Ma première fic Castle à chapitres! Réponse au Challenge n°8 du CPAF.

Disclaimer: non, rien de rieeennn, non, je ne possède rieeeennnn... Ni Beckett, ni Castle, ni le Twelfth, ni les tasses de caféééé... Mais je les emprunte pour mon plaisir... et le vôtre.

L'histoire se passe dans les premiers temps de la saison 3.

Merci à ma précieuse "jumelle", Kaethel, qui a posé un regard acéré et critique sur ce texte pour que je puisse m'orienter et avancer.

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur." Beaumarchais.
Par conséquent, m
ême si cette histoire comportera 6 chapitres, une petite trace de votre passage, qu'il soit enthousiaste, perplexe, déçu, est toujours apprécié! Alors n'hésitez pas à taper quelques mots dans le petit encart de review en bas de page!
Je remercie chaleureusement tous les commentateurs anonymes de mes autres fics, j'envoie toute ma gratitude à ceux qui le seront sur cette histoire-ci, et je promets à tous les autres de prendre le temps de leur répondre :)


Un bruit sourd la tira de son sommeil.

Provenance : table de nuit.

Identification : vibreur du téléphone.

Avec un léger soupir, Kate tendit le bras hors de la couette, et chercha l'appareil en tâtonnant avant d'appuyer sur le bouton qui le réduisit au silence.

Elle entendit un grognement d'insatisfaction derrière elle, tandis qu'un corps chaud et puissant venait se réfugier contre son dos.

« Désolée. Ça doit être le boulot. » articula-t-elle, encore dans un demi-sommeil.

Bref regard sur l'heure affichée à l'écran.

6h56.

Puis un détail inhabituel perçu du coin de l'œil sur le téléphone qu'elle s'apprêtait à reposer.

Flottement aussi fugace qu'une fraction de seconde.

Ses yeux furent irrémédiablement attirés par les lettres qui brillaient en-dessous de l'horloge digitale :

Nouveau Message de "CASTLE".

La brume de son cerveau ensommeillé sembla mettre un temps infini à se dissiper.

Connexion établie.

Elle réalisa alors qu'elle ne s'y attendait pas, et la surprise renforça sa joie intérieure.

Il était le premier.

Un doute s'immisça dans son esprit : il pouvait la contacter pour tout autre chose…

Mais quelle autre raison pouvait-il y avoir à 6h56 un 17 novembre ?

Elle voulut néanmoins en avoir le cœur net.

D'un mouvement lent, afin de ne pas éveiller les soupçons de son compagnon, elle ramena son portable sous la couette et consulta fébrilement le sms.

« Je ne vous réveille pas ? Non. A cette heure-ci, je ne vous réveille pas. Normalement. Je prends le risque. Alors joyeux anniversaire, Lieutenant Beckett. »

Elle ne put retenir un sourire.

Castle trouvait toujours le moyen de ne jamais faire comme tout le monde.

Elle tapa discrètement une réponse.

« Pour le coup, c'est raté. Je dormais. Merci quand même. »

« Oups. »

Le retour ne s'était pas fait attendre. Suivi d'un rapide complément :

« J'ai un gage ? »

« C'est bon pour cette fois. Mais c'est bien parce que c'est un jour spécial. Et que vous êtes le premier à y avoir pensé. »

Elle pouvait imaginer d'ici son sourire de vainqueur, parce qu'il avait grillé tout le monde sur le fil.

Elle s'en exaspérait déjà, mais au fond d'elle, Kate sentait pétiller une bulle de bonheur : elle lui avait signalé qu'elle était touchée par son geste. Et lui octroyer une raison, même anodine, d'être heureux la rendait elle-même heureuse.

Elle était perdue dans ses conjectures quand elle sentit bouger derrière elle.

« Qu'est-ce que c'est, chérie ? » marmonna Josh en se redressant maladroitement sur un coude.

Alerte.

Beckett éteignit prestement l'écran de son téléphone.

Elle se retourna vers son compagnon et lui sourit pour dissimuler sa gêne.

« Rien. C'était Ryan. Je dois y aller.

– Pas le temps pour un dernier câlin ?

– Josh…

– Même tout petit ? lui susurra-t-il à l'oreille tendrement. Je ne te revois pas avant trois semaines. »

Kate fut prise de court. Josh avait été appelé la veille pour une mission d'urgence en Erythrée, alors qu'il avait prévu de passer la soirée avec elle.

