Hello ! Me revoici, cette fois avec une fic loooongue, ma première, wouhou (*sort le champagne*). Alors, cette fic sera écrite avec Keisuke-my-lover, qui en a eu l'idée, une auteure géniale qui écrit vraiment bien (comme vous pourrez le voir dans ce prologue puisque c'est elle qui l'a écrit) et que je remercie de m'avoir proposé de l'écrire avec elle. Elle la postera sur fanfic-fr tandis que moi, je le ferais ici, eheh. Donc, en gros, chaque chapitre sera écrit par chacune à tour de rôle (par exemple, le prologue est d'elle et le chapitre une sera de moi). J'espère vraiment que cette fic vous plaira. Bonne lecture !


Naruto, son univers et ses personnages appartiennent à Masashi Kishimoto.


Prologue


- Je maintiens que c'est une mauvaise idée.

- Si tu voulais pas le faire, il fallait pas venir.

Shikadai inspira profondément.

- C'est TOI qui nous as traînés ici.

- Vous n'aviez rien de mieux à faire, de toute façon. Et puis arrête de râler, ça va être cool, on est jeunes, si on ne s'amuse pas maintenant, on le fera jamais, il faut profiter de notre jeunesse !

- Oh mon Dieu, j'croirais entendre Lee-san.

Deux paires d'yeux dégoûtées se tournèrent vers Inojin.

- Ben quoi, c'est vrai…

- Bon ! C'est parti. Héhéhé.

- Si on se fait… Non. Quand on va se faire prendre, parce que ça ne fait pas le moindre doute, on va se faire démonter.

- Mais nan, on jette juste un coup d'œil et on le rapporte, t'es content ?

Le jeune Nara fronça les sourcils. Non, il ne l'était pas. Il se demandait encore comment il avait fait pour se retrouver dans pareille galère. Ah oui, il glandait tranquillement à l'ombre d'un cerisier en fleurs, peinard. Puis Inojin était arrivé, s'était installé à ses côtés, et avait entreprit de dessiner l'arbre. Sauf qu'être en dessous n'était, selon lui, pas du tout pratique. C'est la raison pour laquelle ils s'étaient déplacés. Ils. Parce qu'Inojin ne voulait pas dessiner son arbre tout seul. Donc, Shikadai avait été contraint de lever son royal postérieur et de suivre son ami jusqu'à un point plus éloigné. Et là, comble de son malheur, Boruto leur était tombé dessus, avec une idée inédite.

Boruto Uzumaki était un véritable réservoir à bêtises. Ce n'était un secret pour personne. Il aimait se faire remarquer, attirer l'attention, et ses plans loufoques pouvaient rapidement dégénérer. Parfois, c'était marrant. D'autres fois, comme aujourd'hui par exemple, ça l'était moins.

Soupirant, Shikadai leva les yeux. Un bout de ciel bleu était visible. Il jeta un regard circulaire à l'endroit. Un vieil entrepôt abandonné, encombré de vieilles caisses en bois et à moitié démoli. Ils avaient souvent joué ici, plus jeunes. Ils imitaient les ninjas, se lançaient des kunais et des shurikens en bois ou en plastique, et se cachaient derrière les décombres. C'était leur cachette secrète, en quelque sorte. A l'écart du centre du village, et peu d'enfants y venaient, jugeant l'endroit trop effrayant ou dangereux. C'est vrai qu'une partie du toit s'était effondrée un jour d'orage. Pourtant, Shikadai s'y sentait bien. Il trouvait ces ruines sympathiques. C'était bien entendu différent des aires de jeux qu'on pouvait trouver un peu partout dans le village, ça n'avait rien à voir. L'endroit était beaucoup moins sécuritaire, mais ça ne le dérangeait pas.

