avoir fini. En tout cas, la rencontre avec les mafieux ainsi que le fou toujours sur son rayonnage lui avaient passé l'envie de prendre son temps. Le supermarché n'était pas une zone neutre.

Il poussa son chariot en direction d'un endroit qu'il espérait être le rayon farine. Une vendeuse lui proposa des échantillons à goûter, qu'il refusa d'un signe de tête. Une intuition.

– Je suis Pompon-la-pomponette, chantait toujours l'homme en haut du magasin.

L'ignorant, Tsuna s'engagea dans entre deux étagères qui, à défaut de contenir le produit recherché, proposaient le sucre en poudre.

Là aussi, il y avait du choix. Mais au moins, il pouvait choisir quel sachet semblait le plus familier parmi tous. Saisissant l'heureux élu, Sawada s'apprêta à le déposer dans le chariot. Mais... bon, que faisait un nudiste au rayon sucre et sel ? La journée tournait au n'importe quoi.

L'homme qui venait d'entrer dans le rayon en courant était vêtu simplement d'une serviette Disney rose enroulée autour de sa taille. Néanmoins, son visage était caché par un masque d'indien au design issu d'une bande dessinée qui disait vaguement quelque chose au petit brun.

Le masque enfantin se tourna vers le visage ahuri de Tsuna, ce dernier espérant que personne le verrait en compagnie de ce pervers – sa réputation avait déjà bien souffert comme ça.

Puis le nudiste ouvrit la bouche. Le paquet de sucre s'échappa de la main du futur parrain pour s'écraser par terre et la journée tourna pour de bon au grand n'importe quoi.

– Go... Go... Gokudera ? s'étrangla Tsuna.

– Juudaime ! Excusez-moi d'être dans cette tenue ! souffla le masque aux joues rondes, la gène nettement audible dans sa voix.

– Mais comment ? Pourquoi ?

– Ce sont ces deux connards !

– Hein ? Bykuran et Mukuro ? demanda le Decimo.

C'était parfaitement le genre de ces deux là.

– Oui. Ils... commença l'italien avec fureur.

– Il est là ! cria un vigile en surgissant dans leur rayon.

Bousculant son précieux chef, Hayato disparut aussitôt en jurant, suivi par quatre hommes en uniforme.

Tsuna resta sonné quelques secondes par la nouvelle. Tout d'abord, Byakuran et Mukuro en train de faire leurs emplettes, puis Gokudera à moitié nu avec un masque de papoose. Non, en fait tout avait commencé avec ce dingue en haut du rayon protections féminines. Il devait aider Gokudera. Mais comment ? Il n'allait pas agresser des civils innocents !

– Arrêtez-vous et lâchez ce pantalon ! brailla un homme plus loin.

Comment aider son maladroit subordonné ? Une explosion retentit suivie par un bruit de bois cassé puis un silence assourdissant. Tsuna se demanda sérieusement où Hayato pouvait bien cacher ses dynamites. Saisissant un autre paquet de sucre, il poussa son chariot vers l'allée centrale pour voir ce qui se passait, et surtout, quels étaient les dégâts.

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Supermarché (n,m) : Lieu maudit où tout peut arriver. Source : Sawada Tsunayoshi

Courses (n,f) : (faire ses) Activité d'orientation pouvant vite dégénérer en épreuve Source : Sawada Tsunayoshi. Plaie, surtout quand il s'agit de les faire pour son boss. Source : Superbi Squalo. Épreuve de patience, surtout lorsqu'on est accompagné. Source : Rokudo Mukuro.

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Cahiers de Gokudera Hayato :

Note 15 : Les vigiles sont chiants.

Note 16 : Penser à retirer les étiquettes des vêtements volés.


Je n'ai pas fini la fic, mais il y a pour le moment assez de matière pour faire deux autres chapitres. La suite ne devrait donc pas se faire attendre des jours et des jours ^^.