Hello tout le monde ! XD

Me revoilà avec une toute nouvelle histoire ! C'était un de mes projets pour l'été, et j'en suis enfin venue à bout ! Au départ, je comptais en faire un one-shot, mais comme c'est trop long, je couperais ce texte en trois parties. Voici donc la première. Cette histoire est une romance pure et dure, je suis pas trop habituée à écrire ça, donc j'y ai rajouté une petite touche d'humour.

J'espère que vous apprécierez. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire,même les scènes embarrassantes, et à construire mon OC (other character, je crois que ça veut dire, donc les personnages que l'on a inventé). X) Je publierai toutes les semaines (ce qui est plus court que pour ma fanfic principale, étrangement).

Si ça vous a plu, n'hésitez surtout pas à laisser une petite review ! Ça me ferait vraiment très plaisir.

Et n'oublions pas la disclaimer : les personnages de Rise of the guardians ne m'appartienne pas.

Voilà ! Sur ce : Bonne lecture !

Je m'appelle Féline. Bah oui, c'est le début de l'histoire, vous ne me connaissez pas et il faut bien que je me présente. Et puis, vous vous demandez sûrement à quoi ressemble une fille avec un prénom aussi bizarre.

Alors: je suis grande, aux alentours d'un mètre soixante dix, j'ai des cheveux noirs souvent tressés et raides (sauf après les tresses bien entendu). D'ailleurs, je suis la seule à avoir les cheveux noirs de ma classe. J'ai des yeux verts dont je suis assez fière (même si c'est pas moi qui ai décidé) et une peau plutôt bronzée. J'ai un corps de nageuse et je suis plutôt fine, à vrai dire. Je suis une fille parfaitement normale, du moins je pense.

Ce qui n'est pas forcément le cas de mon entourage. Car voyez-vous, dans ma classe, il y a Jack Frost. Aaaah...Jack Frost.

Il a des cheveux très indisciplinés, blancs comme la neige, et je me dis toujours qu'ils doivent être très doux au toucher. Il a des yeux bleus comme la glace, perçants, rieurs, amusés, joueurs...je me demande même s'il n'y aurait pas des flocons dans ses iris hypnotiques. Il a une peau très pâle, immaculée, sans aucune imperfection. Tout le contraire de moi, en somme.

Il clame à qui veut l'entendre que sa saison préférée est l'hiver, ce dont plus personne ne doute.

Contrairement à la plupart des garçons de la classe, il a une silhouette toute fine, qui le rend agile et souple. Moi, c'est ce que je préfère. Pas besoin d'avoir des pectoraux sur développés! Contrairement à ma meilleure amie, qui tripe sur les mecs aux muscles bien visibles. Jack Frost est le ''Troublemaker'' de la classe. Il fait des bêtises, joue des farces, taquine et passe son temps à faire des blagues, mais même les profs ne lui veulent pas. Il est bien trop beau. Même si je ne crois pas que ce soit la raison pour laquelle les profs l'aiment bien...

Personne, à part moi, et peut-être ma sœur, ne sait la passion secrète qui m'anime pour lui. Oui parce que c'est pas bien compliqué à deviner je pense, je suis amoureuse de lui.

Malheureusement, je ne fais pas partie du cercle assez fermé des ''Légendes'', composé de Bunny, le surnom d'Aster, un gars aux cheveux gris fan de chocolat, de carottes -qu'il testent souvent ensemble, ça fait un drôle de mélange- et de peinture, qui a dû être un lapin dans une autre vie. Sab, diminutif de Sébastien, un petit bonhomme tout rond, rêveur et muet, qui s'endort souvent en classe. Tatiana, une fille surexcitée qui aime les plumes, les couleurs -donc les plumes colorées encore plus- et veut devenir dentiste. Et bien sûr, Jack Frost.

