Titre : Une alouette pour deux ananas

Disclaimer : Akira Amano, vous vous en doutez.

Paring : 1896, et un peu de 6918(à sens unique).

Rating : T

Genre : Romance/Tragédie

Note : Chrome sait se passer de Mukuro pour créer ses organes One-shot fait pour Maso-chan

Chrome soupira de bien-être et se lova plus confortablement dans les bras de Kyôya, qui raffermit légèrement sa prise sur les épaules de la frêle jeune fille. Elle leva la tête vers lui et lui caressa le menton du bout des doigts. Il baissa son regard vers elle et ses lèvres s'étirèrent en un sourire minuscule, mais néanmoins présent. Le visage de Chrome s'illumina. Elle était heureuse, dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Et qui l'aimait. Elle était la seule personne avec laquelle il se laissait aller un tant soit peu. La seule personne à laquelle il offrait ses rares sourires. La seule personne qu'il ne menaçait pas à longueur de temps. Elle se cala un peu plus sur les genoux de son aimé, et, assis dans le fauteuil du bureau de Kyôya, ils continuèrent d'admirer le ciel au crépuscule, le soleil se couchant sur les toits de Namimori, parant tout d'or et de bronze. Ils continuèrent de savourer le sentiment de plénitude qui les envahissait.

Dans sa prison de verre, d'eau et d'acier, Mukuro souffrait. Oh ! Pas d'une souffrance physique, comme celles auxquelles il était habitué, non, une souffrance morale comme jamais il n'en avait connu auparavant. Qui aurait cru que le froid, le vil, le manipulateur, le sadique Mukuro Rokudo pouvait tomber dans le piège de l'amour ? Qui ? Certainement pas lui, en tout cas. Il se consumait pour quelqu'un qui ne l'aimait pas, qui le haïssait, même, et le méprisait. Pour quelqu'un qui aimait quelqu'un d'autre, quelqu'un que son amour intouchable n'aurait jamais connu sans lui. Car sans lui, Chrome Dokuro serait morte, et Kyôya Hibari ne serait pas tombé sous son charme. Mukuro se trouvait pathétique, vraiment. Lui qui associait autrefois Chrome à sa petite sœur la voyait maintenant comme une rivale à éradiquer. Il n'avait pu profiter qu'une seule fois des mains de son amour sur son corps, et ce pendant très peu de temps. Chrome lui en avait un peu voulu, Kyôya l'avait un peu plus détesté, à cause de ça. C'était pendant l'une des étreintes charnelles que sa petite protégée avait avec le gardien du nuage. Au milieu de l'acte, il avait pris la place de Chrome et Kyôya s'était retrouvé à embrasser, caresser, pénétrer l'homme à la coiffure d'ananas. A peine s'était-il rendu compte de ça que le préfet du Comité de Discipline s'était retiré et reculé précipitamment, malgré son envie inassouvie. Il avait saisi ses tonfas qui trainaient non loin et avait tenté de frapper Mukuro, arrêtant son bras juste à temps pour ne pas heurter le visage de Chrome. Mukuro était reparti. Depuis ce jour-là, il ne prenait plus la place de Chrome, jamais, ni de personne d'autre. Il restait dans le monde qu'il s'était créé et n'en sortait que pour venir dans la tête de la gardienne de la brume –sans qu'elle ne le sache- observer l'homme qui lui serait à jamais refusé.

Le jour du mariage de Chrome et Kyôya, Tsuna, devenu le Dixième parrain des Vongolas, reçu un appel. De la prison de Vendicare. Mukuro était mort. La nouvellement mariée pleura beaucoup, soutenue par son impassible mari, et crut, une dernière fois, entendre celui qui l'avait sauvée :

« Kufufu~ Oya, oya, ma petite Chrome, ne pleure pas, tu l'as lui, après tout… »

Dans sa voix perçait une pointe de jalousie douloureuse, mais la jeune femme ne la saisit pas, hébétée par le chagrin.