Titre : Le Pitpoulpe de Mister Pennycuik Shomburgk

Auteur : Stupid Axolotl, l'urodèle néoténique dépigmenté

E-mail : shannaxolotl@yahoo.com.mx

Disclaimer : Je ne possède rien ni personne, pas même un seul plant de botryche lunaire. Par contre, je possède une collection de pieuvres en peluche, deux homards en éponge et un axolotl en tissu cousu main by myself.

Avertissement : Un peu d'angst et beaucoup de biologie. PG, on va dire.

J'utilise les noms anglais pour les personnages, mais pas forcément pour les objets et lieux.

POV de Draco + narration

Paroles entre guillemets, pensées en italique

Et puis, Goyle est un peu 'out of character' parce que trop perspicace .

Résumé : Draco Malfoy voit sa vieille peur des plantes ravivée par un cours de bota, contracte une dette importante envers Harry et se trouve entraîné malgré lui dans une affaire de conflit de pouvoir chez les Slytherins : Bref, rien ne va plus pour lui !

Chapitre 1 : La fougère hématophage

Chapitre 2 : Un réflexe malheureux ?

Chapitre 3 : Le pitpoulpe de Mister Pennycuik Shomburgk

Chapitre 4 : Un accès de phytophobie

Chapitre 5 : Kendrew

Chapitre 6 : L'implosion de la maison Slytherin

Chapitre 7 : Chez les Malfoy

Chapitre 8 : 'Au Préphanérogamme adipeux'

Chapitre 9 : Le dressage de Kendrew

Chapitre 10 : Une pluie de poulpes pourpres







Chapitre 1 : La fougère hématophage



Mais à présent, Draco s'acheminait vers la serre principale pour le cours de botanique. Il était un peu en avance, il n'y avait encore personne, ni dans la serre, ni à ses abords. Pourtant, les quatre maisons y étaient attendues. Les cinq derniers cours avaient été consacrés en leur totalité à la préparation de celui qui arrivait. Draco ne savait pas trop à quoi s'attendre, car durant les cours précédents il n'avait pas été question d'une seule plante, mais de nombreuses d'entre elles, spécifiquement, toutes celles qui sont dangereuses autrement que par ingestion.

Draco redoutait ce cours. Il n'aimait pas la botanique. Pas du tout. Mais jusqu'à maintenant, il avait pu garder secrète cette faiblesse idiote : Il craignait les plantes. Oui, lui, Draco Malfoy, avait la phobie de tout ce qui est vert et photosynthétique. Néanmoins, il avait appris à contrôler sa peur lorsqu'il s'agissait de plantes classiques, celles qu'il avait du rencontrer chaque jour dans les jardins ou les forêts. Mais ces plantes dangereuses. C'était autre chose. Il savait bien qu'aujourd'hui il lui faudrait étudier une de ces plantes, mais il ne savait pas laquelle.

Certaines pouvaient être écartées, celles qu'ils avaient déjà étudiées et celles qui étaient trop dangereuses. Jamais un professeur responsable ne mettrait ses élèves en face d'un pavot cornu glauque ou d'un botryche lunaire. Draco frissonna en pensant à ces plantes abjectes et à leurs suçoirs en croissants de lune. Une fois installés, les suçoirs sont très difficiles à retirer, ils pompent rapidement tout le sang de leur victime, entraînant la mort par anémie. La seule façon de s'en débarrasser est de sectionner la plante entre la tige et les suçoirs, mais ceux-ci sont tellement nombreux, et l'affaiblissement tellement rapide que la lutte est souvent désespérée.

Pour ce qui était des plantes déjà étudiées, il y avait bien sûr les mandragores, étudiées en seconde année, et qui avaient permis de dépétrifier les élèves attaqués par le basilic. Ils avaient également étudié la digitale, dont une espèce, non contente d'être seulement toxique, a tendance à projeter son poison autour d'elle dès qu'on approche. Et l'aristoloche-boa, avec ses feuilles immenses et ses tiges volubiles qui étranglent volontiers l'herboriste imprudent, mais qui, une fois réduite en poudre, donne un très bon antipsychotique (et l'on sait combien la consommation de tels médicaments est importante chez les professeurs d'Hogwarts). Alors qu'il réfléchissait, se demandant toujours quelle plante serait étudiée, les premiers élèves arrivèrent.