De toute manière, il était issu de deux familles de shinobis, il fréquentait l'académie qui ne laissait nul doute sur son avenir, et ses deux amis, à l'instar de leurs parents respectifs, étaient également destinés à confier leurs vies entre les mains de ce village. Plus il y pensait, et plus il trouvait toutes ces histoires chiantes. Le monde des ninjas n'avait plus l'envergure qu'il avait pu avoir par le passé. Aujourd'hui, le monde se fichait de savoir par qui et comment il était protégé. Les histoires de guerre étaient devenues une matière scolaire, tout juste bonne pour leur culture générale. Le monde était en paix, il l'avait toujours connu ainsi, et il ne voyait pas comment, ni pourquoi ça changerait maintenant.

- Arrête de regarder ce nuage, Shika, il va finir par tomber.

Ses iris couleur jade se posèrent sur les deux blonds. L'un semblait hésiter entre excitation et réticence, et l'autre semblait trépigner d'impatience, mais attendait tout de même son aval. Il poussa un soupir à fendre l'âme.

- Bon d'accord. Tu ouvres ce truc, mais je te préviens que si ça explose, je viendrais te hanter jusqu'à la fin de tes… De ta … Pour l'éternité.

- T'en fais pas va, rassura le jeune Yamanaka, il aura trop la flemme.

- C'est parti ! Yosh !

Les trois garçons se penchèrent sur le parchemin que tenait fermement Boruto. Lentement, très lentement, le jeune Uzumaki commença à dérouler le rouleau. Même s'il ne l'avouerait jamais, Shikadai se sentait également excité à l'idée de découvrir ce qu'il pouvait contenir. Les cours à l'académie étaient d'un ennui mortel. Encore et toujours les mêmes choses, les mêmes théories, les mêmes mudras à répéter et les mêmes techniques de base. D'ailleurs il doutait fort qu'en situation réelle, un seul clone ou technique de transformation soient suffisants pour se sortir d'une embuscade ou d'un combat désavantageux. Bien sûr, il restait les techniques secrètes de son clan, mais encore une fois, immobiliser quelqu'un était bien, mais attaquer de front était mieux.

Ils allaient bientôt être diplômés de l'académie et être assignés à une équipe, à des missions. Son regard se posa sur l'Uzumaki. Bientôt, ce serait terminé les bêtises et prises de risques inutiles. Bientôt leurs vies seraient mises au service d'une société indifférente aux vies perdues lors de ces missions dangereuses qu'il savait subsister encore, dans des contrées éloignées. Bientôt, il passerait ses journées à obéir à des ordres ridicules, consistant à récupérer des chiens ou des chats, pour toucher un maigre salaire dont il ne verrait pas la couleur avant sa majorité. Vraiment, cet examen genin, plus il y pensait, et moins il avait envie de s'y présenter. Il se demandait souvent pourquoi il avait fallu qu'il tombe dans une famille pareille.

Une famille de shinobis. Pourquoi pas une famille normale ? Il aurait eu des parents exerçant des métiers tout à fait banals. Son père aurait pu être ouvrier, et sa mère tenir un commerce. Il serait allé dans une école banale, avec d'autres enfants sans talents particulier. Il serait rentré chez lui après les cours, aurait prétendu avoir des devoirs à faire pour ne pas avoir à aider sa mère à la boutique. Puis à l'heure du dîner, il aurait partagé le repas avec ses parents. Son père aurait raconté sa journée sans la moindre gêne, sans le moindre secret. Ils auraient passé un moment agréable, juste tous les deux. Le weekend, ils auraient fait des activités, des sorties. Oui, ça aurait pu être bien. D'un autre côté, il savait qu'il n'avait pas à se plaindre. Comparé à Boruto, il pouvait dire qu'il voyait son père plus souvent, même si au final, tout ce qu'ils partageaient ensemble était des séances d'entraînements, des parties d'échecs japonais, et quelques repas lorsque son père rentrait avant qu'il ne soit couché. Il s'en contentait, même si, au fond, il songeait que s'il voyait encore une seule pièce de shogi, il plaquerait tout et irait vivre dans le désert. La tension retomba d'un cran, lorsque le rouleau fut entièrement déroulé. Boruto affichait une mine contrariée, tandis qu'Inojin, bien que peu déçu, penchait la tête.

