Deux anglaises à New-York
(Pour Obvy)
Chapitre 1 : Une ballade tranquille du côté de Brooklyn.
Une frêle jeune fille aux cheveux rouges tire par la main une autre jeune fille à la peau diaphane dont les boucles blondes tombent sur les épaules. Elles courent dans une rue sombre. Une nuit sans lune où seule la faible lumière jaunâtre de réverbères aux hampes rouillées éclaire un trottoir mouillé aux pavés disjoints.
Leur respiration est saccadée, les traits de leurs visages sont tendus, la peur habite leurs regards, elles n'osent pas se retourner. Leurs jambes leurs font mal.
La jeune fille aux cheveux dorées glisse et se rattrape à un mur gris et sale. Elle se plie en deux cherchant de l'oxygène, appuyant sur le bas de son ventre. Une grimace de douleur crispe sa bouche. Elle lève les yeux vers son amie
« Ems, où sommes-nous ? » Autour d'elles ce ne sont que des immeubles vétustes, hangars désaffectés.
« Encore un effort mon amour. On va bien finir pas trouver un bar ou un endroit pour se réfugier. »
« Dans ce coin pourri. Regarde autour de toi, nous sommes seules. » Ses yeux s'embuent. « J'ai peur Emily. »
« Naomi, On ne peut pas rester immobiles. Il peut surgir de n'importe où. » Elle parcoure inquiète les toits qui les entourent.
« Putain, c'est un cauchemar, Ems. Mais c'est quoi cette saloperie ? »
« Je ne sais pas. Il faut repartir. » Elle resserre les bretelles de son sac à dos.
Un bruit les fait sursauter. Un rat tombe d'une poubelle et s'enfuie en couinant entre leurs jambes pour se réfugier dans une bouche d'égout. Elles poussent un cri strident.
Emily entraine Naomi vers une ruelle. Elle voit la porte d'un hangar à moitié ouverte. « Viens cachons-nous. » Elles pénètrent dans un immense lieu froid et humide, où seule une très pale lueur luit par des vasistas situés sur le toit. C'est un cimetière de machines abandonnées, de poulies d'où des chaines pendent vers le sol. Un sol est visqueux, constellé de flaques d'eau mélangées à de l'huile moteur. Une odeur rance de graisse sature l'air. De vieilles poutrelles au-dessus de leurs têtes dessinent une toile à laquelle l'obscurité donne des airs de cage prête à les ensevelir.
Elle se réfugient derrière une imposante masse de fer qui au temps de sa jeunesse découpait des plaques d'acier de plusieurs centimètres. Elles tremblent, s'assoient malgré tout contre la paroi glacée et se blottissent l'une contre l'autre.
« On était mieux au Mexique. » chuchotent Naomi en ravalant un sanglot.
Emily lui prend le visage entre ses mains. Elle fixe les yeux bleus de son amour. « Nous n'allons pas mourir. Ce n'est pas notre dernier geste. » Elle l'embrasse, Naomi resserre son étreinte et accentue le baiser.
Perché sur le sommet du pignon d'un immeuble abandonné, un oiseau de proie aux reflets verts surveille la rue d'un œil perçant, scintillant d'une couleur émeraude. Il est grand, trop grand pour être un véritable oiseau. Ce ne sont pas des plumes qu'ils portent sur le corps mais une carapace de kevlar renforcée par des articulations en métal. Un blouson de cuir recouvre son torse. Un casque au bec recourbé enveloppe sa tête. Trois serres acérées à ses pieds lui permettent de s'accrocher à n'importe quel support sans risque. Elles sont également de redoutables armes de combat. Ce n'est pas un oiseau, ce n'est plus un homme, c'est Le Vautour. Il tend ses bras et des ailes, fabriquées dans le matériel composite le plus résistant au monde, se déploient de son dos. Son envergure est bien supérieure à celle de son frère le condor des Andes, la dépassant du double. Il sait où se trouve ses proies. Il se laisse tomber dans le vide, immédiatement son générateur anti gravitationnel s'enclanche entrainant deux hélices enserrées dans les ailes. Il plane, projetant une ombre terrifiante et tourne plusieurs fois autour de sa cible avant de plonger sur un entrepôt.
Le toit de tôle vibre et se tord, un poids vient de se poser dessus. Le verre ne résiste pas et une pluie d'éclats tombe sur les deux jeunes filles. En hurlant, elle se protègent en s'allongeant sur le sol.
Un bruit mat, elles le savent, il est là, devant elles. Elles ferment encore plus fort les yeux et se serrent l'une contre l'autre.
