Chapitre 1 : C'était complètement insensé !

'' Kaasan ! ''

'' C'est Mama Yuu-chan ! '' La voix de Miko était douce et joyeuse. Elle laissa de côté sa vaisselle et s'approcha de son fils cadet, qui venait de surgir dans la cuisine. Quand elle vit son visage grave, elle s'exclama d'une voix mordante : '' Que se passe-t-il Yuu-chan ? Tu as mal dormi toi aussi ? Shô-chan était très fatigué ce matin. Il a dû se lever très tôt pour se réunir avec Bob et... Oh ! Elle te plaît Yuu-chan ? '' s'empressa-t-elle d'ajouter d'un ton à nouveau calme.

Miko avait cette habitude de partir dans des monologues inutiles, chaque parole accompagnée de mouvements gracieux bien qu'énergiques, ce qui avait bien le don d'exaspérer les mâles de la famille Shibuya. Ce fut lorsqu'elle reconnût le gros paquet rose que Yuuri tenait en main qu'elle s'était sentie rassurée et avait détourné la conversation sur l'objet, objet qui avait apparemment irrité son fils.

'' Si elle me plaît ? C'est une robe ! Je suis un garçon, je ne porte pas ce genre d'habit. Je... je sais que tu rêves encore de m'habiller comme une fille mais, à mon âge, ce n'est plus vraiment possible. Non, ce n'est même plus imaginable ! ''

Il s'excusa le plus poliment possible avant de rendre le soit-disant cadeau à sa mère. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, cette dernière se mit à rire.

'' Yuu-chan, tu pensais vraiment qu'elle t'était destinée ? Si j'avais dû t'acheter une robe, j'en aurais choisi une d'une couleur plus appropriée, bleue ciel plus exactement. Oui, elle t'aurait été à merveille ! '' s'exclama-t-elle.

'' Bleue ciel ? Pourtant je ne m'habille jamais en bleu ciel. '' Yuuri regretta ce qu'il venait de dire mais se sentit soulagé. La robe n'était pas pour lui. Il n'allait pas devoir convaincre sa mère de la rapporter pendant encore une heure car il avait d'autres choses à faire bien plus intéressantes d'ici là, comme se rendre à Shin Makoku, royaume des démons, par exemple. Il revint alors sur Terre : si la robe n'était pas pour lui, à qui était-elle destinée ?

''Je... je ne comprends pas, '' balbutia-t-il, '' tu l'as achetée pour qui alors ? ''

'' Pour Wolf-chan évidemment. ''

Son souffle se coupa net, puis il se crispa à l'idée de voir Wolfram dans une robe. Il n'avait jamais rien vu de tel depuis son arrivée en tant que Maoh et cela ne risquait pas de se produire. Enfin, il n'en avait jamais porté une volontairement. Le blond aux yeux émeraudes portait quasiment tout le temps son uniforme bleu foncé sauf la nuit, certes, où il était vêtu d'une chemise de nuit rose avec des nœuds papillons de même couleur. Yuuri avait fini par s'y habituer. Après tout, tant que Wolfram ne se promenait pas dans le château dans cette tenue, ça ne le dérangeait pas. Ce n'était pas vraiment le pyjama souhaité pour un soldat de son rang, encore pire pour le soi-disant fiancé du Maoh. Mais de là à le voir dans une robe rouge cerise, en satin, à quatre bretelles fines et à longue traine volumineuse ne lui avait pas traversé l'esprit. Pourtant, elle était bel et bien pour lui.

