La nouvelle et dernière bataille était proche. La dernière ligne droite était enfin tracée. Il y avait deux possibilités : gagner et être enfin loin des guerres, de la misère et de la peur, ou perdre et être dans la misère, et les esclaves à un autre pays à jamais.
Pour augmenter leurs chances de réussite, le gouvernement recrutait les soldats à partir de 16 ans, et non à 18 ans comme il y avait 5 ans, quand la guerre avait commencé. Une jeune fille de 16 ans regardait à travers la fenêtre de sa chambre deux magnifiques papillons qui survolaient une fleur. Un beau spectacle, rare durant cette période. Cette guerre avait tué toutes les forêts, les plantes et ainsi que des milliers de vies.
Elle partageait sa chambre avec la seule personne qui n'avait pas été tuée par tout ça. Ils avaient quitté leur ville pour aller se réfugier dans un camp qui les protégeait depuis trois ans maintenant. Elle était partie chez la famille de son ami d'enfance, Heisuke. Il était plus vieux qu'elle d'un an, et était enfant unique. Avant, ils étaient toujours présents l'un pour l'autre. Avant, ils se voyaient tous les jours, quand la vie était encore un paradis sur terre. Avant, ils étaient heureux, toujours souriants, ne s'attendant pas à l'enfer actuel qui vient ravager leur pays. C'était avant, ses souvenirs paraissaient tellement lointains, comme un rêve, un beau rêve.

Chizuru, ainsi se nommait la jeune fille, détourna les yeux comme pour revenir à la réalité.
Oui, maintenant la réalité était plus cruelle qu'elle n'avait jamais été. Depuis qu'un homme, faisant partie du gouvernement, était venu leurs annoncé que la loi du recrutement était passée à 16 ans au lieu de 18 ans, son cœur avait chuté. Elle avait très bien compris que son cher ami d'enfance allait faire la guerre.
Il était courageux, très courageux, et depuis l'enfance. Elle, qui aimait ce caractère chez lui, se demandait si elle admirait encore ce trait de caractère.
Quand ils habitaient encore dans leur village, il était considéré comme un prodige des arts martiaux et de l'utilisation du katana, malgré son très jeune âge.

Elle avait peur que Heisuke meure. Depuis une semaine, le peu de nourriture qu'on leur offrait au camp n'avait plus de goût, la vie n'avait plus de sens, elle avait peur, très peur. Elle se disait toujours que son pays allait gagner, car leurs hommes étaient courageux, même l'ennemi admettait cela, mais cela n'empêchait pas qu''ils avaient eu de lourdes pertes de vies. Et une rumeur qui circulait disait que les ennemis avaient 1500 soldats de plus qu'eux.
Pour éviter de broyer encore plus du noir, Chizuru sortit pour trouver son meilleur ami, et espérer passer leur dernier jour ensemble...
Elle se dirigea vers la chambre où vivait Heisuke et sa mère. Son père était mort il y avait deux ans durant une bataille, et c'était alors au tour de son fils de s'occuper de sa mère en travaillant très durement toute la journée. Depuis trois ans, les jeunes amis se voyaient seulement 15 minutes maximum par semaine, au lieu de 6 heures par jour depuis que son père est mort et depuis le début de la guerre.
Cette guerre avait séparé des familles et des amis, mais jamais elle n'avait séparé le lien particulier qu'entretenaient Chizuru et Heisuke. Ils étaient plus forts que la guerre. Mais elle était enfin venue leur rappeler combien ils étaient faibles contre sa barbarie. Rapidement, la jeune fille trouva son ami assis devant sa chambre à regarder le sol, le regard vide.

Son cœur se serra à cette vue.

-Hey, Heisuke...Dit-elle pour attirer son attention. Il releva rapidement la tête et se releva pour l'accueillir avec un large sourire.
-Chizuru ! S'exclama-t-il, tu vas bien ? As-tu besoin de quelque chose ?
-Euh.. Non, je suis juste venue te voir... Elle se mordit la lèvre en regardant le sol pour ne pas croiser son regard bleu profond.
Son sourire se ramollit légèrement en comprenant pourquoi elle était venue le voir. Il n'avait rien dit, et se contenta juste de l'attirer vers lui en la prenant dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte en enfouissant son visage contre son épaule. Elle se mordit violemment la lèvre pour ne pas pleurer, mais échoua lamentablement. Il lui caressa doucement les cheveux en la serrant plus fort contre lui. Il l'aimait, mais il ne peut pouvait pas le lui avouer. Si elle l'aimait aussi et qu'il mourait, il la laisserait dans la tristesse et la misère.
Il ne pouvait pas lui faire cela.

Il se contenterait d'être celui à qui elle se confie sans crainte, celui qui compte beaucoup pour elle, et l'épaule sur laquelle pleurer.
Depuis combien d'années l'aimait-il ? Depuis 16 ans probablement.
Que ne ferait-il pas pour elle ? Il ferait tout pour elle, il irait se battre pour elle, pour que plus tard, elle vive en toute sérénité avec ses enfants et son mari.
Un mari qui ne sera pas lui et des enfants qui ne seront pas les siens.
Mais elle serait heureuse, c'est le plus important. Ils restèrent enlacés tout l'après-midi, ne préférant pas parler.

/:

Ce chapitre a été corrigé par zshadwolf , un grand merci à lui ! ^^

Laissez-moi un commentaire s'il vous plaît, cela m'encourage beaucoup, et j'aimerais connaître vos avis!