Inspiré par L'aube d'une nouvelle ère,parce que j'avais la trouille qu'il n'y ait pas la scène de combat dont je crevais d'envie. Et aussi par Game of Throne, mais c'est une autre histoire...
Edo-Gerza !
xxx
Passe d'armes
xxx
Gérard s'ennuyait.
Il avait contemplé pendant une bonne demi-heure les soldats qui s'entrainaient sous ses fenêtres, bataillant de tout leur possible avec les nouvelles armes qu'on leur avait fournies. Les épées gainées s'entrechoquaient violemment, déchirant leurs protections sous la force des coups, et raisonnant de sons clairs et métalliques dès lors le tissu qui les entourait avait été ôté, trop entaillé pour servir encore à quelque chose. Pour beaucoup, c'était une expérience nouvelle, la magie ayant jusque là été la principale force de frappe d'Edolas.
D'en haut, Gérard vibrait de frustration.
Le roi était jaloux. Ils étaient dehors. C'était le grand air, le semblant de liberté qui lui avait été enlevé lorsque l'on avait ceint sa tête de cette maudite couronne. Il mourait d'envie de les rejoindre. De se battre, au lieu de converser avec ces maudits conseillers mous et flétris dans leurs livres de droit.
L'assemblée était plutôt restreinte. Il gardait la tête haute, droite et fière, conservant toute cette dignité parfois un tantinet moqueuse qui faisait sa marque de fabrique. Mais ses doigts pianotaient nerveusement sur l'accoudoir de son royal siège. Son séant d'altesse aurait volontiers quitté le bois dur renforcé de velours pour se délier un peu les muscles.
« Et que conseille Votre Grandeur au sujet de la reconstruction de Triffle ? »
Ils en avaient déjà parlé la veille. Cela semblait être l'obsession de son Grand Argentier, originaire de ce quartier maudit, comme fou amoureux de la défunte fontaine qui y avait eu une existence paisible – jusqu'au passage des mages d'Earthland.
Sa langue claqua d'agacement.
« Qu'on convoque l'architecte urbain de feu mon père, nous en reparlerons demain. »
S'apercevant que l'homme s'apprêtait à relancer une autre affaire, il s'empressa de congédier le Conseil d'un claquement de doigts. Les raclements des chaises furent comme un dernier soulagement à sa longue séance de torture. Etre un bon roi était… trop, pour lui. Tandis que la porte se refermait sur les talons du énième bonhomme, il fit un signe à Shaw, son garde du corps.
Quelques secondes encore, et il dévalait les marches de l'escalier dérobé derrière le Trône. La vague de soulagement déliait ses membres, lui donnant une démarche tout sauf noble de galopin à la sortie de l'école. Enfilant un sourire satisfait, il se faufila dans la salle de la Garde, déserte.
xxx
Le fracas des armes était assourdissant. L'acier brillait de mille feux dans la lumière de l'après-midi, dansant comme d'étincelantes langues meurtrières.
Les guerriers étaient réunis par groupes de deux, alternant combats et pauses, s'observant les uns les autres parer, attaquer, feinter. Des cercles s'étaient formés autour des combattants les plus doués, et les soldats criaient des encouragements à leur favori.
Il semblait à Gérard que cela faisait des millénaires qu'il n'avait pas touché à une épée d'Edolas. Depuis qu'il avait quitté pour la première fois Edolas, sans doute. Depuis, il avait manié le bâton avec brio, sans jamais oublier ses passes d'arme avec Panther Lily, mais il ne pouvait pas nier que l'action lui manquait.
Il fit son chemin à travers la cour, une épée ceinte aux reins, le ceinturon légèrement délié. Lorsque les soldats l'apercevaient, ils s'écartaient sur son passage avec respect, le reconnaissant sans peine.
Un éclair de cheveux écarlates capta son regard. Il aperçut, en tenue de combat, légèrement vêtue, la capitaine Knightwalker, en plein affrontement avec le chevalier de Sucre. Elle se mouvait comme une tigresse, à une vitesse foudroyante, et sa queue de cheval flambante dessinait des trainées de feu dans l'espace. Souple, forte, sa lame tintait sourdement, débordant sur la garde du blond qui parait.
Il se posta tout près, attentif, entre deux hommes qui hélaient les combattants sans le voir, sans prendre la peine de les informer de sa présence.