« Allons mesdemoiselles, suis-je si horrible à regarder ? » Un rire malsain et angoissant résonne. « Je n'ai besoin que de votre jeunesse. Réjouissez-vous, vous allez réaliser une bonne action. Permettre à une personne, disons, plutôt mure, de retrouver toute sa vitalité. »
Il s'approche, ses griffes sont au plus près de leurs visages. « Regardez-moi ! » Son ton est coupant comme un rasoir. Naomily lèvent ensemble leur regard vers cet être sorti d'un mauvais comics. Le masque inexpressif est encore plus glaçant.
Ses yeux verts sont fixes mais ils semblent transpercer leur esprit aussi précisément qu'un rayon laser.
Emily terrifiée, arrive à articuler des mots. « Mais que nous voulez-vous ? »
« D'abord l'appareil photo que tu caches dans ton sac. Après, je prendrai tes 20 ans. »
« Je ne comprends pas. »
C'est alors qu'une voix moqueuse et riante, venant d'au-dessus d'eux, comme coupée de toute la réalité de la situation, se fait entendre.
« Ce n'est pas gentil de faire peur aux jeunes filles sans défense. »
Le Vautour pousse un grognement d'agacement. Emily ose regarder vers le haut du plafond, imitée par Naomi.
Un homme en combinaison rouge et bleu est assis sur une poutrelle. Il balance ses jambes comme le ferait un gamin insouciant et d'une pirouette se met tête en bas. Il porte un masque qui suit parfaitement le contour de son visage qui semble régulier et fin. Mais ce qui frappe le plus lorsque l'on détaille son curieux accoutrement, c'est l'énorme dessin d'araignée qui orne sa poitrine.
« Spiderman !» Le Vautour a craché ce nom comme s'il avait failli avaler un insecte répugnant. « Tu devrais aller jouer ailleurs et laisser les adultes tranquilles. » Il regarde autour de lui, tous ses sens sont aux aguets. « Va retourner dans les jupes de ton Tony Stark. D'ailleurs, il devrait savoir que les enfants ne doivent pas sortir seul le soir. »
Le Vautour s'est imperceptiblement décalé pour lui permettre de déployer ses ailes.
Spiderman n'est pas dupe. Sa voix devient plus tranchante. « Tu es toujours aussi drôle. On dira alors que c'est un enfant qui a mis un terme aux agissements d'un charognard. »
Sous son masque, les mâchoires du Vautour se crispent, son corps se tend. Il hait ce gamin impertinent qui se met toujours en travers de son chemin. « Venant d'un insecte qui se terre dans les coins sales, c'est un compliment. »
Naomily assistent effarées à cette scène. Deux êtres qui semblent sortis d'une BD des années 40 s'envoient des vannes dans une usine oubliée, au milieu d'un quartier perdu de New-York. Mais les intonations ne trompent pas, c'est un combat à mort qui se prépare. Leurs mains sont serrées si fort que leurs phalanges sont blanches.
L'attaque du Vautour est sidérante de rapidité. Il déclenche un déluge de balles explosives qui sortent du bout de ses ailes et n'ont qu'un seul but, déchiqueter leur cible. Naomily poussent un cri, mais l'homme araignée a disparu et les balles vont transpercer la tôle du toit dont une partie s'écroule dans un fracas assourdissant en soulevant un écran de poussières étouffantes. Elles le discernent à peine dans la fumée, volant dans les airs, suspendu à des fils dont elles ne comprennent pas la provenance. Il est vraiment une araignée, sautant d'une barre à une autre, grimpant sur les murs, virevoltant du plafond à la chaine d'un palan, rendant de plus en plus fou de rage le Vautour, qui n'arrêtent pas de tirer à l'aveugle. Il essaye de voler mais son envergure ne le lui permet pas dans un environnement aussi étroit. Il explose de haine et tire maintenant des obus. Tout l'édifice est ébranlé et menace de s'effondrer.
« Fuyez, … maintenant ! » L'ordre est bref et sans discussion possible. Elles se lèvent, se courbent, se tirent l'une l'autre, s'encourageant, protégeant leurs têtes de leurs mains des gravats qui tombent tout autour d'elles. Elles essaient d'avancer le plus vite possible mais l'air devenu opaque est irrespirable. Elles se perdent dans ce dédale de machines, buttent sur des objets dont elles distinguent à peine les formes.
