Chapitre 1 : My life
Etre patronne d'une entreprise valant plus de soixante mille milliards de dollars, je dois avouer que c'est extrêmement valorisant. Mais quelques fois c'est malheureusement très dur sur le plan moral comme physique. C'est un cercle infernal qui n'a aucune fin. On est appelé à n'importe quelle heure de la journée par ce qui nous sert d'assistant pour qu'ils nous posent des questions sans réelle utilité et se sont ce genre de choses qui nous font perdre notre précieux temps dont chaque seconde est désespérément comptée. Nos rendez-vous s'enchaînent, ils sont long, ennuyeux, quelques fois sans intérêt mais si, malheureusement, on ne signe pas le contrat proposé, la courbe du chiffre d'affaire pourrait lamentablement chuter.
Voici ma vie au quotidien. Je suis Santana Lopez et je suis à la tête de la plus grande entreprise de l'état de New York aux Etats-Unis, « Lopez & Co. ». Je suis placée dixième au Top Cent des femmes les plus puissantes et influentes du pays par le magazine Forbes, à seulement vingt-trois ans.
L'entreprise est partie de rien, seulement de quelques placements d'héritages et immobiliers de la part d'hommes d'affaires réputés. Cette compagnie est désormais un empire valant plus de soixante mille milliards de dollars. Je ne vous cache pas que l'entreprise traverse une mauvais période en ce moment, surtout à cause de l'inflation des prix et l'augmentation de la taxe immobilière. Mon ancien conseiller en placement et finances m'a alors proposé d'investir dans le chantier sur plan d'un hôtel cinq étoiles en face de Central Park. Mais ce fils de chacal m'a dupé, car les travaux n'ont jamais aboutis et le chantier a été abandonné faute d'investissement. J'ai donc perdu le tiers de ma fortune initial dans ce cafouillis énormissime.
A cause de cette perte il y a eu une vague de licenciement et une restructuration des locaux, c'est-à-dire qu'au lieu de s'installer dans le nouvel immeuble qui avait été construit spécialement pour l'entreprise nous allons nous installer en « colocation » avec un concurrent dans le même building. Comme l'effectif a été réduit et que dans la compagnie adverse il y a un déficit monétaire important, nous sommes chacun une sorte de bouée de sauvetage pour l'autre, donc il va falloir apprendre à cohabiter. Enfin du moins que j'apprenne à copartager le même oxygène que l'ennemi sans avoir des envies de meurtre subites. Je sens que ça ne va pas être la joie tous les jours… D'ailleurs le crétin qui me servait de conseiller en placement et finance a bien été renvoyé et remplacé par un autre, du choix de mon père.
Inutile de vous préciser que je ne me suis jamais faite autant engueuler de ma vie, pour cette erreur. Même pas la fois où je me suis retrouvée au commissariat pour vol à l'étalage ou quand ma mère à trouver de l'herbe et de l'héroïne dans mes poches quand j'avais seize ans ou, cette fois, où mon meilleur ami, Noah Puckerman alias Puck, et moi, nous sommes fait choper dans les toilettes du lycée par le proviseur pour avoir baiser comme des lapins, ou encore, la fois où j'ai délibérément bousillé la Porsche cabriolet 4S blanche de mon père, en l'encastrant sous une clôture servant à garder des animaux dans un prés. La seule excuse que j'avais trouvée à ce moment-là pour justifier cet incident aux yeux de mon paternel était : « Oops...je voulais voir les vaches de plus près. Je crois que j'ai dû confondre les pédales. » Le but recherché étant évidemment de l'énerver encore plus qu'il ne l'était déjà, comme si cela avait été humainement possible. C'est vous dire à quel point cette misérable erreur de placement à fait voir rouge au grand, Ô, très grand, José Lopez. Je ne m'étais jamais faite autant rabaisser, pour reprendre ses mots, je ne suis : « qu'une traînée qui ne pense qu'à baiser à droite à gauche au lieu de se concentrer sur le seul vrai avenir qu'elle pourrait avoir : l'entreprise familiale. Une espèce de sale lesbienne avec un caractère de merde. ». Je vous épargne la suite car ça ne vole pas bien haut. Il n'a jamais vraiment digéré le fait que j'aimais les filles comme je suis « censée » aimer les garçons. Je suis, actuellement, extrêmement gagnante de cette situation car cela permet d'énerver mon père comme jamais, à chaque fois que le sujet est abordé.
Mon père, José Lopez, m'a légué son entreprise quand j'avais dix-neuf ans pour, soit disant, me responsabiliser un peu et pour qu'il puisse prendre sa retraite afin de passer plus de temps avec sa nouvelle femme, me belle-mère, Antonella, que je ne peux pas supporter. Pas même en photo. Mes parents José et Maribel, ma mère, ont justement divorcé à cause du fait qu'il travaillait trop et en délaissait notre famille.
