Note de l'auteur: Voilà, je l'ai enfin fait! J'imagine depuis longtemps les années Poudlard des Maraudeurs, et j'ai décidé de vous partager leur sixième année. Je m'écarterai progressivement des livres, comme vous pourrez le constater. N'hésitez pas à commenter, me donner des idées, dire tout ce qui vous passe par la tête! Vous pouvez aussi lire cette fanfiction sur tumbl.r, le nom du blog est to-our-sixth-year. N'hésitez pas à vous abonner et me suivre! Chaque avis me donne envie de continuer :)
Bonne lecture!
LuneCendre.
Il était passé minuit à Poudlard, et quiconque cherchait les maraudeurs en cette heure tardive savait qu'il n'avait qu'à suivre les éclats de rire provenant de la dernière chambre du couloir des Gryffondors, ou aller faire un tour dehors.
Roger Davis opta pour la première solution lorsqu'il constata le vacarme qui émanait une fois de plus de la chambre de ces quatre amis inséparables. Préfet nouvellement établi, il était passé par tous les stades afin d'essayer de stopper leur vacarme nocturne : intimidation, conciliation, punition, et il se trouvait actuellement dans la dernière phase inévitable : dépression.
Soupirant, il haussa les épaules et fit demi-tour, défaitiste.
Il n'arriverait jamais à mâter ces quatre-là.
« Allez Black. C'est la dernière question. »
« Absolument pas. Je refuse. »
« Black, tu vas me faire le plaisir de répondre à la putain de question ! »
« Jamais ! »
« Ok. Je coche « licorne ». Tu l'auras voulu. »
« Potter ! Efface-ça tout de suite ! »
« Et pourquoi ça ? Je trouve que ça te va très bien, lic-»
Sirius se jeta sur James, étouffant le reste de sa phrase. Peter regarda ses deux amis lutter depuis son lit et ricana, se délectant du spectacle. James avait eu la brillante idée de voler le magazine féminin d'Alison Mitchell, et Remus, Peter ainsi que James lui-même avaient chacun dû répondre aux test débiles qui parsemaient les pages de ce véritable torchon. C'était maintenant au tour de Sirius, que James bassinait avec le quizz « Quel type d'homme est fait pour vous ? ».
« Donne-moi ça ! »
« Va… le… chercher… toi-même ! » haleta James, se débattant pour échapper à l'emprise de son ami et tentant de protéger ses lunettes.
POUF. Witchmag alla atterrir avec un bruit mat sur la tête de Remus, qui soupira, l'air résigné, regardant ses deux amis lutter.
« Je… suis… pas… une… putain… de… licorne ! »
Sirius avait réussi à coincer la tête de James sous son bras et s'acharnait à marteler son crâne de son poing.
« Argh ! Lâche-moi, Black ! Ok, je capitule ! » articula James difficilement.
Sirius laissa échapper un cri de victoire et se tourna vers Remus, le regard triomphant.
« Tu as entendu, Lunard ? Coche « chien » ».
Remus soupira.
« Je l'ai déjà fait. Et calculé tes points. »
Sirius sauta sur le lit de son ami, se tordant afin d'essayer de lire à l'envers. Remus lui administra une tape sur la tête, ramenant le magazine féminin vers lui afin de cacher le résultat.
« Allez Remus, j'ai hâte de savoir quel type d'homme est fait pour Black ! » dit James, encore haletant.
Sourire en coin, il rampa lui aussi vers le lit et tenta de faucher l'objet des mains de Remus. Sirius grommela quelque chose dans son coin, impliquant les mots « quizz débile » et « pour les filles », mais James fit la sourde oreille. Remus s'éclaircit la gorge et déroula le magazine comme s'il lisait un traité officiel.
« Votre homme idéal est… Le Poufsouffle timide mais bien intentionné ! »
James hulula de plaisir et partit dans un fou rire tel qu'il dégringola du lit.
