Au pied d'un arbre mutilé, une couche de branche recouvrait le sol. À l'ordinaire, leur présence n'aurait émut personne, mais là, c'était l'entrée. La porte. Celle qui, une fois passée, ne te laisse plus repartir. Celle qui, même cachée, te nargue, t'agace, te défie de l'ouvrir. La porte vers l'enfer rouge. Ce n'était pourtant qu'une simple trappe de bois. Décorée de gravure, aucune trace de moisissure, innocente de par son allure. Une simple trappe de bois, mais gardienne d'un grand secret. Secret transmis uniquement par le bouche à oreille aux personnes jugée digne d'en connaître la teneur. C'est ainsi, qu'une fois par semaine, les élèves de Poudlard se réunissaient, habillés de grande cape noire pour se fondre dans la nuit, et marchaient ensemble vers la Forêt interdite.

Leurs capuchon descendant sur leur visage pour masquer leur identité, ces ombres se faufilaient sans un bruit jusqu'à la trappe. Celui au bracelet d'argent s'avança et l'ouvrit. Dans un silence total, les pieds descendirent l'étroit escalier, se gardant de faire le moindre son. Au bas, les têtes se découvrirent, un sourire barrant la plupart des visages, les yeux pétillants d'anticipation. Derrière une vitre, un sorcier récupérait les capes et les sacs, débarrassait les femmes de leurs parures d'entrée et les hommes de celles de sortie. Le poignet aux reflets métalliques s'approcha d'un mur et resta quelques secondes sans bouger, faisant languir volontairement ses compatriotes. Il entendit un grognement sourd parvenir de derrière lui et comprit que l'attente avait assez durée. Plongeant la main dans sa poche, l'homme en ressortit sa baguette et, sans prononcer un traître mot, la pointa vers la paroi qui lui faisait face. Un mouvement sec et cette-dernière se tassa sur elle-même, laissant place au passage. Laissant place au couloir qui menait vers l'enfer rouge.

Les élèves rentrèrent sans plus de cérémonie. Leurs rétines aux lueurs narquoises s'acclimatèrent facilement à la lumière tamisée de la pièce, leurs tympans vibraient au rythme de la musique sensuelle qui jouait. Ce fut enfin son tour de passer dans le portail. La voix rauque de la chanteuse retentissait dans ses oreilles et la vision de tous ces corps se mouvant les uns contre les autres lui donna chaud. Trop chaud. Elle alla au bar, calait un whisky pur Feu et en commandait déjà un autre. Sa robe noire lui collait à la peau, faisant sentir la tension encore plus étouffante. Accoudée au comptoir, elle observait avec intérêt les mouvements à la limite de l'érotisme qu'effectuaient les danseurs. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier et souris devant ce spectacle des plus agréable. Les courbes voluptueuses et incontestablement féminines se frottaient, sans pudeur pour certaines, aux corps puissamment masculin qui, les mains sur leurs hanches, les faisaient basculer d'avantage dans le nuage de luxure.

-Granger?

Elle tourna la tête vers la source du souffle chaud qui avait murmuré à son oreille. Elle fronça les sourcils en reconnaissant son interlocuteur et ne fit qu'un bref hochement de tête pour le saluer. Elle retourna aussitôt à sa contemplation des danseurs sensuels sur la piste.

-Je ne te savais pas aussi sexy Granger, lui dit-il. Elle regarda Malfoy, étonnée. Venait-il de lui faire un compliment?

-Pour une Sang-de-Bourbe, rajouta-t-il avec un sourire narquois. Un compliment certes, mais il ne fallait tout de même pas oublier l'insulte à la suite. J'observais le Serpentard avec un sourire et lui répliquai :

-Tu n'es pas mal non plus… si on oublie ta face de fouine! Je vis ses yeux devenir orageux et ses lèvres se serrer. Il se rapprocha de moi jusqu'à ce que nos deux corps se frôlent sur toute leur longueur. Mon regard soutenait le sien sans ciller quand soudain, la voix du Dj nous parvint, brisant la bulle de tension qui s'était forgée entre nous.

-Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue dans cet enfer rouge, dit-il de sa voix de ténor. Ce soir, le sang ne coule plus, la douleur a disparu, seul le plaisir a survécu. Profitez de cette soirée pour la faire vôtre, prononça-t-il plus bas en regardant les hommes de la place. Alors que le monde détournait leur attention, croyant le discours habituel finit, l'homme réclama à nouveau la parole.

-Ce soir, je lance un défi aux demoiselles ici présentes. Je demanderais à tous de se mettre sur les côtés de la piste je vous prie.

Pendant que les danseurs laissaient place à un grand cercle au centre de la pièce, le Dj descendit de l'estrade et vînt au milieu, visible de tous. D'un coup de baguette, il fit apparaître un poteau de métal. Des petits sourires se formaient sur les visages masculins, se doutant fortement de la teneur du défi.

