A/N : Alors… L'idée originale vient d'un grand délire sur Skype avec quelques fofiennes que j'avais totalement oublié jusqu'à voir « Pissenlit ». J'aurais pu faire de l'angst avec manger les pissenlit par la racine mais à la place, je me suis rappelé que je leur avais promis un OS traitant des salades sauvages et de ma propre lassitude devant le « bouffe pas ça, c'est peut-être mortel ! » qu'on a dans les séries, qui me fait hurler « bande de citadins ! » à mon écran.
Salades Sauvages
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Il y a quelque chose d'absolument délicieux, pour Gwaine, à contempler Arthur les jours où il a décidé d'enseigner à Merlin comment survivre en pleine nature. Non pas que Gwaine ne respecte pas les capacités de son prince pour ladite survie en pleine nature, soyons clairs. Simplement… Simplement, la manière dont il se met en scène est tout bonnement délicieuse. Il reconnaît une plante, se jette à terre, appelle Merlin, lui demande de la reconnaître et, avec un soin exagéré, lui montre comment la reconnaître en effeuillant la plante, en la goûtant ou en regardant l'agencement des racines. À cet instant, Arthur est à quatre pattes dans la terre en train d'arracher le plus délicatement possible une plante pour en montrer la racine, les mains encore pleines de terre.
« Et tu vois, ça, c'est une raiponce, et on le voit à sa racine qui se mange aussi. »
Merlin hoche la tête mais utilise l'excuse de tenir les rênes de deux chevaux pour ne pas s'approcher plus près. Comme Gwaine et Perceval, il a l'air de s'ennuyer. Parfois, Gwaine se demande quelle opinion a exactement Arthur de la mémoire de son serviteur, parce que cela fait quand même des années que Merlin subit les dites leçons en silence.
« Je vois, répond-il. Puisque tu es si gentiment à genoux, est-ce que tu peux cueillir les achillées qu'i côté de toi ? Gaius commence à en manquer. »
Arthur ouvre la bouche, la referme. Gwaine dissimule son rire dans une quinte de toux et Perceval dissimule un sourire dans un bâillement, mais Merlin ne cache ni son sourire moqueur ni l'éclat malicieux dans ses yeux. Sans surprise, Arthur se relève, époussette ses mains, ses jambes et le regarde avec autant de mépris qu'un homme aux mains pleines de terre qui tient encore une raiponce peut en transmettre. Autant dire que cela manque beaucoup d'efficacité sur un public aussi difficile qu'eux trois.
« Puisque tu te crois si intelligent, je vais te laisser faire, répond-il. Et c'est une leçon très importante. Qu'est-ce que tu comptes faire si tu es perdu en pleine nature ? Manger tout ce qui te passe sous la main et t'empoisonner ? »
Merlin hausse une épaule et obtempère, nullement impressionné par cette menace.
« A Ealdor, les règles étaient plus simple, répond-il en empochant les achillées dans sa bourse. En cas de doute, il y a toujours l'herbe. »
Arthur donne l'impression de vouloir s'étouffer.
« Chez moi, intervient Perceval, c'était la même chose. On sait quelles sont les plantes toxiques, il y a celles qu'on cueille habituellement, et le reste, c'est quand on n'a plus rien.
-Sur la route, j'ai une devise encore plus simple, rajoute Gwaine. Si tu en manges et que tu ne finis pas par terre en train de vomir ou avec la diarrhée, c'est que c'est comestible. »
Il y a un instant de silence.
« Les citadins, souffle Merlin à Perceval sans tenter d'être discret. »
Perceval hoche la tête avec conviction.
« Hey ! Contrairement à vous, je changeais de régions régulièrement, fait semblant de se vexer Gwaine. »
Arthur remonte sur son cheval en soupirant.
« On rentre, annonce-t-il. »
Gwaine se penche vers Merlin :
« Tu penses qu'il est vexé d'avoir perdu de son mystique ? »
Merlin et Perceval répriment un nouvel éclat de rire.
