Chapitre 1
Appréhendant les évènements qui allait suivre mon entrée dans la salle de classe, j'hésitais un instant avant d'abaisser la poignée de la porte. Mon entrée provoqua comme à l'habitude un silence tendu. Je sentais des yeux inquisiteur qui me dévisageaient sans retenus alors que je rejoignais ma place. J'avais choisi la plus isolée au fond de la salle côté fenêtre. Peu à peu les murmures s'élevèrent à nouveau. J'étais toujours gêné par leur attitude mais je faisais de mon mieux pour ne pas le leur laisser deviner.
Ma journée se déroula calmement comme à son habitude. Je relus quelques uns de mes passages préférés de la trilogie du Seigneur des anneaux à la pause de midi pour me donner un peu de courage pour affronter l'exposé oral que je devais présenter en français. Les livres étaient pour moi des lieux d'évasion plus accueillant que ma réalité. Leurs univers étaient bien plus complets que mon quotidien monotone. Vous l'avez sans doute deviné, non, je n'ai aucun ami, pas plus que je n'ai d'ennemis d'ailleurs. Je me suis toujours demandé pourquoi et je n'ai pas trouvé la réponse par moi-même mais j'ai finis par entendre pourquoi au milieu de leurs murmures. Je vais vous en montrer quelques uns que j'avais notés dans mes cahiers. Ils sont incomplets pour la plupart mais assez explicite. Voici ce dont je me souviens, ceux qui m'ont le plus marqués.
« … Parfaite. Elle n'à aucun défauts. »
«Regardez voilà là Miss Perfection. »
« Elle nous snobe, elle pense sans doute qu'on n'est pas assez bien pour elle. »
« Tu as vu sa petite gueule de Petite fille modèle… »
« Elle se prend pour une princesse ou quoi ? »
« Elle est toujours ailleurs en train de rêvasser les yeux dans le vide.»
« … mais, elle n'a pas tort de ne laisser personne s'approcher. Raphael avait parié avec ses amis qu'il arriverait à la mettre dans son lit. J'ai eu du mal à croire qu'elle ait refusé de sortir avec lui, même si elle était au courant de ce pari. Je n'avais jamais vu Raphaël se prendre un van, c'est sans doute la première et dernière fois que sa lui arrive… »
Autant vous prévenir, cette dernière phrase lancé sur un ton railleur me fit mal. Pour vous expliquer cette histoire je vais être la plus brève possible. Je n'ai jamais eu d'amis mais j'avais crus que Raphaël serait le premier, une première pour moi. Raphaël est ce que l'on appelle un golden boy c'est-à-dire le petit ami idéal, toutes les filles du lycée le savent. Il a de multiples qualités que sont la beauté, le charme, et la gentillesse qui font de lui l'homme idéal pour ces filles. Seulement celles-ci oublient qu'il est un très bon acteur doté d'un terrible défaut à mon goût : l'hypocrisie. Je ne lui connaissais pas ce penchant à cette époque. Ce jeune garçon populaire et expansif c'était ouvert à moi avec une seule idée en tête et avait bien mené son jeu. Cela jusqu'à ce qu'un beau matin, il me déclare sa flamme, à moi, la fille solitaire, sans amis ni maître ni esclave. En cette belle matinée, il vint se planter devant moi. Je ne le vis pas immédiatement occupé à scruter les cieux parsemés de nuages desquels perçais la lumière. Il me semblait alors à cet instant qu'il aurait put descendre de cette cité de lumière un ange qui aurait emprunté un de ces rayons dorés pour venir sur terre. Je finissais enfin par le remarquer. Il m'examinait de ses pupilles azur. Et, comme il restait planté là, dansant d'un pied sur l'autre ne sachant apparemment que faire de lui, je lui proposai gentiment de prendre place à côté de moi pour le mettre à l'aise. Une fois qu'il se fut exécuté, je lui demandais poliment ce qu'il souhaitait, tout en notant qu'il était seul et pas en la compagnie d'un de ses amis. Il passa ses doigts dans ses cheveux fins d'un blond vénitien avant de prendre la parole. J'attendis patiemment sa réponse qui ne venait toujours pas et je remarquais que ses doigts se tordaient nerveusement. Me fixant droit dans les yeux, il m'apprit qu'il avait des sentiments pour moi depuis un certain temps déjà et qu'il aurait aimé passer du temps avec moi. Ainsi proposé, l'offre me paraissait séduisante mais je préférais cent fois l'avoir comme ami. Je n'éprouvais pas de sentiments particuliers à son égard et je ne voulais pas qu'il me jette après c'être rendu compte que je n'étais pas fait pour lui. Quand j'y repensais je pensais me rendre compte qu'il était vrai que son attitude envers moi était depuis quelques temps différente d'à l'ordinaire. Le matin, il me saluait d'une bise et passait un peu plus de temps à discuter avec moi qu'à l'habitude. Il venait aussi me trouver plus lorsque je m'isolais. Mais rien de plus inhabituel qui m'aurait sauté aux yeux. Je fus donc franche avec lui. Je lui répondis que je ne souhaitais que devenir ami. Mais que je souhaiter passer plus de temps avec lui pour qu'on se rapproche s'il le souhaitait. Il avait acquiesçait et m'avait gratifié un demi sourire étirant ses minces lèvres. Je vis à ce moment là l'éclat de contrariété qui traversa sas pupilles. Depuis ce jour là nous étions amis. Je ne traînais pas avec lui et ses amis, je n'y tenais pas mais nous sortions tout les deux en dehors de l'école. Nous nous parlions tous les jours et cette situation m'était plaisante. Jusqu'à ce que j'entende cette phrase.
