Bonjour à tous !
Je vous présente ici avec fierté ma première fic sur Saint Seiya toute entière dédiée à mon petit Shun d'amour !
Disclaimer: Las ! Aucun des nombreux chevaliers ne m'appartient, gloire à leur maître Kuramada ! TT
J'espère que vous aimez la torture de petits chevaliers innocents... Bonne lecture !
Ombre...
Voilà. Seul. Encore. Rester sans bouger, pour que personne ne vous entende. Fermer les yeux. Fermer très fort pour ne pas voir qu'il fait noir. Voilà. Et attendre maintenant. Attendre seul dans le noir. Fermer les yeux pour ne pas voir les monstres qui s'approchent. Respirez doucement pour les entendre arriver. Surtout, ne pas bouger. Surtout, ne pas être trouvé.
Rien ne doit me trouver.
Personne ne doit me trouver.
Dans le noir, personne.
IL est là. Il respire. On n'entend que lui. Tout autour, que lui. Serrez très fort les paupières. Ne pas voir. Mais le noir s'insinue. Il est dans l'air, il est dans la peau, il est dans les yeux, il est dans le corps, il est dans le coeur. Et le noir. On ne le voit pas. Il est là. Au fond. On s'est caché. On est trouvé. Encore. Le noir dehors. Fermez les yeux, plus fort. Mais c'est trop tard. Le noir dedans. Tout, vide. Un creux, plein. Plein de lui. Plein de noir. Dedans, le trou. Plus grand. On tombe dans le trou, dedans. Dans le noir. On ouvre les yeux. On voit le noir. C'est fini. On a vu le vide. On a vu le vide dedans. Le vide en soi, on a vu. C'est trop tard, on tombe.
Personne ne me trouvera.
"Hyoga, tu n'as pas vu Shun ?
-Hm... Shun ? Non... si. Je l'ai vu descendre..."
Le chevalier du Cygne indiqua d'un geste vague les collines en contrebas de la demeure Kido avant de se replonger dans la contemplation d'un vieil album photo. Shiryu observa le paysage depuis la grande verrière. Le temps avait été mauvais toute la journée, il avait plu, un vent plus glacé que d'habitude avait soufflé de la mer. Maintenant que le soleil se couchait, la pluie avait cessé, le vent était retombé et les premiers véritables rayons de la journée dardaient leurs lances dorées de sous les nuages. Le chevalier du Dragon songea avec amertume que la simple vue d'un tel spectacle aurait dû le rejouir, lui qui avait si longtemps regretté la perte de sa vue. Pourtant, il aurait mille fois préféré perdre à nouveau l'usage de ses yeux que descendre aux Enfers et y perdre tant. Tellement plus. Il savait qu'il n'était pas le seul des survivants à ressentir ce vide. Le regard las, il posa ses yeux sur le silencieux chevalier de glace. L'air absent, il fixait sans vraiment la voir une page de son album.
"Tu ne sais pas depuis quand il est parti ?"
Le jeune russe referma son album en un claquement sec. La brusquerie de son geste parue le surprendre autant que son ami. Il haussa les épaules avec lenteur.
"Je n'en sais rien. Peut être depuis ce matin...A moins que ce ne soit depuis hier."
Il se leva ensuite avec une lenteur maîtrisée et planta des yeux durs dans ceux du chevalier du Dragon. Il parut sur le point de rajouter quelque chose puis se ravisa et s'éloigna avec raideur de la fenêtre. Au moment de quitter la pièce, il se retourna.
"Tu vas le chercher ?" demanda-t-il avec une voix où perçait plus la tristesse que la colère.
Shiryu garda les yeux sur le paysage. Désormais, l'orbe d'or du soleil se tenait en équilibre sur l'horizon. Et cette vision lui paraissait si fade.
"Tu vas le chercher ?" répéta Hyoga.
Le chevalier du Dragon expira lentement.
"Si on le laisse seul...", commença-t-il en baissant la tête.
Il eut à nouveau l'ombre d'un soupir puis inclina la tête du côté de la porte.
"... il ne reviendra pas."
Un silence lourd de sens s'installa entre le deux frères d'armes, tandis que des rayons du soleil faisaient de la poussière d'or, suspendue dans l'air.
"Je vais le chercher", déclara enfin Hyoga en refermant la porte derrière lui.
Un sourire sans joie étira les lèvres du chinois. Alors qu'il s'apprêtait à quitter le petit salon dans lequel il se trouvait, un bruit inattendu le fit sursauter. L'album photo du chevalier du Cygne était tombé du fauteuil. Shiryu se baissa pour le ramasser et le reposa sur la table. Son expression se figea alors. Son regard venait de se poser sur une photo qui s'était échappée et s'était posée sur le sol. Le chevalier ne voyait que le dos sur lequel était écrit d'une écriture vive et un peu brouillonne "Les chevaliers de bronze au complet (on a eu Ikki !) " La main légèrement tremblante, Shiryu saisit la photo et la retourna. Il ne put alors réprimer un hoquet et des larmes lui montèrent aux yeux. Il se souvenait de l'épisode, mais son ancienne cécité l'avait empêché de voir la photo alors. C'était un après-midi, les chevaliers de bronze avaient été invités à la demeure Kido pour une soirée en l'honneur de l'anniversaire de Saori. Et elle voulait absolument une photo de groupe des bronzes. Tatsumi avait été délégué à cette tâche. Sur la photo, on voyait en premier la tête renfrognée d'Ikki placé au milieu. Shun le tenait par le bras droit en riant et Seiya faisait le V de la victoire, aggripé au bras gauche du chevalier du Phenix. A leurs pieds, Shiryu se voyait assis à côté de Hyoga. A part Ikki, tous souriaient gaiement, comme si de leur vie ils ne s'étaient jamais battus et ne se doutant pas un instant des Enfers qu'ils allaient encore traverser. Ne se doutant pas un instant qu'Hadès était réincarné parmi eux, ni qu'ils allaient devoir affronter de nouveaux les chevaliers d'Or décédés lors de la bataille du Sanctuaire, ni qu'ils assisteraient impuissants au suicide de leur déesse, aux sacrifices des chevaliers, à la descente aux Enfers du plus pur des leurs et à la mort du plus courageux de tous. Le chevalier du Dragon laissa les larmes couler sur ses joues, la lumière déclinait, un jour s'achevait de nouveau sur la Terre qu'ils avaient protégé.