-Ce soir, je vous lance un défi. Gente féminine, toi qui as de si belles formes, ne comporterais-tu pas une courageuse parmi tes rangs? Une femme suffisamment audacieuse pour venir danser ici, au milieu de ce cercle de prédateurs. Dans cinq minutes, la jeune femme, s'il y a, n'aura qu'à se placer à côté du poteau et la musique commencera. À vous de choisir mesdames.

Les murmures qui avaient commencé à se faire entendre lors du discours devinrent un véritable brouhaha. Qui oserait se donner ainsi en spectacle?

-Dommage pour toi Granger, me dit une voix. Je me rappelais brusquement de la présence de Malfoy à mes côtés et lui jetais un regard interrogateur.

-Il faut être une femme pour aller danser, précisa-t-il. Je serais les dents et ravalais une réplique acide. Je ne suis pas une femme peut-être? N'était-ce pas le même odieux serpent qui m'avait fait un compliment, il y a de ça dix minutes? Je le regardais fixement et approchais mon visage du sien. Malfoy fit une moue séductrice et s'avança également. Je souris, et juste avant que je touche ses lèvres, je déviais sur sa joue. Une légère pression, aussi brève qu'un souffle. Je m'éloignais rapidement de lui, souriant de plus belle sous son regard noir, et m'avançais au milieu de la piste, empoignant le poteau, attendant la musique.

Le silence se fit au fur et à mesure que les élèves me remarquèrent. Une femme avait fait son audacieuse et avait été au centre des pointes de mire des regards envieux, désireux et meurtriers. Les hommes s'installaient confortablement dans l'attente d'un bon spectacle, les filles regardaient avec envie son courage. Drago, toujours accoudé au comptoir observait la jeune femme au centre de la salle. Ses jambes musclées paraissaient plus longue grâce à ses talons aiguille, sa robe devait à peine descendre quelques centimètres en-dessous de ses fesses. Elle semblait avoir une bonne poitrine qui, galbée dans ce bout de tissu noir et moulant, paraissait encore plus désirable. Le sourire du serpent blond s'accentua sur ses lèvres, tandis que ses yeux s'obscurcissaient de désir. Sang-de-Bourbe ou pas, une partie de plaisir n'était jamais à refuser, selon lui. Surtout si la fille se révélait être en courbe aux bons endroits. Étant aussi la meilleure amie de son ennemi, elle occupait la place toute désignée pour avoir sa victoire personnelle sur saint Potter et une nuit de folies assurée. Soudain, les pensées de Drago s'estompèrent pour laisser place à la musique.

Son corps bougea. Son postérieur roula vers la droite, illustrant le premier son de la chanson. Le rythme embarqua, les paroles par-dessus et elle fut partie. Ses seins marquaient les temps, ses jambes la menaient au sol, s'écartaient de façon lascive et la firent remontrer, ses fesses contre le poteau. Elle tourna autour de lui, s'y enroula et grimpa vers la cime, tout en se déhanchant de manière indécente. Les yeux étaient fixés sur Hermione, personne n'osait détourner son regard. Elle se mouvait avec une fluidité féline qui la rendait à la fois sensuel, innocente et provocatrice.

Une fois en haut, elle balaya la salle des yeux et s'arrêta sur un blond accoudé au comptoir. Sa bouche s'étira en un sourire et elle se mordilla la lèvre inférieure. Le rythme de la chanson s'arrêta à deux reprises, à la première détonation, elle se laissa tomber, toujours enrouler au poteau, et elle se rattrapa à la deuxième, à seulement quelques espaces du sol. À la vue de sa chute, les respirations s'étaient bloquées, se relâchant toutes au même moment alors qu'elle revenait sur ses pieds. Elle se caressa de manière sensuelle, effleurant l'intérieur de ses cuisses en rejetant la tête en arrière. Ses mains remontèrent lentement sur sa poitrine, sur son cou, pour finir dans ses cheveux, le corps arquer pour s'exposer. La musique arriva à son apogée, le dernier son retentit sur la piste et le corps fixé par les rétines avides se laissa choir sur le plancher. Hermione resta allongée sur le parquet chaud, reprenant son souffle.

Personne n'osait parler. Personne n'osait bouger. Tous se remémoraient le spectacle dont ils venaient d'être témoin et essayaient de l'associer à son auteure, Miss-Je-sais-tout. Ils la fixaient de leurs rétines dilatées, les hommes avec un désir proéminent et les femmes avec envie et admiration. Le corps de la Gryffondor était encore sur le sol, haletant, allongé de tout son long aux yeux de tous. La tension de la pièce s'était multipliée durant la prestation, laissant tout le public en proie à des envies très primaires.


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-Dagnash