Bien le bonjour à tout le monde ! Tout d'abord merci de vous être arrêté sur ma petite fanfic. C'est la première que je publie sur ce site, et ma première sur Harry Potter tout court. J'ai tellement eu peur de me tromper quelque part parce que j'ai terminé HP il y a... un petit moment. Un gros moment donc. Je tiens donc à remercier Wikipédia pour son aide !

Enfin bref, je vais vous laisser découvrir cette petite histoire que je pense être assez originale. Le premier chapitre se déroule lors de la première année de Roxanne, ce qui cependant ne sera pas le cas pour les autres. La première partie de ce chapitre paraît sans lien avec le reste. Laissez-vous juste porter par l'histoire.

Bonne lecture. :)

Chapitre 1er : Tout commence ici.

Je m'en souviens toujours très clairement, de cette rencontre. Malgré le temps et les années passées, il reste intact, gravé dans ma tête. Comme une photo qui ne sait pas vieillir, un film que l'on ressort un beau jour d'été, que l'on dépoussière et que l'on regarde de la même façon qu'au tout premier jour. J'ai une mémoire visuelle, plutôt bonne d'ailleurs, mais cela explique t-il tout ? Cela explique t-il qu'en me rappelant, je retrouve ton grain de peau, les nuances pâles de tes iris, les rayons de soleil dans tes cheveux, le son de ton rire et ton aura à la saveur si particulière ? Tu sais, je ne crois pas aux coups de foudre. Je ne pense pas que cela en soit un, car plutôt que de l'amour, c'est de la fascination dont il est question ici. Une fascination qui a prit toute mon âme pendant les quelques secondes où nos regards se sont croisés.

J'étais au milieu de la foule, une main agrippée à celle de mon père. On me tirait, me bousculait de tous les côtés. Mes yeux étaient perdus sur les façades de ces magasins que tout bon sorcier connait par cœur. Chez Madame Guipure, à qui je devais ma garde robe scolaire au complet, Fleury et Bott, Florian Fortarôme, Obscurus Books, et aussi, et surtout, Weasley & Weasley, celui de mon père. Des bâtiments tordus, à la pierre tantôt blanche et épurée, tantôt salie et brunâtre, aux toits qui semblaient s'étirer jusqu'au ciel. Mon regard coulait de leurs longues fenêtres jusque sur leurs portes souvent grandes ouvertes, les hiboux faisant voleter leurs plumes sur les passants, les chauves-souris s'étirant de leurs ailes sombres, d'étranges objets dont la fonction première était assez mal définie, dangereux, amusants, surplombant de lourds chaudrons d'étain couleur bronze. Un festival de bruits et de couleurs. Moi, j'aimais ça, du haut de mes onze ans, je me sentais réellement faire partie de ce monde. Les chats me fixaient de leurs yeux jaunes, les livres s'ouvraient pour la première fois pour moi, les visages sur de larges miroirs me souriaient. Je me disais que d'une certaine façon je participais aussi à cette ambiance magique. Peut-être était-ce dû à ma cape noire, à mes cheveux frisés rebondissant sur mes épaules à chaque mouvement de tête, à ces rubans de soie qui changeaient de couleur régulièrement dont je les avaient décoré, à la baguette de houx que je serrais dans ma petite main. Je ne sais pas. J'étais juste là.

« Oh, Luna ? »

Je relevais les yeux en entendant la voix de mon père. Il regardait devant lui, avec ce demi sourire qu'il abordait toujours, avec un quelque chose dans les pupille, comme lorsque l'on retrouve un vieil ami. Ce que devait être la femme qui nous faisait face. Elle lui sourit en retour, « Salut George ». Blonde diaphane, semblant frêle et de petite taille, même moi avec mon mètre vingt sept je m'en rendait compte, elle me donnait l'impression qu'elle allait s'effondrer dans la seconde. Impression accentuée par la présence à ses côtés d'un homme dépassant le mètre quatre vingt dix, fort d'épaules.