- C'est quoi tout ça ?

Shikadai baissa les yeux sur le parchemin. Un dessin complexe était tracé à l'encre noire en son centre. Des cercles irréguliers s'entrelaçaient les uns avec les autres, et des caractères qu'il n'avait jamais vu semblaient légender le tout.

- Ça ressemble à un genre de sceau.

- Pff. C'est nul, s'il se passe rien, bouda l'Uzumaki.

- Il faut peut-être y diffuser du chakra, proposa Inojin.

- Ou bien le reposer là où on l'a trouvé…

Les deux blonds le regardèrent de travers. Il soupira et arracha presque le rouleau des mains de Boruto. Non, décidément, il avait beau chercher, il ne se souvenait pas avoir déjà vu ces idéogrammes. C'était peut-être un alphabet qu'on n'utilisait plus, ou provenant d'un autre village. Il ne savait pas. Il tourna et retourna le parchemin dans tous les sens, comme si ça pouvait l'aider mieux comprendre.

- Aburame-sensei a dit que pour activer un sceau, il fallait soit diffuser son chakra à travers le parchemin ou bien y apposer son sang, si je me souviens bien…

Inojin était vraisemblablement le seul de ses camarades à écouter en cours. Boruto se releva et s'épousseta les mains. Il se mit à courir d'un bout à l'autre de l'entrepôt, sous les regards interrogateurs de ses deux amis. Finalement, après avoir disparu un instant derrière une vieille caisse, il revint vers eux, et brandit un débris de bouteille en verre.

- On n'a toujours pas appris à diffuser notre chakra dans un rouleau…, marmonna Shikadai.

De toute façon, ils n'apprenaient jamais rien d'intéressant. Même les cours de taijutsu étaient ennuyeux.

- Bah on a qu'à essayer avec notre sang, on verra bien s'il se passe quelque chose ! rétorqua Boruto.

Ce disant, il pressa son pouce contre le verre tranchant, et laissa échapper un petit cri. C'est que ça faisait mal, ce truc-là ! Il fit néanmoins passer la bouteille aux deux autres, et se rassit devant le parchemin.

- Bon bah à trois, on met nos pouces sur un des cercles.

- C'est débile Boruto, ça marchera jamais.

- Arrête un peu de jouer les rabats joie, on dirait ton père !

Shikadai encaissa la remarque sans broncher. Son manque de réaction attira l'attention d'Inojin, qui remarqua comme une légère tension entre ses deux amis. Boruto fixait son parchemin, Shikadai son pouce d'où perlaient quelques gouttes de sang. Le silence avait repris ses droits, et seul le vent s'engouffrant par le plafond et les murs fissurés se faisait entendre. Inojin soupira discrètement.

- Bon, on le fait, ou on attend que l'ANBU nous tombe dessus ?

- Ouais… marmonna le brun.

Il ne détestait pas particulièrement être comparé à son père. Il savait qu'il lui ressemblait énormément. Tant au niveau physique, que comportemental. Tout le monde le lui disait. Et souvent. Il s'était fait une raison, pourtant, venant de Boruto, c'était vexant. C'était vexant car son ami connaissait bien ses sentiments vis-à-vis de son père. Il les ressentait avec plus d'intensité vis-à-vis du sien. Ils étaient tous les deux dans le même bateau, et c'était sans doute ce qui les avait rapprochés, depuis tout ce temps. Prenant soin de ne pas croiser ses orbes bleus, il se pencha à son tour sur le parchemin, imité par Inojin.

Ce dernier prit une profonde inspiration et compta jusqu'à trois. A peine eu-t-il prononcé ce mot que les trois garçons pressèrent d'un même mouvement leurs pouces contre le parchemin, chacun dans un cercle noir, relié aux autres par des nervures d'encre. Ils restèrent ainsi quelques minutes, avant de retirer leurs mains.

- Il se passe rien, commenta Inojin.

- Pfff.