'' Kaasan, Wolfram ne porte pas de robe, il... ''

'' C'est une robe de soirée Yuu-chan ! Tu verras, il sera magnifique, tous les regards seront posés sur lui. Je suis sûre qu'il doit y avoir des bals, des cérémonies dans des châteaux, avec des princesses dans des robes magnifiques, oh et des princes très très galants, comme dans les contes de fées. Il aura à coup sûr une occasion de la porter ! Comme j'aurais aimé pouvoir le voir avec. Tu prends bien soin de lui, n'est-ce pas Yuu-chan ? ''

Wolfram. Dès que son prénom apparaissait dans une discussion, que ce soit avec sa mère ou avec Murata, elle en revenait toujours à son... son couple. Couple qu'il n'acceptait pas, étant donné que pour lui (et avantageusement, pour son frère également), un garçon ne pouvait pas être avec un autre garçon. Comment les autres pouvaient-ils accepter cela ? C'était pourtant totalement insensé. La seule raison pour laquelle il continuait à être fiancé au blond était qu'il ne voulait pas blesser ce dernier qui l'aimait. Il le lui avait bien montré depuis qu'ils s'étaient rencontrés deux ans auparavant. Le bouclier que Wolfram avait créé pour ne pas être considéré comme un faible aux yeux de sa famille et de ses troupes ne cachait pas, malgré lui, sa sensibilité. La rupture de leur engagement le rendrait à coup sûr dépressif et Yuuri aimait trop cet être – un amour fraternel évidemment – pour lui faire un tel mal.

'' Yuu-chan ! ''

'' Oui, oui, ne t'inquiète pas Kaasan'', batifola-t-il.

'' Ken-chan va bientôt arriver. Et c'est Mama Yuu-chan. Je vais remplir la baignoire. Vas te préparer pendant ce temps.'' Il s'exécuta dérouté. Il ne gagnerait pas face à sa mère. Il avait fini par se dire que Wolfram et lui rirait un bon coup et que le paquet finirait au fond d'un placard. Son soi-disant fiancé n'accepterait jamais ce genre de cadeau. Une chemise de nuit d'accord, mais pas une robe de soirée. Enfin, il l'espérait.


Murata Ken arriva dix minutes plus tard. Après avoir échangé des " au revoirs " avec Miko, qui n'oublia pas de rappeler à Yuuri de livrer un certain paquet, précieusement emballé pour éviter qu'il se mouille, à une certaine personne, les deux sokokus plongèrent vers l'autre monde. Yuuri refusa de dévoiler le contenu du paquet à son ami. Murata en avait donc logiquement déduit qu'il ne devait être que pour l'arrogant, colérique, égoïste petit Lord Von Bielefeld. Cependant, il aurait bien aimé savoir ce qu'il renfermait. Il devait être important ou honteux pour que Yuuri refuse de le lui montrer. Il finirait bien par le savoir de toute façon. Shibuya ne pouvait rien lui cacher. Personne d'ailleurs, il était après tout le Daikenja !

Le comité d'accueil n'avait pas manqué à son devoir. Günter, Gwendal, Conrad, Ulrike, Wolfram et Greta se tenaient debout devant la fontaine du Temple Originel, certains serviettes à la main. Günter et Greta n'avaient pas hésités à sauter au cou du Maoh au risque de se tremper et surtout, pour le mentor, au risque de se faire brûler vif par un blond jaloux. Ulrike avait rejoint le Sage tandis que Conrad et Gwendal leur avaient apporté les serviettes.

'' Bienvenue chez vous, Heika. ''

Yuuri sourit. Il avait fini par prendre l'habitude d'entendre ces paroles venant de son parrain dès qu'il arrivait à Shin Makoku. Mais ces paroles lui faisaient aussi le plus grand bien. Oui, il était chez lui, dans son royaume, avec les personnes qui lui tenaient chaud au cœur, sa seconde famille. Le Maoh et le Grand Sage se séparèrent, l'un partant vers le Château du Serment de Sang, l'autre vers la salle des Oracles du Temple où l'attendait le Roi Originel.

Yuuri arriva juste à temps pour le dîner où il raconta à Greta et à Conrad comment s'était déroulé son dernier match de baseball, au grand désespoir de Wolfram qui n'aimait pas ce sport, devenu alors sport national de son royaume. Puis la fin du dîner arriva et Gwendal proposa au Maoh de se reposer de manière à ce qu'il soit en pleine forme le lendemain '' afin de rattraper votre retard dans vos devoirs en tant que souverain '' avait-il ajouté. Yuuri s'était donc dirigé vers la chambre royale en compagnie de sa fille et de son soi-disant fiancé sans broncher. Pendant que Yuuri lisait une histoire à Greta, ce que faisait d'habitude Wolfram, ce dernier alla prendre un bain. Lorsqu'il en sortit, Greta s'était déjà endormie et Yuuri était sur le point de se coucher.

