A/N: Voici ma seconde fiction sur Naruto reprenant le même concept de base que Kit and Fox, mais cette fois avec une tonalité bien plus sombre, différente, abordant des thèmes bien plus sensibles, d'où le rating par ailleurs M pour cette histoire. Je vous garantie une bien meilleure qualité que l'autre version "light". Si l'intrigue de départ sera la même, et certains éléments paraîtront les mêmes, il n'en demeure pas moins que le déroulement que je vais vous convier, ainsi que l'univers que je vais vous submerger sera bien différent.

Cette histoire commence à l'issue d'une fin hypothétique du manga de Naruto.


~ Prologue ~


Le premier mot qui revenait à l'esprit du Kyuubi pour décrire Naruto à ce moment précis - si l'on peut considérer qu'un être de pur énergie possède un esprit - était...

Pitoyable !

« Ferme là... » répondit sombrement mais mollement l'adolescent baignant dans son sang.

Risible !

« Ta gueule ! », répliqua faiblement le blond dans un gémissement qu'il voulait être hurlement. Il frappa de son poing dûment renfermé le sol implacable qui lui servait de sarcophage. L'homme masqué à côté de lui éclata de rire et claqua des doigts en dansant la salsa.

Regarde toi minus ! Même ton ennemi se rie de toi !

Et le jeune homme ne répliqua pas, ne faisant que fermer les yeux. Une grimace déformée par sa colère se plaqua sur son visage.

Si tu avais écouté mes conseils, on en serait pas là ! Regarde en face ton échec, et la pleine mesure de tes actes !

Le blond leva sa tête du sol pour observer un immonde monstre à huit yeux et muni de multiple bras s'approcher de sa place où il était allongé. L'homme masqué élargit en grand ses bras défalquant sa cape sur sa nuque qui lui descendait jusqu'à ses bottes tout noir vêtu.

Tu es faible, je te méprise, tu ne mérites rien d'autre que la mort !

« Non... », crissa le jeune garçon entre ses dents alors qu'il saisissait impuissant de la terre entre ses phalanges maculées de sang et de boue. Ses lèvres frémissaient par sa honte. Son corps mutilé se convulsait constamment. Son bras tendu fracturé à plusieurs endroits et ses muscles immolés lui rappelaient douloureusement l'intensité du combat qui avait débouché sur sa déplorable défaite et humiliation. Ses cernes et ses rides malgré son jeune âge démontraient l'ampleur de ses efforts pour protéger ce qui lui restait de sa fierté démesurée. Il désirait seulement le silence dans son âme, que son démon intérieur ne lui accorda pas.

En raison de ton incompétence notoire, je serai obligé de servir cet incapable lorsqu'il me sortira de toi. Ma seule joie est que je n'aurai plus à voir ta face de pleurnichard qui me répugne, Naruto. Ta mort sera ma consolation lors de ma fusion avec les huit autres abrutis.

« Kurama... », murmura sinistrement le blond en retour. Il fut forcé de cligner des yeux au rythme des tremblements marqués par chaque pas de l'idole monstrueuse au fur et à mesurer qu'elle s'approchait de lui et de l'énergumène.

« OH OUI ! OH OUI ! J'ADORE ! QUEL MERVEILLEUX TABLEAU ! HAHAHAHA ! », hurla de rire en applaudissant l'homme fou. Ses deux yeux ruisselaient l'intégralité de sa puissance, et représentaient la fusion des deux plus réputés et redoutés dojutsu, soient le rinnegan et le sharigan. Son précédent adversaire voulait se boucher les oreilles et s'obturer la vue pour ne pas entendre ses cris de joies ou ses gesticulations qui ne rendaient que plus amère sa victoire sur lui, mais dès lors qu'il ferma ses yeux, il visualisa le démon en face de lui.

Le démon de ses cauchemars.


Un immense renard rouge avec neuf queues rouges s'éventant derrière lui dans un battement continu et lascif, était paresseusement affalé au sol, submergé d'un fluide orange. L'ombre de ses pattes ressortait entre les ténèbres de sa cage qui lui servait de prison. Sa respiration lente et profonde claquait entre ses longues incisives, et ses chaînes qui lui tenaillaient chacun de ses quatre membres s'incrustaient dans sa fourrure rêche qui renâclait l'inhalation de sa haine et de sa rancœur.

Soudain, un jeune homme blond apparut debout dans le sanctuaire, face à lui. Il s'agenouilla rapidement en appuyant son poids sur l'une des innombrables colonnes qui se projetaient du sol et qui se dirigeaient vers le plafond immatériel. L'adolescent blond leva enfin ses yeux vers le renard cramoisi, rétorqués d'yeux rouges et fissurés lourds de mépris qui se reposèrent sur lui. Du regard du freluquet, emprunt d'un désespoir, se titillait étrangement un certain amusement.

« Cette scène m'est bien familière, je ne saurais dire pourquoi... », ne trouva-t-il qu'à commenter. Aussi bizarrement que cela puisse paraître, le renard ricana à sa tirade.