Boruto était déçu. Il s'attendait au moins à un nuage de fumée, à voir apparaître quelque chose, une arme ou un objet quelconque. C'était nul. Agacé, il se leva et enfonça ses mains dans ses poches. Son pied heurta une vieille canette qui jonchait le sol. Elle rebondit plusieurs fois dans un bruit métallique. Inojin se laissa aller en arrière, ses mains appuyées contre le ciment recouvrant le sol lui servant d'appui.

- Bah au moins on aura essayé. Tant pis.

Hum.

Shikadai regardait le parchemin sans vraiment le voir. Ses yeux verts étaient posés sur la tache rouge au centre du cercle d'encre. Son esprit était ailleurs, perdu dans des brumes épaisses où il se plaisait à s'égarer un peu plus. Il regarda sans la moindre réaction le sang séché se dissiper lentement, comme aspiré par le parchemin, pour en ressortir sous forme d'une multitude de petites billes d'un rouge écarlate. Ces dernières s'élevèrent dans les airs, à hauteur de son visage, et se mêlèrent aux particules d'air et aux billes noires nées de l'encre de chaque cercle utilisé un peu plus tôt. Il ne revint sur terre que lorsque ces toutes petites perles se mélangèrent pour former une sphère de taille conséquente à l'aspect irrégulier. Il écarquilla les yeux.

- Les mecs…

Inojin, occupé à compter les fissures du plafond, lui lança un regard interrogateur et aperçut le phénomène étrange. Il se redressa derechef.

- C'est quoi ce…

Il ne termina pas sa phrase. La sphère aux reflets rouge sang, zébrée de noir, gonfla encore, de plus en plus, jusqu'à vibrer dangereusement, comme si elle allait céder d'un moment à l'autre. Les deux garçons s'éloignèrent rapidement, rejoignant un Boruto abasourdi, mais ayant retrouvé sa bonne humeur.

- C'est trop cool ! s'extasia-t-il en approchant.

Shikadai l'attrapa par le bras.

- T'approche pas de ce truc, ça a l'air dangereux.

- Mais dans quoi on s'est embarqué encore…, se lamenta Inojin.

Sous leurs yeux peu rassurés pour deux, et complètement émerveillés pour un, la sphère prit davantage d'ampleur encore. Shikadai crut voir quelque chose bouger à l'intérieur. Une forme non identifiée semblait se mouvoir dans l'ombre de la boule, grossir, se tordre, comme si elle lutait, pour finalement s'allonger. Trois autres formes suivirent le même cheminement. Puis la sphère éclata, comme si elle n'était qu'une membrane protectrice.

Les enfants grimacèrent et reculèrent tandis qu'un liquide étrange et fumant tombait librement sur le sol et s'y répandait. La fumée mit un certain temps avant de se dissiper et laisser voir quatre corps. Debout. Immobiles. Les garçons déglutirent difficilement. Inojin n'avait qu'une envie, c'était de rentrer chez lui. Ses mains qu'il sentait moites étaient agrippées à la manche et au dos du gilet que portait Shikadai, froissant sans vergogne l'insigne du clan Nara.

- C'est quoi… ?

- La question serait plutôt, c'est qui ?

Shikadai regretta d'avoir posé cette question. A peine l'eut-il achevée qu'il sentait Boruto se défaire de sa prise et s'approcher des trois corps. Trois hommes adultes, au vu de leurs corps dénudés. Il n'était pas vraiment choqué, il avait déjà vu des hommes nus, à commencer par son père, et sans compter les gens qui allaient parfois aux sources chaudes. Mais il ne se sentait pas à l'aise. Tout dépendait du contexte. Il se sentait parfois mal à l'aise lorsqu'il surprenait sa mère sous la douche, ou en petite tenue, même si dans le cas contraire ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il ne se sentait pas comme s'il avait quelque chose à lui cacher, après tout, c'était elle qui l'avait mis au monde.

- Boruto… Reviens…, gémit Inojin en se collant un peu plus à lui.