Mon dieu, il est tellement mignon, craquant, sexy! Je sais qu'il est déjà sorti avec plein de filles, même s'il n'en parle pas trop, et qu'il n'est pas très sérieux. Je ne suis qu'une amie, Mais je m'en fiche. Je donnerais mon âme pour un de ses regards. Ou un de ses sourires. Il a de ces sourires! Ils sont tour à tour joueurs, moqueurs, provocateurs, et... Voilà, quoi!

En ce moment même, nous sommes en cours de maths. Je suis assise à côté de Valérie, ma meilleure amie, au deuxième rang.

Valérie est une fille adorable, bien plus fine que moi -elle est très svelte et pourtant engouffre tout ce qu'elle veut-, très futée, qui veut devenir peintre. On s'adore et elle me considère comme une petite sœur à protéger. Je vous jure, y a des jours où elle ressemble à un vrai chien de garde.

Dès le premier jour, Jack a été déplacé au premier rang, dans ma diagonale. Et comme il se retourne tout le temps pour discuter avec Bunny qui est au fond, j'ai souvent l'occasion d'admirer ses yeux si attractifs.

Mais bon, là, je ne l'admire pas trop, parce qu'il parle à Bunny et si je le fixe trop, il va se poser des questions. Alors j'écris plein de petits cœurs avec JF à l'intérieur comme Jack Frost dans mon cahier, parce que je ne peux tout simplement pas m'en empêcher.

Sauf que comme l'amour rend idiot, j'ai oublié que c'est Valérie à côté de moi. Alors forcément, elle jette un œil à mon cahier.

-C'est qui, 'J'?» demande-t-elle

Je comprends aussitôt qu'elle a vu les cœurs. Zut! Je me jette sur mon cahier pour les cacher -je sais, c'est inutile, elle les a déjà vus-, avant de tilter un truc.

-J? j'ai pas mis que J, je corrige comme une idiote.

-Bah si, regarde!»

Elle prend mon crayon et fait deux petites flèches. L'une indique le J avec un point d'interrogation, et l'autre pointe le F avec ''Féline'' inscrit dessus. Je comprends ce qu'elle veut dire et soupire de soulagement.

-Alors, c'est qui? insiste-t-elle.

-Ça ne te regarde pas!

-Qu'est ce qui se passe, par ici?»

Mon dieu, je fonds! Jack Frost vient de se tourner vers nous! Sa voix est chaude, profonde et envoûtante...

-Féline a un petit copain! s'écrie Valérie en brandissant le cahier, choquée.

-Quoi?! Mais pas du tout!» je tente de me défendre.

Jack prend le cahier que Valérie agite avec frénésie sous son nez et fronce ses sourcils expressifs en voyant tous les petits cœurs. Il relève la tête et me regarde par en dessous avec un de ses souriiiires!

Un frisson parcoure délicieusement ma colonne vertébrale en même temps qu'une espèce d'anxiété me compresse les poumons. Je le sens pas. Il va me sortir un truc irrésistible, le genre de truc qui me fait complètement craquer:

-JF, Ça pourrait être Jack Frost, non?» sort-il enfin en haussant un sourcil amusé.

Je le savais! Je rougis lamentablement et enfonce mon visage dans ma main. Valérie prend ma défense:

-Pfff, t'es con! Y aucune chance pour que tu lui plaise. T'es trop un gringalet.

-T'as vraiment un problème avec le fait que je suis divinement beau mais svelte, donc pas ton style?» sourit-il.

C'est un autre genre de sourire. Jack est joueur, il a une répartie innée, et il adore se disputer avec les autres. Je sens venir la joute oratoire à 10 km. Valérie sourie à son tour. Personne ne résiste à une dispute amicale avec Jack, et surtout pas moi. Malheureusement, le prof tue dans l'œuf cet affrontement épique.

-Jack, retourne-toi!

-Mais Monsieur, il fallait absolument que je salue l'armoire du fond! dit-il en s'exécutant.

-L'on serait en primaire que tu serais allé lui dire bonjour de plus près.»