Ce fut alors que Yuuri se souvint. Il avait demandé à Sangria, l'une des servantes, d'emmener le présent dans la chambre. Il le chercha des yeux, puis quand il l'eut trouvé, se leva et l'apporta au mazoku habillé à présent de sa chemise de nuit rose. Wolfram le regarda hébété. Yuuri ne lui avait jamais rien offert.

'' Qu'est-ce que c'est ? '' bégaya-t-il.

'' Juste un cadeau de ma mère. Enfin, tu vas voir, c'est assez marrant. Je suis obligé de te le donner, après tu peux en faire ce que tu veux. ''

Wolfram fut déçu. Yuuri ne changerait jamais. Après tout, pourquoi s'était-il imaginé ne serait-ce qu'une minute que le cadeau venait de son bien-aimé. Non, il ne changerait pas. Il posa le paquet sur une partie du lit inoccupée, et en sortit une boîte rectangulaire qu'il ouvrit. Il déplia alors le vêtement. Après un long moment qu'il mit à observer la robe, il finit par briser le silence.

'' Je l'aime beaucoup. Merci beaucoup. ''

Yuuri en était resté perplexe. Il l'aimait. Il allait donc la garder, et peut-être pire, la porter.

'' Tu... tu comptes en faire quoi ? ''

'' La ranger dans le placard évidemment ! Je la mettrai en temps voulu ! Que pensais-tu que j'allais en faire ? ''

C'était totalement insensé. C'était un garçon, il ne pouvait pas porter une chose pareille. Non, il se ridiculiserait. Ce n'était pas possible. Et pourtant il allait la mettre ' en temps voulu. '

'' Je sais pas, la brûler, la jeter, la donner, la... ''

'' Hennachoko ! Tu as dit que je pouvais en faire ce que je voulais. Je ne détruirai jamais un cadeau venant des gens qui m'importent ! '' Le blond avait pris soin d'insister sur les quatre derniers mots, ce boulet devait comprendre qu'il faisait parti de sa famille et qu'il serait temps qu'il lui fasse lui aussi des cadeaux.

'' Je ne suis pas un boulet ! Et puis, il est hors de question que tu mettes ça ! Tu es un homme, tu ne peux... ''

'' Je ne vois pas en quoi mon sexe m'interdirait de porter une robe. Les femmes portent bien des pantalons, elles ! ''

Comment répondre à ça. Wolfram criait presque à présent, la rage présente dans ses yeux émeraudes. Certes, les femmes mettaient des pantalons, mais un homme en robe ? S'il continuait à répondre – encore fallait-il qu'il sache quoi répondre – , ils réveilleraient Greta ou même le château ou encore pire, il se ferait attaquer par des boules de feu. Le blond était ainsi. Il s'énervait sans raison et finissait toujours par avoir ce qu'il voulait, ou presque. Yuuri reprit son calme, c'est tout ce qu'il pouvait faire.

'' Très bien, si tu veux avoir l'air ridicule, c'est ton problème. Mais ne viens pas te plaindre après. ''

Et sur ce, il se coucha laissant un Wolfram incrédule. Yuuri avait osé le traiter de ridicule mais en plus, il avait mis un terme à la discussion. Jamais auparavant il ne l'avait offensé de cette manière. Le blond l'aurait égorgé, brûlé, peut être pire, mais il n'en avait plus la force. La tristesse avait pris place dans son cœur, il était " ridicule ". C'est ce que pensait Yuuri de lui. '' Ridicule. '' Il rangea la robe et rejoint le lit royale, où il se coucha à droite, dos tourné aux deux autres membres du lit. Yuuri était à présent lui aussi endormi. Il était fatigué après tout, il n'allait pas passer la nuit à se disputer. Malheureusement, il n'avait pas idée de ce qu'il venait de faire. Seul le noir fût témoin des larmes qui coulaient sur les joues du prince.