Il avait également l'habitude de ce genre de contact. C'était récent, depuis qu'Inojin avait décidé de prendre un peu plus d'assurance. Lorsqu'ils étaient petits, le blondin était extrêmement timide, et cette timidité peinait encore à disparaître. Il la camouflait derrière des remarques un peu déplacées parfois, derrière des sarcasmes et une ironie qu'il ne maîtrisait pas encore tout à fait. Le Yamanaka avait toujours été tactile avec lui. Même si le plus souvent, c'était uniquement pour mieux se planquer derrière lui. Comme à cet instant.

- Boruto, t'approche pas j'ai dit !

- Ça va ! C'est rien que des mannequins ! Ça se trouve c'est des marionnettes !

- Elles sont un peu trop bien faites pour être des marionnettes…, murmura Inojin, complètement collé à son ami.

Ami qui ne sentait pratiquement plus son bras, tant l'autre le serrait fort. Il était vrai que les « marionnettes » étaient très détaillées, si toutefois c'en étaient, ce dont il n'arrivait pas à se convaincre. Chacune différait de l'autre, que ce soit par la couleur ou la coupe de leurs cheveux. Deux étaient blonds, l'un était brun, et le dernier arborait des cheveux d'un rouge clair. Ce dernier lui parut d'autant plus étrange que ses paupières closes étaient recouvertes de noir. Tous semblaient la quarantaine, peut-être la cinquantaine, il ne savait pas trop. Boruto crut bon de tirer sur la longue chevelure blonde d'un des hommes. Ce dernier ouvrit mécaniquement des yeux d'un bleu azuré semblable à ceux d'Inojin, qui laissa échapper un cri. L'Uzumaki l'interrogea du regard et se retourna. Il fit un bond de deux mètres lorsque les quatre « marionnettes » se mirent à bouger, chacune ouvrit les yeux et regarda autour d'elle, comme si elles tentaient d'analyser où elles étaient, ce qu'elles faisaient ici.

- J'veux rentrer à la maison…, couina Inojin en plongeant son nez dans la veste de son ami.

Shikadai recula de quelques pas, l'entraînant avec lui, et se demandant encore une fois dans quelle galère leur ami les avait entraînés. Il songea rapidement à un repli stratégique. Les quatre hommes observaient encore ce qui les entourait. Ils ne les avaient probablement pas remarqués. S'ils se déplaçaient avec discrétion et rapidité, alors peut-être que…

- Eh ! Vous êtes qui les gars ?!

Le désert. Il allait jeter Boruto dans le désert, attaché, et l'abandonner là sans eau ni nourriture. Et ce, à des kilomètres de Suna, histoire qu'on ne le retrouve pas. Ouais. Il allait faire ça.

- Mais quel crétin ! grogna-t-il tandis que l'attention des adultes se posait sur eux.

Ces derniers mirent un certain temps à situer où ils étaient. Comment étaient-ils arrivés en ces lieux ? Une impression désagréable pour deux d'entre eux se fit sentir. Une impression de déjà-vu. Ce qui différait, cependant, étaient ces trois garçons qui leur faisaient face. Qu'est-ce que des enfants faisaient ici ?

- Je vous retourne la question.

Celui qui avait parlé était l'homme aux cheveux rouges. Un air sévère était collé à son visage, le rendant plus effrayant qu'il n'en avait déjà l'air.

- Eh oh ! C'est nous qui vous avons invoqué ! Alors vous répondez le premier ! s'offusqua Boruto.

Shikadai vit clairement une expression de surprise prendre possession des quatre visages.

- On a été invoqués ?

- Comment ?

- Il semblerait bien, mais par des enfants, c'est impossible.

Boruto sentit sur lui le regard inquisiteur d'un homme blond aux cheveux courts. Il recula maladroitement, soudain mal à l'aise. Ce dernier lui sourit gentiment, avant d'avancer quelque peu, se détachant des trois autres, qui étaient entrés dans une grande conversation philosophique sur le pourquoi du comment ils étaient ici. Cet homme avait quelque chose de particulier, même s'il n'arrivait pas à dire quoi exactement. Il se sentait étrange en sa présence, une sensation bizarre entre l'excitation et l'anxiété. Même sa voix, lorsqu'il s'adressa à lui d'un ton calme, presque doux, lui tira quelques frissons incontrôlés.

