Me revoilà avec du Silentshipping. Ce TS est en fait constitué de deux OS que j'avais écrits séparément pour deux concours de Noël. Pour le premier les résultats ne sont pas encore disponibles, et pour l'autre j'étais la seule participante.
Yu-Gi-Oh! ne m'appartient pas.
Yu-Gi-Oh! - Wail
Du houx.
Il s'agissait là uniquement d'une petite plante. Comme toutes les plantes, elle était destinée à mourir un jour. Les gens l'oublieraient bien vite après sa disparition, ce n'était pas comme si elles allaient pleurer. Ce n'était qu'une feuille avec des boules rouges. Une fois arrachée à la terre, elle était vouée à partir plus tôt que les autres. Nul ne pouvait y faire quoi que ce fût, après tout.
Ses couleurs vives illuminaient les endroits où il se trouvait. Peut-être parce que ce monde était trop sombre. C'était ce que la plupart pensaient. Il suffisait de regarder autour de soi pour se rendre compte qu'on était perpétuellement entouré de problèmes qui refusaient de partir, peu importait à quel point on les éloignait. Ils ressemblaient à des moustiques : on avait beau agiter la main, ils revenaient de plus belle, toujours là pour nous tourmenter.
L'univers empestait de parasites dans ce genre. Des moustiques. Qui avait eu l'excellente, la magnifique idée de les inventer ? Ces suceurs de sang n'apportaient rien, à part des démangeaisons. Il ne fallait pas leur faire confiance, ils étaient sournois, fixés sur leur objectif, imperturbables. Ils ne s'arrêtaient de boire le sang des autres qu'une fois morts. Il s'agissait là de la seule solution si on voulait s'en libérer.
D'ailleurs, seules les femelles étaient aussi assoiffées de sang. Raison de plus pour se méfier. S'il avait appris une chose dans sa vie, c'était qu'il fallait éviter de s'impliquer avec une femme, ou bien les conséquences seraient désastreuses. Il en avait déjà fait l'expérience et il ne souhaitait absolument pas recommencer. Mais comment pourrait-il, dans son état actuel ? Il avait envie de dire qu'il s'agissait de sa faute, pas la sienne.
Un monde parfait serait sans femmes et sans moustiques. Voilà la conclusion à laquelle il était arrivé. Il n'avait pas vécu bien longtemps, pourtant il était suffisamment mature pour faire une telle constatation. Ceux qui pensaient le contraire n'étaient que des idiots incapables de voir la réalité en face. Comment pouvaient-ils ignorer cette vérité frappante qui les accablait chaque jour qui passait ?
Dans sa rage, il pouvait lister un tas de défauts. Néanmoins, le principal serait leur caractère manipulateur. Tout comme les moustiques, les femmes savaient qu'elles souhaitaient et étaient prêtes à tout pour y arriver. Il suffisait simplement de leur donner un objectif, n'importe lequel. Une fois qu'elles se mettaient dans l'esprit ce qu'elles le désiraient plus que tout, elles fonçaient tête baissée. Il était inutile de chercher plus loin.
Elles faisaient tout pour baisser la garde des autres afin de leur planter un couteau dans le dos. Perfides, les femmes savaient manipuler leur petit monde dès qu'elles y entraient. Leur capacité d'adaptation sur ce point-là était tout bonnement incroyable. Ces êtres eux-mêmes étaient si particuliers que cela en devenait fascinant. Certains se plaisaient à les observer afin de tuer le temps. Lui-même s'en moquait royalement. Pourquoi perdre son précieux temps avec ces créatures ?
Il s'était toujours suffit à lui-même. Il n'avait jamais eu besoin de quelqu'un pour l'aider. Il était fier de son indépendance qui lui avait permis de s'en sortir dans la vie. Dans cette vie. Il lui avait juste fallu être irréprochable afin de ne pas se mentir à lui-même. Et, le pire, c'était qu'il y était presque parvenu. Pourtant, il avait failli. Même encore maintenant il s'en rappelait comme si tout cela s'était produit la veille, alors que ces temps se faisaient anciens.