L'affrontement s'acheva lorsque la lame du chevalier blond chuta. Haletante, le visage ruisselant de sueur, Erza Knighwalker offrit à ses admirateurs un petit air satisfait. C'est à cet instant que la rousse croisa le regard de Gérard, un sourire en coin calé sur le bord des lèvres.
« Mon roi » lâcha-t-elle en inclinant brièvement la tête.
C'était de déplaisir, semblait-il.
La capitaine l'appréciait peu. Soit. Il comprendrait.
« Que nous vaut l'honneur de cette visite ? » demanda-t-elle, un grincement dans la voix.
Quelle façon élégante de lui suggérer qu'il n'était pas à sa place ? La guerrière semblait avoir la langue aussi acérée que son épée. Voilà qui n'était pas pour lui déplaire. Les hommes d'arme étaient trop souvent des frustres, trop peu fins stratèges, mais pas elle, finalement.
Il laissa échapper un petit rire complaisant.
« Je suis désormais à la tête des armées. Voir leur entrainement me semble être de mon ressort, si ce n'est de mon devoir. Il m'incombait de savoir comment sont défendues nos terres.
-Et le spectacle vous sied-t-il ? »
Gérard lui jeta un coup d'œil prolongé. Elle avait posé la pointe de son épée à terre et s'appuyait sur le pommeau. La sueur rendait sa peau moite et luisante ses mollets étaient maculés de poussière, collée, sous la chaleur accablante qui tapait sur les têtes. Le sang qui lui avait monté aux joues dans l'ardeur de l'affrontement n'en descendait pas, donnant à sa peau une agréable couleur rosée, celle de l'emportement. Elle aimait se battre, et il ne pouvait s'empêcher de supposer que l'entrechoc des armes lui parlait plus que les mots acérés.
Ses yeux glissèrent sur son cou brillant, puis descendirent lentement sur ses formes, son ventre nu, caressa le nombril puis la courbe de ses hanches à peine couvertes, pour dégouliner le long de ses jambes, s'attarder à ses chevilles, et enfin, revenir se planter dans le regard chocolat.
« Je ne peux le nier » consentit-il avec une pointe de sous-entendus.
Si l'amazone s'offusqua, ce fut sans un mot, avec pour simple preuve un resserrement de mâchoires et le frémissement de ses poings. Il s'esclaffa intérieurement, trop ravi d'avoir surpris sa réaction. Il savait qu'elle savait, elle savait qu'il savait, et cela, c'était aussi insupportable pour l'une qu'amusant pour l'autre. Gérard s'autorisa un sourire en coin, satisfait. La sauvageonne avait vraiment quelque chose de plus que les autres filles qui rendait l'idée de la taquiner absolument délicieuse.
« Notre altesse chef des armées est bien trop bonne » siffla-t-elle avec hargne.
Susceptible.
Gérard tourna la tête un instant, comblé d'avoir sa preuve. Les soldats avaient presque tous cessé de combattre pour se rapprocher. On n'entendait plus tant le choc des épées que les murmures qui déliaient les langues. Aussi courtaude que soit la finesse des guerriers, certains d'entre eux semblaient néanmoins avoir compris l'enjeu de ce qu'il se tramait là. Et puis, à surprendre les regards craintifs et tout à la fois lubriques des hommes sur les arguments de la rousse, il devina sans peine qu'elle terrifiait autant qu'elle attirait, et, si la plupart des gars pissaient dans leurs chausses lorsqu'elle leur adressait la parole pour leur aboyer ordre ou conseil, cela ne les empêchait pas de finir parfois les boîtes de mouchoirs, le soir, en pensant à la silhouette dénudée qu'elle exhibait au-delà des vagues mots qu'elle leur avait destinés.
« Entraînez-vous, je vous prie, » envoya-t-il à la cantonade. « Ne vous dérangez pas pour moi. »
Puis, à la capitaine.
« C'est une bien belle armée.
-Vous n'en voyez là qu'un échantillon, rétorqua, narquoise, la jeune femme.
-Eh bien, s'ils sont tous à cette image, nous voilà défendus. »
Knightwalker fit tourner avec impatience le pommeau de l'épée entre ses doigts, trouant la terre battue de sa pointe. Elle avait à cet instant tout de la boule de nerfs, comme prête à montrer les crocs au moindre faux pas de celui qu'elle supportait difficilement comme roi. Trop jeune, pensait-elle. Comédien.