- Comment t'appelles-tu ?

- Boruto… Et toi ? rétorqua le garçon, sur ses gardes.

- Namikaze Minato.

Boruto fronça les sourcils. Il fixa l'homme un long moment, avec insistance. Le silence avait repris ses droits, et l'attention des trois autres réincarnés était focalisée sur eux.

- Ce nom… C'est…

L'Uzumaki sentit sa respiration s'emballer au même rythme que ses battements cardiaques. Ce nom. Il l'avait déjà entendu. Ça ne faisait aucun doute. Une perle de sueur glissa le long de la tempe de Minato. Cet enfant lui rappelait…

- Ouais ce nom me dit quelque chose…

L'ancien Hokage sentit sa gorge se faire plus sèche. Est-ce que cet enfant était…

- Eh ! C'est qui ce mec-là tu le connais ?! s'exclama Boruto en se tournant vivement vers Shikadai.

Ce dernier manqua de tomber à la renverse.

- Crétin ! Ne prend pas un air aussi sérieux si c'est pour lancer une imbécillité ! s'écria Shikadai, pris de court.

- C'est pas une imbécillité, c'est une question existentielle !

- Je t'en foutrai des questions existentielles !

- Dites euh…

- T'aurais trop la flemme ! Flemmard !

- C'est tout ce que t'as trouvé comme insulte ? Crétin !

- Les enfants…

- Et toi tu te répètes ! T'as pas mieux en stock ?

- Si, mais tu serais capable de ne pas comprendre !

La dispute aurait pu durer une éternité, songea Inojin, si quelques tonnes de sable n'étaient pas tombées sur ses deux amis. Il baissa les yeux pour en ramasser une poignée, avant d'entrouvrir ses lèvres, bouche-bée. Dans sa petite main se tenaient des centaines de grains dorés, scintillant à la lumière que laissait filtrer le toit.

- Est-ce là vos méthodes d'éducation, Kazekage-sama ?

L'intéressé tourna un regard neutre vers ses compères, tandis que Minato s'accroupissait pour dépoussiérer les deux enfants qui crachotaient.

- Mes méthodes d'éducation n'ont rien à envier à Konoha.

- Permettez-moi d'en douter…

- Shikaku, ça suffit !

Le Kazekage fronça les sourcils, fixant l'homme brun d'un regard glacial.

- De toute manière, qu'en savez-vous ?

Le rouquin allait rétorquer, mais son attention fut ciblée sur autre chose. La poussière d'or éparpillée au sol s'éleva sans le moindre mouvement de sa part, pour léviter autour des enfants, sidérés. Un bruit se fit entendre en provenance de l'entrée de l'entrepôt. Quelques secondes plus tard, la poussière d'or se mua en senbons dorés qui s'élancèrent avec une rapidité surprenante sur la silhouette se découpant à la lueur du jour. Cette dernière disparut dans un nuage de fumée, pour laisser sa place à un tronc d'arbre.

- Technique de substitution…, souffla Minato.

Les deux garçons à ses côtés ne mouftèrent pas, mais sursautèrent grandement lorsqu'une sorte de tornade grise apparut de nulle part pour foncer droit sur l'homme aux cheveux rouges. Ce dernier fut protégé par un large rideau doré, qui retomba tandis que la tornade prenait une forme animale. Boruto écarquilla ses billes bleues.

- Akamaru !

Un jappement résonna, et bien vite, une flopée de kunais vola à travers les ruines pour se planter aux pieds de Minato. Ce dernier se releva de justesse et recula d'un bond, s'éloignant des enfants. Inojin sentit une présence juste dans son dos, et leva les yeux pour apercevoir ceux, perçants, d'un jounin du village, qu'il avait déjà vu à plusieurs reprises.

- Kiba-san ?