Toute la classe éclate de rire quand il fait mine d'être choqué par cette réplique -il faut dire que pour une fois, ce qu'il nous a sorti était un peu lamentable-. Je ris doucement. Il se tourne vers moi pour me rendre mon cahier, sourit en voyant que je rigole. Je le reprends, les joues toujours flamboyantes.

Le reste de l'heure passe tranquillement. Après, nous avons une heure de creux, ce qui fait que la classe est un peu plus excitée que d'habitude. Le prof, généreux -ou fatigué-, nous laisse sortir en avance.

Toute la classe se disperse dans les couloirs dans un brouhaha étourdissant. Assez peu se précipite au CDI, dont moi, Valérie... et le groupe de Jack. Mais une mauvaise nouvelle nous attend devant, car l'affiche ''CDI fermé, TPE'' nous en interdit l'accès. Zut! On attend patiemment la fin de l'heure. J'écoute Jack et les autres discuter à côté.

-Hey les gars! fait Jack. J'ai découvert un truc excellent pour traumatiser les filles. Tu veux essayer, Tatiana?

-Si c'est toi, non merci! décline-t-elle en riant. Je me méfie de tes idées, surtout si il faut ''traumatiser'' les filles.»

Il sourit innocemment et regarde autour de lui. Il me repère avec Valérie et se rend compte que nous les écoutions. Il se tourne vers nous deux.

-Valérie, tu veux essayer? propose-t-il, joueur -je vous ai déjà dit que ce sourire était super canon?-

-Je suis déjà traumatisée en voyant ta tête, merci bien, refuse-t-elle.

-Bon alors ce sera Féline.»

Je sursaute violemment tandis que mon cœur rate un battement. Que va-t-il faire? Il se tourne vers moi, me fixant de ses renversants yeux bleus et se lance avec un sourire explicite. Il prend mon menton entre son pouce et son index et relève mon visage en même temps qu'il penche le sien. Je rougis violemment et dans un réflexe de défense, le repousse avec énergie. Il part en arrière en explosant de rire alors que j'essaie de contrôler le tremblement de mes jambes. Y a pas idée de me faire ça comme ça, j'ai frôlé la crise cardiaque!

-Ha! Ha! Ha! s'écrie-t-il, satisfait de son petit effet.

-Toi...» je gronde en le pointant du doigts, presque en train de feuler.

Il me sourit et s'excuse gentiment. Mais comment voulez-vous que je continue à lui en vouloir avec un visage aussi angélique?! C'est juste adorable! On se fait interrompre par le documentaliste qui nous signale que nous pouvons rentrer à l'intérieur. On s'engouffre dedans. Il prennent une table à quatre et Valérie et moi prenons une table pour deux à côté. Je me frotte vigoureusement le menton du revers de ma manche. J'ai encore l'impression de sentir ses doigts froids sur ma peau électrisée. Valérie rouspète en face de moi:

-Ce stupide bonhomme de neige! La prochaine fois qu'il te touche, je le frappe! Non, mieux! Je le fiche dans un four et je le carbonise!

-Laisse, c'est pas grave. j'élude calmement -alors que dans mon crâne c'est le branle-bas de combat pour l'éjecter de ma tête, quelle ironie!-. Tu as ton manuel d'histoire?»

Sur ces entre faits, nous nous mettons à travailler dans un silence studieux. Je bosse mes maths et j'avance mes fiches d'histoire, la tête dans la main et les sourcils froncés de concentration. Au bout de quinze minutes, j'ai fait tout ce que je pouvais et je n'ai plus rien à faire, alors j'en profite pour observer Jack à la dérobée. Ses mains s'agitent allégrement dans le vide et ses expressions varient à toute vitesse par de subtiles nuances.

