Avant que vous m'assassiniez; je n'ai pas oublié mes autres fics!
En fait, j'avais cette idée qui rôdait dans ma tête depuis un loooong moment. J'ai décidé de m'asseoir et de l'écrire sous forme de OS. Par contre, au fur et à mesure que j'écrivais, je me suis rendue compte que j'avais plus de 10 pages. Un peu long pour un os! J'ai donc décidé de découper le tout en deux ou trois chapitres, que je posterai régulièrement. La majorité de la fic est écrite, la fin est pratiquement terminée. Je vous assure donc que ça sera complété =D. La partie deux sera postée aussitôt que je l'aurai terminé. Je sais que le premier chapitre n'en révèle que très peu, mais les autres seront plus complets!
La série Castle appartient à ses merveilleux scénaristes, producteurs et tout ces gens qui y travaillent dur. Je n'écris cette fic que par amour de l'écriture et des personnages.
Bonne lecture, laissez des reviews surtout! Je vous attends.
Castle se tenait dans son bureau, le bas du dos confortablement appuyé contre le derrière de sa table de travail. Il fixait son tableau tactile avec, dans ses grands yeux bleus, une concentration surprenante. Une attention qu'il réservait habituellement à ce qui lui tenait à cœur. Un espace empli par l'écriture de ses livres.
Pourtant, cet après-midi, l'écran de son tableau tactile ne croulait pas sous le scénario de meurtre, base de son prochain roman. Les papiers éparpillés sur la largeur de son bureau respectaient son éternel désordre. Ils ne consistaient pas en des brouillons de scènes et des notes transcrites au cours de plus de trois ans à travailler avec la police de New York.
Ces derniers mois, le projet de son prochain livre avait été mis de côté. Celui-ci attendait sagement dans un tiroir que l'énigme prioritaire qui occupait son temps ait été résolue. Peu importait les appels pressants de son éditeur qui entrecouperaient bientôt ses journées.
Ces discussions gonflées d'avertissements non subtils, mais agressifs, se multiplieraient dans l'espoir que cela le pousse à terminer son manuscrit. De toute façon, Castle nourrissait son écriture de cette surcharge de pression depuis longtemps déjà. Ses doigts, fluides et habiles, survolaient ses touches pour transmettre ses pensées en mots. C'est dans ces moments que ce geste semblait sans effort, comme si ses mains étaient étroitement connectées à son cerveau.
La survie de Kate et la résolution du meurtre de sa mère était devenues essentielles. Rick pouvait passer des heures à fixer son tableau, identique copie électronique à celui possédé par Kate. De temps en temps, il bougeait, se levait pour circuler autour de son bureau, espérant que le mouvement le rendrait plus productif. Ses membres ankylosés ne demandaient qu'à s'activer, engourdis par la passivité.
Parfois, il se penchait sur les tas de papiers pêle-mêle, pêchant quelques-unes des feuilles qui y étaient déposées pour vérifier une information. Le plus souvent, il redéposait avec frustration le morceau de papier, qui voletait pour atterrir sur l'une des piles. Quand un bruit résonnait à travers le loft, il s'empressait d'y jeter un œil et, si cela signifiait le retour de sa mère ou de sa fille, il échangeait d'un geste du doigt le fichier de Beckett pour celui de son livre. C'était ainsi que s'écoulait ses journées, comme une routine étrange établie par lui-même.
Rick s'étonnait que ni sa fille ni sa mère n'ait remarqué à quel point l'écriture de son roman stagnait anormalement, au cours de ces derniers mois. Le tout au profit d'un dossier criminel qu'il analysait en cachette. Pour éviter la culpabilité, il s'efforçait d'écarter de ses pensées les scénarios sur les réactions de la brunette lorsqu'elle découvrirait ce qu'il faisait. C'était sans mentionner la dernière fois où il avait travaillé sur le meurtre de sa mère, lors de leur première année ensemble.
Il n'était même pas nécessaire de mentionner la peur qui le titillait au ventre. Celle qu'elle ne lui pardonnerait pas, cette fois. Une peur qui s'écartait comme des nuages poussés par le vent lorsque l'intention de la mettre en sécurité, peu importe le prix, lui revenait en tête. Son but ultime. Parce qu'il préférait la voir vivante, respirant, le cœur battant, plutôt que de prendre le risque qu'elle disparaisse de la surface de la Terre. Même si elle refusait de le revoir par la suite.
