Bonjour tout le monde !

Je poste une nouvelle fic (oui, oui, une fic ^^).

Par contre, il y a un GROS SPOILER Pour ceux qui ne suivent pas la scène américaine... Vers la fin de saison 8.

Bonne lecture ! En espérant que ça vous plaira.


POV ZIVA

J'ai garé ma voiture sur le parking du NCIS. J'étais d'excellente humeur, ce lundi matin. Le soleil brillait, la brise printanière était agréable, les cerisiers étaient en fleurs. Une journée parfaite. Enfin, qui aurait pu l'être...

Tout a commencé, quand je suis sortie de l'ascenseur, souriante, en rentrant accidentellement dans quelqu'un.

- McGee ! Bonjour.

Sa mine défaite, et son air préoccupé attirèrent mon attention. Je cessai immédiatement de sourire, en sentant que quelque chose allait de travers.

- Qu'y a-t-il ?

Il ouvrit la bouche pour parler, mais j'entendis la voix de Gibbs, qui me hélait. Je me retournai. Le patron avait le même air défait que McGee.

- Que... qu'est ce qu'il se passe, Gibbs ?

- Tony ne vous a pas prévenu ?

Je fronçai les sourcils.

- Prévenu ? Mais de quoi ?

Il marqua un temps d'arrêt, et déclara sur un ton accablé :

- De son départ. Tony s'envole pour l'Espagne. A Rota. Définitivement.

Je tombai de haut. Mon esprit mit quelques secondes à y voir clair, à comprendre ce que ça impliquait - l'absence de Tony.

Gibbs lança un regard plein de haine vers le haut de la grande salle. Le MTAC. Je me retournai. Vance. Accoudé à la balustrade, qui nous regardai d'un air indifférent, supérieur. Outrée, je secouai la tête et me tournai vers Gibbs.

- Vance... mute Tony ? Mais, pourquoi ?

Gibbs regardait toujours vers le MTAC avec dégoût.

- Classé secret défense. Il le met à la tête d'une équipe. Mais ce n'est pas seulement Vance, Tony a également donné son accord.

C'était un cauchemar. Un affreux cauchemar.

- Quand... quand Tony doit-il partir ? Où est-il ?

McGee s'avança vers Gibbs et moi, et regarda sa montre.

- Il n'est plus là. Son avion décolle dans moins de vingt minutes. J'ai essayé de t'appeler...

J'ai sorti mon portable. Il était éteint. Et j'avais enfreint la règne numéro trois : Ne jamais être injoignable.

- Je l'avais éteint, mais...

Je m'interrompai. Le bureau vide de Tony attira mon regard comme si un cadavre s'y trouvait. La surface du meuble était blanche, immaculée. Il n'y avait plus aucune affaire. Plus aucune trace de son agrafeuse en forme de souris. Plus aucune trace de lui. Du jour au lendemain, il n'était plus là. L'idée me parut intolérable. Il ne... pouvait pas. C'était un cauchemar.

Sans réfléchir une seconde de plus, j'ai fait demi-tour, en manquant de bousculer McGee et Gibbs, et j'ai descendu les escaliers menant au parking. Je me suis mis à courir plus vite que jamais vers ma voiture. Son avion décollait dans moins de vingt minutes, et il fallait plus d'une demi heure pour se rendre à l'aéroport. Si je conduisais vite, ça devrait aller...

Essoufflée, j'ai démarré en trombe, et grillé tous les feux de Washington.

Oh, ça non. Tony n'arrivera pas à partir comme ça, sans que je l'ai revu une dernière fois. J'étais même prête à l'empêcher de partir. Je me placerai devant les roues de l'avion, s'il le faut, pour le retenir.

Mais, une idée, une hypothèse a germé dans mon esprit, comme une mauvais herbe envahissante. Et si, finalement... s'il avait accepté d'y aller ? Ce qui expliquerait qu'il ne nous ait pas prévenus... Mon rythme cardiaque s'accéléra.

Il était inacceptable qu'il s'en aille. Pourrais-je l'empêcher de partir ? Et pourquoi diable ne m'avait-il donc pas prévenu ?

Je me garai sur une place interdite. J'ai couru à travers le hall bondé de l'aéroport. Je plissai des yeux pour voir les informations sur les vols, affichées sur les écrans plasmas. Je regardai de tous les côtés, et j'ai enfin trouvé la porte d'embarquement que je cherchais. J'ai avancé, en bousculant les personnes qui étaient sur mon passage. Et je l'ai enfin aperçu, bagages en main. Soulagée de le voir enfin, j'ai couru vers lui.