« Ca fait un moment, t'es rentrée quand ? Demanda mon paternel.

_ Il y a trois jours, les îles Fidji, c'est très beau tu sais. On a put observer des Crabes de feu et même un Vivet doré. Rolf l'a dessiné, rajouta-elle en montrant son compagnon. Mais on a dû rentré après avoir reçu la lettre de Poudlard pour Lorcan et Lysander.

_ Roxy fait aussi ses début cette année. Belle coïncidence, hein ?

_ Oh ! C'est elle ? »

La femme se pencha vers moi, ses nombreux bracelets, fer, bois et autres métaux, tintèrent lorsqu'elle remit une de ses mèches derrière son oreille. Je reculais la tête tandis que mon père me poussait délicatement d'une main dans le dos. Il y avait quelque chose de doux et d'endormis dans ses grands yeux ronds. Scrutant mon visage, un sourire flotta sur ses lèvres.

« Elle tient plus d'Angelina que de toi. Sauf les cheveux. »

Je fis la moue. S'il y avait bien une chose que je tenais de la famille de ma mère, c'était bien mes cheveux. Les mêmes que mes grands parents. Qu'elle ne dise pas le contraire, je n'avais certainement pas la chevelure rousse des Weasley. Mon père rit.

« Et les tiens ?

_ Hum... fit-elle en se relevant, ils arrivent, ils sont passés à ton magasin. Ca m'étonne que tu n'y sois pas.

_ Je dois au moins ça à Roxanne, je ne suis pas souvent là. C'est sa première année, elle a tenu à ce que je l'accompagne. »

Il ébouriffa mes cheveux de sa grande main, je tordais la bouche. On aurait dit qu'il parlait d'une fillette faisant un caprice. Je ne suis pas une fillette, j'ai onze ans quand même. Soudain, muée par un appel silencieux, Luna virevolta sur elle même, faisant cliqueter ses bijoux. Tout en elle sentait la légèreté et murmurait la féerie. C'était cela, une fée aux joues un peu sales et aux yeux un peu trop grands. Son mari géant posa sa paume sur une tête blonde. C'est là que tout commença. Tu étais devant moi, et tout comme dans un film, les sons se sont tus, à l'exception de ma respiration et de mon cœur, autour de nous, tout est devenu flou, comme si j'étouffais. J'étouffais. Je ne trouvais plus l'air pendant ce qui me sembla être les cinq secondes les plus longues de ma vie entière. Plus longue encore qu'une éternité. Puis, tout comme tout s'était arrêté, tout repris. La brume s'écarta et l'oxygène arriva dans mes poumons. Et toi, tu étais deux. Je pensais au départ que c'était un sort, un tour de magie de ta part. Mais non. Vous étiez deux.

« George, Roxanne, voici Lorcan et Lysander.

_ Bonjour, dirent-ils poliment. »

Silence. J'ouvrais la bouche sans que rien n'en sorte. Mon père toussota. Mes paupières clignaient, je reprenais mes esprits et me sentais sortir d'un rêve. Ils me fixaient de leurs regard perçant et clairs, m'étudiant de haut en bas. Je ne pu retenir ma main qui alla aplatir ma masse de cheveux. Je répondais un « Bonjour » timide et me pinçais les lèvres. Ma poigne se fit plus forte sur ma baguette, pourquoi ces battements de cœur ? Pourquoi mon regard ne pouvait pas les quitter ? Pourquoi mes pieds ne faisaient plus un pas ?

« Je vois qu'ils aiment Weasley & Weasley, la prochaine fois je leur servirais de guide, proposa papa avec un minuscule clin d'œil. On a encore quelques trucs à trouver, on va te laisser.

_ On se revoit sur le quai. »

Non. Je devais crier mon refus. Dire que, non, je ne bougerais pas. Que je n'y arriverais pas. Pourtant, la situation bascula. Le géant et la fée emportèrent les garçons et moi je fut entrainée par mon père, jetant toute fois un dernier regard derrière moi. Je croisais leurs regards. Trois sourires d'enfant volèrent dans l'air. Je me retournais.