C'était raté. Encore une fois.

Elle soupira, compatissante.

« Je dois vraiment y aller. On s'appelle ce soir, de toute façon ? »

Elle déposa un rapide baiser sur les lèvres de son amant et se leva rapidement.

Elle lui avait menti.

Elle avait eu le réflexe d'une vulgaire adolescente, et elle lui avait menti.

Recevoir un texto de son partenaire, de son consultant, n'était pourtant pas un crime, ni une infidélité !

…A cela près qu'il l'envoyait à 6h56 du matin et qu'il lui souhaitait son anniversaire.

La jeune femme tenta de clarifier ses idées et sa réaction sous une douche tonique.

Elle eut au moins le temps de calmer sa colère.

Contre Castle parce qu'il s'immisçait jusque dans sa vie intime, toujours quand il ne fallait pas.

Contre elle-même, parce qu'elle avait réagi de manière vraiment puérile.

Contre Josh, parce que… parce qu'il était lui.

Quand elle sortit de la salle de bains, elle vit son compagnon lui préparer un mug de café. Il le lui posa sur la table, accompagné d'un muffin, avant de fourrer ses mains dans ses poches.

Ce n'est qu'à ce moment que Kate aperçut son sac de voyage, prêt, fermé, devant la porte de l'entrée.

« Je vais y aller. J'ai mon avion dans deux heures. »

La jeune femme baissa les yeux.

Josh s'approcha, mains tendues pour enlacer sa compagne.

« Kate, je suis vraiment désolé de t'imposer ça. Qui plus est aujourd'hui. On aurait dû passer la soirée ensemble, ta soirée, mais ils ont besoin de moi là-bas.

– Ne t'inquiète pas. Je saurai bien me débrouiller seule. Ce ne sera pas la première fois.

– Kate… » murmura-t-il, la voix implorante, l'étreignant plus étroitement.

– C'est ok, Josh. Je vais bien, je te dis. Ce n'est pas de ta faute.

– Tu es sûre ?

– Oui, sûre et certaine. Dépêche-toi maintenant. Va sauver le monde. » força-t-elle dans un sourire qu'elle voulut compréhensif.

Il soupira, l'embrassa tendrement, puis se dirigea vers l'entrée, saisit son sac, et lui adressa un dernier regard avant de refermer la porte derrière lui.

Kate demeura figée.

Elle avait pourtant vécu cette scène plusieurs fois. Ce n'était pas son premier départ.

Mais celui-ci semblait avoir un goût différent.

C'était confus.

C'était troublant.

C'était… amer.

Elle avait cru déceler un éclat d'hésitation dans les yeux de son compagnon. Du doute.

Quelque chose se brisait.

Et elle sentait obscurément que la fracture se serait aggravée à son retour.

Dans trois semaines.

Trois semaines.

Le temps ne lui avait jamais paru un gouffre aussi effrayant.

Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus.

Josh n'y pouvait rien, pourtant.

Il était charmant, attentionné ; bel homme, elle en convenait ; amoureux, qui plus est ; il respectait les contraintes de sa vie de flic, elle comprenait la tension qu'il devait affronter dans le monde de la chirurgie cardiaque. Il ne se vantait jamais de ses réussites, sa modestie s'avérait exemplaire. Il lui accordait du temps, quand, à de très rares occasions, ils avaient pu poser des congés communs ; il la grisait lors de leurs virées en moto ; il savait lui mettre du baume au cœur par un bouquet ou un bijou offert à l'improviste. Elle aimait son altruisme, sa philanthropie, qui le poussaient à donner toujours plus de lui-même.

Mais voilà.

Josh Davidson était un grand médecin, avant d'être un petit ami.

Elle ne blâmait pas un défaut d'amour qu'il aurait eu pour elle, au contraire ; elle ne contestait pas le dévouement dont il faisait preuve dans sa profession, elle l'admirait, même.

Elle en avait juste marre de ne pouvoir rien construire de solide, de durable, de régulier avec lui.

Et aujourd'hui en avait été la preuve parfaite.

Il ne lui avait même pas souhaité un bon anniversaire de vive voix.

Plongée dans ses réflexions, elle se saisit de sa tasse de café.

Il était froid.