Bonsoir bonsoir, je suis déjà de retour. Eh oui, je n'ai pas pu m'éloigner bien longtemps. Et je suis encore là avec un retour dans le temps, mais cette fois c'est un particulier. Vous verrez vous-même ;) Bonne lecture !
Coup de théâtre
Le manoir des Malefoy était splendidement décoré pour célébrer le retour du patriarche. Des tapisseries orientales aux couleurs chaudes, ramenées tout droit des Indes, ornaient les murs. Des chandeliers de cristal, finement taillés en France, pendaient du plafond et illuminaient la salle de bal de lumières féeriques. Des colonnes de marbre italien supportaient le plafond. Tous les artefacts dont le Lord Malefoy raffolait, qu'il ramenait au terme de chacune des ses expéditions, étaient exposés. Les rires des convives résonnaient et les verres trinquaient. Des centaines de robes de toutes les couleurs virevoltaient et la conversation battait son plein. Des plateaux portant les mets les plus délicieux lévitaient à travers la salle, ainsi que des coupes de vin des elfes, courtoisie des elfes des Malefoy qui, selon les rumeurs, préparaient le meilleur vin d'Angleterre.
Un jeune sorcier, cependant, semblait s'ennuyer au milieu de toutes ces festivités. Ce sorcier répondait au nom Tom Jedusor. Appuyé contre une colonne de marbre, Tom faisait machinalement tournoyer le vin dans son verre tout en observant la foule. Grand, pâle, brun et séduisant, il suscitait des regards langoureux des sorcières présentes, auxquels il répondait parfois avec un demi-sourire sans pour autant perdre son air nonchalant. Tom essayait particulièrement d'ignorer un groupe de sorciers à ses côté, bruyants et fortement éméchés, à en croire la rougeur de leurs joue, qui tentaient vainement de le convaincre de se joindre à leurs jeux. Non pas qu'il n'appréciât pas leur compagnie, mais il ne se sentait pas d'humeur à supporter l'ivresse de ses amis ce soir-là.
Un tintement retentit soudain, et le silence se fit dans la salle et tout se tournèrent vers l'homme blond qui venait de faire tinter son verre. Il sourit d'un air hautin.
-Merci à tous d'être réunis ici, ça fait du bien d'être de retour au pays, dit Lord Septimus Malefoy. Aussi plaisant fut mon voyage, il me tardait de pouvoir embrasser ma chère femme, saluer mes chers amis…
Le séduisant sorcier cessa de l'écouter, les récits du voyage de Septimus Malefoy ne l'intéressaient guère. Le patriarche Malefoy venait de rentrer d'une expédition de trois mois au Maroc, ce qui promettait un discours atrocement long. Il se retint de bailler et tenta à nouveau de se concentrer sur ses mots.
-Le clou de la soirée vous surprendra tous, et fera bien des jaloux, je le sens, continuait Lord Malefoy, visiblement excité. Mesdames et messieurs, sans plus d'attente, voici les magnifiques paons dont je viens de décrire les qualités exceptionnelles.
Il s'écarta en agitant sa baguette et la foule retint son souffle. Dans une légère explosion et de la fumée argentée, deux paons d'un blanc de neige apparurent. Les soupirs des dames se firent entendre, immédiatement suivis de cris stridents et d'un bruit mat.
Le jeune brun redressa sa posture et se percha sur la pointe de ses pieds pour apercevoir une étrange scène. Une jeune fille, d'une vingtaine d'année tout au plus, semblait s'être écrasée sur Lord Malefoy. Elle avait des cheveux bruns particulièrement emmêlés et broussailleux, et était couverte de sang et de boue de la tête au pied. Mais ce qui l'intrigua le plus fut son accoutrement : elle était vêtue d'un étrange haut noir à manches longues et d'une paire de pantalons faite d'un singulier tissu bleu. Il fronça les sourcils d'un air à la fois songeur et calculateur, avant de se composer un masque inquiet et se précipiter à l'aide de la jeune fille et du Lord.
Les ténèbres l'entouraient. Les ténèbres l'oppressaient. Les ténèbres la tiraillaient. Hermione n'enregistra rien d'autre à part les ténèbres. Elle tenta de remuer ses doigts, ce qu'elle regretta aussitôt en sentant une migraine pointer. Elle stabilisa sa respiration, luttant contre la panique qui tentait de l'envahir.
