2e fragment datant de février 2015

«Cette cabine t'intrigue vraiment, hein ? »

Il ne répondit rien, les yeux fixés sur ladite cabine.

«Tu sais, ce n'est pas celle du Docteur.

-Merci pour cette réplique pertinente John. Répondit Sherlock. »

Ce dernier se détourna de la fenêtre et se rassit dans son fauteuil.

« Mais comment est-elle arrivée là ? Murmura le génie du duo.

-Peut-être un tournage ? Notre Baker Street est devenue plutôt célèbre depuis tes exploits…

-Je t'en prie. Fais au moins semblant de réfléchir… »

John soupira. Son explication était invraisemblable, mais il ne la jugeait pas plus ridicule que celle du TARDIS.

«John ! Souffla Sherlock, il est là. »

Son ami se précipita sur la fenêtre. Il souleva le rideau.

« Soit plus discret, s'il nous remarque…

- Il ne regarde pas vers nous.

- Tu ne sais pas qui Il est…»

John regarda avec étonnement le détective puis il se retourna vers la rue. Un homme en costume bien taillé avec un petit air british se tenait effectivement au beau milieu de Baker Street, l'air étonné par les taxis noirs qui klaxonnaient.

« Tu penses sérieusement que c'est le Docteur ? Ça pourrait être… un cosplay ?

-Il n'y a aucune convention de ce genre à Londres en ce moment John, encore un fois, je te le dis, renseignes-toi. »

Il se tut. De toutes façons, il ne pourrait rien y faire. Sherlock était et resterait un génie et lui, le docteur Watson resterait toujours à le suivre.

« Pourquoi est-il étonné par les taxis ? Demanda John. »

Sherlock ne lui répondit pas. C'était étrange de le voir lorsqu'il n'avait pas de réponse à fournir ce qui devenait inquiétant au bout de trois questions environ. Il restait perdu dans ses pensées, perdu dans la contemplation de l'homme dans la rue.

Il se leva soudainement, attrapa son pardessuset descendit prestement l'escalier. John mit quelques secondes à le rattraper. Il suivait toujours Sherlock. Il entendit vaguement Madame Hudson lancer quelque chose à propos du thé et la porte claqua.

Sherlock s'approcha à pas décidés de la cabine plantée sur Baker Street. L'homme en costume avait disparu. John passa en mode furtif, c'est à dire qu'il regardait de tous les côtés.

« Inutile d'essayer de passer inaperçu, ses capteurs de présence ont déjà dû nous repérer. »

Sherlock tourna autour de la cabine à pas lents.

« Ce qui est étrange, c'est que nous le voyons… Son filtre de perception devrait nous en empêcher…

-Évidemment que non, puisque ce n'est pas le TARDIS ! »

Sherlock le regarda avec cet air d'intelligence supérieure un peu condescendant qu'il prenait de temps en temps lorsque son interlocuteur ne le comprenait pas ou lorsqu'il se retrouvait face à Lestrade.

« Comment expliques-tu l'apparition de cette cabine ? Regarde autour de toi. Ce n'est pas un tournage. Et à moins que Mycroft ai décidé de se souvenir de mon anniversaire avec trois mois de retard, je vois mal un cosplayer lambda se trimbaler avec une cabine de police apparemment authentique. »

Jhon soupira et s'éloigna en direction de la porte de leur appartement.

Sherlock posa sa main sur la poignée. Puisque le filtre de perception ne parvenait pas à les éloigner, le verrou le ferait. Il appuya, la poignée se baissa.

« John ! John ! Où es-tu ? John, c'est ouvert !

-Oui, oui, c'est ça… Écoute, je te laisse finir ton délire, le thé va refroidir. »

John vit Sherlock abaisser la poignée, entrebâiller la porte et se faufiler à l'intérieur de la cabine. La porte se referma en claquant.

L'homme fit quelques pas vers la porte du 221 B. Puis, dans un soupir se retourna et traversa la rue. John suivait toujours Sherlock.