« C'est notre ultime discussion et c'est tout ce que tu trouves à me dire ? », s'enquit le garçon aux yeux bleus envers le renard, qui bailla de paresse en réponse. Une de ses titanesques queues s'abattit au sol dans un claquement de tonnerre. Celui-ci ouvrit enfin sa mâchoire et prononça d'une voix sculpturale :

Ne joue pas à ce jeu avec moi, tu as un million d'années de retard pour te moquer du vieux renard que je suis. Que me dissimules-tu ?

« Tu es infaillible n'est-ce pas ? Moi qui espérais te le cachais ! Mais je présume que le fait que tu ais accès à mes émotions y joue pour beaucoup... »

Cesse de ruminer ces âneries et raconte moi ce que tu caches avant que je ne t'occis de mes griffes, cracha le renard en levant une patte menaçante que le blond déclina narquoisement en levant ses mains.

« Toute ma vie, tu m'as harcelé. Tu es responsable de mon calvaire, de la répulsion des miens, et du... »

Oh le pauvre chou ! fut-il immédiatement interrompu sarcastiquement. Non décontenancé par son ironie mordante, le blond continua sa diatribe meurtrière.

« ...meurtre de mes parents. Pour cela, je t'enverrai très loin Kurama ! Très loin ! Tellement loin que tu regretteras seulement d'être venu au monde ou même de n'avoir participé à la concrétisation du Juubi. »

Le renard, guère impressionné de son éclat, ne fit que rétorquer sèchement :

Tes simagrées sont-elles terminées ? Car elles ne m'impressionnent nullement, misérable singe.

« Et je vais te dire Kurama, tes stupides insultes ne m'atteignent pas plus que ta pauvre carcasse qui te sert d'âme. Tu affirmes que je suis ridicule, mais regarde toi donc dans une glace ! Toi, Le plus puissant des démons qui bat de l'aile face à un simple humain issu de la race que tu honnies. C'est à cause de ta propre déficience que tu t'es retrouvé en moi, piégé à la fois par mon père et par l'Uchiwa renégat. Et pour ton bon service, je te libère de moi ! »

Sur ces mots, Naruto se dirigea vers le sceau plaqué au mur de la cage et le déchira à pleine mains. Sentant son être commençant à se dissoudre, le renard se leva promptement.

Attend ! Que fais-tu ?! Si tu fais ça, nous mourrons tout les deux !

« Oh non tu ne mourras pas contrairement à moi Kurama, pas avant que je ne m'assure que tu découvres tes pires cauchemars. Je te condamne justement à une agonie éternelle ! Au lieu de t'unir à une entité multiple, tu seras juste déchiré dans l'oubli des temps ! » Le renard essaya de s'échapper du gouffre qui s'ouvrait soudain du sol où il se reposait, ses pattes frontales tentant de s'agripper au bord du précipice.

Je te le jure Naruto, je te ferai payer ça ! D'une manière ou d'une autre, tu me le paieras ! cria-t-il à la face du garçon qui se décomposait en face de lui.

« Tes menaces ne m'atteignent guère, Kurama, car je suis déjà mort... », répliqua au bout d'un moment le squelette remplaçant le corps de Naruto, réduit en poussière. Celui-ci s'évapora tandis que le Kyuubi tombait dans le gouffre abyssal de la faille spatio-temporelle.


Quand l'homme masqué fut sur le point de saisir le col du blond, il remarqua qu'il avait plus de vie. Celui-ci écarquilla les yeux et se teint les cheveux, puis poussa un cri délirant vers le ciel alors que la main de son propre golem l'écrabouillait dans une mare plein de son liquide vermeil.


Et très loin, dans un lieu inconnu...

Un homme émergea d'une faille violette et tomba dans un lac en dessous de lui. Il battit bras et jambes vers la baie où une femme aux cheveux roux le fixait éberluée. Celui-ci frissonnait de tout son corps allongé dans la boue, et lorsqu'il positionna ses mains en face de son visage, il eut un sourire déviant.

« Huhuhuhu... », ria-t-il en ayant en spasme, et en hoquetant de l'eau en dehors de la bouche. La femme le fixa terrifiée. Il se cacha le visage, et d'entre ses doigts, des yeux rouges et fissurés transparurent malicieusement entre les mèches blondes de sa face. Il leva son visage vers le ciel bleu sans nulle trace de nuage.

Les humains subiront le poids de ma haine ! Surtout toi Naruto !

« HAHAHAHAHAHA ! », vociféra-t-il d'extase en levant ses poings vers le firmament. Il détourna son regard vers la femme qui le contemplait tétanisée de sa brusque apparition surnaturelle et de son délire hystérique. Son sourire devint rictus, et ses yeux s'embrasèrent d'une vivacité outrancière et d'une faim dévorante.

Sentant l'exaltation exploser de son bas ventre, il se jeta sur la femme, démunie de toute défense.