Auteur: Flamme Dansante.
Beta lecture : Ariani Lee
Monde : U.A
Disclamer : Aucun personnages de Square Enix ne m'appartient, comme d'hab.
Personnage : Sora...?
Rating : K
Commentaire: Crossover entre KH et Fiction.
- Monde alternatif -
Sir Arthur Conan Doyle a écrit :
"Je pense que la banalité est très anormale"
J'ai toujours pensé que j'étais un mec banal. Rien ne m'était jamais arrivé. Mes amis se comptaient sur les doigts d'une main et pour cause, ma timidité était aussi grande qu'un building de dix étages. Mais avec le temps, j'avais trouvé chaussure à mon pied, un appart et un emploi en tant que psychiatre dans un hôpital réputé. Chaque jour, je jouissais un peu plus de cette opportunité que la vie m'avait apportée. Je délaissais l'enfant pur et candide que j'avais été et j'entrapercevais la vie d'adulte dont j'avais toujours rêvé. Mais malgré cela, cette fichue banalité se rappelait toujours à mon bon souvenir. Je déteste devoir me lever chaque matin à sept heures trente, embrasser mon compagnon comme par habitude. Une routine bien ficelée, prendre mon café, m'habiller, partir au boulot, écouter pendant des heures les plaintes de mes patients et enfin, repartir chez moi pour à nouveau retrouver les lèvres de l'être aimé. Oh, que j'aime cet homme, à la chevelure fine et soyeuse, au corps mince et imberbe. Mais parfois, tout cela me débecte, comme un trop plein de généralité.
Ce soir là, il fait déjà nuit noire quand je sors de l'hôpital. Il y a peu de personnes dans les rues, et cela ne m'étonne guère par le froid de canard qui règne. En m'approchant de ma voiture, je vois du coin de l'œil quelque chose qui ressemble à une silhouette étendue sur le sol. J'hésite à me retourner. Je connais ce quartier, il est connu pour être un repaire de drogués et d'ivrognes mais ma curiosité finit par l'emporter. Ma vie sera moins banale après cette rencontreme dis-je en riant doucement. Je m'accroupis, interpelle l'homme à mes pieds et m'étonne de sa beauté. L'homme n'est pas un homme, mais un adolescent. Je le vois à ses traits juvéniles et à ses fringues. Il gémit, semble souffrir, ouvre les yeux et me demande de l'aide. Bouche bée, mon corps se fige, et je reste comme un con à fixer ses mèches brunes qui balayent son visage noirci par la poussière. Ses grands yeux bleu marine ravissent mon regard et j'entraperçois toute la peine du monde dans ces iris.
- Comment t'appelles-tu ? Je le questionne en le redressant.
Il prend appui sur mes épaules et j'ai l'impression que son corps est fait de plomb lorsque dans un soupir, l'adolescent se réinstalle sur le sol. Je le vois s'asseoir, mais je ne sais pas si je devrais en être heureux ou paniqué. Il semble amorphe, comme drogué. On l'a peut-être drogué ? Il ramène ses jambes contre son torse, laisse ses bras s'échouer sur le bitume et baisse la tête. Je me rapproche et pose mes mains contre ses épaules, comme pour le protéger. Je regarde de gauche à droite, mais la rue devient déserte. Bientôt, il ne restera plus que nous deux. Je sais que je dois prendre une décision, mais cela n'a jamais été mon fort. L'hôpital ? La police ? Je réfléchis durant plusieurs minutes pour enfin le relever et le ramener sur mes pas.
- Où… Où va t-on ? Me demande t-il de loin.
- A l'hôpital !
Brusquement, je le vois et le sens se débattre. Il gémit de plus belle. Il me dit qu'il préfère mourir plutôt que d'y aller. Stupéfait je m'arrête en l'entendant fondre en larmes. Je le garde contre moi et m'approche d'un banc. J'accepte sa demande, mais en contrepartie, je lui demande de me parler. Il opine du chef et s'installe à mes côtes.