Dans un temps de silence où ses amis travaillent tous, il se tourne vers notre table et se rend compte que je l'observe. Je me laisse happée par ses yeux glacés, comme figée. Il est tellement beau, je vais fondre! Il sourit. Sa tête sur ses bras, il se passe lentement la main dans les cheveux avec négligence, narquois. Je dois faire un effort surhumain pour hausser un sourcil désabusé et détourner le regard. Avant de recommencer à frictionner machinalement mon menton. Je l'entends pouffer et Tatiana demander:

-Qu'est ce qui te fais sourire comme ça, Jack? Encore une de tes idées perverses?

-Peut-être bien...»

Je suis persuadée qu'il me fixe en disant ça! Heureusement, Valérie vient à mon secours.

-Féline, c'est quelle formule pour l'exercice 3? J'hésite entre les deux...»

Je m'empresse de l'aider. Dès qu'elle a fini, nous allons lire quelques bouquins du CDI. Et je me frotte encore le menton!

(*)

Nous sortons un peu en avance, en même temps que le reste de la classe. Nous laissons nos sacs au casier et filons vers la cantine en passant par le foyer. Arrivées devant, on découvre une file qui grossit rapidement. Nous nous faufilons toutes les deux comme des serpents et grappillons quelques précieux mètres, quand je sens qu'on m'attrape par la manche. Je me retourne et découvre Jack Frost avec sa bande, l'air essoufflé.

-Thank you! dit-il en se glissant dans la file derrière nous en ignorant les remarques énervées des gens derrière eux. Grâce à vous, on a pris de l'avance.

-Euh... de... de rien.» je bafouille.

Je frissonne imperceptiblement. J'ai pris soin de laisser mon sac aux casiers et comme nous sommes au milieu, on est tous serrés les uns contre les autres! Résultat: je suis collée contre l'amour de ma vie. Même avec son sweat, je peux sentir son torse contre mon dos! Mon dieu, je suis tellement bien, blottie contre lui! Je fais le dos rond pour tenter de dissimuler mon visage, probablement écarlate. Jack semble s'en rendre compte et interrompt sa conversation avec Bunny. Ses bras remontent, m'entourent et me serrent délicatement pendant qu'il plaisante:

-Des fois, je trouve que Féline ressemble à un petit chat farouche!»

Je me tends brusquement de tout mon être! Quoiiii?! Tatiana et Sab m'offre un regard compatissant pendant que Bunny ricane. Valérie gronde comme un dragon:

-Lâche. La. Tout. De. Suite!»

Il obtempère en rigolant. Est-ce l'amour qui me fait imaginer des trucs? J'ai l'étrange sensation que ses mains s'attardent sur mes hanches. Mais non, je délire! Reprends-toi, Féline, c'est pas le moment de jouer à la contorsionniste avec tes doigts tellement tu es nerveuse.

-Quoi, vous ne trouvez pas? insiste-t-il. Déjà, regardez son nom: Féline. Si ça c'est pas un nom de chat!»

Il se tourne vers moi et sonde mes yeux -alors, là, s'il n'a pas remarqué mes joues écarlate, il est soit aveugle, soit terriblement galant-.

-Et puis, elle a les yeux verts, exactement comme les chats! Tu es très farouche, aussi, et tu as des griffes.» achève-t-il en pointant mes ongles.

J'ouvre la bouche pour protester quand Tatiana me coupe.

-Oh, et tes canines! On dirait de vrais crocs tellement ils sont pointus! s'extasie-t-elle en fourrant ses doigts dans ma bouche pour les examiner. Oh, pardon!»

Elle les retirent avec un sourire d'excuse. Ils se taisent et je croise les bras sur ma poitrine, la tête vide. Sérieusement, qu'est ce que je pourrais répondre à ça ?! J'ai aucune idée de comment réagir. Déjà que mon visage doit ressembler à une tomate... Jack prend un air penaud en se tournant vers moi.

-T'es fâchée? Désolé. Mais tu sais, je le pense vraiment, c'est pas pour me moquer. Si ça peux te rassurer, je trouve même ça mignon.»