La journée suivante passa rapidement. Yuuri avait fait son jogging habituel, s'était entraîné à l'épée avec Conrad et Morgif, sa précieuse épée, avait suivi des cours sur un certain Lein... peu importe, encore un descendant de la famille Roshvall, l'une des dix familles nobles, et puis il avait rejoint son bureau où l'attendaient des bulletins, des demandes, des lettres et autres à signer. Ce ne fût qu'au dîner où il fût autorisé à quitter son bureau malgré ses nombreuses tentatives de fuite. Soit il avait été retenu par Gwendal ou Conrad, soit il s'était fait repéré après avoir glissé sur le sol encore mouillé que les servantes venaient de nettoyer, soit il était rentré dans une armure qui s'était alors écroulée. Il n'avait vraiment pas été discret cette fois-ci. Greta parla pendant tout le dîner en racontant sa journée avec Wolfram et Anissina. La petite fille au boucles brunes semblait s'être bien amusée, elle était joyeuse et vivante. Yuuri aimait bien voir sa fille ainsi, elle était heureuse alors il l'était aussi. Il avait quand même remarqué que contrairement à Greta, le blond semblait fâché. Il ne lui avait pas adressé un mot de la journée et Yuuri avait considéré qu'il devait, de temps en temps, admettre qu'il pouvait avoir tort. Il n'avait donc fait aucun commentaire à la dite personne sur son comportement. D'ailleurs, personne d'autre ne l'avait fait. Lorsqu'ils eurent fini, Gwendal organisa une réunion entre le Maoh et ses gardes du corps. Ils avaient à parler sérieusement. Yuuri fut surpris que, si le sujet était si important, ils ne l'aient pas traité avant. Ils entrèrent dans le bureau où, par surprise, se trouvait déjà Murata.

'' Murata, que fais-tu ici ? '' s'écria Yuuri.

'' Lord Von Voltaire m'a convoqué à cette petite réunion maison. Alors, le paquet a plu ? ''

C'était tout à fait Murata. Incapable de se taire. Il savait qu'il obtiendrait un résultat sans attendre et il l'eut. Wolfram s'agita et Yuuri ne put s'empêcher d'envoyer des yeux noirs à son ami. Le Sage ne s'était pas préparé à ça. Il pensait plutôt qu'il verrait des pommettes roses apparaître sur certaines joues mais non, c'était apparemment la guerre entre Shibuya et le petit arrogant. La situation l'amusa néanmoins, il attendrait la suite avec impatience. Après tout, ils ne pouvaient être faits que l'un pour l'autre.

'' Un paquet ? '' questionna le conseiller.

'' Peu importe. De quoi vouliez-vous nous faire part Lord Von Voltaire ? ''

'' Il s'agit de Dai Shimaron. Comme nous le savons tous déjà Belal a été expulsé du trône. Jusqu'ici, il n'y avait pas eu de nouveau souverain, mais... ''

'' Mais il y en a un à présent, '' le coupa le Grand Sage. Gwendal fronça ses sourcils. Décidément, le Daikenja voulait irriter tout le monde. Le Maoh, son petit frère, Günter et maintenant lui. Vint alors une des questions qu'il ne s'était pas posé. Que pouvait-il y avoir dans ce paquet ? Certes, il l'avait aperçu lors de l'arrivée de Sa Majesté mais il n'y avait pas prêté attention. En tout cas, son contenu était la source de la mauvaise humeur de son frère cadet.