Je fermais mon livre m'apercevant que mes pensés m'en avait fait oublier les meilleurs passages. Je commençais par me diriger vers la classe ou devait avoir lieu mon prochain cour. J'empruntais toujours les escaliers extérieurs pour accéder à la salle de classe, cela me permettait de rester sur le balcon jusqu'à la dernière minute. Je le gravis donc les marches et alors que mon pied se posait sur la dernière, une impression étrange d'une grande puissante me fit stopper net. Puis tout se passa très vite, l'atmosphère changea, le ciel s'obscurci et en même temps apparurent neufs ombres noire qui me tombèrent dessus, pour ainsi dire. A peine les entre aperçus-je qu'instinctivement, j'avais déjà tourné les talons et me propulsais d'un bond dans les airs. J'atteins le bas des marches, atterrissant avec souplesse, accroupis sur le béton. Je filais sans plus attendre ventre à ventre à terre loin des silhouettes noire sans ralentir le rythme une seule seconde. Je n'avais pas parcourus la moitié du chemin qui me séparait du lieu le plus fréquenté du lycée quand je les sentis à ma poursuite. Je ne parvins pas à allonger la foulée n'y a augmenter le rythme effréné de ma course. Une main ganté emprisonna mon avant bras avec fermeté manquant de me faire chuter et de me faire arracher le bras. Je ne dis pas un mot et ne me retournais pas. Ma respiration restait prisonnière de mes poumons et mon cœur palpitait dangereusement dans ma poitrine. Je ne pouvais pas avoir vu ce que je pensais. Je tentais de m'en persuader de toutes mes forces mais le grincement produit par un des gantelets métalliques lorsque l'on m'agrippa fermement par les épaules tua ma lueur d'espoir. L'ombre noire me fit violement faire face à la haute silhouette ténébreuse et couronné du nazgul qui les commandaient. Les autres serviteurs de l'anneau qui eux, se tenaient un peu plus en retrait ne tardèrent pas à nous encercler. Tout mon corps se statufia sans qu'un souffle ne s'élève d'entre mes lèvres. Le commandant des neufs s'arrêta à quelques centimètres à peine de mon visage. Sa longue chevelure luisante semblait se mouvoir d'elle-même. Il se pencha à ma hauteur et je fus forcé de plonger mon regard dans les pupilles abyssales du Nazgul. A peine furent-ils envahit par leur obscurité que les ténèbres se muèrent en un œil unique, nimbé de flammes. Sauron, le seigneur ténébreux à la recherche de l'unique me scrutais de ses prunelles remplis de haine. Je parvins à balayer son image de mon esprit et à retrouver ma vu. C'est tout du moins ce que je pensais, jusqu'à ce que je vi le spectre enveloppé de ténèbres, tel qu'il était réellement sous son armure. L'effroyable vision me remplit d'effroi. Le roi déchut enroula ses doigts gantés autour de ma gorge d'une poigne d'airain. Ma vu se retrouva à nouveau telle qu'elle l'avait toujours été sous le choc. Mes muscles toujours tendu, je ne ressentais qu'une douleur sourde, supportable au niveau de ma gorge. Son autre main immatérielle pénétra délicatement dans ma poitrine. J'exhalais l'air contenu dans mes poumons les larmes me montèrent aux yeux mais la désagréable sensation ne s'en atténue pas moins. Tout à coup, j'eus l'insupportable sensation que l'on m'enserrait le cœur puis, tout devins ténèbres.