Il les a repérées. Fuir, les folles, croient-elles, qu'il est si simple d'échapper au Vautour. Elles sont à lui. Il ajuste sous leurs pas avec une précision diabolique, le tir d'un amour de petit missile de son invention, non pas pour les tuer, mais juste pour que la déflagration les empêche de s'enfuir. Le souffle est terrible, elles sont soulevées comme une pétale de fleur de cerisier par un vent du matin. Suspendues dans les airs, elles flottent puis le blast les projette violemment en arrière, leurs mains se désunissent, séparées, chacune est envoyée à l'opposé de l'autre. Elles chutent lourdement, assommées autant par le choc que par le désespoir de s'être perdue.
Le Vautour jubile mais cet infime instant où il a oublié son adversaire, celui-ci en a profité. Spiderman jette une myriade de fil qui forme un filet qui une fois retombée sur sa cible lui interdit tout mouvement. Un hurlement de rage et d'impuissance retentit. Peter Parker ne peut s'empêcher de fanfaronner. Il toise son meilleur ennemi. « Tu vois comme la vie peut vite évoluer, une seconde d'avant un vautour malfaisant, la seconde d'après, une grosse dinde ficelée. » Son rire fait écho dans toute l'usine. Naomily hébétées, commencent tout de même à croire qu'elles sont sauvées.
Un froid intense les surprend. Alors que la poussière commence à retomber au sol, une brume se répand dans l'usine. Sombre, glacée, comme un linceul qui viendrait recouvrir pour l'éternité toute infime trace de vie. Peter Parker est troublé, quel est ce phénomène ? Un rire sadique lui répond. « Tu n'as pas encore gagné la partie. »
Pourquoi ne réplique-t-il pas ? Lui toujours si prompt à la répartie. Quel est cette sensation de déprime qui l'envahit ? De toute façon, le bonheur n'existe pas, c'est une illusion. Son oncle est mort dans ses bras par sa faute. Sa fiancée l'a abandonné. Sa vie n'est qu'une succession d'échecs. Et Tony qui le ne le voit toujours que comme un gamin turbulent et immature, pourtant s'il savait … Des cris de terreur, les filles, il faut les sauver. Sans se préoccuper du Vautour, il se traîne vers ces appels au secours. Ses jambes sont lourdes. Il titube. Il arrache son masque pour mieux respirer. Une grimace d'effroi tord son visage. Quels sont ces êtres fantomatiques, porteurs des suaires, figures de cauchemars qui flottent dans les airs ? Certains sont penchés au-dessus des filles, ils semblent aspirer leurs âmes. Il essaie désespérément de lancer une toile mais celle-ci se désagrège en transperçant ces corps sans consistance.
Ils s'approchent de lui. Comment leur résister ? Sa volonté a disparu. Son sixième sens l'avertit. Il tourne la tête, juste le temps pour entrevoir une énorme gueule noire et sans espoir venir contre sa bouche et s'évanouir.
Il ne voit pas le Vautour ricaner et deux disqueuses sortir de ses ailes pour découper la toile qui le retient prisonnier. « Hé pas con, le Vautour. Je me suis équipé depuis la dernière fois. »
Il marche d'un pas rapide. Il remonte le col de sa cape, cachant ainsi l'essentiel de son visage. Seul un nez crochu apparait ainsi que de longs cheveux noirs et graisseux.
Cette conférence est d'une rare inanité. Ces américains n'ont aucune culture, ni savoir vivre. Et leur école n'est qu'un ramassis de prétentieux. Il se demande bien pourquoi, Dumbledore a tellement insisté pour qu'il vienne à cette conférence annuelle des sorcières et sorciers de l'Amérique du Nord.
Mais pour l'instant, c'est autre chose qui perturbe l'éminent professeur Severus Rogue. Un sentiment confus d'une chose impossible. Il veut en avoir le cœur net et cherche depuis plus de deux heures des marques de magie que seul un sorcier d'exception comme lui peut percevoir. Ce froid, cette brume qui semblent venir du fleuve et qui pourtant suivent une direction précise, ne peuvent pas être naturelles en plein été. Pourtant, si son raisonnement est confirmé, cela voudrait dire que la situation du monde des sorciers va terriblement se compliquer.
Il se retrouve dans un quartier qu'il ne connait pas mais qui lui rappelle celui où il vit à Londres. Des maisons délabrées, entrepôts abandonnés, usines fermées. Le genre de lieux où personne ne vient te déranger. Il entend des déflagrations de plus en plus fortes. Il s'en rapproche, hâte son pas. Il stoppe sa marche brusquement. Le givre sur les murs, le brouillard poisseux et surtout, cette sensation de désespoir qui imprègne l'atmosphère. Il ne s'est pas trompé, sans les voir, il sait qu'ils sont là. Combien sont-ils, là est toute la question. Les détonations se sont interrompues. Le bâtiment face à lui semble avoir subi un bombardement aérien. Il sort sa baguette de la poche intérieure de sa cape et entre. Il ne se pose même pas la question du danger, il sait qu'il doit intervenir très vite.