'' C'est exact. Un jeune humain du nom de Monilas. Il a l'attention d'accéder au trône très prochainement. Cependant, le Roi Saralegui avait l'intention de prendre le pouvoir et de réunifier Dai et Shou Shimaron en un seul royaume. Comme vous l'aurez compris, les deux partisans ne se mettent pas d'accord. Et c'est là que Shin Makoku entre en jeu. Aucune guerre n'a débutée et ils n'en débuteront sûrement aucune pour l'instant étant donné qu'ils vous demandent tous deux de choisir qui sera le prochain Roi. ''

'' Comment ? Sara et ce Monilas veulent que je choisisse qui d'entre eux sera le prochain Roi ? ''

'' Hennachoko, c'est exactement ce que mon frère vient de dire. '' Malgré sa rage, Wolfram n'avait pas pu s'en empêcher. Yuuri semblait le faire exprès ! Et ce dernier regretta de l'avoir ouverte. Il remercia Shinou d'être encore vivant et en un seul morceau.

'' Si je comprends bien, ce que vous auriez dû préciser Lord Von Voltaire, c'est que Monilas n'a pas l'intention comme ses prédécesseurs de déclarer la guerre à Shin Makoku mais, au contraire de signer un traité de paix, ou du moins une armistice. ''

'' C'est. Exact. '' Si le Grand Sage continuait ainsi, il finirait par le massacrer.

'' Heika. Quel que soit votre choix, vous pouvez être sûr que Shin Makoku ne craint rien. ''

'' Au contraire Lord Von Christ. Si Shibuya choisi le Roi Saralegui, nous n'aurons plus qu'à faire face à un seul pays mais ce Monilas et ses partisans nous en voudront sûrement d'avoir choisi ''l'ami'' du Maoh alors qu'ils proposaient une paix entre nos deux royaumes, sachant que cette guerre dure depuis des années. Mais s'il choisit Monilas, Saralegui en voudra à Yuuri, et nous ignorons quelles seront les conséquences. Après tout, nous n'avons signé aucun traité entre nos deux royaumes, Shou Shimaron pourrait nous attaquer à n'importe quel moment. ''

L'ambiance qui régnait à présent dans la salle amusait Murata. Ils étaient tous des bêtes prêtes à se sauter dessus, mais heureusement, des bêtes domptées. Personne n'avait encore craqué. Yuuri, lui, était désorienté. Pourquoi Sara et Monilas faisaient-ils appel à lui ? Ils ne lui demandaient même pas de soutenir l'un deux, non, mais de choisir. C'était totalement insensé !

'' Je ne sais pas vraiment quoi répondre. Shin Makoku est en danger dans tous les cas et... ''

'' Permettez moi de vous interrompre Heika mais nous avons oubliez de vous mentionner que le Roi Saralegui et Monilas vous demandent audience. Ils attendent votre réponse. '' Conrad venait de prendre la parole pour la première fois et avait choisi ses mots ambitieusement pour éviter toute excitation.

'' Ils veulent venir à Shin Makoku ? ''

'' Ce sera un peu comme pour l'élection des délégués Shibuya. Chacun exposera son programme et tu feras ton choix. C'est ce qu'ils attendent de toi : que tu les écoutes et que tu choisisses. ''

'' Il est clair que je ne peux refuser les audiences. ''

'' Hennachoko ! Évidemment que tu ne peux pas refuser ! Si tu refuses tout pacte de paix, tu déclares la guerre ! Tout le monde sait ça. Et puis, tu passeras pour un dégonflé face à ton peuple et face à tes alliés ! ''

'' Lord Von Bielefeld a raison, tu ne peux qu'accepter ces audiences, Shibuya. ''

Tout le monde se tut. La situation devant laquelle ils se trouvaient ne leur plaisait guère. Ce fut Gwendal qui rompit le silence.

'' Que faisons-nous Heika ? ''

'' Nous acceptons les audiences mais nous invitons aussi nos alliés et les huit familles nobles manquantes. Le choix repose sur nous tous. Nous dépendons tous de ce choix, nous ne pouvons pas prendre de risques. ''

Conrad sourit. Yuuri avait mûri en tant que Maoh. Il avait appris à prendre des décisions justes selon les situations et dans ce cas, il avait raison : l'avenir de Caloria, Franschire, Cavalcade et autres alliés ainsi que Shin Makoku lui-même reposait sur ce choix.