The translated version of this is also available on this site, archived as "Greens and Golds". This is the original French version:
TITLE: "De vert et d'or" (1/1)
AUTHOR: mcee (mcee@fangy.net)
SITE: http://fangy.net/lotr
ARCHIVE: List archives, others just let me know.
RATING: G
PAIRING: Aragorn/Legolas
SUMMARY: Aragorn's quiet worship of Legolas as they lay in Lòrien.
* * *
Il l'avait convaincu, de peine et de misère, de rester avec eux ce soir et de se reposer, de soulager ces pieds qui ne fatiguaient jamais, de s'étendre sous le ciel étoilé de Lorien alors que le reste de la communauté s'enveloppait de leurs manteaux et tombait dans un sommeil profond et bien mérité. Aragorn s'était allongé à ses côtés, calfeutré lui aussi dans ses loques sales. Tandis que l'elfe fixait calmement le plafond doré et mouvant des arbres qui les entouraient, le regard d'Aragorn, lui, ne pouvait quitter le visage serein de cette créature qui le fascinait.
Ses mains, craquelées et incrustées de la poussière qui s'était accumulée au fil de leur voyage, agrippaient le manche d'Anduril, toujours fidèlement pendue à sa hanche. Le métal doux et froid, d'ordinaire familier et réconfortant, n'était cette fois qu'une simple distraction pour ses mains alors qu'elles auraient voulu s'étendre et toucher le tissu velouté de la tunique de Legolas, qui paraissait n'avoir point été touché par la traversée difficile depuis Rivendell. De blond et de vert, l'elfe paraissait aussi sain et puissant que la nature elle-même. Aragorn n'osa détruire une telle vision, la salissant de ses ongles tachés, de ses jointures égratignées où séchaient le rouge profond d'un sang royal.
Legolas, égaré dans ses songes, le regard perdu dans les bouts de ciel piqués d'étoiles qui paraissaient par moments entres les branches dansantes des bois de Lothlorien, ne remarquait pas l'étude attentive dont il faisait l'objet. D'un regard hanté par son passé et par celui de ses ancêtres, Aragorn suivit doucement les lignes souples des mains de l'archer, du poignet délicat aux fins doigts si agiles; la courbe gracieuse de sa gorge; quelques cheveux errants qui caressaient l'angle solide de sa joue; la pointe rose d'une oreille sous les mèches dorées qui tombaient légèrement autour de lui comme une auréole.
Sans y penser, Aragorn tendit la main et toucha la fine tresse à la tempe du prince, suivant son doux relief jusqu'à la fine épaule. Legolas frémit, souffle coupé à ses lèvres, et ferma les yeux. Les doigts ternis revinrent à sa tempe et empruntèrent le même chemin à nouveau, cette fois traçant doucement le contour délicat de son oreille, jusqu'à ce qu'elle rougisse joliment contre sa main. Aragorn, aussi fasciné que surpris pas sa propre audace, suivit la mince natte jusqu'où les fins cheveux étaient retenus par un fil argenté, reposant sur le coeur battant de l'elfe comme un trésor à la fin d'un pénible parcours. Son rythme sourd s'agita légèrement lorsque la main d'Aragorn y languit un moment avant de retourner à son épée, l'objet habituel de son affection. L'Homme soupira douloureusement, abaissant ses yeux à l'arme elfine. Le métal lui en parut plus froid, et sans vie.
Plus tard, alors qu'il ne restait du feu du camp que des ambres, la chaleur d'Anduril se raviva et une fine main de porcelaine enveloppa celle du roi manqué.
~FIN~
TITLE: "De vert et d'or" (1/1)
AUTHOR: mcee (mcee@fangy.net)
SITE: http://fangy.net/lotr
ARCHIVE: List archives, others just let me know.
RATING: G
PAIRING: Aragorn/Legolas
SUMMARY: Aragorn's quiet worship of Legolas as they lay in Lòrien.
* * *
Il l'avait convaincu, de peine et de misère, de rester avec eux ce soir et de se reposer, de soulager ces pieds qui ne fatiguaient jamais, de s'étendre sous le ciel étoilé de Lorien alors que le reste de la communauté s'enveloppait de leurs manteaux et tombait dans un sommeil profond et bien mérité. Aragorn s'était allongé à ses côtés, calfeutré lui aussi dans ses loques sales. Tandis que l'elfe fixait calmement le plafond doré et mouvant des arbres qui les entouraient, le regard d'Aragorn, lui, ne pouvait quitter le visage serein de cette créature qui le fascinait.
Ses mains, craquelées et incrustées de la poussière qui s'était accumulée au fil de leur voyage, agrippaient le manche d'Anduril, toujours fidèlement pendue à sa hanche. Le métal doux et froid, d'ordinaire familier et réconfortant, n'était cette fois qu'une simple distraction pour ses mains alors qu'elles auraient voulu s'étendre et toucher le tissu velouté de la tunique de Legolas, qui paraissait n'avoir point été touché par la traversée difficile depuis Rivendell. De blond et de vert, l'elfe paraissait aussi sain et puissant que la nature elle-même. Aragorn n'osa détruire une telle vision, la salissant de ses ongles tachés, de ses jointures égratignées où séchaient le rouge profond d'un sang royal.
Legolas, égaré dans ses songes, le regard perdu dans les bouts de ciel piqués d'étoiles qui paraissaient par moments entres les branches dansantes des bois de Lothlorien, ne remarquait pas l'étude attentive dont il faisait l'objet. D'un regard hanté par son passé et par celui de ses ancêtres, Aragorn suivit doucement les lignes souples des mains de l'archer, du poignet délicat aux fins doigts si agiles; la courbe gracieuse de sa gorge; quelques cheveux errants qui caressaient l'angle solide de sa joue; la pointe rose d'une oreille sous les mèches dorées qui tombaient légèrement autour de lui comme une auréole.
Sans y penser, Aragorn tendit la main et toucha la fine tresse à la tempe du prince, suivant son doux relief jusqu'à la fine épaule. Legolas frémit, souffle coupé à ses lèvres, et ferma les yeux. Les doigts ternis revinrent à sa tempe et empruntèrent le même chemin à nouveau, cette fois traçant doucement le contour délicat de son oreille, jusqu'à ce qu'elle rougisse joliment contre sa main. Aragorn, aussi fasciné que surpris pas sa propre audace, suivit la mince natte jusqu'où les fins cheveux étaient retenus par un fil argenté, reposant sur le coeur battant de l'elfe comme un trésor à la fin d'un pénible parcours. Son rythme sourd s'agita légèrement lorsque la main d'Aragorn y languit un moment avant de retourner à son épée, l'objet habituel de son affection. L'Homme soupira douloureusement, abaissant ses yeux à l'arme elfine. Le métal lui en parut plus froid, et sans vie.
Plus tard, alors qu'il ne restait du feu du camp que des ambres, la chaleur d'Anduril se raviva et une fine main de porcelaine enveloppa celle du roi manqué.
~FIN~