« Le… POUFSOUFFLE… bien intentionné… » hoqueta-t-il entre deux éclats de rire, rouge comme une tomate.
« La ferme, Potter ! » rétorqua Sirius, avant de lui balancer un coussin à la figure. « C'est déjà mieux que Le Serpentard sombre et mystérieux ! Allez avoue, t'as flashé sur Malfoy ! »
« QUOI ?! »
Remus, Sirius et Peter entonnèrent en cœur :
« Malfoy I love you, Malfoy I dooooo, when we're apart, my heart beats only for youuuu ! »
James prit un air affolé. « La ferme ! Tout le dortoir va vous entendre ! »
« Effectivement, c'est le but, Cornedrue ! » claironna Sirius, apparemment très content de lui-même.
« Et Evans, hein ? Et si elle entendait tout ? » rétorqua James.
« Evans ? Quelle Evans ? Ah, TU VEUX DIRE LILY EVANS ? » cria Sirius de toute ses forces.
« BLACK ! FERME-LA ! »
« Allez Potter, laisse moi faire l'intermédiaire. Je te jure, je te ferai une image d'enfer. Attends que je lui parle de la brillance de ton poil et de tes bois si longs et robustes ! »
Peter laissa échapper un rire suraigu.
« Ha. Ha. » lâcha James, levant les yeux au ciel.
« Je ne ferais pas trop confiance à Patmol pour ce genre de choses. Mais peut-être que ce truc pourra t'aider », dit Remus avec un sourire, lançant le magazine ouvert à James, qui l'attrapa en plein vol.
« Sorciers : les 10 choses qui nous rendent folles. », lut-t-il. « Titre prometteur. »
Sirius sauta à côté de son ami avec la grâce d'un troll des cavernes.
« Waow, en effet. Ramène-toi Lunard, tu vas nous faire la lecture. »
James et Sirius levèrent la tête vers Remus, tels deux enfants demandant à leur mère de leur lire une histoire. Ils étaient tous deux légèrement dyslexiques, et s'étaient habitués à ce que Remus leur fasse la lecture à voix haute.
Remus rit et s'empara du magazine.
« Alors… Numéro 10 : quand ils nous regardent dans les yeux. Tu entends ça, Patmol ? »,
« Oh, je t'en prie », rétorqua son ami en levant les yeux au ciel. « Comme si Johnson avait passé des heures à couper le col de son t-shirt Serdaigle pour que je remarque le bleu de ses yeux. »
« Verts. Ils sont verts, Patmol. » soupira Remus. « On ne te changera jamais. »
« En attendant, c'est moi qui me tape le plus de filles ici. », rétorqua Sirius.
Remus maugréa. Il était obligé de donner raison à son ami. Sa vie amoureuse à Poudlard était inexistante… Sauf si on comptait la fois où, durant leur 3e année, Maggie Cox avait tenté de l'emmener de force dans un placard à balais étroit afin de « parler du devoir de métamorphose ».
Maggie Cox, aux cheveux toujours gras. Maggie Cox, aux cicatrices d'acné et jupes de nonnes.
Inutile de dire que James et Sirius n'hésitaient pas à lui rappeler cet incident aussi souvent qu'ils le pouvaient.
James prit la mouche à la remarque de son ami. « Ah oui ? Et tu peux me rappeler qui a réussi à emballer Kristie Wood le soir du bal de Noel, l'année dernière ? »
« Ca ne compte pas. », argumenta Sirius. « Rosier avait mis du Whiskey Pur Feu dans sa bièraubeurre. »
Remus fit la grimace. « Beurk. Et elle n'a rien remarqué ? »
« Lunard. Elle n'est pas à Poufsouffle pour rien. »
« Bref ! », coupa James. « Et puis ce n'est plus qu'une question de temps avec Evans. »
Sirius se passa la main dans les cheveux, l'air irrité. « Est-ce que tu vas enfin te décider à nous révéler pourquoi tu fais une fixette sur cette fille ? »
James se renfrogna. « Parce que. Ca ne s'explique pas. Je la veut elle, un point c'est tout. »
« Waow », lâcha Remus doucement. « Une argumentation digne d'un enfant de 5 ans. »
James ne releva pas, se contentant d'hausser les épaules. Un petit silence s'installa dans la pièce, finalement rompu par Sirius qui balança son coussin à la figure de Remus.