Ils sont là ! « Spectrum Patronum ! » Une biche argentée, forme translucide d'une intense luminosité, fonce sur les Détraqueurs. Son halo remplit la totalité de l'espace. Elle les repousse, les obligeant à abandonner leurs victimes. Ils ne peuvent rien contre la force des sentiments de bonheur qui rend ce sortilège invulnérable. Le combattre, c'est disparaître. Ils reculent, puis d'un coup s'éparpillent et s'enfuient. Le givre fond aussitôt, avec la chaleur revient l'espoir.
« Putain, c'est qui cet épouvantail ? Et les autres qui se cassent. » Le Vautour analyse très vite la situation. Le bout de bois que tiens dans sa main l'autre abruti ne l'inspire pas. Un repli stratégique s'impose. « Un tient vaut mieux que deux tu l'auras. » pense-t-il. Profitant de la lumière qui le cache de Rogue, il s'approche de Naomi toujours inanimée. Un sourire carnassier déforme sa bouche. « Allez viens avec moi ma poulette. On va faire un petit tour. » Il la prend dans ses bras, repère une brèche où il peut sortir et une fois dehors, ouvre ses ailes et s'envole dans la nuit avec sa proie.
Spiderman se relève péniblement. Il ne comprend rien à ce qui se passe. Il n'a jamais ressenti une telle chose, comme si sa vie s'enfuyait, inexorablement. Il ne pouvait rien faire, hypnotisé par ces créatures sorties de l'enfer. D'ailleurs, d'où viennent-elle ? Il n'en a jamais vu de telles sortes. Des nouveaux alliés du Vautour ? Il se retourne, le cherche, il a disparu. L'homme araignée crache sur le sol de dépit. Et dire qu'il avait réussi à la neutraliser. Et pourquoi se sont-elles enfuies ? Il se souvient d'une lumière intense. Sa tête lui tourne. « Merde les filles. »
Il s'avance, une forme noire est penchée sur le corps de l'une d'entre elle. « Ils ne sont pas tous partis. » Il serre ses poings, tourne les poignées, deux filets partent vers leur cible.
« Protégo ! » Un bouclier immatériel d'une couleur légèrement bleuté se crée où la toile vient s'écraser.
« Décidément, j'ai pas de chance. » Il fait une moue de résignation. « Tant pis. » Il s'élance prêt à se jeter sur la chose. Une main se lève. « Vous n'auriez pas du chocolat sur vous ? » Spiderman coupe son élan. « Pardon ? » La créature parle. Un visage cireux encadré de cheveux filandreux se révèle. Elle a un regard perçant, inquisiteur. Le même regard que son ancien prof de biologie du collège.
« Du chocolat. »
« Heu … du chocolat ?»
Séverus détaille le jeune homme affublé d'une drôle de combinaison qu'il a face à lui. Les ados s'habillent n'importe comment aujourd'hui. En plus, il n'a pas l'air très futé. « Oui, du chocolat. » dit -il impatient.
Spiderman fouille ses poches. « J'ai des M& M's. J'aime bien en croquer deux ou trois pendant une bagarre. Ah, oui, … » Un sourire de satisfaction lui vient. « J'ai un Mars. » Il sort un gâteau dans un emballage totalement écrasé. « Il a un peu souffert … » Il vérifie la date de péremption. « … mais Il est encore bon. »
Séverus soupire. « Ça ira. Donnez-le-moi et mettez-vous face à moi de l'autre côté du corps. »
Spiderman se raidit. « Mais que vas-tu lui faire ? Et qui est-tu ? » Il se remet en position de combat.
Un nouveau soupir s'élève. « Qu'allez-vous lui faire ? Et qui êtes-vous ? Un peu de respect jeune homme, nous n'avons pas élevé les trolls ensemble, que je sache. » Damnés américains pense-t-il. « Je suis le professeur Séverus Rogue, Maître des potions du collège de Poudlard. »
« Un prof, j'en était sûr » marmonne Spiderman.
« Et je dois vite la ranimer. L'effet des Détraqueurs sur un moldu peut être dévastateur si on n'agit pas rapidement. »
Tout en parlant, Rogue passe ses mains au-dessus du torse d'Emily. Il se met à psalmodier dans une langue inconnue, une légère aura se forme. « D'ailleurs je suis étonné que vous soyez déjà rétabli. Allez, placez-vous correctement et tenez-lui la tête, s'il vous plait. »
Tout en s'exécutant, Spiderman redresse ses épaules. « C'est normal, je suis un Super Héros. »
Séverus ne peut s'empêcher de lever un sourcil. Il prend une fiole dans une poche intérieure de sa cape.