Parmi eux était Neville Longbottom, visiblement très excité à l'idée du cours qui s'annonçait. Il fait bien de se réjouir maintenant, se dit Draco, car c'est bien la seule matière dans laquelle il aura la moyenne. Il s'apprêtait à en faire la remarque à haute voix quand il se rappela que Neville passait le plus clair de son temps dans les serres et avait les faveurs de Mrs Sprout. Peut-être savait-il déjà quelle plante ils allaient étudier. Peu de chances qu'il me le dise, même s'il le sait, mais je peux toujours essayer, estima Draco. Il lui demanda alors, d'un ton neutre et détaché :

« As tu une idée de ce que l'on va faire aujourd'hui ? » A peine avait-il fini de poser sa question qu'il entendit derrière lui la voix irritée de Ron Weasley :

« Pourquoi te le dirait-il, Malfoy ? »

Ledit Malfoy se retourna. Il y avait Harry Potter, entouré comme d'habitude de Ron et d'Hermione Granger. S'ensuivit alors l'habituel échange d'insultes auxquelles Draco répondit de façon mécanique. Il n'avait pas le c?ur à cela. Il pensait au cours et était de plus en plus angoissé. Et Neville savait, n'est ce pas ?

La plupart des élèves étaient arrivés à présent. Ils étaient tous là, en petits groupes, devant la serre. Justement, le professeur Sprout arrivait également. Elle ouvrit la porte de la serre, y entra, et les élèves la suivirent lentement. Neville se pencha vers Draco.

« Tout ce que je peux te dire », chuchota-t-il, « c'est que dans quelques minutes, nous aurons sans aucun doute le droit au spectacle amusant de ta lâcheté ».

Draco n'eut pas le temps de répliquer : Neville s'était perdu dans le flot d'élèves. Il eut tout de même le temps de voir le sourire que la remarque avait amené sur les lèvres d'Harry. Draco fulminait. Mais il fut à ce moment là rejoint par Crabbe et Goyle, ce qui, à défaut de le calmer, le soulagea quelque peu. Même s'il ne se l'avouait pas, il se sentait quand même plus à l'aise avec ses sbires.





« Bon, maintenant que vous êtes tous installés. » Professeur Sprout promena ses yeux tout autour de l'immense table devant laquelle les étudiants se tenaient debout, « nous allons pouvoir commencer. Nous allons aujourd'hui étudier une plante très dangereuse, mais si vous suivez mes instructions, il n'y a aucun danger. Je fais ce cours depuis des années et il n'y a jamais eu d'accidents. Mais rappelez-vous bien, suivez scrupuleusement mes instructions ! » Elle fit une pose. « Nous allons étudier le botryche lunaire ! »

A ces mots, les étudiants qui connaissaient la plante poussèrent un cri horrifié, ce qui fit craindre le pire à ceux qui ne la connaissait pas encore. Draco blêmit.

« T'as raison Neville, ricana Ron, Malfoy est déjà tout blanc, et. » Ron s'arrêta quand son regard croisa celui de Mrs Sprout.

« Calmez-vous ! réclama-t-elle, « Je veux le silence absolu pendant que je vous indique la marche à suivre ! » « D'abord, je vais vous présenter la plante. » Elle disparue par une petite porte et revint avec une frêle plante qui ne devait pas faire plus de 50 cm de haut, avec des frondes délicates en demi-cercle qui rappelaient par leur côté fripé les feuilles du Ginkgo biloba. Pourquoi ne pas plutôt étudier cet inoffensif arbre? pensa Draco peu courageusement.

« Comme vous le voyez, » repris le professeur, « il s'agit d'une Fougère, de la famille des Ophioglossacées. Qui peut me dire quelle caractéristique morphologique principale fait différer les Ophioglossacées des autres Fougères ? » Hermione leva la main.