- Tony !

Il s'est retourné, l'air étonné et gêné à la fois. Il a regardé autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un d'autre. Puis il a reporté son attention sur moi. En fronçant les sourcils.

- Ziva ?

Je m'arrêtai à quelques mètres de lui, et tentai de reprendre mes esprits.

- Tu comptais partir comme ça ? Sans rien dire à personne., sans dire au revoir ? Gibbs l'a appris de la bouche de Vance. Je l'ai appris par Gibbs... Je ne comprends pas, Gibbs non plus, ne comprends pas. Tu aurais dû voir son regard, il est perdu, il a de la peine. Et moi aussi. Je pensais que tu aurais refusé, toi qui est tant attaché à ce travail. Dis-moi que tu as une bonne raison, Tony, d'accepter.

Il m'a fixé longtemps avant de répondre. D'une voix calme, et sûre.

- Oui, j'ai une bonne raison. Et je... ne peux pas parler de la raison de mon départ. C'est confidentiel. J'avais pensé que partir sans vous dire au revoir aurait été plus simple. Et tu ne me facilites pas les choses, Ziva...

Ses paroles me firent l'effet d'une gifle monumentale. J'aurais préféré qu'il me frappe, d'ailleurs. J'étais abasourdie.

- Je ne te facilite pas les choses ? Et ça vient de celui avec qui j'ai travaillé pendant plus de cinq ans ? Celui en qui j'ai entièrement confiance, celui qui mettait sa vie entre mes mains. Celui qui...

Je me suis interrompue lorsqu'une femme, blonde, a tapé doucement sur l'épaule de Tony. Ce dernier s'est tourné vers elle. Mon sang s'est glacé, et je ne pouvais plus prononcer un mot. Bouche bée, je la regardai tendre les billets d'avion à Tony, qui l'a remercié d'un adorable sourire. Une femme que je ne connaissais que trop bien.

L'agent Barrett. Ainsi, elle partait en Espagne avec lui.

Elle a glissé quelques mots à l'oreille de Tony, et m'a gratifié d'un sourire narquois, avec une lueur de triomphe dans les yeux, puis elle s'est dirigée vers la porte d'embarquement.

Je regardai Tony, dégoûtée. Il évitait mon regard. J'eus un rire hystérique.

- D'accord, je comprend mieux maintenant. Tu pars avec elle ! Pourquoi tu ne me l'as pas dit en premier, Tony ? J'aurais compris plus vite, et ça nous aurait évité, enfin, ça m'aurait évité de perdre mon temps, parce que toi, t'en as pas grand chose à faire.

J'allais pleurer. J'ai tourné les talons, mais il m'a attrapé par le bras, me forçant à me retourner.

Il répliqua, avec colère.

- Je n'ai pas dit que je n'en avais rien à faire ! J'ai dit que c'était plus facile ainsi, de partir sans vous dire au revoir.

- C'est lâche !

- Peut être oui. Mais les ordres sont les ordres, si je refuse ma mutation à Rota, je perds mon travail. Et toi comme moi savons qu'il n'y a que ce travail qui compte...

- Oh, arrête. Je reconnais là l'ancien Tony. Qui quitte tout pour suivre une fille rencontrée il y a à peine 10 jours. Je suis sûre que ça va te plaire, d'être son supérieur, de lui donner des ordres...

Il a lâché mon bras, exaspéré.

- Tu me fais une scène de jalousie, Ziva ? Il n'y a rien entre EJ et moi.

- Rien qu'à la façon dont tu prononces ''EJ'' , je sais que tu mens.

- Tu as toujours su quand je mentais.

- Ne change pas de sujet. Tu as couché avec elle ?

Il leva les yeux au ciel et changea immédiatement de sujet.

- Cette promotion, c'est une occasion en or, à saisir. Il est grand temps que je prenne mon indépendance. Et figure toi que j'en ai envie.

- Ben voyons ! On dirait un adolescent qui quitte tout juste le domicile familial ! Tu n'as pas pensé que moi, que nous, aurions voulu être au courant, et savoir que tu t'en allais ? Tu es immature, et tu ne vois pas à quel point les autres tiennent à toi !