Ce dernier tendit un bras, indiquant au garçon de rester derrière lui, tandis qu'Akamaru se positionnait entre les deux autres enfants et les quatre hommes. Nus, remarqua Kiba à prime abord. Il fronça les sourcils.

- J'espère que vous avez une excellente raison pour vous retrouver à poil devant ces gosses, les mecs…

Sa voix gronda, et Akamaru montra les crocs, tandis qu'un grognement sinistre sortait de sa gorge. Comprenant soudain que la situation pouvait porter à confusion, Minato leva ses mains en signe de paix.

- Ce n'est pas ce que vous croyez… On est juste… Enfin…

Ne sachant pas trop comment s'expliquer, il lança un regard anxieux en direction de Shikaku. Ce dernier ne savait franchement pas quoi répondre non plus. Il n'avait eu quelques minutes pour déterminer ce qu'il se passait et où il se trouvait. Ses souvenirs étaient flous. Il se rappelait de la guerre, du QG, de Juubi, de la difficulté des forces alliées à abattre leur adversaire, et des nombreuses pertes subies. Il se souvenait de la stratégie mise au point pour immobiliser ce monstre, puis d'avoir confié le reste à Shikamaru. Pourquoi ? Cela commençait doucement à se préciser dans son esprit. Juubi avait lancé une attaque surpuissante. Oui, cette attaque s'était dirigée sur eux, sur le QG. Il se souvenait avoir fait des adieux rapides par le biais de la technique d'Inoichi.

Puis ce fut le trou noir. Il s'était réveillé ici, dans ce lieu en ruine, nu comme au premier jour, en compagnie de son ami, du quatrième Hokage, et vraisemblablement du Kazekage. Puis, ces enfants se trouvaient là, surpris de leur apparition. Il avait bien détaillé chacun de ses compères. Leur apparence physique différait de celle qu'on lui avait faite des réincarnés de l'Edo Tensei. Ils n'avaient pas ces yeux noirs, ces peaux fissurées par endroits, et cette pâleur cadavérique. Non, ils semblaient tout ce qu'il y avait de plus vivant. De plus normal. Et c'était effrayant. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Une technique d'invocation ou de réincarnation aurait limité ses mouvements, à défaut d'entraver totalement son esprit. Or, il se sentait tout à faire libre de ses gestes, de ses pensées.

Il avait observé les enfants en silence. Quelque chose, un trait physique, un caractère, lui avait rappelé tour à tour son fils et Naruto. Il avait envoyé au loin cette pensée, c'était juste impossible. Ni Shikamaru, ni Naruto n'étaient aussi jeunes. A moins qu'ils aient été rappelés dans le passé, chose techniquement improbable. Qui plus est, même s'il existait une certaine ressemblance qu'il ne pouvait nier, il y avait quelque chose de différent. En tant que père, surtout, il reconnaîtrait entre mille le visage de son fils, peu importe l'âge de ce dernier, il en était certain.

Ses prunelles noires se posèrent sur l'homme apparut quelques minutes plus tôt. Cette carrure, ce regard perçant, et ces marques rouges sur ses joues laissaient penser à un membre du clan Inuzuka. La présence de l'énorme chien qui l'accompagnait ne faisait que confirmer cette hypothèse. Shikaku soupira. Il ne savait ni pourquoi, ni comment il était arrivé là, et se sentait, pour une fois, démunit, mais quelque chose lui disait que cette histoire allait sans aucun doute être très galère…


Voili, voilou ! Que va t-il se passer pour nos chers enfants et leurs grand-pères revenus à vie (et à poil de surcroît ^^) ? Eh bien ce sera dans le prochain chapitre ! (non, je ne suis pas sadique, pas du tout...).

Ah, et cette fiction se passe durant Naruto Gaiden. Naruto, Sarada et Chouchou ont quitté le village comme dans le manga. Shikamaru est tout seul avec ce bordel pour l'instant (le pauvre, quand il va l'apprendre, ça va saigner ^^). N'hésitez pas à nous donner vos avis, ils comptent beaucoup !