« Oui, Miss Granger ? »

Hermione se pencha un peu plus vers la table et expliqua : « Contrairement aux autres fougères, les frondes des Ophioglossacées ne croissent pas sous forme de crosses. »

« Exactement ! » confirma Mrs Sprout. « Peux-tu nous dire autre chose sur cette famille ? »

Hermione sourit et reprit : « Les Ophioglossacées sont divisés en deux genres : les Ophioglossum au sens strict et les Botrychium. Les Ophioglossum, dont le nom veut dire 'langue de serpent' en grec, ont des frondes entières, ovales ou lancéolées, et des sporanges en épis simples, tandis que les Botrychium ont des feuilles découpées, et leurs sporanges sont en panicules ou en grappes. D'ailleurs, botrychion veut dire 'petite grappe'. »

« Très bien » ! félicita le professeur, « Maintenant, je vais vous en dire plus sur cette espèce là », dit-elle en désignant la plante qu'elle venait de poser au centre de la table. « Botrychium lunaria, le Botryche lunaire, encore appelé 'Herbe à la lune'. C'est la seule espèce dangereuse. Autrefois, elle était aussi inoffensive que ses cousines. On la trouvait en France et en Suisse, où elle était tout de même déjà évitée, car elle avait la réputation de déferrer les chevaux qui marchaient dessus. Mais vous voyez bien qu'on est ici bien loin de cette terrible réputation qu'elle a maintenant. En effet, à la suite de mutations inexpliquées, cette plante est devenue hématophage. Dès que quelqu'un s'en approche, elle lance ses suçoirs et commence à sucer le sang. A partir de ce moment là, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser. On peut essayer d'arracher la plante de façon à ralentir le phénomène, mais c'est souvent inutile. La plupart du temps, cela se termine par la mort de la victime. »

Tous les élèves s'éloignèrent précautionneusement de la table au milieu de laquelle était posée la plante.

« Ne vous inquiétez pas, celui-ci est ensorcelé. Je vais vous expliquer comment le maîtriser, puis je le réveillerai et vous pourrez tenter à votre tour de le mettre hors d'état de nuire. Si vous restez éloignées, il n'y a aucun risque : il est incapable de lancer ses frondes à plus de 30 cm. » Les élèves apprécièrent d'un air satisfait le bon mètre qui les séparait de la plante. « Regardez bien » s'exclama le professeur Sprout. Elle pointa de sa baguette le botryche déjà figé. « Je vais d'abord le réveiller, puis je vous montrerai comment le stupéfier. 'Lunariafidgetum !' »

La plante se secoua et émit une sorte d'éternuement, envoyant des spores partout. Les élèves reculèrent.

« Il n'y a pas de danger » déclara Mrs Sprout, « les spores sont inoffensives dans de telles conditions environnementales. Regardez-moi bien maintenant. 'Lunariafigeafuzz !' »

Le botryche s'arrêta soudainement de se balancer. « Voilà. » Elle réveilla à nouveau le botryche. « A vous maintenant. Et n'oubliez pas, NE VOUS APPROCHEZ PAS TROP PRES ! »



Les premiers élèves qui tentèrent leur chance ne réussirent à rien, mais au bout d'un moment, une fois que de nombreux sorts furent lancés en même temps, on put voir le botryche s'immobiliser par moments. Mais cette stupéfaction n'était que de courte durée.

« Comme vous le voyez » commenta Mrs Sprout, « ce sort n'est pas très difficile à lancer, mais il n'a pas forcément des très bons résultats. Pour être sûr qu'il marche bien, il faut avoir un peu d 'expérience et savoir à quel moment le lancer. Vous voyez comment le botryche se balance ? Regardez ! A un moment donné, il soulève ses feuilles et l'on voit la tige dénudée. C'est à ce moment que le sort est le plus efficace. »

Cette fois, ils eurent plus de succès. Une fois qu'ils eurent pétrifié convenablement le botryche, le professeur repris le pot et le cala sous son bras.