Je me souviendrais toute ma vie de ce soir, il y a six ans, où, ma mère a craqué car elle n'en pouvait plus de cette vie. C'était leurs vingtièmes anniversaires de mariage. Ma mère avait passé toute la journée derrière les fourneaux à préparer un repas assez romantique pour surprendre mon père quand il rentrerait.
Seulement, lui, en avait décidé autrement. Il devait probablement avoir oublié, comme la plupart des choses quand il s'agissait de notre famille. Il a demandé à sa secrétaire, Antonella, d'appeler ma mère pour lui dire qu'il rentrerait très tard, peut-être qu'il passerait même la nuit au bureau. Cette soirée-là, je me préparais dans ma chambre pour aller à la fête de Puck, mais quand je suis descendu dans le salon pour y aller, j'ai vu ma mère la tête entre les mains en train de pleurer. Je ne l'avais jamais vu pleurer auparavant, c'était la femme la plus forte qu'il m'était donner de connaître. Je suis restée figée pendant un certain temps avant de comprendre que le responsable de cette scène était mon père, et que par-dessus le marché, il n'était pas présent. Je me suis donc avancée vers ce corps secoué par les sanglots et je l'ai doucement pris dans mes bras. Nous sommes restées ainsi, à ne rien dire, à attendre. Attendre le moment où elle aura la force de me dire qu'elle demandait le divorce. Attendre qu'elle trouve le courage d'envoyer mon père se faire foutre. Mais elle ne l'a pas eu. Elle s'est juste contentée de relever la tête au bout d'un certain temps et de me dire avec la voix la plus douce du monde : « Ton père me trompe avec sa secrétaire, Antonella. ». J'ai regardé ma mère dans les yeux, je me suis levée en prenant mes clés de voiture, sans dire un seul mot, et j'ai conduit. Je suis allée jusqu'au bureau de mon père où j'ai garé ma voiture en face de la sienne dans le parking de l'entreprise, et j'ai attendu. Au bout de deux heures, j'ai fini par entendre des bruits de pas au niveau de la porte de sortie et j'ai pu apercevoir mon père avec sa secrétaire main dans la main, se dirigeant vers sa voiture. Ils se bouffaient littéralement la bouche, j'ai baissé les yeux car je n'avais plus la force de les regarder.
J'ai d'abord pensé que les suivre était une bonne idée, mais je ne m'en sentais pas capable car si je l'avais fait, je n'aurais pas résisté au fait de sortir de la voiture et de commencer à frapper sa foutu maîtresse jusqu'à la mort. Je suis donc sagement rentrée chez moi, ma mère m'avait laissé un mot disant qu'il restait à manger dans le frigo pour mon père s'il avait faim quand il rentrait. J'ai pris le bout de papier et je l'ai foutu à la poubelle. S'il avait faim il n'avait qu'à continuer à lécher les seins de sa salope. Je suis ensuite montée me coucher dans ma chambre, non sans avoir craché dans le plat de tournedos rossini qui était destiné à mon paternel.
Le lendemain matin j'ai reçu un appel de ma mère me disant qu'elle avait emménagé chez sa sœur en attendant le divorce. J'ai donc compris à l'âge de dix-sept ans que les Lopez ne faisaient officiellement plus partie de la définition du mot « famille » dans le dictionnaire, et tout ça à cause de cette Antonella et de l'addiction de mon père aux gros seins siliconés.
Six mois plus tard, une fois le divorce prononcé, mon père m'annonçait qu'Antonella Walters devenait légalement Antonella Lopez. Je vous avoue que je ne l'ai absolument pas bien pris. A vrai dire j'ai fugué pendant cinq jours, j'ai vécu comme une clocharde mais je ne m'étais jamais sentie aussi libre que quand je n'avais pas cette femme sur le dos. Pourtant elle n'était pas méchante, au contraire, elle faisait tout pour m'aider et essayait d'être gentille et là pour moi, mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas la supporter, à chaque fois que je la regardais dans les yeux, je voyais ma mère pleurer sur le canapé ce fameux soir, quelques mois plus tôt. Il était impensable que cette femme qui a détruit ma famille prenne la place de ma mère aux yeux de mon père.
Mais le pire n'était pas là, j'ai bien évidemment dû supporter sa fille, qu'elle avait eu d'un premier mariage, Anna, elle n'avait que six ans à l'époque. Maintenant, cette crapule a douze ans et ne comprend toujours pas pourquoi une femme de vingt-trois ans, moi, la déteste.
Au début je vivais chez mon père et Antonella, mais j'ai très vite saturé, alors à l'âge de dix-huit ans, j'ai loué mon propre appartement et tout payé moi-même pendant un an car je ne voulais rien avoir à faire avec mon père et sa nouvelle famille. Tout ça, jusqu'au jour où il m'a annoncé que j'étais à présent la PDG de « Lopez & Co. ».
Voici ma vie. A vingt-trois ans je suis toujours célibataire, je hais mon père, sa femme et sa fille et je suis milliardaire.