« Les hommes valeureux aiment côtoyer des êtres à leur égal » laissa-t-elle échapper avant d'avoir pu retenir la provocation qui lui brûlait la langue. « Que ne pourriez-vous pas montrer votre valeur… Quel dommage, mon prince. Leur ardeur n'en aurait été que renforcée. »
Le soupir sonnait si faux et si satisfait de lui-même que Gérard se mordilla la lèvre, par un tic nerveux. Sa fierté, son esprit revanchard et tout son orgueil le titillaient furieusement pour un homme qui se devait de montrer l'exemple par son calme.
Touché.
Il n'en resterait pas là. La lame à sa ceinture lui chatouillait trop les reins, à vrai dire.
Il sourit courtoisement.
« Vous n'avez hélas que trop raison. Il est bien triste que ma pratique ne soit plus ce qu'elle était, mais… M'accorderiez-vous un combat ? Mes pauvres membres ankylosés par des heures de siège à la Cour ont grand besoin d'être dérouillés. »
La rousse le toisa un long moment, sans savoir comment prendre ses paroles.
« C'est trop d'honneur » lâcha-t-elle enfin.
L'air satisfait s'épanouit sur ses lèvres. Quelque chose lui disait qu'elle n'attendait que ce moment pour l'humilier devant toutes ses troupes. Que disait-il. L'écraser, le laminer, le forcer à gémir comme un pleutre, à brailler comme un nouveau-né. Le discréditer, et pas forcément dans les règles de l'art.
« Si vous vouliez bien ne pas trop forcer, je vous en saurais gré. » ajouta-t-il, soucieux des convenances, mais aussitôt, le regard que lui adressa la capitaine l'assura qu'il avait vu juste. Bon. Il n'y avait plus qu'à espérer que ses petites passes d'arme avec Shaw seraient assez pour lui éviter une défaite trop cuisante.
Lui aussi se promettait de me pas y aller de main morte.
La guerrière hocha la tête avec un sourire dur, puis elle repoussa en arrière une mèche de cheveux rouges sombres qui errait sur sa joue, lui masquant un infime angle de vision. Son air tant décidé que mauvais plut aussitôt à Gérard. Finalement…
…ce serait très intéressant.
Il posa la main sur le pommeau et dégaina son épée avant de la soupeser rapidement. Le fil en était tranchant, et l'équilibre plutôt bon. Au trois quarts, côté poignée, assez droit.
« Couvrons-nous nos fers ? » voulut-il demander, mais Knightwalker attaquait déjà.
Balayant la surprise de ses traits, il para d'une main leste mais qui manquait encore de fermeté, et l'arme manqua de lui échapper des mains. Il pesta silencieusement, trop fier pour lui laisser savourer cette victoire, et retrouva sa garde. La rousse repartait à l'assaut.
Ses coups étaient puissants et remplis de rage, ce qui par chance leur ôtait une grande part de précision, mais Gérard, encore engourdi, ne trouvait pas moyen d'en profiter. Elle attaquait comme une sauvage, broyant, déchiquetant, portant de violents coups de marteau destinés plus à l'assommer qu'à le transpercer, et il songea un instant que c'était tout à son avantage. Sa lame vibrait comme un verre de cristal sur le point de se briser, mais son poignet retrouvait un peu de sa fermeté. Par chance, manier l'épée était, tout comme marcher, le genre de choses qui ne s'oubliait pas facilement.
Il trouva enfin une faille dans sa garde, mais lorsqu'il s'y lança, ce fut pour recevoir un coup retors qui l'envoya au sol, faisant valser son épée au sol.
L'air satisfait de la rousse le toisant de tout son haut était quelque chose qu'il supporta avec peine. Hébété, il l'observa se rapprocher d'un pas lourd, à peine essoufflée. Intolérable. C'était à lui de la faire plier. Il ne se laisserait pas vaincre par une femme, fût-elle capitaine de la garde royale.
Une roulade sur le côté lui suffit à rejoindre son arme et à se redresser, tout couvert d'une poussière indigne d'un roi. Il en connaissait qui allaient pousser des cris, en voyant ses beaux habits d'apparat maculés de terre, et, peut-être bientôt, de sang. Surtout que seul Shaw était au courant de sa petite incartade –il était d'ailleurs surveillé par son œil sceptique, il en aurait mis la main à couper-.
