Ceci est un OS Tiva. Je le précise bien, parce que ce n'est pas le genre de chose que j'écris d'habitude!

J'en faisais un à MarieCeline si elle lisait et reviewait ma fic Les Tripl's. Le marché incluait que PBG devait trouver le sujet. Et voilà ce que ça donne!

A noter que le découpage en chapitres est normal, même si on peut croire qu'il s'agit d'une mini fic. Je pense que vous comprendrez en lisant.

Bonne lecture!

Téléphone

C'est étrange non ? On entend sonner un téléphone, ça peut être n'importe qui. Mais un téléphone qui sonne exige qu'on réponde, n'est-ce pas ?

Phone Game

.

La première fois que la sonnerie avait retenti de sa poche, Tony l'avait ignoré. À la deuxième, il avait posé le portable sur la table et était parti se doucher. À la troisième, il avait refusé l'appel. Au quatrième, il l'avait mis en vibreur et s'était attablé devant son dîner. Au cinquième, il l'avait éteint. Enfin ça, c'était depuis qu'il l'avait vu.

Avant, il décrochait. Avant, il avait son portable. Avant, il n'était pas soumis à la tentation. Avant, il n'aurait jamais osé faire ça. Oui, mais justement, c'était avant.

À présent, c'était différent. Il avait fini par allumer le portable. Lorsqu'il avait sonné, il avait refusé l'appel. Et depuis, il lisait les derniers SMS reçu.

Tout ça aurait pu paraître anodin. Un homme tranquillement assis à la terrasse d'un café, les yeux rivés sur le portable dernière génération dans ses mains, c'est ordinaire. Ce qui l'est moins c'est quand vous vous appelez Tony DiNozzo et que le-dit portable est au nom de Ziva David.

Le serveur amena sa commande, un café. Il paya l'addition aussitôt pour assurer sa tranquillité. Il délaissa ensuite l'appareil pour la tasse brulante. Trop chaud, tant mieux, il s'empressa de retourner à sa lecture.

Si quelqu'un l'avait vu faire ça en sachant à qui était le téléphone, on l'aurait accusé de vol. On aurait pu aussi dire que c'était encore une blague de sa part ou de la curiosité mal placée. On aurait pu dire beaucoup de choses, sauf qu'on aurait eu tort, car Ziva ne l'accuserait jamais de vol, pas en ayant son portable à lui entre les mains.

En cherchant le dernier message qu'il lisait, il se dit qu'il aurait mieux fait de le rapporter à sa propriétaire dès le début. C'est sans trop savoir pourquoi qu'il avait préféré le garder. Et puis si elle n'appelait pas, c'est qu'elle ne s'en était pas rendu compte, pas vrai?

oOo

Ziva avait hésité longuement avant de s'emparer du portable. Il était là, posé sur la table basse. La tentation était forte, mais elle avait tenu. Du moins, elle avait tenu jusque là. Maintenant, elle tenait le petit appareil tactile dans ses mains.

Elle le tourna dans tous les sens. Rapidement, elle constata qu'il était identique à celui qu'elle possédait, pas étonnant qu'ils aient fait l'échange sans s'en apercevoir. Elle se souvenait bien. Elle l'avait posé près du sien lorsqu'elle s'était assise sur son bureau. Il était affalé dans son fauteuil et tous deux discutaient de leurs projets de weekend. Plus exactement chacun tentait de savoir ce que l'autre comptait faire sans dire soi-même ce qu'il avait prévu. Puis Gibbs était arrivé et avait décrété qu'ils pouvaient partir. Ce n'était pas encore l'heure, mais il leur avait accordés ce petit privilège. Et puis on était vendredi soir, alors...

Elle avait attrapé un des portables, certaine que c'était le sien et il avait fait de même. Ce n'est que lorsqu'il avait vibré, signalant un message, il y a quelques heures, qu'elle avait compris le problème. Brad Pitt n'était pas dans son répertoire.

oOo

Tony maudit la fille qui appelait une fois encore. D'après le nom et du peu qu'avait dit Ziva sur sa vie privée, il avait déduit qu'il s'agissait de sa voisine, celle partie en vacances dans il-ne-savait-quel-pays.

Il avait mis quatre heures pour se rendre compte de l'échange. Cela s'était produit au premier appel de la fille. Il avait lu le prénom du correspondant et avait remis l'appareil dans sa poche. Il n'avait pas envie de répondre à quelqu'un qui ne lui disait rien. C'est une fois le portable rangé qu'il avait compris pourquoi. Il n'avait aucune femme de ce nom là dans son répertoire.

Après avoir résisté pendant quelques heures, pesé le pour et contre d'appeler Ziva sur son portable, il avait cédé à la curiosité. C'était le trait de caractère dominant chez tous les êtres humains et il n'échappait pas à la règle, surtout lorsque cela concernait une certaine israélienne.

Après mûre réflexion, il avait opté pour les SMS. Ceux qu'il lui avait envoyé étaient les plus nombreux avec ceux d'Abby. Réfrénant son impatience et préférant garder le meilleur pour la fin, il opta pour la lecture de tous les autres. Il ne trouva rien d'intéressant, même dans ceux du bleu. Il fut légèrement déçu et passa à ceux de sa gothique adorée. C'est là qu'il regretta amèrement son geste.

oOo

Ziva se demanda ce qui lui avait pris. Fouiller dans les affaires d'autrui n'était pas son genre. Seulement il ne s'agissait pas de n'importe qui. Si Tony découvrait l'échange, ce qui arriverait tôt ou tard, il ne se priverait pas de faire de même. Elle chercha donc la fonction message et entreprit de lire le dernier arrivé.

Elle pâlit au fur et à mesure de sa lecture et se dépêcha d'éteindre l'engin sitôt qu'elle eut terminé. Elle se dit alors qu'elle n'aurait jamais, au grand jamais, dû faire ça.

oOo

Tony avala son café d'une traite. Le breuvage à peine refroidit lui brûla la langue, mais il ne s'en formalisa pas. Il rangea le cellulaire dans sa poche et gagna à toute vitesse son appartement. Son intention première de découvrir le contenu du téléphone tranquillement installé au soleil lui était passé. Il rêvait maintenant uniquement de rentrer chez lui et de se glisser dans sous les draps pour partir au pays des rêves. Là-bas au moins, ce qu'il venait de lire ne lui empoisonnerait plus l'existence.

oOo

Ziva éteignit la lumière comme un automate. Elle avait beau tenté de ne pas penser à ce qu'elle venait de découvrir, les mots dansaient devant ses yeux. Elle souhaitait à présent les fermer et se laisser emporter par Morphée. Elle voulait oublier, vraiment tout oublier.