Il avait toujours estimé que se reposer sur les autres était une forme pure et simple de faiblesse. Quelqu'un de fort n'aurait jamais eu besoin d'une personne quelconque, sinon quoi il aurait manqué à son honneur. Il n'aurait plus été en mesure de se prétendre au-dessus de ces gueux pitoyables s'il avait demandé de l'aide, sous n'importe quelle forme qu'elle fût.
Malgré les difficultés, il avait tout fait pour être fort. Pour lui, à qui il tenait plus que tout. Puis pour elle, quand bien même nul n'était au courant, pas même elle-même. Mais cela n'avait aucune importance et n'en aurait jamais. Il fallait apprendre à laisser le passé derrière soi, c'était ce qu'il avait toujours fait. Dorénavant, il ne demanderait plus jamais le soutien de quiconque, car il avait fini par en apprendre les conséquences qu'il regrettait amèrement.
Parfois, il se demandait s'il s'en serait sorti sans leur intervention. Il répugnait l'idée d'avoir à dépendre d'eux. Il les détestait plus que tout, après tout, cela ne présentait aucune surprise. De toute manière, il aurait forcément trouvé un moyen de parvenir à ses fins sans leur présence, ou du moins était-ce ce qu'il pensait de toutes ses forces. Paraître faible devant lui était l'épreuve la plus dure qu'il eût jamais passée.
Lorsqu'il pensait à tout ce qui s'était produit, il avait comme l'impression de visionner un vieux film qu'on aurait oublié. Peut-être parce qu'il avait été effacé de la mémoire des gens, depuis. Il ne saurait dire avec précision, tant de temps s'était écoulé. Il se souvenait de la neige, ce jour-là. Tous fêtaient Noël en famille ou avec leurs amis. Une fête triviale et sans grand intérêt, d'après lui.
Pourtant, lui avait tenu à le fêter. Il avait souhaité se trouver en compagnie de tout le monde. Quelle stupidité. Il n'en avait pas eu envie. Il aurait sans doute dû refuser. Cela ne lui avait rien apporté. Pas vraiment... Il ne s'en rappelait pas exactement. Tout lui paraissait si lointain à présent. Il parvenait juste à se souvenir d'elle. Il avait d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi, elle ne signifiait rien.
Malgré sa surprise, il avait dû finalement admettre qu'il existait des femmes exceptionnelles, dans le sens d'uniques. Et il n'en connaissait qu'une seule. Lorsqu'il y songeait, il avait l'impression qu'il s'était trompé, qu'elle s'était jouée de lui alors qu'en fait elle était un être empli de sincérité. C'était la dure réalité qui s'était imposée à lui après toutes ses recherches.
Son expérience passée lui avait indiqué que chacun agissait par intérêt, le contraire n'existait pas. Nombre d'hommes et de femmes en avaient eu après sa fortune, son rang social. Du haut de son piédestal, il les avait tous balayés, ils ne valaient absolument rien à ses yeux. Il ne s'agissait là que de misérables parasites, tout comme les moustiques. Tout comme ces derniers, peu importait à quel point il s'efforçait de les chasser, ils revenaient toujours, à chaque fois plus avides.
Il n'existait aucune exception à cette règle, ou du moins l'avait-il cru. Il y avait cru tellement fort qu'apprendre le contraire l'avait totalement déstabilisé. Il n'arrivait pas à croire qu'il se fût trompé, surtout sur un point aussi majeur. Quelqu'un lui avait joué un mauvais tour, il ne voyait pas là d'autre explication possible. Un être aussi désintéressé n'était pas censé exister, et pourtant c'était le cas. Il s'agissait là presque d'une injure à Dame Nature.
Elle l'avait intrigué dès le départ. Son air innocent et compatissant avait semblé tellement réel qu'il s'était demandé comment elle pouvait être une si bonne actrice. Elle cachait parfaitement son jeu et parvenait même à rouler ses amis. Qu'une personne aussi perfide existât l'avait presque surpris. Il y avait décidément des monstres dans le monde, on pouvait tomber sur l'un d'entre eux à n'importe quel moment. Et, là, il était bien décidé de rester sur ses gardes.