Je détourne la tête et me retient de hurler. Il trouve ça mignon! Ouaah! Ça va pas la tête!? En plus de me taquiner et d'être juste à côté, il faut qu'il me sorte un truc aussi irrésistible! Je risque l'hypertension, moi! Il n'insiste pas, hausse les épaules et reprend sa conversation avec Bunny. Je soupire profondément pour évacuer toute la tension que me cause sa proximité. La file a déjà bien avancer, et nous finissons enfin par rentrer à l'intérieur.

-Au fait, Féline, il fallait 5 ou 10 lignes en DNL? me demande Valérie.

-10, parce qu'il fallait aussi donner la situation géographique..

-Tu l'as fait? Moi j'ai juste allonger les mots.

-Technique de fourbasse! je m'écrie en souriant. Mais tu dois être une pro, car même avec ça, j'ai eu que 9 lignes.

-La DNL, Nooooon! crie Jack derrière moi. Bunny, tu l'as fait?

-Même si je l'avais fait, tu l'aurais pas eu, camarade.

-Tatiana? supplie-t-il.

-Ah non! Tu te fiches de moi? Cette fois, tu te débrouilles! s'insurge-t-elle.

-Sab?»

Le petit blond secoue résolument la tête. Il se tourne vers nous.

-Valérie?

-Va fondre, givré. T'as touché à ma Féline, dit-elle.

-Oh, c'est bon, t'es pas sa mère! élude-t-il. Et toi, Féline?

-J'ai une question, j'esquive. Pourquoi t'as pris euro allemand, alors que t'es d'origine anglaise?»

Il se redresse en souriant, content de changer de sujet.

-Fastoche. Je suis totalement bilingue, alors j'ai aucun intérêt à apprendre ce que je sais déjà. C'était plus intéressant d'essayer une autre langue.

-Mais pourquoi l'allemand? j'insiste.

-...C'était la langue d'origine d'une de mes ex, avoue-t-il après un temps d'hésitation.

-Son record! place Bunny en ricanant. 6 mois complets!»*

Jack le fusille du regard. Je les dévisage tout les deux, soudainement très mal à l'aise. Je ferme les yeux un instant, le cœur enserré dans un étau glacé. J'aurais dû me douter qu'un jour j'en entendrais parler, de ses anciennes copines. Après tout, ça m'est déjà arrivé aussi -bien moins souvent, soit dit en passant-. Mais penser que plusieurs autres avant moi l'ont embrassé, serré dans leur bras, câliner et que sais-je encore, c'est quand même douloureux. On voudrais toujours être la première, l'unique, celle qui est spéciale. Bon sang, que ça fait mal! Jack reprend, ignorant mon trouble:

-Donc, elle était allemande, et je me suis dit que ça pouvait être marrant. Mais pas que ce serait aussi galère ! Et donc, Féline, tu veux bien?

-Euh, de quoi? je demande en revenant sur terre.

-Me prêter ta DNL. S'il te plaîîîît!»

Je le fixe, interloquée. Je rêve ou il vient de joindre ses mains comme pour me supplier et est actuellement en train de me faire les adorables yeux du chat Potté -vous savez, comme dans Schrek?- Je déglutit.

-Euh, oui, pas de problème.» je lâche.

Il se redresse aussitôt et saute de joie.

-Merci! Tu me sauves la vie!»

Je souris gentiment. Je suis en train de l'imaginer en train d'embrasser hypothétiquement un fille inconnue qui a de longs cheveux blonds dans ma tête. Bon sang, sortez de là, pensées négatives! Je croise le regard inquiet de Valérie et lui sourit pour la rassurer. Nous arrivons enfin dans la cantine et je passe ma carte magnétique. Je récupère plateau, couvert, verre et serviette avant de me servir dans les plats.

Alors... aujourd'hui, on va prendre un feuilleté au fromage en entrée. Et un yaourt à la framboise en dessert, au lieu de l'abricot. Je suis Valérie et nous nous asseyons loin de la petite bande, avec des amis à elle qui font art plastique. Je triture mon assiette, pas très affamée. Je pense encore à Jack. Cette fois, c'est tout une scène de flirt au cinéma qui me vient à l'esprit. Je soupire profondément, démoralisée.

