Les persos de ff7 ne m'appartiennent pas bla bla bla
Un petit OS sur ce moment si particulier qui nous a tous fait fondre en larmes (si si) quand Zack perd la vie et que Aerith le sent...
Rien de très joyeux mais j'avais "besoin" de le faire, ça hantait mon esprit tourmenté depuis trop longtemps...
Si après ça vous êtes déprimé, passez zyeuter "petit délire du lundi" et son interprétation de Orellia "Le journal du Lundi" ça devrait vous rendre le sourire, je n'aimerais pas rendre qui que ce soit déprimé comme un chocobo :)
(quoi, j'ai pas cité Cloud cette fois ! J'ai juste dit Chocobo, si on ne peut plus dire Chocobo maintenant, où va le monde ?)
Bref...
Bonne lecture :)
Ce matin-là, un soleil timide dardait ses rayons dans la chapelle, des rayons lumineux mais dépourvus de toute chaleur dans la brume pénétrante de l'aube naissante.
Comme chaque jour, Aerith s'occupait avec soin de ses fleurs, « de leurs fleurs », à genoux dans la mousse fraîche et encore humide de rosée. Les fleurs rendaient les gens si heureux autour d'elle, que ce soit l'amoureux transi pour déclarer son amour à sa dulcinée ou l'homme attentionné pour sa femme qui venait de mettre au monde leur enfant, ou encore cette dame âgée qui chaque jour lui en achetait une en mémoire de son mari disparu à la guerre. Le fait de contribuer au bonheur somme toute éphémère de ces inconnus emplissait Aerith de fierté et de joie, ayant l'impression d'adoucir ainsi le quotidien souvent difficile, touchant du doigt son rêve d'améliorer le monde. « Midgar fleurie, porte-monnaie rempli ».
Ce matin-là cependant son cœur lui semblait plus lourd qu'à l'accoutumée, toutes ces questions qu'elle se posait depuis maintenant quatre longues années lui revenaient à l'esprit en un essaim brouillé qui se cristallisait autour d'une seule et pesante question « Quand reviendrait-il ? »
D'autres auraient déjà abandonné depuis longtemps mais pas Aerith. Elle avait la certitude inexplicable qu'où qu'il soit il pensait à elle, à eux, à leur avenir, à tous ces rêves communs qu'ils n'avaient jamais évoqué de vive voix mais qu'ils partageaient en silence quand il la tenait dans ses bras réconfortants.
Elle lui avait fidèlement écrit toutes les deux semaines, des lettres somme toute insignifiantes et naïves pour un inconnu mais emplies d'amour et de complicité pour son soldat bien-aimé. Elle y racontait mille petites choses du quotidien et lui faisait savoir combien il lui manquait mais qu'elle l'attendrait le temps qu'il faudrait. Et elle l'avait attendu, vaillamment. « Reviens vite ».
Mais depuis peu, le doute s'était infiltré dans son cœur tel un froid courant d'air, prenant peu à peu sa place à l'espoir. Elle n'aurait su dire pourquoi mais elle se sentait depuis bien seule et bien démunie. Elle ne savait finalement pas grand-chose de lui, même pas l'endroit où il se trouvait. Se pouvait-il qu'il ait refait sa vie ailleurs sans elle ? Qu'il l'ait tout simplement oubliée ? Loin toutes les promesses d'avenir ensemble, ces nombreux projets de tout jeune couple, la tête dans les étoiles, le sourire aux lèvres ?
Son cœur se serrait chaque fois que ces pensées l'envahissaient, elle ne pouvait se résoudre à croire de telles choses mais l'attente était longue et elle se sentait terriblement seule, aussi elle avait décidé que cette lettre serait la dernière. « Reviens-moi »
Elle attendait toujours une réponse, aussi maigre soit-elle, mais son intuition affûtée lui affirmait qu'il ne répondrait pas. Et pourtant elle sentait qu'il était à nouveau comme connecté à elle, elle pouvait jurer qu'il pensait à nouveau à elle, sa présence se faisant plus marquée au creux de son cœur ces temps.
Mais aujourd'hui, plus que n'importe quel autre jour il y avait aussi autre chose, une tristesse lancinante, sourde et douloureuse tout au fond de son être.
Elle repensa à ces trop courts moments partagés ensemble, leur rencontre quand il avait atterri dans la chapelle, la prenant pour un ange, il l'avait défendue face aux monstres, la faisant se sentir en sécurité à ses côtés, il y avait aussi son sourire, sa fierté quand il lui avait construit son chariot à fleurs pour rendre plus concrète leur mission commune « Midgar fleurie, porte-monnaie rempli », ce ruban rose qu'il lui avait offert et qui ne la quittait plus depuis ce jour. Il se montrait toujours confiant et optimiste…
Tous ces souvenirs firent naître sur ses lèvres un timide sourire.
Aerith sentit une goutte de pluie froide sur sa joue et releva la tête vers le ciel qu'elle avait appris à ne plus craindre grâce à lui, et tandis que les gouttes s'intensifiaient son espoir s'atténuait. Quelque chose n'allait pas. « Zack ? »
Son cœur se bloqua et elle eût du mal à trouver son souffle pendant quelques secondes qui lui semblèrent une éternité. Il lui semblait entendre des balles siffler tandis qu'une vive douleur envahissait son corps de toute part. Elle joignit ses mains, et avec toute l'énergie du désespoir elle adressa une prière silencieuse à la Planète, que son bien-aimé soit protégé et que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve mais tandis qu'elle tentait de se convaincre son cœur lui savait déjà la réalité. « Zack… »
Les souvenirs la submergèrent, son visage, son sourire, ses yeux, sa voix, leurs projets, les larmes roulèrent sur ses joues et impuissante elle concentra toutes ces pensées vers lui, même si elle ne pouvait plus rien faire à présent. Son cœur se serra encore comme pris dans une chape de plomb glacée et impitoyable.
Tandis que les larmes inondaient à présent ses joues, elle sentit sa présence l'entourer comme une vague de chaleur réconfortante et l'entendit la saluer dans sa tête, le sourire dans la voix comme toujours, comme pour lui dire « tout va bien maintenant » et elle esquissa un pâle sourire en portant sa main à son cœur. Il serait toujours à ses côtés à présent, son âme pure ayant rejoint la Rivière de la Vie. Son Héros. « Adieu mon Héros.. »
Elle resta ainsi un long moment, le soleil revint peu à peu mais ses rayons ne suffisaient pas à la réchauffer, elle devait continuer à vivre pour eux mais il lui faudrait du temps pour réapprendre à sourire. Elle se leva, s'essuya les joues et contempla un instant les fleurs. Midgar fleurie, porte-monnaie rempli, elle devait accomplir à présent seule leur mission et elle le ferait, en son honneur. Aerith se dirigea vers la porte de la chapelle, sans un regard en arrière, bien décidée à rejoindre la plaque. « Pour toi, pour toujours »
Voilà, en espérant que cela vous aie plu ...
(*s'en va écouter Old Money et manger du chocolat...*)
Bonne journée à toutes et à tous !