...

L'air était enfumé. Installé contre le quai 9¾, le Poudlard Express recrachait son impatience à partir en volutes opaques. J'étais à la fenêtre de ma cabine, les bras ballant au travers de la fenêtre ouverte. Le fer de l'encadrement me traçait une ligne froide au travers des manches de ma chemise. Au revoir papa, au revoir maman. Ils étaient là, en face de moi, bras dessus bras dessous. Maman tachant ses joues brunes de quelques larmes, ne pleure pas maman, je reviens pour Noël. Papa lui souriait et serrait maman contre lui. J'eus un pincement au cœur. Le train démarra. Derrière moi, Molly et Dominiques trépignaient, ça y est, elles y étaient ! Pour de vrai, dans l'un des wagons du fameux train qui les mènerait à Poudlard. Leurs mots se répercutaient sur les cloisons.

« Roxanne, tu es calme. Ca va ?

_ Oui, oui. Je réalise juste.

_ C'est incroyaaaable, fit une voix à l'entrée de la cabine. »

Nous nous retournâmes en même temps pour apercevoir un garçon brun, plus âgé que nous. Il avait un air amusé teinté d'un peu d'ironie collé sur le visage, tout comme dans le ton qu'ils venait d'utiliser. Vivement, il remonta ses lunettes rondes qui glissaient sur son nez. Il avança dans le compartiment et s'assit à côté de moi, prenant tant de place que je fus obligée de me pousser.

« C'est pas sympa de se moquer James. Je suis sûre que t'en menais pas large non plus lors de ta première année, rétorqua Molly.

_ Ca c'est bien vrai ! »

Mon frère vint se rajouter au groupe, réduisant considérablement la place disponible. Non pas que Fred fut particulièrement gros, au contraire, il possédait la fine structure osseuse de notre famille maternelle. L'endroit était juste trop étroit pour quelques personnes de plus. Et c'était sans parler de leur taille qui avait bien augmentée durant l'été. Allant à côté de Dominique, sur la banquette d'en face, il évita de peu une tape de James. Celui-ci posa son bras sur mes épaules, nonchalamment. Je regardais sa main puis lui-même, d'un œil dubitatif.

« Traitre ! T'es pas censé les aider comme ça, mais être de mon côté ! Fit bruyamment mon cousin, ce à quoi répondit Fred par un petit rire moqueur.

_ C'est juste la vérité, tu te faisais presque dans le froc. »

Poussant un grognement de guerrier, James se jeta sur lui pour lui savonner le crâne. Les rires remplirent la cabine, l'ambiance était tout ce qu'il y a de plus détendue et familière. Nous venions de passer un été en famille, comme chaque année. Nos esprits étaient encore en partie au Terrier. L'arrivée de deux préfets nous calmèrent, même si les sourires étaient toujours présents. James et Fred sortirent pour rejoindre d'autres amis et rendre visite à Rose et Albus. Je discutais encore un moment avec les filles avant que mes pensées ne se perdirent dans les nuages blancs du ciel. Deux choses m'importaient à cet instant. Premièrement, j'avais eu l'occasion, lors d'une demi minute, de voir Lysander et Lorcan. Pas de paroles échangées, ils étaient montés tranquillement dans leur compartiment avec deux autres élèves, juste un mouvement de tête en signe de reconnaissance. C'était presque trop banal pour l'impression qu'ils m'avaient fait il y a quelques jours. Peu à peu, mon cœur s'éloignant des jumeaux pour retrouver mon père. Peut-être qu'en allant étudier dans cette école j'allais pouvoir trouver une solution à son sourire incomplet. Personne ne le voyais jamais, seul moi en avait conscience. Mon père ne souriait jamais tout à fait, comme s'il lui manquait la moitié de son âme. Je savais moi, pourquoi. Et le prénom de mon frère en était la preuve vivante.