-Féline?» appelle-t-elle soudainement.

Elle me regarde étrangement, presque comme une mère.

-Oui? je réussis à articuler.

-Ça va?

-Ouais.»

Elle me fixe encore un temps, mais n'insiste pas. Nous finissons en silence, puis sortons de la cantine. Plus loin, je repère presque aussitôt la petite bande d'inséparable. Et au milieu d'eux, Jack scintillant, resplendissant. Je le fixe, soudainement plus calme. Ses exs, elles ne sont plus là, elles ne signifient plus rien. Il n'a jamais été vraiment sérieux, de toute façon. Ça veut dire que j'ai ma chance, non? Et puis, qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Mais même si ce ne seras sûrement pas non plus très sérieux avec moi, j'ai quand même envie d'essayer. Je respire profondément. J'ai pris ma décision.

-Bon, ça suffit! Qu'est ce qui t'arrive?!»

Valérie se plante devant moi, l'air décidé. Par réflexe, je me suis décalée pour observer Jack. Elle se retourne et les repère à son tour. Elle ramène son regard vers moi.

-Tu... Attends...»

Elle se tourne à nouveau vers lui, puis vers moi. Je comprends tout à coup que les connexions se font dans son esprit. J'écarquille les yeux et m'apprête à ouvrir la bouche pour la dissuader, mais elle me devance:

-Tu... JF, c'était vraiment Jack Frost, dans ton cahier?»

J'hésite, avant de hocher piteusement la tête. Elle sourit et trépigne en agitant les poings:

-Je comprends touuuuut! C'est pour ça que tu rougissais à chaque fois! C'est troop mignooon!»

Je souris devant son enthousiasme.

-Il faut que tu me racontes absolument tout! exige-t-elle.

-Euh... je voudrais bien, mais là on doit aller à l'entrée du lycée. Je te rappelle qu'on doit prendre le car pour aller à la piscine après, dis-je pour m'esquiver.

-Oh, c'est vrai! se rappelle-t-elle. J'ai trop hâte de voir Guy et Aster torse nus!

-Quoi?!» je m'écrie.

Elle me regarde en souriant.

-T'es vraiment trop candide des fois! s'amuse-t-elle. Mais je t'aime quand même.»

Je rougis lamentablement. Moi, quand on me dit piscine, je pense vague, nager, eau fraîche ou chaude selon la saison, éclaboussure, détente et éclate, pas mecs torse nus! Je n'y avais pas, mais alors pas pensé du tout. De soudaines images fictives de Jack torse nu envahissent mon esprit et mon visage s'enflamme. Oh mon dieu! J'ai hâte. J'ai honte de l'avouer, mais j'ai terriblement hâte. À la rougeur de mes joues, Valérie devine sans peine ce qui me passe par la tête.

-Oh, bien sûr, il y a Jack Frost aussi... mais tu crois vraiment que cette brindille est sexy tore nu? J'ai plutôt l'impression qu'on verrait ses côtes de squelette.

-Pfff... T'as aucune imagination. je rétorque. Évidemment qu'il est sexy!»

J'arrive pas à croire que j'ai sorti un truc pareil! Tout en discutant, nous arrivons devant le car. Nous montons et prenons des place tout au fond. Quelques uns sont déjà là, mais assez peu. On continue à discuter pendant que le car se remplit. Presque à la fin, les derniers arrivent, la petite bande qu'on ne présente plus. Les dernières places disponibles sont devant Valérie et moi.

Je soupire, toute retournée par le torrent d'émotion qui me fait imaginer Jack torse nu. Je suis tellement tordue! Jack et Bunny s'installent devant, et Tatiana et Sab encore devant.

-Purée, mais arrête de chanter, Jack! Râle Bunny. Tu fais des trucs chelou et on comprends rien!