Elle ne savait pas où elle se trouvait, ni même si elle était vivante, mais rien ne justifiait sa panique, n'est-ce pas ? Sentant son pouls s'accélérer à nouveau, elle reprit une profonde inspiration et la retint jusqu'à ce la sensation de brûlure au niveau de sa poitrine se soit calmée. La jeune sorcière sentait son pouls, sa respiration et, manifestement, la douleur elle était donc bel et bien vivante. Restait à découvrir pour combien de temps l'était-elle encore. Si les mangemorts l'avaient capturée, elle ne pariait pas plus de dix minutes. Quinze s'ils se sentaient d'humeur à bavarder.
Hermione retenta l'hasardeuse aventure de mouvements digitaux et, ne sentant aucune douleur, prit plus d'assurance et bougea toute sa main droite. Elle caressait ce qui semblait être du velours. Les mangemorts ne la mettraient jamais sur du velours, ils la jetteraient dans les donjons ou la laisseraient sur un tapis à la limite. Elle s'arma alors de courage et, au prix d'un immense effort, entre-ouvrit ses paupières. Elle se retrouva nez à nez avec un visage de poupée en forme de cœur, encadré de boucles blondes et soyeuses, aux yeux bleus tirant sur le gris, et une bouche rose étirée en un sourire soulagée.
-Ah vous voilà enfin réveillée, ma chère. Vous nous avez fait une belle frayeur. Avez-vous mal ? Nous pouvons vous soigner.
Hermione sentit les rouages de son cerveau tourner lentement, essayant d'expliquer logiquement pourquoi elle se trouvait allongée sur un sofa de velours bleu nuit. Et où se trouvait ledit sofa. Et pourquoi la fille qui s'adressait à elle portait une robe si ridicule. Et comment était-elle arrivée là. La dernière chose dont elle se souvenait était la bataille de Poudlard, et l'on ne pouvait pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard. Une douce voix masculine s'éleva quelque part vers sa droite.
-Permets-moi d'essayer un sort de diagnostic, Lucrétia. La pauvre enfant semble en état de choc, elle n'est sûrement pas en état de répondre.
La fille blonde acquiesça et se leva, remplacée par un jeune homme du même âge, à la peau pâle et aux cheveux bruns. Il avait les pommettes hautes et les yeux très sombres, et dans toute sa confusion, Hermione trouva le temps de remarquer sa beauté. Il leva une main aux doigts longs et fins et parcourut son corps d'une baguette pâle. Un léger halo de lumière bleu entoura Hermione avant de s'effacer lentement.
-Vous avez quelques blessures dont on s'occupera présentement, mais rien de bien grave à priori. Comprenez-vous ce que je dis ?
Hermione hocha la tête, essayant encore de comprendre sa situation. Pourquoi n'était-elle plus à Poudlard ? Qui étaient ces gens ? Et pourquoi l'aidaient-ils sans même la connaître ? Ne savaient-ils donc pas qu'on était en guerre et qu'il ne fallait faire confiance à personne ? Une méchante migraine pointa son nez à nouveau. Le bel homme qui venait de la diagnostiquer l'observait curieusement. Son regard semblait chercher des indices, et s'arrêta longuement au niveau de ses jambes avant de remonter vers son visage à nouveau.
-Je m'appelle Tom Jedusor, et je ne vous veux aucun mal. Quel est votre nom ?
Hermione sentit toute couleur quitter sn visage, et sa respiration se fit frénétique. Tom Jedusor. Tom Elvis Jedusor. Autrement connu sous le nom de Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Avec sa baguette pointée sur elle. Son sang ne fit qu'un tour et les ténèbres l'engloutirent à nouveau.
- Ne t'inquiète pas Lucrétia, je m'occuperai d'elle. Il ne faudrait pas que tu rates la soirée de ton père, vas vite. Ça me ferait plaisir de me rendre utile, assura Tom.
Ladite Lucrétia hésita un instant avant de le remercier chaleureusement et se diriger vers l'unique porte. Ils avaient placé leur curieuse protégée dans un boudoir adjacent à la sal de bal, et Tom voulait être seul le plus tôt possible pour commencer son interrogation. Dès que la porte fût refermée, il laissa tomber son masque bienveillant et se tourna vers la fille aux cheveux touffus.
