Ceci est une gentille petite histoire, sans prétention, sous la neige pour se rafraîchir un peu, parce que là on crève de chaud… Tous publics. Néo et Trinity ne le savent pas parce qu'ils étaient encore enfants à l'époque, mais ils se sont rencontrés avant que Néo ne sorte de la Matrice…
Au fait, comme on ne nous l'a pas donné, j'ai inventé le vrai prénom de Trinity et j'ai pris quelques libertés vis-à-vis de sa famille et de celle de Néo. Bonne lecture !
Évidemment, rien n'est à moi sauf la petite histoire que voici, le reste est aux génialissimes frères W. (infoutue d'écrire leurs noms correctement…) !
Entre le Bronx et Long Island… Noël.
Alice s'enfonça aussi profondément que possible dans son siège et rabattit la capuche de son sweet noir sur sa tête, vaine tentative d'ignorer la dispute de ses parents, mêlée aux sons insupportables du walkman de sa sœur et aux coups de klaxons qui avaient envahi la rue. Elle soupira. Ils étaient partis une heure plus tôt, et ils avaient dû parcourir moins de deux kilomètres depuis. Pour cause : la violente baisse des températures qui s'était subitement abattue sur le pays avait provoqué des chutes de neige presque en continue et des routes complètement verglacées. Résultats : des accidents en veux-tu en voilà !
Il était 19h30. Ils étaient censés êtres à Long Island dans dix minutes pour passer Noël chez des cousins. Toute la famille se réunissait là-bas chaque année, mais comme c'était parti, ils allaient sûrement passer le 24 décembre dans la voiture. Non pas que le fait d'échapper à ses abominables oncles, tantes, grands-parents et cousins soit un calvaire pour Alice. Au contraire, elle avait commencé par se réjouir des embouteillages, même si elle se doutait qu'ils ne faisaient que retarder l'heure fatidique… Mais à mesure que le temps passait et que le ton entre ses parents montait (« Je t'avais dit que nous aurions dû partir immédiatement après le déjeuner ! Si tu m'avais écouté… », « Ah oui ? Et bien si Madame n'occupait pas la TV toute la sainte journée avec ses émissions insupportables de télé-achat, on aurait été averti des embouteillages par les informations et on n'en serait pas là ! »), elle en était à se demander si une soirée à se faire martyriser par sa grande sœur Morgane et ses cousins Bradley, Kevin et Elsa ne serait pas plus supportable…
- Tu ne veux pas baisser le son ? demanda-t-elle à sa soeur, sans le moindre espoir.
Si elle l'entendit, elle fit semblant de n'avoir rien remarqué et monta davantage la musique. Alice colla son front à la vitre embuée tandis que sa mère menaçait de quitter la voiture immédiatement si son père ne cessait pas de lui manquer de respect. Elle s'ennuyait. Elle n'aimait pas le bruit. Non, elle détestait le bruit. Elle préférait s'asseoir en silence dans sa chambre, sur son lit, avec son ordinateur, et préparer des coups en douce spectaculaires, à la suite desquels les plus grands hackers du monde noyaient sa boîte mail sous les applaudissements et félicitations. Elle était Trinity. Elle aimait être Trinity, seule sur les vagues d'Internet, en silence. Cela lui donnait l'impression d'être un fauve invisible traquant sa proie sans émettre le moindre son. Elle n'aimait pas être Alice Carter. Elle détestait Alice Carter, qui ne savait pas tenir tête à sa sœur ou à ses cousins, qui se laissait toujours faire en silence, qui écoutait ses parents se disputer avec impuissance. Alice était faible. Trinity était forte. Rien ne pouvait l'atteindre ni la toucher. Et un jour, Morpheus lui expliquerait pourquoi le monde ne tournait pas rond, et il lui montrerait la vérité.
Mais pour l'heure, elle était juste Alice, et même si elle la détestait, elle allait devoir faire avec. Sa mère lui avait défendu de prendre son ordinateur.