Spiderman continu. « C'est quoi un Détraqueur ? Ce sont les fantômes qui nous ont attaqués ? Et Poudlard, c'est où cette école ? Maître des Potions ça veut dire quoi ? Vous êtes un magicien, hein ? Comme David Copperfield ? Et quel rapport vous avez avec Le Vautour ? »
Rogue s'exaspère. « Le Vautour ? Je ne connais pas de Vautour. Peut-être un Phoenix mais ce n'est pas le moment des questions. » Il verse quelques gouttes d'un liquide légèrement fumeux et d'une couleur bleu qui vire au rouge quand il touche les lèvres d'Emily. « Elle se réveille. »
Emily ouvre les yeux. Le visage de Rogue est penché au-dessus d'elle. Elle pousse un cri.
« Calme toi, ce n'est pas une des bestioles qui nous a attaqué. Moi aussi je l'ai cru parce qu'ils sont habillés pareil mais en fait je crois que c'est un gentil. » Spiderman lui renvoie un sourire en lui faisant un clin d'œil. Rogue le foudroie du regard.
« Que s'est-il passé ? » Emily essaie de se relever. Rogue la retient. « Vous êtes encore faible. Tenez croquez un bout de ce … » Il hésite sur le nom qu'il doit donner à la chose écrasée et sans forme qu'il tient à la main. « … biscuit. »
Emily fait une grimace et secoue la tête. « Non merci. Je ne mange pas ce genre de chose, il y a de l'huile de palme et de toute façon, je suis végan. Ou est Naomi ? » Une angoisse terrible l'étreint. Un nouveau cri sort de sa poitrine. « Naomi ! ». Il devient roque. « Naomi ! » Elle se lève brusquement, Rogue et Spiderman ont toute les peines du monde à la retenir. Elle tombe à genoux, leur échappe, marche à quatre pattes vers le dernier lieu où elle a vu Naomi, s'écorchant les genoux et les mains sur les gravats mélangés à du verre et du fer qui jonchent le sol.
« Merde, c'est vrai la deuxième fille, la blonde, elle est passée où ? »
Rogue interroge Spiderman du regard. « Elles étaient deux ? » Ce dernier se précipite vers Emily. « Calme toi. On va la retrouver. » Elle lève un regard suppliant vers lui, nimbé de larmes. « Elle s'appelle Naomi c'est ça ? » Elle opine de la tête. « Et toi ? » Elle semble faire un effort insurmontable. « Emily. » Spiderman s'accroupit près d'elle. Il plante son regard dans le sien. « Je la retrouverai, où qu'elle soit. Je te le jure. Je suis Spiderman et je n'ai qu'une parole. »
Ils voient Rogue brandir une baguette. « Révélo ! »
« Putain, un sorcier » s'exclame Spiderman.
Rogue secoue la tête. « Elle n'est pas là. »
« Non, vous vous trompez. » Emily rampe vers un tas de pierre et essaie de les soulever.
Spiderman la prend doucement par les épaules. « Il a raison Emily. Naomi n'est plus ici. Mais je sais qui l'a enlevée. » Ses yeux deviennent durs. « Et il paiera pour cela. »
« Vous voulez parler de cet oiseau qui nous poursuivait ? »
« Ce n'est pas un oiseau, c'est un homme. Il s'appelle, Le Vautour. »
« Mais pourquoi ? Que veut-il ? »
« Je le découvrirai. » Des sirènes se font entendre au loin. « Ne restons pas ici. La Police va débarquer et nous n'avons pas le temps de leur répondre. Je propose que nous nous mettions à l'abri. Professeur Rogue, vous vous joignez à nous ? Je suis sûr que vous êtes plein de ressource, votre aide pourrait être précieuse. »
« Volontiers. J'ai moi aussi des réponses à trouver. »
« Par contre, je ne peux amener dans les airs que mademoiselle. Vous trouverez un taxi ? »
Severus a un rictus. « Donnez-moi l'adresse et je vous y attendrai. »
« Appartement de monsieur Stark, immeuble des Industries Starck. Vous connaissez ? »
« Difficile de ne pas connaître cet immeuble démesurément orgueilleux. »
Spiderman fait mine de ne pas avoir entendu cette remarque. « Par contre, les taxis risquent d'être moins rapide que moi. » Il ramasse le sac à dos d'Emily.
« Mais qui vous a parlé de taxi ? » Et Rogue disparait dans un tourbillon sous le regard effaré d'Emily et Spiderman.