« Bon, tu nous le continue, cet article ? »
Le lendemain, James, Sirius, Remus et Peter eurent du mal à garder les yeux ouverts durant les cours. Ils avaient veillé tard, très tard, ce qui n'était pas inhabituel pour eux. Leurs amis s'étaient d'ailleurs habitués à les voir arborer des cernes et des cheveux en bataille, témoins de leurs nuits blanches.
James bailla à s'en décrocher la mâchoire pour ce qui lui sembla être la dixième fois au moins depuis le début du cours. La botanique n'était définitivement pas son truc. Le jeune Gryffondor lança un coup d'œil désintéressé sur la feuille de Sirius, et constata sans étonnement qu'elle était vierge à l'exception de petites barres comptabilisant le nombre de fois que le professeur Ward, nouvel enseignant en botanique cette année, avait été agité d'un hoquet nerveux depuis le début de l'heure.
Les cours avaient commencé il y avait à peine une semaine, et les sixièmes années se retrouvaient déjà assaillis de devoirs de tous les côtés. Et comme si les rédactions de potions, traductions de runes et devoirs de métamorphose n'étaient déjà pas assez, Mr Ward avait décidé de leur faire le cadeau d'un nouveau travail. Il s'acharnait donc depuis plus de vingt minutes à essayer de le leur expliquer, s'exprimant de manière fébrile et se perdant sans cesse dans ses phrases.
« Donc, comme je le disais, vous devrez constituer un herb -hic !-, un herbier comportant –hic !- tous les végétaux notés sur ce tableau et c'est important vous voyez, car aller les rechercher dans des livres –hic !-, c'est très différent de la manipulation de ces plantes, en réalité –hic !- Enfin, ce que je veux dire, c'est que la théorie surpasse la pratique… Heu non, non, oubliez ça ! Je me suis mal exprimé ! –hic !-, la pratique surpasse la théorie et c'est pourquoi vous devrez constituer cet herbier, un herbier comportant… »
Sirius, la tête reposant sur une fenêtre, grimaça. Mr Ward s'exprimait horriblement mal, tournait sans cesse en rond, et ce hoquet ponctuant tous les dix mots du professeur n'arrangeait vraiment pas les choses. Ce cours était une véritable agonie, et il lui restait encore trois périodes après sa pause de midi. Quel horaire de merde…
Ses yeux firent machinalement le tour de la classe, à la recherche de quelque chose d'un peu plus intéressant à observer que le double menton de Ward. Remus regardait au dehors, comme d'habitude. Maggie Cox ne pouvait pas lâcher Remus du regard, comme d'habitude. Pauvre Remus. Sirius ne pouvait s'empêcher de sourire à chaque fois qu'il repensait à l'épisode du placard. Mémorable. Mais n'empêche, pauvre Remus.
La classe de botanique n'offrait pas énormément de distractions, et Sirius fut bientôt las d'observer ses amis. S'ils avaient été en cours de potion, James et lui auraient pu essayer de saboter le chaudron de Malfoy, par exemple. Les cours en communs avec les Serpentards étaient toujours agités. On ne pouvait pas dire de même des cours partagés avec les Serdaigles… Ils n'étaient jamais partants pour une partie du « jeu du dictionnaire », et prenaient note en silence.