- Tu passes tout ton temps dessus ! En société, c'est très mal élevé ! Les gens pensent qu'ils t'indiffèrent !
« Les gens m'indiffèrent », avaient songé l'enfant. Mais à cet instant, elle était Alice, et Alice ne répondait pas. Elle se taisait, elle disait « Oui, Maman. », et elle allait s'asseoir dans la voiture pour aller voir les « charmants-enfants-de-Tante-Sonia-et-Oncle-George-qui-sont-si-polis-et-si-bien-élevés».
« Et qui se moquent sans cesse de moi. Et qui m'insultent parce que je suis la plus petite et que tout le monde a mauvaise opinion de moi, et que si je riposte tout le monde croira que c'est moi la coupable et pas eux », songeait tristement la fillette. Trinity leur mettrait une raclée. Dommage que ces imbéciles soient incapables de se servir d'un ordinateur. Elle pourrait leur montrer, alors…
Avec un nouveau soupir, Alice se servit de sa manche pour essuyer la buée de la vitre et regarder au-dehors. Ils étaient sur la quatrième file de voitures en partant du trottoir, ce qui lui permettait d'observer ce qui se passait sur ce dernier. Comme partout à New York, et aux Etats-Unis en général, ils étaient très larges et une foule de gens s'y pressaient. La plupart d'entre eux étaient en groupe, vêtus de couleurs vives et les bras chargés de paquets colorés. Ils riaient les uns avec les autres. Ce serait un joyeux Noël pour eux.
Elle contempla avec mélancolie une femme souriante qu'un homme grand et solidement bâti tenait par les épaules avec un air béat, un petit garçon de deux ou trois ans perché sur son dos; un jeune garçon, grand, maigre et dégingandé, une guitare en bandoulière et un gros sac sur le dos, qui marchait en soufflant sur ses doigts mal protégés du froid par des mitaines en laine; un groupe d'adolescents qui se bousculaient en riant; une vieille femme entraînée dans une bataille de boule de neige par ses petits enfants; deux fillettes occupées à fabriquer un bonhomme de neige… Elle ravala ses larmes. Elle était Alice, mais elle était aussi Trinity, et Trinity ne pleurait jamais parce qu'elle était forte et que rien ne pouvait l'atteindre. Elle décida de penser à autre chose et, pour se distraire, de s'inventer des histoires avec les gens présents sur le trottoir comme protagonistes.
Justement, trois hommes louches venaient de faire leur apparition. Ces drôles de gus n'avaient rien à faire dans un pareil décor : celui du milieu était de taille moyenne et pas très costaud, les deux autres étaient grands et bâtis comme des rugbymen. Sûrement des gardes du corps. Ils ne riaient pas, ne plaisantaient pas, ne souriaient même pas. Ils ne s'adressaient pas la parole. Ils marchaient juste ensembles. Ils portaient des vestes en cuir et des lunettes noires (alors qu'il faisait nuit) et celui du milieu avait un genre de tic : il ne cessait de se gratter le bras, comme un drogué en manque.
Alice se tassa encore un peu plus dans son siège si toutefois c'était possible. Si ces trois types étaient dangereux, mieux valait qu'ils ne la surprennent pas entrain de les espionner.