-C'est parce que vous êtes tous nuls en anglais, déplore-t-il. Qui est bon, par ici?»

Il regarde autour de lui et nous découvre derrière. Il sourit. Je suis très bonne en anglais, à force d'écouter des chansons dans cette langue. Que va-t-il nous sortir?

-Valérie, Féline, écouter bien, et dites-moi si vous reconnaissez: dirty babe, you see these schakles? Baby i'm your slave. I'll let you whip me if I miss behave. It's just that noone make me feel this way.»

Je rougis violemment. Mais pourquoi justement celle-là? Je la connais bien, c'est ''bringing sexy back'', de Justin timberlake! Mais ça ferait trop bizarre que je connaisse ce genre de mots!

-Ça veut dire quoi? me demande Valérie.

-T'es sûre que tu veux savoir? je la supplie de ne pas insister.

-Sinon ça va me titiller toute la journée. Explique!»

Bunny se retourne pour écouter lui aussi. Je foudroie Jack qui me répond avec un sourire ravageur, pas dérangé pour un sou. Je soupire en rougissant -encore!- et me lance:

-Bon alors... littéralement, dirty babe, ça veut dire petit sale, mais je suppose qu'ici ça a une connotation plus... euh... sexuelle -Jack ricane-.''you see these schakles'', c'est ''tu vois ces chaînes''. ''baby, I'm you slave'', bébé, je suis ton esclave. Euh... I'll let you whip me if I miss behave, ça veut dire ''je te laisserai me fouetter si je me comporte mal''. Et ''it's just that no one make me feel this way'', on peut traduire par ''personne ne me fait ressentir les choses de cette façon''. Voilà.»

Je me tais, rouge de honte devant le clin d'œil de Jack qui me confirme que je ne me suis pas trompée. Bunny le fixe d'un air blasé:

-Maintenant, je comprends pourquoi tu faisais ces trucs obscènes tout à l'heure.

-Quels trucs obscènes?»interroge Valérie suspicieusement.

Jack nous regarde avec un sourire provocateur, nous envoie un baiser du bout des doigts et se retourne. J'oriente résolument mon visage vers la fenêtre et ordonne à mon ventre de cesser de faire des loopings. Le reste du voyage est calme, aussi calme qu'il peut l'être avec Jack Frost dans les parages. En 7 minutes, on atteint la piscine. Les deux profs nous encadrent et nous envoient aux vestiaires.

Tatiana nous suit et nous pénétrons dans les lieux, assaillis par une odeur de chlore, que je renifle allégrement. J'adore aller à la piscine, nager, barboter. On choisit trois cabines voisines. Les règles sont limpides, si je puis dire. 5 minutes pour se changer et se mouiller, que des une-pièce pour les filles. Le mien est gris et bleu, très classique. En sortant, je reconnais Valérie avec son maillot violet et je découvre celui de Tatiana qui dévoile un véritable arc-en-ciel.

-T'aimes vraiment les couleurs, toi. je souligne en souriant.

-Oui! Le noir, c'est trop moche et une seule couleur, c'est pas assez!

-Venez! réclame Valérie en nous prenant par le bras. On va voir les garçons.» chuchote-t-elle.

Je me sens soudain beaucoup plus mal à l'aise. Ça me plairait de voir Jack torse nu -avouons le-, mais j'ai moins envie de me montrer en maillot devant lui! Elle me fait un clin d'œil expressif et je rougis. Je les suis néanmoins.

Tous les élèves rejoignent les profs qui font le topo:

-Vous allez passer un par un, on va vous chronométrer sur 2 longueurs pour voir votre niveau. Les autres feront des exercices ludiques dans l'autre partie du bassin pendant ce temps. Compris? On fait dans l'ordre alphabétique, allez-y.»

Les élèves se dispersent selon les instructions. Tatiana repère la bande et nous entraîne, Valérie et moi. Je n'ose même pas jeter un œil à qui que soit et fixe l'eau mouvante comme si je voulais la transpercer du regard.