« Bien. Maintenant je vais poser la plante sur cette petite table et chacun d'entre vous viendra la pétrifier tour à tour. Je la place assez loin quand même, de façon à ce qu'elle ne puisse pas vous atteindre. Car à partir du moment où elle s'est accrochée, un simple sort de stupéfaction ne suffit souvent plus. » Elle posa la plante et la réanima.

« Toi, commence donc, » dit-elle en désignant un Ravenclaw qui se tenait debout pas très loin de Draco, lequel se crispa un peu, ce qui n'échappa pas à Ron.

« Regarde, Harry, » souffla celui-ci, un peu fort. « Malfoy s'inquiète car il passe dans les premiers. »

L'élève de Ravenclaw avait réussi l'enchantement, de même que l'Hufflepuff qui le suivait.

« Et ce ne sont pas ses stupides copains qui vont le tranquilliser » remarqua Harry alors que Crabbe envoyait des sorts dans tous les sens sans le moindre résultat. Draco écoutait, mais feignait de ne pas entendre. Il se concentrait sur la plante qu'il n'avait pas du tout envie d'affronter.

« C'est bon Crabbe, laisse tomber, tu essayeras plus tard » soupira le professeur au vu du manque total de résultat des sorts du susdit Slytherin. « A toi » dit-elle à Draco, qui hésita beaucoup avant de s'approcher de la table.

« Malfoy a peur des plantes » gloussa Ron.

Piqué au vif, Draco se retourna et cria « JE N'AI PAS PEUR DES PLANTES », et pour le prouver, il passa sans réfléchir son bras au-dessus du botryche. Presque instantanément, celui ci lança ses frondes en direction de Draco et lui emprisonna la main et le poignet. Toute la classe poussa un cri et recula.

« Malfoy, ne bouge pas, les autres, éloignez-vous ! ! !». Pendant que la classe se repliait vers le fond de la classe, le professeur s'approcha de Draco, la baguette pointée vers la tige du botryche. Mais en la levant, elle alla frapper le coin de la grande table et se brisa. Mrs Sprout lança un regard terrifié sur sa baguette, puis sur Draco qui se débattait contre la plante. Elle se reprit néanmoins rapidement. « Je vais chercher du renfort, QUE PERSONNE NE BOUGE, COMPRIS ? »





Effectivement, après son départ, personne ne bougea, personne ne parla non plus. La classe était figée dans le fond de la salle. Ils regardaient tous Draco avec horreur. Celui-ci venait de passer les pires instants de sa courte vie, et les choses allaient en empirant. Il avait d'abord lutté contre la plante, arraché quelques suçoirs, mais à présent il n'en avait plus la force, et il était terrorisé. Tant qu'il avait pu faire quelque chose, il avait gardé espoir, mais maintenant.Il était tellement abattu que même la peur s'était estompé. Je vais mourir assassiné par une plante. Ce qu'il y a de pire, c'est que ce n'est même pas douloureux. Mais je sais que je vais mourir. Je ne peux déjà plus bouger remarqua Draco, et la peur revint plus forte encore. Il sentit d'autres tiges grimper le long de son bras, longues, souples, enchevêtrées, et leurs frondes s'implanter lentement dans son cou. Il pouvait sentir les suçoirs pomper tranquillement son sang à travers sa peau. Et il se rendit compte avec terreur qu'il s'engourdissait. Il lança un regard perdu en direction des élèves réfugiés au fond de la salle et sombra dans l'inconscience.

Puis on lui tira le bras violemment et quelqu'un lança un sort. Il sentit la plante se desserrer autour de son bras. Puis une porte claqua et la voix du professeur Sprout cria « HARRY ! J'AVAIS DIS : QUE PERSONNE NE BOUGE ! »

Potter ? se demanda Draco, surpris. Puis il s'évanouit.





Note : Comme vous pouvez me voir, dans la narration, j'utilise les prénoms pour tout le monde, sauf pour Crabbe et Goyle. Pourquoi ? Je ne sais pas, ça sonne mieux.