Toute la volonté du monde ne l'empêchait pas de tourner en rond dans cette enquête comme dans l'écriture de son roman. En fait, ces derniers mois, il avait exploré grand nombre de pistes, ne voulant pas baisser les bras facilement malgré les échecs. Juste parce que Rick savait avec certitude que Kate Beckett avait fait de même pendant des années. Juste parce qu'elle le méritait.
L'irritation, l'exaspération commençaient à poindre, contaminant le fol espoir qu'il avait jusque là nourrit. Son tableau à l'apparence complet comprenait trop de morceaux manquants, ceux qui lui permettraient d'établir LA connexion menant à la résolution du cas. La pièce du puzzle demeurait inexistante. C'était comme si le casse-tête final était affecté d'un défaut de manufacture ou flottait dans la poussière sous un meuble, orphelin.
Dans l'attente d'un miracle, Rick s'était paralysé dans la position prise quelques heures plus tôt, inconscient du temps qui avait passé. Le bas de son dos grinçait de douleur contre son bureau, lui rappelant son inconfort. Depuis qu'il avait commencé cette tâche, la noirceur avait rampée à travers son bureau. À cette heure, celle-ci régnait en reine, seulement écartée par la faible lueur dorée de la lune qui filtrait par sa fenêtre.
Il était contrarié et perdu dans ses pensées à un point tel que le son caractéristique de la réception d'un courriel ne parvint pas immédiatement jusqu'à ses oreilles. Il cligna des yeux, surpris, et se mit à réfléchir aux différentes possibilités de l'identité du destinataire. Puis, Rick assuma que c'était un message de ses éditeurs pour s'informer de l'avancement de son livre et il entama le déplacement entre la position dans laquelle il se trouvait et son ordinateur.
Le corps alourdi par le poids de l'enquête sur ses épaules, il se laissa tomber sur sa chaise d'ordinateur. Son esprit était distrait et il s'apprêtait même à envoyer directement le courriel à la corbeille lorsqu'il s'aperçut que le destinataire était un nom inconnu. Ainsi tiré des scénarios liés à l'enquête qu'il montait en pensées, il jeta un coup d'œil au titre donné au message. Il y avait une urgence dans les mots apparus sur son écran qui le poussa instinctivement à jeter un coup d'œil au teneur du courriel.
Au fur et à mesure que son esprit décoda les mots inscrits, sa main se crispa sur sa souris. Ses sourcils se soulevèrent d'intrigue et l'inquiétude, accompagnée de la surprise, s'inscrivit dans ses yeux bleus. Il s'était figé sur place, son cœur hésitant entre battre à toute vitesse et manquer un battement. Pendant un long moment, il ne put faire autrement que de rester pétrifié derrière son écran puis, alors qu'il reprenait légèrement tout ses sens, il s'obligea à relire le courriel.
Rick Castle relu ce même message environ une dizaine de fois, repérant des indices, jouant au détective. Même après sa relecture, il lui semblait qu'il ne pouvait assimiler la certitude qui, au cours des dernières minutes, s'était sournoisement insinuée en lui.
Bon sang. Et s'il avait devant lui la pièce manquante, celle qui lui permettrait de compléter, de la manière la plus inattendue, le puzzle du meurtre de Johanna Beckett? L'impossible pouvait devenir possible. L'étrange, devenir la solution. Un frisson d'appréhension lui parcourut l'échine alors que le parcours à suivre là, maintenant, s'imposait à lui.
Rick devrait tout lui dévoiler, de a jusqu'à z. Elle devait savoir ce qu'il avait fait, ses découvertes. L'information qu'il pensait obtenir était beaucoup trop importante pour seulement considérer le contraire. Elle allait sûrement lui en vouloir jusqu'à la fin de ses jours. Peut-être ne lui adresserait-elle plus la parole. Mais elle devait savoir.
Avant d'en venir à cette visite fatale, cependant, il avait des recherches à effectuer. Pas question de la faire passer à travers cet enfer sans vérifier ses sources.