Il se remit en garde.
« Revanche ? » demanda-t-il d'un air de défi.
Knightwalker attaqua.
Cette fois, il était prêt. Il pivota sur ses pieds d'un geste leste, laissant la guerrière emportée par son élan lui offrir la prise tendre de son dos, et savoura l'idée d'y assener un bon vieux coup vengeur. Pas trop fort, non plus, ou elle en porterait la marque entre ses épaules nues. Hésita un dixième de seconde, et abattit le fer.
Ce fut sans doute ce dixième qui fut de trop. La tigresse se retourna prestement et para du plat de l'épée. Le choc résonna dans toute la cour tant il était porté avec violence. Le souverain craint un instant que les armes ne se brisent.
Mais l'acier devait être fort, car il résista. Gérard attaqua, feinta sur la gauche pour lancer le fil sur la droite, rencontra la lame ennemie, retourna le coup, dévia une attaque, en lança une autre, parée. Les deux prirent une seconde de recul, se toisant d'un œil appréciateur chargé de défi. Knightwalker sourit, exhalant un souffle condescendant, mais il ne faisait pas de doute qu'elle détestait l'idée d'avoir été surprise. Gérard rétorqua, satisfait de retrouver ses moyens.
Il se fendit. Elle le stoppa, et il se rétracta. Il menait, constata-t-il néanmoins avec délectation. Il repartit.
Leurs lames se croisèrent, se recroisèrent, battant l'acier comme pour le réduire en charpie, sans le moindre égard pour le forgeron qui en avait pris soin, ni pour l'armurier catastrophé qui venait de débarquer avec un air d'épouvante.
Il sembla à Gérard qu'il voyait enfin un angle libre. Il s'y rua.
Piège, réalisa-t-il trop tard avant d'y plonger. Knightwalker tournoya sur son appui gauche.
Pas assez vite. Elle avait sous-estimé l'élan du roi. Leurs épaules se frôlèrent, celle, nue et brûlante de sueur d'Erza, et l'autre, palpitante, de Gérard. La rousse tressaillit et manqua son coup pourtant offert. Immédiatement, à la rage succéda le froid calcul de la stratège qu'elle restait. Elle attaqua, repoussa Gérard, tordit sa lame, le poussa dans ses retranchement… et lui offrit son flanc. Le roi y fondit, et ce ne fut qu'en voulant enrouler son poignet qu'elle comprit qu'il avait anticipé son action.
Une fois, pas deux.
Gérard appuya lentement l'épée, jusqu'à lui retourner, la forçant à poser sa lame sur son propre cou jusqu'à ce qu'elle se retrouve forcée de plier le genou à terre… et de relâcher le pommeau. Un fil incarnat rougeoyait sur son cou, preuve qu'elle avait tenté de résister jusqu'au dernier moment.
L'arme tomba avec un bruit mat.
« Eh bien, voilà qui est plus sage » souffla-t-il en la tenant toujours en joue, la pointe de sa lame désormais posée contre sa poitrine.
Il se pencha jusqu'à elle, savourant le frémissement de rage sur ses lèvres, preuve qu'elle serrait les dents, contenant à grand peine la hargne qui menaçait encore d'exploser. Puis sa main parcourut l'estafilade sur la peau blanche, essuyant une goutte pourpre, ce qui provoqua un long frisson chez la capitaine. Elle repoussa brusquement l'épée de sa main et se redressa. Ses joues avaient pris une teinte rose vif qu'elle n'appréciait guère.
« La belle » exigea-t-elle.
-Cela vous irait à ravir » lâcha-t-il, satisfait.
Erza n'attendit pas. Elle se jeta sur lui sauvagement, coûte que coûte décidée à lui régler son compte, qu'il fut roi ou paysan. Gérard répliqua, sans faillir, lança un coup d'estoc. Parade. Nouvelle attaque. Prise, renvoi, bal d'épées. Un nouveau coup.