Le jeu du dictionnaire était simple : chaque élève se voyait assigné un ou plusieurs mots, et devait tenter de les placer dans des phrases cohérentes pendant le cours sans que le professeur ne se doute de rien. A la fin de la semaine, le participant ayant amassé le moins de points devait payer une tournée de bièraubeurres aux autres. James était nul à ce jeu, et avait arrêté de jouer lorsqu'il avait écopé de quatre heures de retenue après avoir demandé à la rigide Mme Scattergood si « les testicules de gobelins avaient également des vertus curatives ». Apparemment, la réponse était non.
Après ce qui lui sembla être une éternité, Mr Ward conclut enfin son cours et annonça que « les élèves pouvaient –hic !- disposer ». James, ayant encore l'air dans les vapes, se leva d'un bond et s'étira longuement, tel un professeur de yoga. L'occasion était trop belle.
« Hey, James. »
« Quoi ? »
Sans crier garde, Sirius balança son poing en plein dans le ventre de son ami. Pouf. James se plia en deux, étouffant un juron sous éclats de rires de Sirius.
« Putain, Patmol ! »
Et ce fut le moment précis que choisit Lily Evans pour passer devant eux, nez en l'air.
« Salut Evans », exhala James, tentant de masquer le fait que la moitié de l'air contenu dans ses poumons venait de quitter son corps.
Elle rit. Ses amies levèrent les yeux au ciel.
Puis, soudain, elle était partie.
« Black, je vais te tuer. »
Il sentait déjà un bleu se former sur son abdomen, et sa fierté en avait pris un coup. Il devait être maudit.
James tenta de décocher un regard noir à Sirius, mais ne put garder son sérieux devant la mine d'enfant se faisant gronder que son ami arborait.
« Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher. » minauda-t-il, battant des cils, l'image même de l'innocence.
James soupira, vaincu. Les quatre amis sortirent de la classe et se dirigèrent vers la cour intérieure, où ils aimaient passer leur pause de midi. En quelques secondes, ils avaient envahi la pelouse de leurs affaires et s'étaient affalés par terre, revendiquant ainsi l'espace comme faisant dorénavant partie de leur territoire personnel. Peter se chargeait de fusiller du regard les éventuels premières années qui tentaient timidement de profiter du soleil, jusqu'à ce qu'ils craquent et plient bagages sous son regard triomphant.
Très vite, ils se retrouvèrent à moitié endormis sur la pelouse tiède, l'un ou l'autre sortant parfois de sa torpeur pour émettre une remarque ou demander l'heure d'une voix pâteuse. Mais leur sieste improvisée se vit trop tôt interrompue par une bande de Serpentards traversant la cour, rompant le silence qui régnait jusque-là.
Sirius releva légèrement la tête en grommelant, encore un peu groggy. Emily Thompson, l'air excité, gloussait en compagnie de ses deux fidèles amies tout aussi stupides qu'elle, dont il ignorait d'ailleurs le nom.
« Samedi soir sera sensationnel. Avery a passé un accord avec La Tête de Sanglier en se faisant passer pour adulte. Polynectar. Il parait qu'il a galéré pour en obtenir, je crois qu'il a fini par payer un Serdaigle pour le faire à sa place. Bref, il ramène à boire et de quoi s'amuser un peu. »
Son amie blonde afficha un air perplexe. « De quoi s'amuser un peu? »
« Amelia, je sais que c'est ta première soirée, mais tout de même. Tu t'attendais à quoi? Une soirée "jeu de cartes et bièraubeurres"? Si c'est le cas, je t'invite à rejoindre les Gryffondors et ne plus jamais nous reparler. »
Remus maugréa quelque chose ressemblant à "C'est très bien, d'abord, les soirées jeu de cartes et bièraubeurres" et "Bande de junkies snobinardes".
Les trois filles finirent par être trop loin que pour pouvoir distinguer leur conversation, et le silence retomba sur la cour.
Sirius s'affala à nouveau à terre, et après quelques instants, prit un air détaché avant de demander à ses amis :
« Sinon, vous avez quelque chose de prévu samedi soir? ».