Soudain, elle ouvrit de grands yeux : ils venaient de s'arrêter sur le trottoir, et le grand type triste avec une guitare s'était arrêté devant eux (il arrivait de la direction opposée). Ce qui se passa ensuite fut si rapide que si elle ne les avait pas observés aussi attentivement, la fillette n'aurait rien vu : le garçon fit passer sa guitare devant lui, sortit une disquette informatique de la pochette de son étui. Le type du milieu, pendant ce temps, avait attrapé une énorme liasse de billet dans son manteau, et quand ils se serrèrent la main, ils échangèrent la disquette et l'argent. Alice cligna des yeux, se demandant si elle avait bien vu… L'homme et le garçon échangèrent rapidement quelques mots, puis se préparèrent à se séparer, quand les yeux du garde du corps de droite, qui balayaient la rue, se posèrent sur… Alice ! Il tapa sur l'épaule de son patron et la lui désigna du menton. La fillette s'aplatit aussitôt sur la banquette, disparaissant de la fenêtre, mais il était trop tard : les trois gars venaient vers elle. Le garçon triste avec une guitare avait disparu…
Thomas s'éloigna à grands pas rapides du lieu de l'échange : ce parano de Sullivan était fichu de croire que la fille qui les espionnait était avec lui. Bon sang, la gamine devait être complètement idiote, ou alors complètement suicidaire ! Qui espionne ouvertement des pirates informatiques alors que sa voiture est coincée dans les embouteillages ? C'était du délire…
D'un autre côté, elle ne les espionnait pas forcément… Peut-être juste qu'elle s'ennuyait… Après tout, elle n'avait pas l'air d'avoir plus de dix ans. Une gosse. Il ralentit le pas. Oui, à bien y réfléchir, c'était juste une petite fille qui s'ennuyait et qui regardait les gens dans la rue. Thomas s'arrêta au milieu du trottoir. C'était le soir de Noël, et une gamine de dix ans allait sûrement y laisser sa vie. Tom savait comment fonctionnait Sullivan et ses deux gorilles : ils allaient ouvrir la portière, arracher la fillette de là sans se soucier des protestations de la famille et la minute d'après, ils auraient disparu dans les ruelles sombres et étroites du ghetto pour la trucider en toute discrétion.
Thomas hésitait, sans faire attention aux passants courroucés qui le bousculaient. D'un côté, il avait des trucs urgents à faire : ce n'était pas pour rien qu'il s'était arrangé pour que la transaction avec Sullivan ait lieu plus tôt que prévu, il avait besoin de ce fric pour Noël, et il devait se dépêcher avant que ses fournisseurs et connaissances ne disparaissent, il ne savait où pour faire la fête de leur côté. De l'autre, ça ne se faisait pas de laisser une môme de dix ans se faire massacrer le soir du 24 décembre.
« Ma grandeur d'âme me perdra », songea-t-il avec exaspération, tout en faisant demi-tour.
Il était temps : Sullivan et ses gardes du corps étaient à quelques mètres de la voiture. Il se faufila entre deux véhicules, grimpa sur un capot en ignorant royalement les protestations de son propriétaire, sauta sur le toit d'une autre voiture et laissa tomber souplement à côté de la portière de la gamine. Il se composa un visage aussi joyeux qu'enfantin et ouvrit la portière, faisant sursauter la fillette.
- Eh bah alors ? On dit plus bonjour aux copains ?
Alice eut tellement peur qu'elle faillit faire un arrêt cardiaque, et ce n'était pas qu'une façon de parler. D'autant qu'elle s'attendait à voir débarquer les deux gorilles, pas le garçon triste avec une guitare.
- C'est qui celui-là ?, demanda Morgane à Alice d'un ton agressif, tandis que leurs parents interrompaient momentanément leur dispute pour se retourner avec curiosité.
- Euh…
- Thomas, se présenta l'autre avec un immense sourire, en serrant d'autorité la main de Morgane.
À en juger par la grimace de cette dernière, il le lui avait sûrement broyé. Alice décida aussitôt que ce garçon était très sympa et digne de confiance.
- Tu ne nous présentes pas, Alice ?, demanda sa mère, très surprise de découvrir qu'en fin de compte, sa fille n'était pas complètement irrécupérable sur le plan social.
- Euh… Bah, Thomas, mes parents.