Il l'avait observée, de loin. Peu importait la situation, elle conservait cette apparence vulnérable. Ne finissait-elle pas par être fatiguée, parfois ? Pourquoi s'efforçait-elle à endosser le rôle d'un personnage aussi faible ? Quel avantage en tirait-elle ? Tout en elle était une énigme. Elle l'avait intéressé, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Jamais personne n'avait attiré à ce point son attention.
Au moment où il s'en rendit compte, cela l'effraya : il tombait petit à petit dans son piège, elle refermait progressivement ses griffes sur lui. S'il ne sortait pas rapidement, il finirait mangé. Il perdrait. Contre une femme. C'était inacceptable. C'était en outre d'autant plus inadmissible qu'elle était la sœur de ce type qui ne valait absolument rien. Apparemment, elle avait volé ses neurones, car elle s'en servait à merveille par le biais de ce petit jeu dans lequel il avait vu clair.
Il ignorait combien de victimes elle avait fait, cependant il ne serait définitivement pas l'une d'entre elles. Elle se ferait prendre à son propre jeu car il entendait bien vaincre. Nul ne le tromperait, ah, ça, non. Il valait mieux que le bas peuple qui se laissait avoir par n'importe qui. Lui se trouvait au-dessus de tout cela. Il ne fêtait pas Noël comme eux.
Ce fut ce jour-là qu'il comprit la réalité. C'était un soir comme les autres, à la différence que les autres le nommaient « Noël ». Il n'avait jamais compris l'intérêt de cette fête. Il s'agissait d'un ramassis d'hypocrites qui offraient de la papillote et espéraient des diamants en retour. Il ne se mêlerait jamais à eux. Plutôt crever. Pourtant, son frère, lui, avait toujours des yeux brillants en évoquant cette fête.
Ce soir-là, ils s'étaient disputés. Il avait refusé de rejoindre ces humains qu'il avait côtoyés fréquemment par le passé contre son gré pour la soirée. Il ne les appréciait même pas, alors pourquoi accepter ? Il avait mieux à faire : le temps passé là-bas serait perdu et pas utilisé pour travailler. Tous ces dossiers ne se traiteraient pas tous seuls, il en était parfaitement conscient, mais pas son frère, qui était encore bien jeune, bien que plutôt mature pour son âge.
Il neigeait, dehors. Les flocons tombaient doucement et recouvraient le sol de blanc. Il y avait du vent, il faisait frais. Il fallait sortir avec un manteau et une bonne écharpe si on voulait espérer survivre plus de quelques minutes. La neige absorbait les bruits, rendant la ville plutôt calme en ce soir de fête. Tout était paisible, si on exceptait les voitures ainsi que les passants, plus bruyants les uns que les autres.
Et dire qu'il aurait dû passer sa soirée à travailler, comme n'importe quel autre soir. Pourquoi avait-il fallu qu'il en fût autrement ? Il ne voyait franchement pas ce que Noël avait de si spécial. D'abord une fête religieuse, c'en était devenu une de famille. Lui-même n'avait plus que son frère et la notion de famille comme la voyait les autres lui était étrangère. Il n'avait pas non plus d'amis, non pas qu'il en voulait de toute manière. Quelle en était l'utilité ? Il n'avait besoin que de compter sur lui-même, c'était largement suffisant.
Sur ce plan-ci, son frère était différent. C'était la raison pour laquelle ils s'étaient disputés ce soir-là. Lui avait envie de compagnie, de se sentir aimé. Il pensait de la sorte parce qu'il était encore bien jeune, cela finirait par lui passer. Il n'avait pas affronté la vie en face comme lui, il n'était pas en mesure de tout comprendre. Mais, un jour, il se rendrait compte de la cruauté de ce monde et à quel point il valait mieux être seul. Jusque là et après, il le protégerait, avec sa vie s'il le fallait. Il était le seul humain qui en valait la peine.
Néanmoins, cela ne l'avait pas empêché de faire des erreurs, comme de s'enfuir pour les rejoindre et fêter Noël. Mokuba était encore bien jeune, il ne pouvait pas lui en vouloir... Même si cela l'avait énervé sur le moment. Ne faisant pas confiance à ses employés qui ne désiraient que rentrer chez eux pour s'amuser à leur tour, il s'était rendu lui-même là-bas dans le but de le récupérer et de le ramener à la maison.
