Une nouvelle fic ! Cette fois elle concerne la génération suivante. Bonne lecture !
Le jeune homme, sa tête blonde appuyée contre la vitre du train, repensait à ce que lui avait dit son père, la veille. Il était rare que ce dernier daigne lui adresser la parole, la plupart du temps, il restait de marbre, se contentant de répondre à ses questions pas un simple signe de la tête. Hier, Scorpius avait enfin compris les raisons de la froideur de son père. Hier, il avait enfin compris pourquoi son père n'aimait pas mère. Hier, il avait compris que son père n'aimait rien, pas même la vie. Hier, il avait compris que son père était le plus malheureux des hommes, à peu de choses près.
FLASHBACK
-A table !
Scorpius se détacha de la contemplation de son blason de préfet. Cette cinquième année à Poudlard promettait d'être passionnante. Il descendit dans la salle à manger du manoir. Il soupira en remarquant qu'une nouvelle fois, le couvert n'était dressé que pour deux.
-Ton père ne mange pas avec nous ce soir, mon chéri. Il doit finir son compte-rendu pour demain.
-Encore ? J'ai l'impression qu'il passe sa vie à faire des compte- rendus ! Et puis demain je serai à Poudlard. Il ne me reverra plus d'ici Noël. Il pourrait au moins manger avec nous pour mon dernier soir.
-Tu sais mon chéri, ton père t'aime beaucoup. Il est très fier de toi. Il n'a juste jamais su comment exprimer ses sentiments.
Scorpius se renfrogna. Le reste du repas, sa mère lui fit d'innombrables recommandations pour l'année à venir. Puis, il l'embrassa sur le front, prêt à remonter dans sa chambre. C'est à ce moment-là que son père apparut. Comme à son habitude, il paraissait extrêmement fatigué, des cernes presque noirs accentuaient la pâleur naturelle de son teint. Ses cheveux étaient blancs, son crâne dégarni. Il semblait évoluer dans un monde parallèle, ni vivant, ni mort. Son regard métallique glaça Scorpius jusqu'à la moelle.
-Scorpius, suis-moi dans mon bureau s'il te plait. J'ai des choses importantes à te dire.
-Euh…oui père tout de suite, répondit le jeune homme tout en lançant un regard implorant à sa mère qui elle-même n'en menait pas large.
En quinze ans de cohabitation avec cet homme froid, Scorpius n'était jamais entré dans le bureau où il passait l'essentiel de ses journées. Son père. Il ne l'avait jamais appelé « papa », il n'avait jamais partagé la moindre de ses peines avec lui, pas plus que ses joies. Il craignait cet homme hautain qui ne souriait jamais. Il craignait le cœur de glace que ses yeux gris reflétaient. Scorpius entra dans une pièce à l'image de son père. La cheminée semblait n'avoir pas été utilisée depuis des décennies, le portrait de ses grands parents prenait la poussière, les rideaux fermés étaient recouverts de toiles d'araignées. Même les Elfes n'avaient pas le droit d'entrer dans cette pièce. Son père s'assit dans un grand fauteuil vert sombre et le regarda. Au bout de cinq minutes, Draco prit la parole :
« -Tu peux t'asseoir tu sais. Je te fais si peur que ça ?
-N…non…je…je …Pourquoi voulez-vous me parler père ? Me suis-je mal conduit ? Ai-je été incorrect envers vous ? Père ?
-Tu me ressembles Scorpius. L'exact reflet de l'adolescent que j'étais. Es-tu heureux à Poudlard ? Es-tu un bon petit Serpentard ?
-Hum…oui, il me semble. Je tourmente les Sangs-De-Bourbe, je pourris la vie des Potter et Weasley, je… »
Draco éclata de rire. Un rire froid certes, mais un rire quand même.
« -Arrête. Arrête de te conduire de cette manière méprisante. Tu veux vraiment devenir comme moi ? Une misérable loque traînant son existence comme un boulet derrière lui ?
-M…mais je p…père…v…vous n'êtes pas …je…
-Je ne suis pas quoi ? Tu sais Scorpius, je suis incapable d'aimer. À ton âge, j'en étais fier. Le prince des Serpentards. Le grand Draco Malfoy. Mais dans la vie, à quoi cela m'a-t-il mené ? Je suis incapable d'aimer ma propre femme, et même toi, mon fils, tu ne m'appelles pas « papa ». Tu me vouvoies. Je ne veux pas que tu suives le même chemin que moi. Essaye de capter les choses différemment. Potter, Weasley, moi aussi à l'époque je les haïssais, je les enviais, ils avaient l'air heureux. Scorpius… regarde la vérité en face. As-tu aucun ami ?
-Je…je…il y a… euh…non, je ne crois pas qu'on puisse les appeler mes amis.
-Tu es déjà sorti avec la moitié des filles de l'école. En as-tu aimé sincèrement une seule ?
-Je …mais… les sentiments c'est pour les imbéciles. Comme ça, personne ne pourra jamais me faire le moindre mal. Elles, elles pleurent à chaque fois, comme des idiotes ! Elles croient que je les aime vraiment. Elles sont si stupides.
-Tu aimes ta mère ?
-Evidement que je l'aime. C'est ma mère ! Et je crois que je l'aime bien plus que vous ne l'aimez. Je…vous êtes un être immonde, père !
-Tu as raison Scorpius. Alors réfléchis bien. Toutes ces filles, elles sont dans la même position que ta mère. Et toi, tu leur infliges le même traitement que celui que je lui inflige. Tu reproduis à l'identique ce qui a marqué ton enfance. Je suis désolé Scorpius. Vraiment désolé d'être ce si mauvais père. Mais tu sais Scorpius, tu es le seul lien qui me rattache à ce monde. Alors, évite de reproduire les erreurs du passé. S'il te plait, mon fils.
-Père…papa…est-ce que…pourriez-vous…pourrais-tu commencer à tenir ce rôle maintenant ? »
Draco sourit. Un vrai sourire, franc, et au fond de ses yeux, quelque chose sembla céder, une larme coula le long de sa joue. Il embrassa son fils sur le front puis il fouilla dans un des tiroirs de son bureau et en ressortit une photo poussiéreuse.
«-Je voudrais que tu en prennes soin. Et la prochaine fois que tu feras pleurer une fille, s'il te plait souviens toi de ce que je t'ai dit ce soir. Tu es libre maintenant. Je te souhaite une bonne année à Poudlard. »
FIN DU FLASHBACK
Scorpius sortit la photo de sa poche, de jeunes Serpentards lui faisaient face. Sa mère collée à son père arborait un grand sourire, son père tentant de se dégager de son étreinte tandis que deux grands gorilles agitaient la main, un air niais peint sur leurs visages. Cette scène lui paraissait familière. Sur le dos de la photographie, une écriture fine et élégante, presque la sienne, avait écrit : « En souvenir de la brigade d'inquisition »
Il sortit de ses pensées brusquement, alors qu'une voix cristalline lui demandait : « Malfoy, tu ferais mieux de te changer, on arrive dans moins d'un quart d'heure ». Face à lui se tenait une fille rousse échevelée, aux yeux chocolat, Rose Weasley avait grandi cet été. Elle sembla choquée lorsqu'il lui sourit et dit simplement : « Merci. ».
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