- Ravi de vous rencontrer, claironna le garçon en leur serrant tour à tour la main, avec un peu plus de délicatesse, cette fois. En fait je passais dans le coin, et j'ai vu que tu avais l'air de t'ennuyer au milieu de ses embouteillages. Je viens de voir les accidents, vous n'êtes pas près de repartir. Ça vous embête si je vous emprunte Alice une petite heure ? On n'ira pas loin…
Morgane eut un rictus méprisant tandis que leurs parents échangeaient un bref regard. Alice, quant à elle, en était à se demander si le jeune homme souriant et à l'air fort sympathique n'avait pas l'intention de l'entraîner dans un coin sombre pour lui faire la peau…
Finalement, il sembla que la bonne tête ainsi que l'âge raisonnable du dénommé Thomas soient suffisants à Monsieur et Madame Carter pour laisser leur fille de onze ans aller se promener seule avec un inconnu dans un quartier de NY réputé pas très net, car ils ne tardèrent pas à acquiescer.
- C'est d'accord, mais ne vous éloignez pas trop, ça peut se remettre à avancer d'un instant à l'autre, les avertit son père avant de les oublier complètement pour reporter son attention sur la route.
- Pas de problème, répondit Thomas, le plus sérieusement du monde, avant d'attraper Alice par le bras et de la tirer fermement hors de la voiture, dont Morgane claqua la portière derrière eux.
« Jalouse » diagnostiqua Alice avec satisfaction.
Elle fut détournée de ses pensées quand le guitariste passa un bras autour de ses épaules pour la maintenir fermement contre lui, s'assurant ainsi qu'elle n'aurait pas la possibilité de lui échapper.
- Marche près de moi et tient-toi tranquille, siffla-t-il, entre ses dents serrées, tout en continuant de sourire et en l'entraînant vers le trottoir d'un pas vif.
- J'ai froid, souffla-t-elle d'une petite voix parce qu'à cet instant elle était Alice, pas Trinity, qu'Alice était faible, surtout à côté du garçon qui, lui, était beaucoup plus fort qu'il en avait l'air, et surtout plus grand qu'elle, et parce qu'elle avait peur des trois types qui s'étaient arrêtés au milieu de la chaussée et les regardaient venir dans leur direction avec un air mauvais, et puis aussi parce qu'il faisait froid et que son sweet était plutôt léger.
Thomas s'arrêta et la regarda.
- Tu ne vas pas te sauver, si je te lâche ?
Elle secoua négativement la tête. Elle avait bien trop peur pour s'enfuir, Thomas avait des jambes bien plus grandes que les siennes, il était sûrement bien plus rapide, et de toute façon ses jambes à elle tremblaient trop pour la porter très loin.
Thomas la lâcha prudemment, ôta à toute vitesse son sac et sa guitare (si toutefois c'était bien une guitare, et pas une mitraillette, qu'il y avait dans l'étui) qu'il posa sur le sol, lui mit sa veste en cuir sur les épaules, remit ses affaires sur son dos, la serra derechef contre lui et reprit leur marche. Il allait très vite et faisait de grands pas, elle devait presque trottiner pour rester à sa hauteur. Il était aussi grand que les joueurs de basket qui s'entraînaient sur le petit terrain, près de chez elle, et serrée ainsi contre lui, elle lui arrivait en dessous de l'épaule. Il devait être bien plus vieux qu'elle, pourtant son pull dégageait une odeur de chocolat chaud. C'était bizarre : Bradley devait avoir le même âge que lui, pourtant il sentait la cigarette et l'alcool, un peu le café aussi (elle le savait parce que Bradley trouvait toujours amusant de la bousculer de très près, ce qui lui faisait profiter de ses… effluves.). Elle détestait que Bradley se colle à elle comme ça, et elle pensait que ça ne devait pas être agréable d'être collé à un homme en général –son père n'était pas assez démonstratif pour les câlins-, alors comment expliquer que la présence de Thomas tout contre elle, son souffle dans ses cheveux lui paraisse rassurant, et même… agréable ?
La gosse tremblait comme une feuille contre lui. Thomas songea que ça devait être autant dû au froid qu'à la peur : John Sullivan et ses sbires avaient les yeux braqués sur elle, et leurs regards ne pouvaient pas vraiment êtres qualifiés de bienveillants.