Il avait remarqué son expression choquée à l'entente de son nom. Mais il n'en savait pas la raison, et cela le dérangeait grandement. Peut-être était-il connu à son époque ? Car, quelle que soit son origine, la fille venait d'une autre période, de cela il était certain. Il avait reconnu la fumée argentée qui avait accompagnée son arrivée. Un sortilège d'apparition n'en provoquait pas, mais évidemment personne ne l'avait remarqué. Ajoutant à cela son accoutrement des plus singuliers, il ne gardait aucun doute, la fille venait du futur. Pourquoi ? Comment ? Qui était-elle et pourquoi avait-elle peur de lui ?
Tom s'assit à nouveau à côté d'elle sur le sofa, et murmura « enervate » en pointant sa baguette contre sa poitrine. Il la regarda se réveiller sans baisser sa baguette. Ses grands yeux marron s'arrêtèrent sur la baguette, et elle se redressa lentement, sans faire de geste brusque, fixant continuellement la baguette pointée contre sa poitrine. Elle commença ensuite à s'éloigner de lui mais son dos heurta bien vite celui du sofa. Ses yeux rencontrèrent ensuite les siens, et il remarqua les profondes inspirations qu'elle prenait, pour se calmer probablement. Tom esquissa un sourire froid et dit :
-De retour parmi nous à ce que je vois. Vous m'en voyez ravi, mademoiselle…
Elle ne réagit pas, et il perdit son sourire.
-D'où venez-vous ? Ou plutôt, de quelle époque venez-vous ?
Quelques secondes passèrent dans le silence total, et Tom sentit sa patience diminuer grandement. Puis elle fronça les sourcils et pencha la tête de côté.
-Pardon ?
-Ne feignez pas l'ignorance, je sais reconnaître un voyageur dans le temps quand j'en vois un. Les circonstances de votre apparition ne laissent aucun doute. De plus, vous portez un pantalon. Vous nous venez donc du futur.
Elle haussa les sourcils et sembla réfléchir un moment. Peut-être ignorait-elle vraiment qu'elle venait de faire un bond dans le passé.
-Quelle est la date d'aujourd'hui ? demanda-t-elle enfin.
-Le 2 mai, 1891.
-Et de quelle époque venez-vous, Tom Jedusor ?
Ce fut à son tour d'être surpris.
-Les voyages dans le temps ne sont pas communs, continua-t-elle sans lui laisser le temps de réagir. Si vous en reconnaissez les signes des les circonstances de mon apparition, c'est que vous l'avez sûrement vécu vous-même. Et n'importe qui d'autre aurait supposé que je viens d'un pays lointain et exotique où les femmes s'habillent comme des hommes, mais vous avez directement pensé au futur. Alors dites moi votre époque, et je vous dirai la mienne.
Pendant une seconde, une infime seconde, Tom ne put s'empêcher d'admirer son esprit logique. Mais cela fut immédiatement remplacé par de la rage. Il pesa le pour et le contre. Sa baguette était toujours pointée sur elle, elle ne pouvait l'attaquer. Visiblement, elle était arrivée par accident. Elle avait bien essayé de cacher ses émotions, mais sa surprise avait quand même été visible sur ses traits. Et si l'envie lui prenait de le dénoncer, elle ne pourrait le faire sans se dévoiler. Il prit ainsi sa décision.
-Je viens de l'an 1947.
-1998.
-Et vous êtes ?
-Hermione. Hermione Williams, ajouta-t-elle après une seconde de réflexion.
Je vous avez dit que c'était un peu particulier !
Tout d'abord, s'il y a d'anciens lecteurs d'Eternel, rebienvenue, ça fait plaisir de vous retrouver. Et les autres, merci d'avoir lu, et j'espère que je ne vous ai pas déçus.
J'ai commencé ça l'été dernier, en regardant Penny Dreadful. Je ne sais pas si vous connaissez, mais c'est super comme série. Bref, je voulais écrire quelque chose qui se passe pendant cette époque, mais je voulais aussi faire apparaître certains personnages qui me tenaient à coeur, et donc avec quelques calculs, on se retrouve en l'an 1891.
J'espère que ça vous intéresse ! Le deuxième chapitrer est prêt, et j'ai déjà commencé le plan du troisième chapitre. Je suis tellement excitée ! :D
Dites moi ce que vous en pensez, laissez pleins de reviews et je vous dit à très bientôt ! Bisous
Yas.