Les lames s'entrecroisèrent avec tant de violence que les deux combattants se retrouvèrent presque collés. Gérard sentit le souffle de la rousse sur sa joue et rencontra son regard chocolat pour s'y planter. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, sans qu'aucune gêne ne se fasse ressentir. Seul leur cœur qui semblait pulser au même rythme irrégulier les arrêta, en attente de la prochaine décision de l'autre, conscients que chacune se démenait plutôt bien. Alliant tactique et stratégie.
Et trouble.
L'iris d'Erza balaya sa gauche, suffisant à Gérard pour comprendre la suite des évènements.
Le coup n'était pas porté qu'il était déjà paré.
C'est là qu'Erza n'hésita plus. Balayant le moindre doute et le dernier de ses soucis d'honneur, elle glissa sa main gauche le long du fil de l'épée et bloqua lestement le poignet du roi. N'avait-il pas été si crispé que Gérard lâchait son arme sous le coup de la surprise. Au lieu de cela, il leva lentement la main, forçant sur le bras de la jeune femme pour lui résister tout en repoussant son épée…
…et y abaissa ses lèvres.
Knightwalker retira ses doigts comme si elle avait été mordue par un serpent.
Son arme oscilla sous l'injure, réalisant à peine ce qui aurait pu se produire. Le souffle court, elle s'éloigna de quelques pas, brûlante de confusion. Le regard du roi était… narquois. Moqueur, dédaigneux, amusé, provocateur, sceptique tout à la fois.
Tu as perdu, lisait-elle.
Hors de question qu'elle le lui accorde.
Elle resserra le pommeau et leva la lame, en garde. Stratégie. L'acier dansa, leste, voleta conne un oiseau, frappa, repoussa le roi trop sûr de lui, qui n'était finalement pas si mauvais. Il contre-attaqua. Un coup à gauche et… Gérard se fendit.
Parfait.
Elle virevolta et enroula sa lame autour de la royale épée d'un mouvement leste du poignet. Força. Les doigts princiers résistèrent un moment, tandis que l'intéressé lâchait une exclamation, la surprise peinte sur son visage aussi clairement que ne l'avait été celle de la capitaine précédemment face au baisemain esquissé.
La lame s'envola.
Erza sourit d'un air victorieux, mauvais, et rapprocha la lame pour en ficher la pointe sur le cou tendre de Gérard. Ses yeux verts s'écarquillèrent encore un peu plus, sa bouche formant un O stupéfait.
Couché à terre, de nouveau allongé dos au sol, Gérard fixa celle qui le tenait en joue, un picotement désagréable sur la peau, comme si elle était déjà transpercée et que le sang commençait à en suinter. Et zut. Ils allaient râler, là-haut, à la cour, ceux qui ne jaseraient pas sur sa défaite en fomentant de se débarrasser de lui. Vu comme les nouvelles couraient vite, il aurait déjà la moitié de ses conseillers sur le dos avant d'avoir atteint de haut des marches de l'escalier.
Il aurait fière allure, le roi vaincu, pour rendre la justice.
Erza appuya encore.
« Eh bien, mon roi » lâcha-t-elle, satisfaite, « Il semblerait que vous manquiez encore un peu de panache pour mener une armée. »
Il faillit répliquer que ce n'était pas avec une unique lame que l'on gagnait une bataille, mais avec des mots, une stratégie. Qu'un meneur devait avant tout clamer le cœur de ses hommes et qu'une unique défaite ne signifiait encore rien. Que leur combat n'était que de partie remise.
Au lieu de cela, sa bouche s'entrouvrit de surprise.
La bretelle du soutien-gorge de guerre qu'arborait Knightwalker avait été sectionnée dans la bataille, et découvrait de plus en plus dangereusement le peu de peau qu'il était censé dissimuler. Nul doute que les soldats qui les entouraient avaient une vue on ne peut plus satisfaisante, vu comme elle se penchait. Il fixa l'objet avec effarement.
Levant un sourcil interrogateur, la féroce capitaine jeta un coup d'œil.
Et merde, pensa-t-elle.
Restait donc la véritable question, qui leur brûlait tous deux les lèvres bien qu'ils n'osent se l'avouer à haute voix.
Au final, qui avait gagné ?
xxx
xxx
xxx
Pour l'amour du Gerza, Edo ou non.
Label SPPS, mes cocos !
NB : Ce texte fait suite à un update pour corriger la Panther-Lily-super-bourde. J'espère ne pas avoir oublié d'autres modifications qui auraient directement affecté le Doc Manager.