- Y a pas de problèmes, elle est avec moi, lança Thomas d'un ton ferme dès qu'ils furent à porté de voix.
- Pourquoi elle nous espionnait ?, cracha John avec colère.
- Je vous espionnait pas, je…, commença Alice timidement.
- Tait-toi !, ordonna Thomas d'un ton bien plus dur que précédemment. C'est une amie, elle m'avait vu et elle s'apprêtait à venir me demander ce que je faisais là, reprit-il à l'adresse de Sullivan. Je m'en occupe, OK ?
D'un geste, John arrêta ses deux gorilles, qui avaient fait mine de se jeter sur Thomas.
- N'essai pas de me rouler, Tom…
- J'essaye même pas.
Lentement, Sullivan et ses sbires s'écartèrent pour leur céder le passage.
- Merci, souffla Thomas, avant de s'éloigner rapidement, la fillette toujours collée à lui.
- Où on va ?, balbutia Alice alors qu'il l'entraînait dans une petite rue.
- On prend le large. Fait semblant de me connaître, efface-moi cette tête de condamnée, je ne vais pas te faire de mal. Ils vont nous surveiller pendant un moment pour s'assurer qu'on les mène pas en bateau. On va rester ensemble jusque-là, mais j'ai deux ou trois courses à faire qui ne peuvent pas attendre. Grimpe.
Il s'était arrêté sous une échelle de secours qui grimpait le long de la façade d'un immeuble. Alice déglutit.
- Qu'est-ce qui se passe ? T'as le vertige ?
Trinity lui aurait fait rentrer son sourire moqueur dans la gorge, mais Trinity était grande et forte, et Alice était toute petite. Thomas, lui, était très grand. Alors Alice répondit juste :
- Non.
Et elle empoigna le premier barreau de l'échelle, avant de se hisser au-dessus du sol à la force des bras.
Sur le toit, il la laissa marcher seule, quelques instants, puis avisant ses tremblements :
- T'as froid ?
Elle hocha la tête, en enfouissant les mains dans les poches de la veste trop grande, qu'il n'avait pas récupérée. Il remit son bras sur ses épaules, mais sans lui interdire tout mouvement cette fois.
- T'as quel âge ?, demanda-t-elle timidement au bout de cinq minutes.
- Quatorze ans. Et toi ?
- Treize !, tenta-t-elle sans trop y croire.
- Dix, riposta Thomas.
- Onze, finit-elle par avouer, penaude.
Thomas émit un drôle de son tordu qui ressemblait à un petit rire, et cela fit sourire Alice sans qu'elle sache pourquoi.
- Tu sais que les grands magasins, c'est de l'autre côté ?, souffla-t-elle en avisant la direction dans laquelle il l'entraînait.
- J'ai une tête à faire mes courses dans les magasins ?
Elle le regarda aussi attentivement que possible sans trébucher parce que c'était difficile de marcher aussi vite que lui sans regarder devant soi.
- Non, pas vraiment.
Il sourit, et c'était un sourire presque aussi bizarre que son rire : il ne soulevait qu'un seul coin des lèvres, et ça lui faisait un rictus tordu, un genre de demi-sourire. Alice trouva que c'était un beau sourire. Bizarre mais beau. En fait, ce drôle de mec était comme ça dans son entier : bizarre mais beau. Il la dévisagea étrangement et pendant un instant, elle crut qu'il lisait ses pensées, alors elle baissa vite les yeux en rougissant, de peur de ce qu'il pouvait deviner par leur intermédiaire. De nouveau, il eut ce petit rire amusant.
- Ou on va, alors ?, demanda la fillette, pour détourner son attention.
Elle commençait à prendre confiance. Thomas ne lui voulait pas de mal, au contraire : il l'avait tiré des griffes de Sullivan.
- T'occupes…