Rien ne s'était passé comme prévu. Une fois arrivé à cet endroit, il avait été traîné à l'intérieur, comme s'il avait été attendu. Comme s'ils avaient été contents de le voir arriver, à l'exception d'un ou deux d'entre eux. Il n'avait pas pu s'y opposer, à peine ouvrait-il la bouche qu'on lui coupait la parole. C'était insupportable. Et son frère n'arrangeait pas la situation, il paraissait même s'amuser.
Il ne savait pas combien de temps exactement il était resté à cet endroit, avec ces personnes rayonnant de bonheur, toutefois c'était trop longtemps. Il s'était plaint, or nul ne l'avait écouté. Il avait maugréé dans son coin, jusqu'à ce que des cris dans la petite foule attirassent son attention : la blonde excentrique et le chien s'étaient retrouvés sous une branche de houx. Le seul moyen d'en sortir était de s'embrasser. Quelle tradition ridicule.
Lors de cette soirée, un second événement avait interrompu le cours de ses pensées : la manipulatrice parfaite. Elle était arrivée, l'air plutôt timide, en lui demandant s'il ne souhaitait pas se joindre à eux pour le repas. Il n'avait pas répondu et l'avait ignorée. Elle n'avait pas bougé pendant de longs instants, comme si elle avait attendu sa réponse. Puis, au moment où elle avait été sur le point de le laisser en paix, une voix avait annoncé le pire.
« Eh, Shizuka, tu es sous le houx avec Seto ! »
Maudit soit Mokuba. Cela le ramena directement à la réalité. Assis sur la chaise, les bras croisés, il coula un rapide regard vers la jeune fille, rouge d'embarras. Il roula les yeux, d'un air dépité. Cette soirée ne pouvait pas être pire. Oubliant qu'il était venu à l'origine chercher son frère, il se leva puis se dirigea vers la sortie, soulageant ainsi le chien qui l'aurait étripé, ou du moins vainement tenté, s'il avait perpétué la tradition.
Il était sorti dans le froid sans son manteau ni son écharpe, excédé. Tout ce temps perdu pour rien. Il aurait mieux fait de rentrer comme il l'avait initialement prévu. Le froid ne l'atteignait pas puisque son cœur l'était déjà depuis des années entières. On ne pouvait pas geler ce qui l'était déjà, simple logique. Il avait marché dans la neige, jusqu'à entendre quelqu'un l'appeler à plusieurs reprises derrière lui.
Arrêtant le pas et tournant légèrement la tête, il l'avait aperçue qui courait dans sa direction. Génial, que voulait-elle encore ? Son petit jeu ne marcherait pas avec lui, il avait déjà compris depuis le début qu'elle simulait absolument tout. Pourtant, à ce moment précis, il ne put s'empêcher de songer qu'elle jouait justement trop bien. Ses réactions spontanées, sa tendance à rougir, et voilà qu'elle sortait sans manteau dans le froid pour le retrouver. Que se passait-il dans sa tête ?
Dans ses bras elle portait un paquet. En l'apercevant, il haussa un sourcil : qu'avait-elle l'intention de faire, exactement ? De le lui lancer dessus ? À sa grande surprise, elle le lui tendit, après l'avoir finalement atteint et repris son souffle. D'abord hésitant, Seto avait fini par le prendre ; ce présent ne pouvait pas lui faire le moindre mal, après tout, et il avait le sentiment qu'elle ne le quitterait pas tant qu'il ne l'aurait pas accepté.
Après l'avoir ouvert de manière assez rude, il écarquilla les yeux quant à son contenu : il s'agissait là d'une écharpe bleue. Pas n'importe quel bleu. Il s'agissait de celui de ses yeux. Pourquoi s'était-elle embêtée à lui trouver un cadeau ? En reportant son regard sur elle, il s'était aperçu qu'elle souriait bêtement et véritablement. Ce fut à ce moment-là que la réalité le frappa : elle était sincère. Elle n'était pas une manipulatrice.
Depuis le début, il s'était trompé. Il y avait tellement cru, pourtant, tout concordait. Pourquoi avait-elle gâché toutes ses réflexions ? Pourquoi était-elle véritablement attentionnée et innocente ? Comment cela se faisait-il qu'un tel être existât ? Était-ce seulement possible ? Son sourire réchauffa doucement son cœur glacé, d'une chaleur qu'il n'avait jamais connue.