- Tu n'as pas l'air de tenir à moi tant que ça, sinon, j'imagine que tu ne m'accablerais pas de cette façon. De toute façon, cette conversation n'a pas de raison d'être, Ziva. Je m'envole aujourd'hui pour Rota, que tu le veuilles ou non, et tu ne peux rien y changer.

Je grimaçai. Comment savait-il, que j'étais venue pour le retenir ? A présent, je le voyais en face de moi, et je savais bien que je ne pouvais rien y changer. Même j'y avais quand même cru, pendant un instant. Oui, je ne pouvais rien y changer. Et l'entendre de sa bouche, faisait horriblement mal. Tout ce sur quoi je semblait construite depuis quelques années tombait en lambeau. Le sol qui me soutenait semblait s'effondrer. Tout me paraissait dénué de sens, comme d'imaginer l'équipe sans lui, sans sa présence indispensable. J'étais à la déroute, et priai silencieusement pour le cauchemar s'arrête. Mais bien entendu, je ne lui montrai rien. Je ne comptais pas lui faire croire qu'il m'avait percé à jour.

- Je ne suis pas venue pour changer quoi que ce soit à ta décision...

- Tu ne serais pas venue, dans ce cas là.

Je sondai son regard, en essayant de lui montrer ma détresse.

- Ta vie n'est pas là-bas, Tony. Elle est ici.

- J'ai besoin de changement. De liberté. Ce n'est peut être qu'une crise, une passade. J'aimerais bien y croire, mais je n'en ai pas l'impression.

-Tu le regretteras un jour.

- Peut être, mais j'en doute.

On se défiait du regard. Plus les secondes passaient, plus notre lien s'ébréchait. Je tentai de le supplier des yeux. Mais en vain, il était imperméable. Je ne reconnaissais plus l'homme qui était debout en face de moi. J'avais l'impression de côtoyer un étranger, je ne le comprenais plus. L'idée de le perdre était inacceptable, et je réalisais avec horreur que les sentiments déroutants qui m'habitaient en cet instant, n'étaient pas ceux qu'on ressent dans la détresse de perdre un ami, ou un frère. Je tremblais de l'intérieur. Même ma voix tremblait.

- Vance te mute en Espagne, et toi tu t'en accommodes ? Tu l'acceptes. Tu pars, comme ça, du jour au lendemain. Tu nous laisses seul. Tu me laisses seule. Te rends tu réellement compte de ce que tu fais, ou est ce que Barrett t'a simplement mis des œillères devant les yeux ?

Il soupira.

- J'aurais voulu que tu me souhaites bonne chance, ou un bon voyage, peut être. J'aurais préféré d'autres circonstances, pour qu'on se dise au revoir, surtout si c'est de toi qu'il s'agit. Mais, c'est apparemment trop te demander. Alors, je ferai avec. Et, s'il te plaît, oublie les reproches que tu as à me faire. J'ai l'espoir de commencer quelque chose, ailleurs qu'ici. Ça n'a rien à voir avec EJ ; mon espoir n'est pas pour elle, il ne le sera jamais. Elle ne compte... pas vraiment.

Je m'éloignai de lui, de quelques pas, désespérée. A chaque mot qu'il prononçait, mon cœur se déchirait un peu plus.

- Je ne compte pas non plus, c'est ça ?

Il a ignoré ma question. Il a attrapé ses bagages, a plissé les yeux, et a poursuivi sur un ton qui suintait l'ennui, affreusement indifférent. Un ton que je ne lui connaissais pas.

- Au revoir, Ziva. Dis à Gibbs que tu n'as pas su me retenir parce que j'ai fait un choix et que je m'y tiens. Tu lui diras aussi que je suis un lâche, comme tu dis, que je n'ai aucun respect, que je suis immature. Que je ne pense qu'à moi, que je n'ai aucun état d'âme, et que je ne ressens rien pour personne. Dis lui quand même, que, malgré ce que tu auras pu lui dire avant, j'ai conscience de l'affection qu'il me portait. Que j'ai été heureux d'être son coéquipier, à lui et à McGee. A Ducky et Abby aussi. Et qui sait, peut être que je les reverrai un jour, bien que... j'en doute sérieusement.

Ses paroles me laissèrent de glace. L'air toujours aussi impassible, Tony s'est dirigé vers la porte d'embarquement, sans même un seul regard en arrière.


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