-Il est pas mal, Bunny.» chuchote Valérie à mon oreille.

Je lève les yeux au ciel en soufflant et recommence à fixer anxieusement l'eau, les bras près du corps. Ma tresse pend sur mon épaule gauche.

-Alors, petit chat, on a peur de l'eau?»

Cette voix me provoque un irrépressible frisson des pieds à la tête. Mes joues chauffent et je me tourne vers un Jack Frost hilare, luttant pour ne pas baisser les yeux:

-J'ai tout sauf PEUR de l'eau, Jack. Je vais à la piscine au moins une fois par mois, je vois pas trop comment ça pourrait m'effrayer.

-Voilà un petit chat bien courageux.

-Et arrête de m'appeler petit chat!» je finis par céder.

Il sourit et se retourne pour parler aux autres. Je respire plus librement, détendue. Et là, mon regard accroche une mèche de ses cheveux blancs, je ne peux m'empêcher de le détailler. Je fixe ses cheveux en bataille, descend sur sa nuque où rebiffe quelques mèches. Je vois rouler ses épaules carrés, son buste fin, son large dos, le creux de sa colonne vertébrale, ses omoplates saillantes qui se mouvent avec souplesse. Je descend mon regard un peu plus bas et... Oh non, je ne peux pas dire quoi que ce soit! Juste que ça m'a l'air ferme... Dieu, que j'ai honte! Je suis ses jambes fines du regard, m'arrête un instant sur ses chevilles -mais pourquoi ses chevilles?!- et finis par fixer le sol, écarlate. Je me laisse embarquer quand la file avance.

Son tour approche et je peux l'observer de face sans problème. Les muscles nerveux de son cou, ses épaules larges, ses clavicules -mais pourquoi ses clavicules?!-, son torse fin bien dessiné, ses abdominaux -c'est fou, ils ne sont pas super visibles, ça fait juste un ventre plat et la courbe des côtes qui creuse, c'est juste irrésistible-, ses hanches... Et là, non! Je n'en dirai pas plus, allez vous faire voir! J'ai le droit à mes pensées privées quand même! Valérie me tape les côtes avec son coude.

-Il est sexy, Jack?

-Pas touche. je grommelle en souriant d'un air gêné.

-T'es toute rouge! Je me trompe ou tu viens littéralement de le scanner?

-Oui, bon, ça va, hein!»

Elle rit et je fais mine de l'étrangler pendant que nous éclatons de rire. Je tourne à nouveau la tête vers lui et un hoquet m'échappe. Il est sur le plongeoir. C'est son tour de passer et il me fixe intensément, j'ai presque l'impression de l'entendre me demander de le regarder. Je hoche la tête presque mécaniquement, hypnotisée.

Il se détourne avec un petit sourire absolument trop craquant. La prof donne le signal et il plonge. On entend juste un léger bruit lorsqu'il fend l'onde. Son corps entier disparaît quelques secondes sous la surface avant de reparaître. Il inspire bruyamment et brasse l'eau de plus en plus vite. Lorsqu'il atteint le bout, il se tourne et repart en se propulsant sur le mur. Sa paume claque sur le carrelage du bassin à la fin de la longueur. La prof arrête le chrono. Il sort de l'eau dégoulinant et passe la main dans ses cheveux aplatis pour les ébouriffer à nouveau. En passant devant moi il s'arrête et demande:

-J'étais bien?»

Je me contente de hocher la tête, bouche bée. Satisfait, il repart en riant doucement tandis que je le suis des yeux, fascinée par les gouttes d'eau qui perlent sur sa peau. Mon dieu, il est tellement beau! Je peux mourir heureuse.

*à votre avis, qui cela peut-il bien être ?

Voilà voilà ! Fin de la première partie ! On se retrouve la semaine prochaine, pour la suite des aventures de notre esprit de l'hiver préféré et de ce petit chat farouche ! X)