Le jeune homme avançait en glissant sur la terre détrempée. La nuit tombait, on entendait à peine le vent souffler mais le grondement de la mer était déjà perceptible. Il s'arrêta sur une hauteur, d'où il surplombait l'immense parc attenant à la demeure Kido qui ne prenait fin qu'aux falaises au bord de la mer. Le chevalier du Cygne respira profondément, s'imprégnant de toutes ces odeurs de vie qu'il n'avait jamais connu en Sibérie. Malgré les différences, il se sentit un instant dans ce calme naturel comme de retour che lui, dans les steppes glacés. Ici aussi, la nature était harmonie. Sans vraiment s'en rendre compte, juste parce que l'instant s'y prêtait, il étendit son cosmos. Différemment de ce qu'il faisait lors d'un combat. Le cosmos est l'harmonie, tous les sens qu'il donne permettent les liens avec la nature, tissés comme des fils dans la trame d'une tapisserie. A ce moment, Hyoga voulait juste être un fil perdu dans la tapisserie de l'univers, aussi banal qu'exceptionel, comme tous les autres fils... Il respira profondément, les yeux fermés. Tous ces odeurs de vie... Il se sentit, un instant, mieux qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Il lui semblait entendre la lumière tressaillir autour de lui.
Soudain, la trame qu'il tissait se déchira, un défaut monstrueux détruisait son oeuvre. Au loin, sur les falaises tout au bord de la mer, il sentit. Une odeur de mort. Un fil effiloché sur le point de se rompre. Un trou béant dans la trame de l'univers.
Shun.
Il lui fallut peu de temps pour reconnaître l'oeuvre du chevalier... à moins que ce soit celle du dieu des Morts ?
Hyoga n'avait que peu de souvenirs de ce qu'il s'était réellement passé à la fin. Des cris, des larmes et surtout, Seiya, non pas mort mais vide. Aujourd'hui, il avait vu le chevalier dans son fauteuil roulant. Son regard lui avait glacé les sangs, brûlé le coeur. Lorsqu'il fixait ses yeux sur ceux du chevalier de Pégase, il voyait seulement l'Enfer. Un vide absolu, si noir, si profond. Un univers sans vie, sans fin.
La malédiction d'Hadès. Le châtiment du déicide.
Son coeur se serrait tandis qu'il se rapprochait des falaises. Dans ses bras, une couverture claquait au vent.
"Je ne me souvenais plus de cette photo..."
Shiryu eut un imperceptible sursaut en entendant la voix du chevalier du Phenix derrière lui. Il le l'avait pas entendu entrer. Doucement, il reposa l'image sur la table.
"Elle est tombée du livre de Hyoga."
Ikki s'approcha et la retourna. Il émit une ébauche de rire en reconnaissant l'écriture.
"Seiya voulait que nous en ayons chacune une... c'est ce que Saori m'a dit."
Shiryu haussa un sourcil. La seule présence de Ikki parmi eux était surprenante. Mais depuis quand avait-il de telles dicussions avec leur déesse ?
"Je suis allée la voir... pour Shun, déclara le chevalier en réponse à cette interrogation muette.
-Que lui as-tu demandé ?
-Rien d'important... Sais-tu où est mon frère ? Je ne le trouve pas ici, et je n'arrive même pas à sentir son cosmos..."
C'était dit. Les chevaliers s'en inquiétaient depuis qu'il s'étaient rendu compte de cette anomalie : aucun d'entre eux n'étaient capable de percevoir le pouvoir de jeune garçon. Son être n'exhalait plus de cosmos.
Shiryu hocha la tête, signifiant qu'il comprenait et partageait l'inquiétude du Phénix.
"Je ne sais pas où il est exactement. Il semble qu'il soit parti depuis quelques temps, mais Hyoga est allé le chercher..."
Cette dernière phrase fit un effet surprenant au posé chevalier du Phénix.
"Seul ! Mais depuis quand était-il parti ? Et où ?"
Shiryu perçut la tension du chevalier sans en comprendre la raison.
"Depuis peut-être une demi-heure, il allait vers les collines."
Irrité, ou inquiet, Ikki se dirigea à grands pas vers la porte.
"Qu'as-tu demandé à Athéna, Ikki ?"
Le chevalier interpelé se figea, la main posée sur la poignée de la porte.
Tada ! Fin de la première partie ! J'espère qu'elle vous a plu, la deuxième est en route mais pour m'encourager à la finir, de pitites rewiew se seraient bien... Je suis bien sûr ouverte à tous les avis, du " c'est nul, ôte ça donc de à "c'est la plus belle fic que j'ai jamais lu ( pk j'ai pas beaucoup d'espoir là ? ")"... Merci en tout cas d'avoir pris la peine de lire !
( je suis vraiment désolée s'il y a des problèmes de présentation, je vais faire de mon mieux pour les corriger, n'hésitez pas à me signaler ce qui vous dérange ( fautes d'orthographe, de grammaire, insultes à la langue française... etc) !