Il se rendit compte uniquement à ce moment précis qu'il faisait froid.
Il s'agissait là du dernier souvenir qu'il possédait. Il ne savait pas ce qui s'était passé par la suite, ni combien de temps s'était écoulé jusqu'à ce jour. Il conservait simplement dans son esprit ce souvenir de Noël, où tout avait basculé. Parmi tous ses souvenirs, il s'agissait là du plus clair, du plus puissant. Il ne savait pas pourquoi cette fête qui ne signifiait rien à ses yeux avait pris une telle place dans sa vie. Ni pourquoi elle en était devenue l'un des éléments principaux.
Si on lui avait posé la question, il n'aurait jamais cru qu'il en arriverait là, un jour. Si cette soirée n'avait jamais eu lieu, il aurait trouvé cela humiliant de se trouver ainsi à cette place. Pourtant, à présent cela ne comptait plus. Il se sentait bien. Ou du moins c'était ce qu'il croyait. Au fond de lui-même, il se sentait triste. Triste d'être loin de ces deux personnes. Triste de ne rien savoir. Nul n'était en mesure de l'éclairer sur ses questions, il ne pouvait que rester seul à attendre.
Il ne se souvenait pas de tous les éléments de sa vie. Cela pouvait paraître normal, étant donné que c'était entièrement derrière lui dorénavant. Il ne savait même pas en quelle année il était, ni ce qui s'était réellement produit après ce soir-là. Il savait que son frère se portait bien, il était débrouillard, toutefois il avait besoin de savoir ce qu'elle était devenue.
Il était entouré de houx. Ces feuilles vertes aux boules rouges ne le quittaient jamais. Il avait vécu autour de ces couleurs de Noël qu'il n'avait pas. Parmi tous les choix qu'il y avait, il n'aurait jamais songé tomber sur cela. Il n'avait jamais cru qu'il deviendrait l'un d'entre eux un jour, en conservant toute sa conscience.
La neige tombait sur les feuilles, les recouvrant en partie. Cet hiver-là aussi il faisait plutôt frais. Il aurait souhaité avoir cette écharpe bleue sur lui. Peut-être qu'elle lui aurait apporté un peu de chaleur, or il n'avait plus de cou autour duquel l'entourer. Il ne pourrait que la poser sur ses feuilles vertes. Nul ne le cueillait, puisqu'il ne représentait pas Noël par ses couleurs. Au lieu du rouge, il avait des boules bleues, comme ses yeux l'étaient autrefois.
Depuis qu'il se trouvait sous cette forme, il avait attendu son arrivée. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Sans doute parce qu'il savait qu'elle seule le cueillerait. Qu'elle le reconnaîtrait, quand bien même il n'y eût plus que ce bleu pour le distinguer du reste. Il ignorait depuis combien de temps il attendait, ici, à cet endroit. C'était comme si son âme n'était pas en paix. Qu'il était resté dans ce monde sous cette forme singulière afin de l'apaiser.
Alors il était resté là, à attendre, avec l'image omniprésente de cette femme dans son esprit. Il ne savait pas pourquoi elle le fascinait, pourquoi il s'attardait ici rien que pour la revoir. Elle l'avait probablement oublié, depuis le temps. Malgré cela, il continuait d'espérer, comme si cela allait changer quelque chose.
Une silhouette s'approcha soudain de lui. Il n'y fit pas attention, ce n'était pas la première qu'il croisait. Néanmoins, il porta son attention sur elle au moment où il sentit que celle-ci lui coupait des feuilles. Il s'agissait d'une vieille femme aux longs cheveux blancs qui masquaient ses yeux. Elle lui ôta une grande partie de lui-même, avant de rejeter ses cheveux en arrière comme le ferait une adolescente, révélant ses yeux gris et vert.
Enfin, il avait droit à son Noël.
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L'autre OS est en fait le point de vue de Shizuka. Le thème du concours était : "décrivez un personnage qui fait ses courses de Noël". Il sera bientôt disponible, en fonction de vous.