Sous le réverbère, il me laisse examiner son visage. Quelques contusions ici et là viennent défigurer son faciès, mais rien de grave. D'après moi, cela ne doit pas venir d'une agression mais plutôt d'une chute due à de la maladresse. Ses paumes écorchées confirment mes pensées. Bizarrement, l'adolescent ne semble pas se souvenir de la raison pour laquelle il s'est retrouvé inconscient dans la rue. Le doute de la drogue persiste mais il semble avoir repris ses esprits.
- Tu ne m'as toujours pas dit ton nom.
L'enfant acquiesce dans un frisson. Je me rappelle de la température qu'il fait et du simple t-shirt en coton qu'il porte. Sans lui demander son avis, je retire ma veste et la dépose sur ses épaules.
- Rox… Sora… Je m'appelle Sora, me dit-il en me remerciant d'un hochement de tête.
Perplexe, je lui souris et acquiesce. Dés le départ, ce jeune homme me fait une drôle d'impression. Il ne savait plus pourquoi il s'était retrouvé là, le visage boursouflé d'égratignures. Mais ce qui m'interpelle le plus était son prénom, il ne semblait pas être certain que Sora était le sien.
- Je m'appelle Cyril, je suis psychiatre. Enchanté.
Tout comme moi, l'adolescent reste dubitatif. Je n'avais encore pensé à la possibilité d'une fugue, et vu son âge, cela aurait été plausible. Il relève le menton et me sourit, son premier sourire de la soirée.
- Enchanté, Cyril.
Au loin, j'entends l'horloge de parc sonner les douze coups de minuit. Mon regard revint vers l'adolescent.
- Tu as de la famille dans le coin ? Tu veux que je te dépose quelque part ?
Il laisse tomber son regard vers ses mains jointes et secoue nerveusement la tête de gauche à droite.
- Je ne crois pas, je ne connais pas cet endroit…
- D'où viens-tu ?
Il relève le menton et observe les alentours.
- Là d'où je viens, les gens ne sont pas si paisible… Nous devons nous battre chaque jour…
Interloqué, je pose ma main contre son épaule et l'attire contre moi. Je ne comprends pas comment un enfant si jeune et si frêle peut être amené à se battre ainsi, mais je continue à l'écouter. Il me parle d'un monde et d'une organisation enfouie dans les ténèbres. Il m'explique que celle-ci à pour but de tuer et d'anéantir un maximum de personnes afin de collecter des cœurs. Je reste abasourdi à l'écoute de son récit. Tout cela me paraît tellement ahurissant, mais il semble y croire dur comme fer. Soudain, je l'entends bailler, il ferme les yeux et se blottit contre moi. Je sais bien que nous ne pourrons pas passer la nuit sur ce banc, que bientôt, lui et moi seront frigorifiés. Je rabats le col de ma veste autour de son cou en me demandant encore son âge.
- J'ai dix-neuf ans, me dit-il sans un regard.
Surpris, je me décale de son étreinte et lui demande comment il aurait pu lire dans mes pensées. Il sourit tristement en reposant sa tête contre mon épaule. Il me dit que depuis tout à l'heure, mes regards ne cessent de s'intensifier à la vue de son visage, et bien qu'il le savait égratigné, il se doutait que je cherchais autre chose qu'un simple symptôme. Je lui rends son sourire en acquiesçant. Tout cela n'est pas plus cohérent, mais plus simple et je m'entends lui proposer de le ramener chez moi. L'adolescent qui n'en n'est plus un accepte d'un hochement de tête. Je me lève, il m'imite, et je l'entraine vers ma voiture. Comme quoi, ma vie est devenue soudainement moins banale après cette rencontre.
N'hésitez pas à me donner vos impressions :)
Suite prévue pour ce vendredi 17 Mai.
